UNIVERSITE DE YAOUNDE II - SOA
THE UNI VER SITY OF YA OUNDE II - SOA
FACULTÉ DES SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES
ECOLE DOCTORALE DISCIPLINAIRE DE SCIENCE POLITIQUE,
RELATIONS INTERNATIONALES ET COMMUNICATIONS
FACULTY OF LAW AND POLITICAL SCIENCE
DISCIPLINARY POSTGRADUATE SCHOOL OF POLITICAL
SCIENCE INTERNATIONAL RELATIONS AND COMMUNICATIONS
L'UTILITÉ D'UNE COOPÉRATION
TECHNIQUE AU SUD DU SAHARA : LE CAS DES RELATIONS
CAMEROUN-UNESCO
|
Mémoire présenté et soutenu en vue de
l'obtention du Diplôme d'Études Approfondies (DEA) en Science
politique A dissertation submitted in fulfilment of the class
requirements for the award of DEA in political science Par
: By : Gérard Martial AMOUGOU Sous la
direction de : Supervised by:
Fabien NKOT Ph.D. Chargé de
cours
Année Académique 2006-2007
I. CONSTRUCTION DE L'OBJET D'ÉTUDE
A. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
L'idée d'une coopération intellectuelle à
l'échelon mondial émerge lors de la première
réunion de la Société des Nations (SDN) tenue en 1920, au
cours de laquelle est reconnue la nécessité d'un organisme
d'éducation en complément à l'activité politique
des gouvernements. Le caractère permanent de cet organisme
rattaché à la S.D.N. va s'affirmer à travers la
création par l'Assemblée de cet organe, le 04 janvier 1922, d'une
commission internationale de coopération intellectuelle appelée
à se réunir au mois de juillet de chaque année, dont la
présidence revient au philosophe français Henri BERGSON. C'est
ainsi que, par la suite, un institut international de coopération
intellectuelle va s'établir le 24 septembre 1924 à Paris, les
autorités françaises se chargeant de le doter d'un budget. Une
organisation technique de coopération intellectuelle est ainsi
créée, sa forme actuelle étant l'oeuvre d'une
résolution de la S.D.N datant du 24 septembre 1931.
Un fait remarquable à noter est que l'esprit de cette
coopération intellectuelle réussit à transcender le drame
provoqué par l'émergence de la deuxième guerre mondiale.
Telle est la signification de la tenue d'une Conférence des Ministres
Alliés de l'Education (CMAE) le 16 novembre 1942, dont l'objectif est
« d'étudier les plans pour la création d'une organisation
permanente qui pourrait être établie sur une base internationale,
dans le but de promouvoir la coopération en matière
d'éducation dans l'après guerre », ainsi que l'atteste la
lettre écrite par la CMAE au gouvernement des États-unis
d'Amérique. Ainsi de manière progressive, et sur proposition des
délégations et personnalités intellectuelles, l'on est
passé de l'organisation des Nations Unies pour la reconstruction en
matière d'éducation et de culture (UNECREC) à
l'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la
Culture (UNESCO)1, en passant par l'Organisation des Nations Unies
pour l'Education et la Culture (UNECO).
La reconnaissance officielle de l'UNESCO comme institution
spécialisée des Nations Unies sera effective après le
dépôt par la Grèce du vingtième instrument de
ratification de l'Acte constitutif2. Bien plus, les États
signataires de l'Acte se proposent dans le préambule « d'atteindre
graduellement par la coopération des nations du monde dans les domaines
de l'éducation, la science et de la culture, les buts de paix
internationale et de prospérité commune de l'humanité en
vue desquels l'Organisation des Nations Unies a été
1 United Nations for Education, Science and Cultural
Organization
2 Conformément à l'article XV dudit Acte
qui dispose que « la présente convention entrera en vigueur
lorsqu'elle aura été acceptée par vingt de ses signataires
».
constituée... » Aussi, fut-il décidé
à l'unanimité lors de la troisième session de la
Conférence, que le siège de l'Organisation sera installé
à Paris ; le 06 décembre 1946, le biologiste britannique, Julian
HUXLEY devint le premier Directeur Général de l'UNESCO qui,
à ses débuts, comprenait cinquante et un Etats membres.
Le Cameroun va adhérer à l'UNESCO le 11 novembre
1960, date marquant la signature de l'Acte constitutif par les autorités
politiques camerounaises. Les deux parties vont dès lors entretenir des
relations particulièrement étroites, se matérialisant par
les réalisations de l'institution spécialisée au sein du
territoire national camerounais, et par l'action du Cameroun à l'endroit
de l'UNESCO, notamment à travers le placement en son sein de
ressortissants camerounais.
Aussi, de nos jours, l'UNESCO reste l'une des institutions
spécialisées des Nations unies prisées par les
autorités Camerounaises. En effet, si l'on s'en tient aux cinq
précédentes années, l'on observera que le Directeur
Général de l'UNESCO, M. Koïchiro MATSUURA a foulé
à deux reprises le sol camerounais, répondant ainsi aux
invitations du chef de l'État Paul BIYA. En retour, celui-ci, sur
invitation du même Directeur, a assisté à la
34ème Conférence générale de l'UNESCO
tenue en 2007 en son siège à Paris. Ces types de rencontres dont
l'importance diplomatique est fort considérable témoignent de
l'estime réciproque présentée par les deux parties. Elles
témoignent également des attentes mutuelles opérées
par les deux parties concernées. Qui plus est, la pluralité de
domaines d'activités de l'UNESCO met celle- ci en rapport avec la
quasi-totalité des départements ministériels camerounais ;
tandis que la consolidation des relations avec la société civile
serait une recherche constante. Ainsi le Cameroun représenterait un
pôle important de la projection de l'UNESCO en Afrique Centrale, le
Bureau de l'UNESCO de Yaoundé couvrant également le Tchad et la
République Centrafricaine. D'ailleurs la dotation récente (en
2008) par les autorités camerounaises d'un important édifice aux
représentants de l'institution spécialisée des Nations
unies, témoigne de l'intérêt et de l'importance
accordés par celles-ci aux activités de cette institution
technique au sein du territoire camerounais.
C'est que les relations Cameroun-UNESCO en tant que domaine
des relations internationales sont tenues de réaliser un certain nombre
d'objectifs à même de contribuer à la constitution de la
paix dans l'esprit des hommes. Lesquels projets de développement
permettraient de déterminer les types de visibilité qui en
conditionnent simultanément la perception abstraite ainsi que
l'appréhension concrète. Mieux, c'est par ces cadres pratiques ou
symboliques qu'il est possible d'évaluer la pertinence ou l'efficience
de la coopération. Exprimé autrement, la coopération
instituée au sein des deux institutions passe également par
la réalisation d'un certain nombre de projets de
développement ayant des « affinités électives
»3 avec l'instauration et la consolidation de la paix au sein
des populations. Dans le cadre de cette étude qui porte sur
l'évaluation de l'utilité d'une organisation technique au sein
d'un État membre particulier4, il convient au
préalable, tout en déterminant l'intérêt et la
délimitation, de rattacher l'objet de recherche à la
littérature spécialisée, afin de pouvoir en
déterminer les spécificités.
|