I.4. Les résultats obtenus
26 AHOUANSOU SOVI est consultant en Gestion des
Ressources Naturelles
27 Les Baynouk sont les peuples
primo-arrivants en Basse-Casamance.
FAUGERE N. 2009. Étude du projet de reboisement de
palétuviers Rhizophora en Basse-Casamance (Sénégal) par
l'ONG Océanium de Dakar. Mémoire de fin d'étude
d'ingénieur en Agro-Développement International (ISTOM). 96p.
I.4.1. Plus de 5 millions de propagules sont
plantées
La campagne de reboisement s'est étalée du 17
août (date de la première collecte à Samatite) à
mi-octobre (date du dernier repiquage). Durant cette période il y a eu
45 jours de reboisement. 110 villages ont effectué un repiquage, et 18
ont effectué une collecte. 6.302 sacs de 1.000 propagules environ ont
été utilisés, soit 6.302.000 propagules plantées.
L'objectif de 5 millions de propagules a donc été
dépassé. A cette occasion, Océanium a publié une
affiche (en annexe 8) qui reprend les chiffres clés du reboisement.
La première collecte a commencée le 17
août 2008, dès que les premières propagules ont
été matures dans le sud ouest de la Basse-Casamance, et les
dernières ont été aux alentour du 10 octobre. Mis à
part le village de Diakène Wolof, la moyenne est de 100 sacs
collectés par village. On note une grande différence de
disponibilité en propagules entre les villages au même moment.
Plusieurs facteurs expliquent cela : la surface disponible de mangrove,
l'accessibilité aux mangroves et la disponibilité des
villageois.
Les sacs de propagules collectés sont achetés
1.000 FCFA par sac plein. Nous nous sommes assurés que chaque sac
contenait 1.000 propagules mûres et en pleine santé, en faisant
des comptages aléatoires. Les villages se sont organisés d'eux
même pour la répartition des gains. Dans le village de
Diakène Wolof, qui totalise 72% des collectes, chaque famille note le
nombre de sacs qu'elle collecte pour récupérer ses gains. Le
suivi « au jour le jour » mis en place permet de payer
« au comptant » les villages qui collectent. Malheureusement il n'a
pas été possible de les payer au jour le jour car la
trésorerie ne le permettait pas. En effet, les bailleurs n'ont
versé les fonds qu'en fin de campagne.
Plusieurs zones de repiquage ont pu être
approvisionnées en propagules en même temps. Cela a
été possible car elles sont proches les unes des autres et nous
avons loué un second camion.
I.4.2. Forte mobilisation
Les villageois se sont mobilisés au cours des
journées de travaux communautaires. En moyenne, 100 personnes par
village sont venues reboiser. Nous n'avons pas pu assister à tous les
repiquages, mais les chiffres annoncés par les villageois semblent
correspondre avec l'effort nécessaire à fournir pour reboiser la
quantité de sacs confiée, dans le temps imparti28. Si
la participation n'avait pas été volontaire les ressources
financières nécessaires auraient étés trop
élevés pour le projet. Nous étudierons plus
spécifiquement dans la suite du document la notion de volontariat.
Les villageois ont proposé de veiller chacun à
la protection des parcelles. En effet, la mise en défend physiquement
(contre le parcours du bétail ou le jet des filets de pêche) est
impossible étant donné l'étendue de la campagne et le peu
de moyens. A Marsassoum les gendarmes ont proposé de verbaliser les
pêcheurs qui jetteraient les filets sur les parcelles situées au
niveau du bac.
La chaine des résultats obtenu pour l'objectif
spécifique du reboisement ; « mobiliser 10 fois plus de
villageois qu'en 2007 », a été la suivante.
28 Nous avons remarqué qu'à marée
haute un adulte reboise 1 hectare en 1 heure.
FAUGERE N. 2009. Étude du projet de reboisement de
palétuviers Rhizophora en Basse-Casamance (Sénégal) par
l'ONG Océanium de Dakar. Mémoire de fin d'étude
d'ingénieur en Agro-Développement International (ISTOM). 96p.
Résultat
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Apport d'OCEAN I UM
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Produit
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Effet
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Participation
volontaire de 130 villages
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sensibilisation; prime de collecte; indemnisation de
reboisement; implication dans la vie politique
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motivation, reconnaissance
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participation massive
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Obtention de l'accord du village pour
reboiser sur ses terres
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réunion avec le chef du village, couverture
médiatique
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adhésion des anciens
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légitimation de l'intervention
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surveillance et protection des zones reboisées
assurées
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guet par les gendarmes, engagement individuel
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verbalisation, dénonciation
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appropriation du projet
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Tableau 4 : Chaine des effets pour les résultats
de l'objectif spécifique « mobiliser 10 fois plus de villageois
qu'en
2007 » (FAUGERE, 2009 d'après PNUD,
2002).
De grandes ONGs internationales et des ONGs de la
sous-région de protection de l'environnement ont félicité
le projet pour sa contribution au développement rural en lui
décernant le premier prix du « prix PRCM29 pour la
Conservation ». Plus de cent organisations ont participé
à ce prix. Un des six critères pour décerner le prix est
« l'implication des acteurs locaux dans la mise en oeuvre de
l'initiative » (PRCM, 2009). Le projet de reboisement a aussi
séduit de nouveaux mécènes, parmi lesquels la fondation
Danone qui finance le projet de reboisement de 2009.
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