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L'impact macroéconomique d'un consortium d'exploitation pétrolière : le cas de l'unité de production de Doba au Tchad

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par Siniki BOPABE
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maitrise 2007
  

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II. le budget de l'état du Tchad

Le Tchad est entré dans un processus de reformes en matière de finance publique (élaboration du budget). Le budget de l'Etat est passé d'un modèle uniquement structuré par nature de moyens et contrôlé par la régularité au regard de la réglementation à un modèle également structuré par les objectifs et contrôlé par les résultats obtenus.

A. PROCESSUS D'ÉLABORATION DU BUDGET DU TCHAD

La procédure d'élaboration du budget général de l'Etat comporte deux (2) phases dont la première est administrative et la seconde est législative.

1. LA PHASE ADMINISTRATIVE

Elle relève de l'autorité du Gouvernement qui, à travers le Ministère des Finances, de l'Economie et du Plan, est chargé de prévoir les recettes et les dépenses de l'Etat. L'élaboration du Budget commence par le cadrage macroéconomique qui  détermine les enveloppes globales et sectorielles à l'horizon de moyen terme.

a. Le cadrage macroéconomique

Le cadrage macroéconomique est l'analyse des quatre (4) secteurs de l'économie (primaire, secondaire, tertiaire et extérieur) et leurs projections à moyen terme à partir d'un modèle macroéconomique.

L'INSEED est chargé des prévisions macroéconomiques et alimente le modèle de la Direction des Etudes et de la Prévision (DEP). Celle-ci est chargée des prévisions des finances publiques. A partir de son modèle, elle met en place les prévisions de recettes fiscales, non fiscales, pétrolières et les enveloppes globales de dépenses qui tiennent compte des contraintes financières du Tchad.

Les prévisions macroéconomiques permettent de déterminer le taux de croissance du PIB, le taux d'inflation, le taux de pressions fiscales. Ces prévisions sont discutées et adoptées en réunion avec le Comité de cadrage.

A partir du cadrage macroéconomique, on élabore le Tableau des Opérations Financières de l'Etat (TOFE) prévisionnel qui détermine le volume des recettes et des dépenses globales à moyen terme de l'Administration Centrale ainsi que le Financement du Solde.

Sur la base du TOFE prévisionnel on procède à l'actualisation du TOFE du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Après l'actualisation du TOFE du DSRP et tenant compte de l'exécution du budget de l'Etat de l'année n et l'année n-1 ; de l'orientation de la politique économique du Gouvernement pour l'année budgétaire n+1 ; des recommandations des revues des dépenses publiques s'il y a lieu, on procède à l'allocation des dépenses dans le Cadre de Dépenses à Moyen Terme (CDMT).

Le CDMT étant un cadre mis en place par le Gouvernement dans le but de faciliter l'élaboration de stratégies de politique publique dans la préparation du budget est une composante à part entière du cycle annuel du budget.

Ainsi la composante fondamentale du CDMT est la perspective de moyen terme dans les domaines de la contrainte globale des finances publiques et de la reconnaissance du rôle central de l'allocation intersectorielle et du management stratégique au niveau de l'Etat.

Les objectifs du CDMT sont :

Ø la définition d'un cadre de ressources cohérentes et réalistes, favorable à la création d'un environnement macroéconomique équilibré ;

Ø la mise en place d'un système de répartition des ressources plus conforme aux priorités stratégiques sectorielles ;

Ø la définition des politiques de financement prévisibles qui permettent aux ministères d'élaborer des stratégies d'action et de mettre en place des programmes plus soutenables.

Le Budget Programme, quant à lui, est un budget orienté vers la performance et structuré sous forme de programmes et d'actions. Il joue un rôle très important dans l'allocation des enveloppes.

b. L'allocation intersectorielle des enveloppes budgétaires

Comme indiqué plus haut, les éléments permettant d'allouer les enveloppes proviennent :

Ø pour les départements prioritaires des éléments de l'an II des budgets programmes ;

Ø pour les départements non prioritaires des directives contenues dans la note circulaire du Premier ministre.

Il est à rappeler que le travail du cadrage macroéconomique commence en mars de l'année n. Par exemple pour l'année 2007, les travaux du cadrage ont commencé effectivement en mars et pris fin en début Mai 2006.

Une fois le Budget adopté par le Gouvernement, il est envoyé à l'AN, qui l'examine à travers sa commission Finances.

2. LA PHASE LÉGISLATIVE (EXAMEN ET ADOPTION DE LA LOI DE FINANCES PAR L'AN)

Selon l'article 129 de la Constitution révisée, l'AN dispose de 80 jours au plus pour voter les projets de lois de finances. La Commission Finances de l'Assemblée examine les lois de finances dans cette période de temps indiqué ci-dessus et rédige un rapport à l'attention de la plénière. Au cours de l'examen du projet de lois de finances, la commission auditionne quelques départements de son choix en présence du représentant de la Direction Générale du Budget (DGB). Le Ministre des Finances est auditionné en dernier ressort. Les lois de finances sont votées par titre.

Après l'adoption des lois de finances par l'AN, le Président de la République promulgue les dites lois de finances et signe les décrets de répartition des crédits.

Si les projets de lois de finances envoyées par le Gouvernement à l'AN ne sont pas votées au 31 décembre de l'année n, le Gouvernement envoie à l'AN un projet de loi l'autorisant à percevoir les recettes. L'exécution des dépenses est autorisée par un décret du douzième provisoire au titre du Budget de l'année n-1 en attendant le vote du projet de loi de finances.

B. L'EXÉCUTION ET LE CONTRÔLE DU BUDGET DU TCHAD

L'exécution du budget de l'Etat du Tchad est suivie d'un travail de contrôle et suivi.

1. L'EXÉCUTION DU BUDGET DE L'ETAT DU TCHAD

L'exécution du budget de l'Etat fait intervenir plusieurs structures de l'Etat. Cette exécution concerne les recettes que le dépenses.

a. L'exécution du budget en recettes

Les recettes sont recouvrées à partir du 1er Janvier de l'année n par les grandes Régies Financières et les services administratifs générateurs de recettes et reversées au Trésor.

b. L'exécution du budget en dépenses

Les dépenses sont initiées par les Directeurs des Affaires Administratives, Financières et du Matériel (DAAFM) et autres administrateurs de crédits. Ces dépenses sont soit des dépenses classiques à partir d'un devis ou d'une facture proforma, soit des marchés à partir d'un appel d'offre. L'exécution du budget en dépenses se fait en procédure dite normale et/ou simplifiée.

1) La procédure normale

La procédure normale constitue la règle et repose sur les quatre (4) phases suivantes : l'engagement, la liquidation, l'ordonnancement et le paiement.

Ø Engagement : l'administrateur de crédits saisit un nouvel engagement au Cadre Informatisé des Dépenses (CID) ; le projet d'engagement est envoyé à la DGB pour contrôle et visa du DGB. Après visa du DGB, le projet d'engagement est envoyé au Contrôle Financier (CF). Le CF réceptionne le projet d'engagement, effectue un contrôle de régularité et renvoie le projet à la DGB pour validation. En cas de mauvais dossier, on renvoie à la case de départ avec motif de rejet. Pour les dossiers réguliers, on les renvoie après validation à l'Administrateur de crédit pour la liquidation.

Ø Liquidation : elle est déclenchée par l'arrivée d'une facture accompagnée d'un bon de commande correspondant envoyé par le prestataire de services ou le fournisseur. L'Administrateur de crédits saisit la liquidation à partir des données de l'engagement validée par la DGB. Une fois la liquidation saisie, le dossier est envoyé à l'Ordonnancement.

Ø Ordonnancement : les services de l'Ordonnancement valident la liquidation après contrôle, éditent un mandat de paiement et l'envoient au trésor.

Ø Paiement : les services de la dépense du Trésor réceptionnent le mandat de paiement envoyé par la Direction de l'Ordonnancement (DO), effectuent un contrôle et envoient le mandat à la prise en charge. Une fois le mandat pris en charge, on programme le paiement.

2) La Procédure Simplifiée

La Procédure Simplifiée cumule l'Engagement et la Liquidation, et le dossier passe directement à l'Ordonnancement.

2. LE CONTRÔLE DE L'EXÉCUTION DU BUDGET

Il existe au Tchad plusieurs organes de contrôle mais les types qui nous intéressent pour le moment sont les contrôles a priori c'est-à-dire les contrôles assurés par le Contrôleur Financier et le Comptable.

a. Le contrôle financier

Le contrôle financier est matérialisé par un visa du contrôleur :

Ø sur les actes financiers : engagements, ordonnances ;

Ø sur les actes juridiques engageant financièrement l'Etat.

Ainsi, le contrôleur financier veille au respect de la disponibilité des crédits ; il s'assure de la régularité des actes juridiques engageant financièrement l'Etat ; cependant il ne se prononce pas sur l'opportunité de la dépense.

b. Le contrôle comptable

Le contrôle comptable est défini dans les textes portant sur le règlement de la Comptabilité Publique. Il est exercé sur :

Ø la qualité de l'Ordonnateur ;

Ø la disponibilité des crédits ;

Ø l'exacte imputation des dépenses ;

Ø la validité de la créance.

Durant la décennie 90 - le Tchad étant soumis aux plans d'ajustement structurel - le problème des administrations économiques et financières était d'assurer l'équilibre des recettes mais les dépenses étant peu compressibles, le problème revenait en fait à procurer des ressources à l'Etat.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote