1.4. Les réponses
La mutation de la perception du rapport entre économie
et environnement ressort au travers des rapports Meadows (1972) et Brundtland
(1987). De manière synthétique, alors qu'en 1972 les
sphères économie et environnement sont opposées, elles
s'intègrent mutuellement en 1987, ce qui se traduit notamment par
l'essor des éco-industries. Nous développons au point 2.1 la
vision subséquente des grandes organisations internationales au tournant
du 21ième siècle.
Notons que la perception de l'ampleur de l'intersection entre
les deux sphères, voir de la domination de l'une sur l'autre, varie
largement selon les auteurs. Nous soutenons globalement l'idée selon
laquelle «ce double réajustement irait dans le sens d'une remise en
ordre permettant de poursuivre l'orientation générale du
système, largement subordonnée aux objectifs de croissance
économique, mais au surplus accommodée avec les principes d'un
développement durable. » (Rumpala 1999: 51)
L'application de ce constat se dessine au travers des choix
pour réduire les pressions. Ainsi, si la définition du domaine de
l'environnement a évolué depuis Ternisien, force est de constater
que les solutions apportées demeurent essentiellement de type
industrialiste (technologie) et technocratique (instruments), par opposition,
par exemple à l'innovation de type sociale et organisationnelle.
Au demeurant, nous verrons au point 3 que
l'établissement de normes se fait souvent à posteriori de la
découverte de la technologie permettant de réduire les pressions
environnementales sans affecter la croissance du secteur concerné. De
plus, l'application de la technologie est souvent différée par de
nombreux blocages socio-économiques. Ainsi, «Les résultats
[d'études] confirment qu'en principe les
40 «Organisé par le PNUE et par la
Commission des Nations Unies pour le commerce et le développement
(CNUCED), le colloque de Cocoyac a dressé la liste des facteurs
économiques et sociaux qui entraînaient une
détérioration de l'environnement. » (PNUE 2002)
connaissances et la base technologique permettant de
résoudre les problèmes environnementaux existent bien et que si
des politiques différentes étaient appliquées
immédiatement avec la vigueur voulue elles permettraient effectivement
de se placer sur une trajectoire mondiale compatible avec la notion de
durabilité. » (PNUE 2002 : XXVIII)
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