B. INTÉRET ET LIMITES DU SUJET.
1. INTÉRET HEURISTIQUE
Jusqu'ici, les travaux5 portant sur la
coopération entre le Cameroun et l'UNESCO minorent, pour l'essentiel,
l'impact que peut avoir cette coopération auprès des individus et
partant, sur la société camerounaise dans son ensemble. Aussi,
notre conviction est-elle que cette coopération serait plus efficace si
les initiatives prises à partir du « haut » sont
secondées et appliquées de manière concrète et
permanente sur le terrain, de telle sorte qu'elles reflètent les
aspirations profondes du peuple.
Par ailleurs, au moment où la nouvelle donne est
caractérisée par le processus de compression du temps et de
l'espace du fait des technologies de l'information et de la communication, de
renforcement et d'intensification de l'interdépendance entre
sociétés, où « il devient de plus en plus difficile
de faire de l'État la composante exclusive et souveraine du
système international » (Badie et Smouts, 1999 :12), la
sécurité de celui-ci devient de plus en plus fonction de celle de
l'individu. Mais parce que les « effets de vernacularisation et de
`'domestication» » du processus de globalisation remettent en cause
toute idée de village planétaire, les sociétés
étant prompte à réinventer leur différence ; et si
d'aucuns promettent un « bel avenir » au nationalisme (Jaffrelot et
Dieckhoff), alors la nécessité d'un partenariat réel et
efficace entre l'État et l'individu s'impose dans ce contexte «
turbulent » marqué par « la mobilité de plus en plus
aisée de l'individu », et où « le système
international tend à lui concéder des ressources
spécifiques qui en font peu à peu un acteur propre des relations
internationales, face à une tutelle de l'État sans cesse plus
relâchée et de moins en moins puissante » ( Badie et Smouts,
ibidem). Et même s'il n'est pas aisé de déterminer avec
exactitude la forme que prendra la société de demain, il demeure
néanmoins vraisemblable
3 A considérer au sens weberien comme facteur
prédisposant, par opposition au facteur mécanique
4 Parce que le Cameroun appartient à une
catégorie precise des États dits Pays en développement
(PED)
5 Nous avions analysé les plus importantes,
parce que scientifiques, dans la partie réservée à
l'état de la question.
qu'on aura toujours affaire à une «
société des individus », d'où la coopération
Cameroun- UNESCO, pour être pertinente est tenue d'accorder de
manière effective, une place centrale à l'individu. Mais si l'on
convient avec Bachelard que « le vrai sans fonction est un vrai
mutilé », c'est aussi et surtout parce que la science (ou recherche
de la vérité) doit se doubler de l'utilité. (Bachelard,
1986 : 94)
2. INTÉRET PRATIQUE.
L'objectif essentiel de l'UNESCO étant de construire
la paix dans l'esprit des hommes, il va sans dire que le grand public est au
centre de ces principes fondamentaux. Aussi, la réalisation des
objectifs relatifs au partenariat Cameroun-UNESCO passe-elle par un
véritable « contrat social » de coresponsabilité entre
les autorités nationales et internationales, la société
civile et le public cible. Ce qui améliorerait les performances de la
diplomatie camerounaise.
Bien plus, ce travail se veut également d'être
un outil didactique à la disposition des autorités publiques
nationales ou internationales et du profane ou autre personne privée
intéressée. Tant il ne fait aucun doute qu'une meilleure
compréhension de l'UNESCO, ainsi que du type de rapport qu'elle
entretient avec l'État, notamment subsaharien, permettrait à ce
dernier d'appréhender ladite institution au mieux de ses «
intérêts ».
3. LE CADRE SPATIO-TEMPOREL.
Terminus a quo : Notre travail
s'étendra sur la période allant de 1960 à 2008, afin de
mieux apprécier l'évolution de ladite coopération qui
débute avec la naissance de l'État au Cameroun. Toutefois, un
accent particulier sera accordé à la période allant de
1999 à 2008. En effet, 1999 marque l'entrée en lice de l'actuel
Directeur général, le revirement de la politique de l'UNESCO en
faveur de la décentralisation, ainsi que la redéfinition des
programmes de l'UNESCO en faveur de l'Afrique. Cette date rappelle
également la veille du forum de Dakar relatif à l'EPT, en
conformité avec les Objectifs Millénaires du Développement
(OMD), définis lors de l'Assemblée générale des
Nation unies tenue en 2000.
Terminus ad quem : Nos recherches couvriront
pour l'essentiel l'espace géographique de la province du centre. La
descente sur le terrain pourrait nous amener auprès des radio
communautaires de Sa'a et de mbalmayo ; mais également auprès du
site de Ngoksa, localité abritant le Centre de Ressources
Éducationnelles (CRE). L'objectif étant de
pouvoir en évaluer le fonctionnement et l'impact sur
les populations. Toute autre information sur les espaces éloignés
proviendra pour l'essentiel du bureau régional de l'UNESCO, de la
Commission Nationale pour l'UNESCO, et des différents sites internet
relatifs aux activités de l'UNESCO, ainsi qu'à sa
coopération avec le Cameroun.
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