Chapitre II : Etat des lieux du tourisme
béninois
Terre d'accueil, de soleil, le Bénin fascine le
visiteur depuis le littoral au Sud avec ses villages lacustres jusqu'aux
montagnes de l'Atacora dans le Nord.
La richesse de son histoire, la variété de ses
paysages, le développement harmonieux des différentes religions
qui y sont pratiquées, la splendeur du parc national de la Pendjari font
de ce rassemblement d'anciens royaumes un carrefour privilégié de
rencontres et de souvenirs durables.
De ce fait, dans le présent chapitre, nous allons
découvrir les ressources naturelles et culturelles du pays, ensuite
approcher le tourisme en terme de flux physiques et monétaires, puis
établir un tableau synthétique faisant état des atouts et
des faiblesses de ladite activité.
2-1- L'offre touristique béninoise
L'offre touristique incorpore un ensemble de biens et
services proposés au consommateur pour satisfaire ses besoins d'ordre
touristique. Elle se mesure en terme de capacité d'hébergement et
de transport touristique.
De ce fait on peut distinguer les ressources touristiques
constituant la base même de l'activité touristique d'une part, et
d'autre part les infrastructures mises en place pour exploiter ces ressources
touristiques.
2-1-1- Analyse de l'offre originelle
Le touriste qui visite le Bénin, trouve sur une
surface réduite, tout ce qu'offre l'Afrique touristique : plages de
cocotiers au sable fin, fleuves et rivières où abonde le poisson,
villages lacustres sur pilotis, musées historiques, faune et flore
abondantes, parcs nationaux et réserves, folklore et arts vivants,
climat sain et agréable, populations au sourire et à
hospitalité légendaire...
Ainsi, le recensement aussi exhaustif que possible des
ressources naturelles s'accompagnera de celui des ressources culturelles, c'est
à dire tout ce qui résulte de l'activité humaine.
2-1-1-1- Les ressources naturelles : une patrimoine
riche et diversifiée
Les ressources naturelles du Bénin sont variées
et identiques à tout ce que l'Afrique peut offrir de meilleur. Son
relief, ses plages parsemées de cocotiers, sa faune et sa flore donnent
au pays les opportunités pour la pratique des activités telles
que la pêche touristique, la chasse touristique ou le tourisme de
découverte.
Etant donné que nous avons eu à
présenter les aspects géographiques et socio-économiques
du pays dans le premier chapitre, nous mettrons beaucoup plus l'accent sur les
ressources culturelles.
2-1-1-2- Les ressources culturelles : des
originalités exclusives
L'un des atouts de la colonisation est d'avoir morcelé
l'Afrique occidentale en négligeant les considérations ethniques.
C'est ce qui explique la diversité culturelle du Bénin dont la
population est aussi bien originaire du Niger, du Togo, du Nigeria que du
Burkina Faso, du Mali et du Ghana.
Ainsi, nous allons présenter les
éléments de la « civilisation du
Bénin » à travers les palais royaux, les musées,
les monuments et sites historiques, les différentes croyances et les
religions, villages touristiques, l'artisanat, les fêtes...
v Les palais royaux : des
édifices en quête de restauration
Les peuplements du Bénin originaires de pays divers se
sont constitués en royautés implantées dans de nombreuses
localités. On trouve par conséquent des édifices royaux
implantés dans de nombreuses régions du pays. La présence
de ces édifices traditionnels donne lieu à d'importantes
manifestations touristiques telles que les visites aux Rois,
généralement entouré de leur cour et les visites des
édifices royaux subsistants.
Parmi ces édifices royaux, trois d'entre eux ont
été restaurés compte tenu de leur importance et sont
devenus aujourd'hui des musées. Il s'agit :
- du palais d'Abomey : le plus
connu de part son importance au coeur de l'histoire du Bénin. Il abrite
des objets anciens : trône, bijoux, autels, etc. le palais
reçoit près de 10000 visiteurs et constitue le monument le plus
visité du Bénin.
- Du palais de Honmè à
Porto-Novo : devenu patrimoine national en 1981.Il abrite des
fêtes et spectacles périodiques et constitue également un
lieu très prisé par les touristes.
Il existe également d'autres palais royaux non moins
importants mais qui malheureusement présente un état de
délabrement. On pourrait citer les palais du Roi Béhanzin, le
palais et les tombes de Nikki.
v Les monuments et sites historiques : mal
exploités
En dehors des édifices royaux sus cités, le
pays conserve sa culture à travers les bâtiments construits lors
de la période coloniale. Certains de ces bâtiments ont
été mis en valeur à des fins touristiques. Les plus
intéressants de ces bâtiments se trouvent :
- A Porto Novo, deuxième ville du Bénin
où toute la ville autrefois fortifiée mériterait
d'être conservée. La ville abrite l'ancien palais du Gouverneur
devenu l'Assemblée Nationale, l'ancienne administration devenue le
tribunal, le musée ethnographique installé dans une ancienne
maison de style colonial.
- A Ouidah : ville syncrétique par excellence
où cathédrale et temple de python se font face, abrite un
musée d'art contemporain installé dans l'ancienne
résidence de la famille de Souza, le musée historique
installé dans l'enceinte du fort des Portugais.
Cependant on trouve des monuments dispersés dans
l'ensemble du pays, à Cotonou, Natitingou...
Quant aux sites historiques nous pouvons citer la route des
esclaves à Ouidah, le camp fortifié de Datawori dans l'Atacora,
le fort portugais « sao Joao Baptista » de Ouidah, le
palais de Nikki....
v Les croyances et les religions :
ancrées dans la tradition
En dehors des religions monothéistes telles que l'Islam
et le Christianisme, les religions traditionnelles occupent une part importante
dans la vie des Béninois.
Le plus connu et le plus populaire de ces religions est le
vaudou, dont le Bénin est le berceau. Cette religion a
été exportée au Brésil et en Haïti. On
rencontre des temples et des couvents vaudou dans la moitié Sud du pays,
principalement à Ouidah qui abrite le célèbre temple des
pythons sacrés où se déroule le 10 janvier de chaque
année les grandes cérémonies vaudou ; à Porto
Novo et ses environs avec le quartier Zangbéto.
Ces manifestations religieuses et culturelles
présentent un intérêt touristique très important. A
cela, il convient aussi d'ajouter le grand pèlerinage à la grotte
de Dassa Zoumè célébré chaque année vers le
15 Août par les chrétiens catholiques. Ce pèlerinage annuel
attire des milliers de personnes de tous les pays de la sous région.
v Les villages et leur activités : des
produits à promouvoir
A priori, chaque village du pays est intéressant et
présente un aspect typique. Les plus prisés constituent les
villages lacustres. On peut citer :
- Ganvié : la Venise de
l'Afrique.
Sur le plan touristique le Bénin est connu avant tout
par Ganvié. C'est la civilisation de l'eau par excellence, le mode de
vie d'un peuple sur pilotis ; les habitants n'utilisent que la pirogue
comme moyen de locomotion.
D'autres villages lacustres tels que les
Aguégués près de Porto Novo sur le lac Nokoué
mérite également une visite même s'ils sont en voie de
disparition compte tenue d'un total désintérêt pour leur
mise en valeur.
A part ces villages lacustres, il existe des villages
touristiques assez originaux du fait de leurs architectures
particulières :
- Les Tata : ces cases originales par
leur forme fortifiée avec des terrasses, elles sont regroupées en
petits villages d'une dizaine d'unités correspondant à un
clan.
- Les Tanekas : également dans
l'Atacora, ce sont des cases rondes situées au pied d'un escarpement qui
s'échelonnent sur des niveaux différents.
v Les fêtes : des manifestations riches
en couleur
Elles constituent des spectacles parfois extraordinaires.
C'est l'occasion de sortir des vêtements, des masques, de
découvrir les différents folklores selon la région
où elles se déroulent.
Il faut noter qu'il n'existe pas de calendrier de fête.
Cependant, certaines fêtes et cérémonies ont acquis une
réputation ; car elles se déroulent de manière
cyclique :
- La fête de la Gaani à Nikki qui donne lieu
à de grandes cavalcades, à des
défilés dans les rues, des danses...La date de
cette manifestation culturelle est
fixée en fonction d'Aïd Al Maouloud.
- Les fêtes vaudou célébrées
principalement le 10 janvier de chaque année à
Ouidah.
- Cérémonies d'intronisation des Rois et
fêtes en l'honneur des rois défunts à
Abomey tous les sept mois.
- Pèlerinage à la vierge à
Dassa-Zoumè le 15 août de chaque année.
Cette liste est loin d'être exhaustive et n'est
qu'illustrative.
v L'artisanat : vitrine de la culture
béninoise
Il n'est pas nécessaire de séjourner longtemps
au Bénin pour apprécier l'artisanat local.
Particulièrement représentatif de la population, il est le reflet
vivant des coutumes et des moeurs des autochtones. Il existe des artisans
dispersés dans tout le pays. L'artisanat local est composé
de :
- Masques guélédé de Kétou et
environs
- Vannerie et tam-tam de Cotonou, Ouidah, Abomey, Porto Novo,
Comè
- Fauteuils sculptés de Gbanamè, Allada
- Bracelets en cuivre, en bronze, en or ou en argent,
épées et autres cannes en
aluminium à Djougou
v Les musées : des passés
vivants
Essentiels à la compréhension de la culture ou
témoins de la civilisation, ils sont dans l'ensemble
intéressants. Les principaux musées sont les suivants :
- Musée historique d'Abomey qui contient des
collections originales et
authentiques confiées par les descendants des anciens
rois, des productions
d'objets royaux détruits (trônes, princiers,
armes...).
- Le musée ethnographique Alexandre Senou Adandé
de Porto-Novo présentant
des masques ainsi que des instruments de musique, outils
oratoires et ateliers
de forgerons.
- Le musée Honmè de Porto-Novo, malheureusement
vide, il résume, rappelle et
prolonge l'histoire du dernier Souverain de Porto-Novo, le
roi Toffa.
-le musée historique de Ouidah, essentiellement
orienté vers l'histoire de la traite négrière et sur les
cultures de la diaspora africaine au Brésil et à cuba.
2-1-2 L'offre dérivée
C'est l'ensemble des ressources permettant de profiter de
l'offre originelle. Il s'agit des infrastructures et superstructures mises en
place pour exploiter les ressources touristiques.
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