Pratique du Marketing au sein d'une entreprise. Cas de le Minotérie de Matadi (MIDEMA) en sigle( Télécharger le fichier original )par Laurent TINDA Institut Supérieur de Commerce - Graduat en Gestion Commerciale, Option Marketing 2007 |
II.1.2. OBSERVATIOS ET CONSEQUENCES MULTIFORMESDe ce qui précède, nous constatons que dans l'ensemble, la production moyenne annuelle des minoteries locales additionnée au tonnage de farine importée correspond à la capacité de mouture globale installée ; pour la période 1998 par exemple 2.640.783 sacs produits plus de 1.515.034 sacs importés soit 4.155.817 sacs d'où 4.340.000 sacs correspond à la capacité installée de la MIDEMA en soi. Ainsi donc, le dysfonctionnement du marché de farine de froment résulte tout simplement d'une politique de large ouverture aux importations, du reste subventionnées au départ et bénéficiant d'une exonération partielle ou totale à l'entrée dans le pays. Parmi les observations retenues il y a entre autres : Ø Sur le plan social (consommateur) Malgré toutes les faveurs accordées aux importateurs, leur farine n'offre aucun avantage aux consommateurs car le prix final du pain et beigne proposés à la population est identique sur le marché kinois quelle que soit l'origine de farine utilisée à la panification. Ø Sur le plan de la norme (qualité) Le premier critère de qualité d'une farine, c'est sa valeur nutritive, laquelle dépend de sa fraîcheur et de sa teneur en protéines et autres éléments au départ, c'est ainsi que le décret-loi du 26/7/1910 sur le commerce et fabrication des denrées alimentaires exige que la farine soit maintenue dans les conditions d'hygiène excluant toute altération. Or, les importations massives de farine de froment avec comme corollaire les difficultés d'évacuation, le stockage prolongé au port qui s'ajoute au délai d'acheminement sont à la base de la détérioration de la qualité de ce produit dont la liquidation est faite grâce à des pratiques illégales à savoir la contrefaçon qui consiste essentiellement à un transvasement de ces produits périmés dans les sacs de réemploi MIDEMA portant ainsi un discrédit à sa marque et qualité de sa farine. Ø Sur le plan fiscal En dehors du manque à gagner lié au non - paiement du précompte bic, le trésor public est amputé d'une part importante de ses recettes liées aux taxes et autres redevances dues à l'Etat dont l'assiette fiscale s'amenuise considérablement au regard de la baisse d'activités de ses contribuables minotiers et autres partenaires obligés (sous traitants et emplois induits) (pour la Midema seule, ce montant serait de l'ordre de +/- 10.000.000 dollars/an). Ø Sur le plan de l'économie Une baisse de plus ou moins 40% de l'activité minotière compromet les nombreuses activités induites dans les secteurs de production d'aliment pour bétail notamment dont l'usine se situe en aval et utilise les sous - produits de la minoterie. D'autres répercussions sont ressenties auprès de ses sous - traitants et autres partenaires tels que la société (ex. UTEXAFRICA et TISSAKIN) qui fabrique ses emballages, la SNEL et REGIDESO qui fournissent l'eau et l'énergie électrique, les transporteurs ONATRA et autres routiers privés, les banques, etc. Enfin, le dysfonctionnement du programme de production de la minoterie et baisse du volume de travail fait miroiter un spectre de chômage technique à tous les niveaux. Ø Sur le plan du PIB des PME du secteurs boulangers Les importateurs se sont investis entièrement dans le domaine de boulangerie et ont multiplié les points de vente de pain à travers la ville en accordant une rémunération fort alléchante à leur revendeur (30% de commission au lieu de 20 ou 25 %). Avec des importations massives et variées tel que du riz. Ces derniers compensent les pertes liées à la vente de farine et pain, exigent aux commerçants des achats mixtes riz - farine - sucre et sont à la base de la reconversion d'habitudes alimentaires des kinois qui se sont décider de consommer la purée de riz au lieu de pain. De ce qui précède, les petites et moyennes boulangeries sont asphyxiées et disparaissent (faillite et vente probable de leurs affaires)((*)1). * (1) Source : Direction générale MIDEMA |