Au niveau des impacts sur la qualité de l'eau,
«Si l'industrie a depuis 1971 divisé ses rejets polluants par plus
de dix (en cinq ans ses rejets étaient déjà divisés
par deux), si les communes les ont divisés par trois, l'agriculture a
largement augmenté les siens, directs ou indirects. » (Saglio 2007
: 39)
Industrie
Trois paramètres généraux, suivis de
longue date, montrent que les rejets industriels dans l'eau après
épuration81 ont nettement baissé: les matières
en suspension (MES), les matières oxydables (MO) et les matières
inhibitrices (MI). «Entre 1974 et 1991, les rejets nets de l'industrie ont
chuté de 46% pour les MES, 44,6% pour les MO et 55% pour les MI. »
(Ifen, 1996-97 : 52) Sur une échéance plus proche, entre 1980 et
2000, les rejets ont diminué de 56 % pour les MES, 47 % pour les MO et
70 % pour les MI. (Ifen 2006: 103) (voir graphique 8)
L'industrie a également diminué ses
prélèvements à usage industriel de 39 % depuis 1970 (Ifen
2006: 203).
81 La majorité de la dépollution est
prise en charge par les établissements industriels, même si une
progression importante du taux de raccordement aux stations d'épuration
assure une dépollution supplémentaire non négligeable pour
les MO et les MES. (Ifen 1996: 52-53)
Graphique 8
Collectivités locales
Ne disposant que de peu de données concernant les
rejets des collectivités locales, nous présentons
l'évolution du taux de raccordement à une station de traitement
des eaux usées (voir graphique 9). L'augmentation progressive du taux de
raccordement depuis 1970 s'accélère brutalement au début
des années 90, avec une montée en flèche de 25 % de la
population raccordée en 5 ans, et se stabilise par après.
Il faut cependant tenir à l'esprit que le taux de
dépollution (taux de collecte x rendement des stations) est bien
inférieur au taux de raccordement. Ainsi, au début des
années 90, «la mauvaise collecte des effluents se traduit par le
non-acheminement vers les stations d'épuration de la moitié de la
pollution domestique brute (en MO). (...). En ajoutant à cela
les limites dues au fonctionnement des stations elles-mêmes, c'est bien
les 2/3 de la pollution domestique qui se retrouvent directement dans les cours
d'eau. » (Meublat 1991 : 34)
Quant aux prélèvements à usage domestique,
ils croissent jusqu'en 1989 et se stabilisent par la suite. (Ifen 2006 : 46 et
OCDE 1997 : 60)
Graphique 9
Evolution de la population française desservie
par
une station de traitement des eaux usées
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000
100
40
80
60
20
0
Sources des données:
- OCDE (1991), Indicateurs d'environnement, une étude
pilote,
- OCDE (1997), Examens des performances environnementales ;
France, - OCDE (2005), Examens environnementaux; France.
Agriculture
Nous avons vu que l'utilisation des intrants agricoles a
augmenté de 1970 à 1990 pour se stabiliser et diminuer
légèrement par la suite. Par comparaison, «L'utilisation
d'engrais azotés et de pesticides, ramenée au km2,
reste largement supérieure à la moyenne de l'OCDE et de l'OCDE
Europe. Le bilan de l'azote à la surface du sol présente un
excédent de 21 kg/hectare en moyenne nationale. » (OCDE 2005 :
80)
En comparant les données de 1986 et de 2006, on
constate que les prélèvements bruts pour l'irrigation on
été multipliés par 1,7 pour les eaux superficielles et par
5,1 pour les eaux souterraines. Après une croissance de 66 % des
surfaces irriguées entre 1988 et 1997, l'utilisation de l'eau
d'irrigation82 semble actuellement se stabiliser (Ifen 2006).