Projet de création d'un complexe touristique au bénin( Télécharger le fichier original )par Yaya MORA BROUTANI Institut supérieur international du tourisme de Tanger (Maroc) - Administration et gestion des entreprises touristiques et hotelières 2003 |
A ma Belle Maman Adorée, El Hadja Amina ZOUMAROU, épouse ALAVO. Ce travail est le fruit de ton immense Amour et de ton soutien moral psychologique et matériel. Tu es une vraie battante. Bravo à toi Mam Chérie. Je t'aime... A ma grande mère Feue El Hadja Awaou ZOUMAROU, qui a su inculquer en moi la valeur de l'être humain. A mon Père pour sa Bénédiction. A mon Beau père, Monsieur Jean-Didier ALAVO pour son affection A tous mes frère et soeurs : mention spéciale à
ma meilleure amie », je t'aime et te respecte.
A mes Tantes et oncles, plus particulièrement à Madame et Monsieur YASSO qui m'ont aidé à m'intégrer au cours de mes premières années au Maroc. Je ne t'oublie pas ma mignonne poupée Amira Enfin à tous ceux que je porte dans mon coeur ...vous êtes nombreux à avoir toujours été là pour moi.
Merci infiniment. Ramatou.
ÿ A mon regretté Père MORA BROUTANI ÿ A Ma Chère et Aimée Maman MORA BROUTANI Bara. ÿ A Prince HOUNNASSO ÿ A mes Grandes Soeurs Adiza et Awaou MORA B ÿ A mes regrettés Neveux : William Gérald de Fresnel et Boubacar Modibo. ÿ A Toute la famille MORA BROUTANI Yaya { A Monsieur HILALI Mimoun, notre encadreur, pour ses conseils et ses suggestions tout au long de ce travail. { A Madame Hanae BEKKARI épouse Abdallaoui pour sa générosité et sa contribution louable à la réalisation de ce mémoire { A Monsieur Paul AGBOGBA, Directeur de Cabinet du Ministère de la Culture de l'Artisanat et du Tourisme au Bénin pour son orientation. { A Monsieur Fabien Fayomi, Directeur Adjoint du tourisme et de l'hôtellerie pour sa précieuse contribution à l'élaboration de ce travail. { A monsieur AMIDOU, Conseiller Technique à la Réforme administrative au Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative. { A Monsieur Mohammed BABA MOUSSA. { A Assane NIANG, pour son aide précieuse au montage financier de notre projet. { Aux amis du Bénin, Carine YON et David CREN, à Bordeaux pour leur précieuse aide. { A James Hermann SECLONDE pour son aide à la conception du site Web de « la case culturelle » du Bénin. Nos remerciements vont aussi à l'endroit de tout le personnel administratif du Bénin Marina Hôtel de Cotonou, de la Direction du Tourisme et de l'Hôtellerie ainsi que le personnel administratif et le corps enseignant de l'Institut Supérieur International du Tourisme de Tanger. Enfin à tous nos compatriotes et amis rencontrés au Maroc, plus particulièrement tous les amis de l'ISIT. Nous avons passé de moments inoubliables.
- Chapitre I : Bénin : hommes, espaces et activités 05
- Chapitre II : Etats des lieux du tourisme béninois 16
- Chapitre III : Le Bénin face au Visa Touristique Entente (VTE) 35 3-1- Analyse du fait touristique dans les pays de l'entente 35 3-1-1- Analyse de l'offre touristique 35 3-1-2- Analyse de la demande touristique 37 3-2- Positionnement du Bénin par rapport aux autres pays de l'entente. 38 3-2-1 Positionnement par rapport à la demande des touristes 39 3-2-2 Positionnement par rapport à la concurrence 45 Deuxième partie : Projet de création d'un complexe touristique dénommé « case culturelle » 48 - Chapitre IV: Pourquoi une « case culturelle » ? 49 4-1- Définition et intérêt du projet 49
4-3-1- Lieu d'implantation 57 4-3-2- Description de « la case culturelle » 58 - Chapitre V : Plan du développement du projet 61
5-2- Etudes financières 64 5-3- Conditions de réussite du projet : le mix touristique 66 - Chapitre VI : Etudes de rentabilité et impacts souhaitables du projet 71
CONCLUSION GENERALE 81 Au terme de l'année 2001, le nombre de touristes a atteint 689 millions au niveau mondial marquant une baisse de 1% qui succède au taux de progression exceptionnelle de 7% enregistré l'an 2000. Ce recul dû au ralentissement de l'activité économique au sein des grands marchés émetteurs a été aggravé par les événements du 11 septembre aux Etats Unis. En effet, les flux touristiques ont accusé une chute de 11% après ces attentats ; tous les pays récepteurs ont été touchés par cette crise à des degrés divers. Ainsi après ces attentats, on va assister à une consolidation du tourisme Nord- Nord ; les pays du Sud fortement dépendants des multinationales du Nord seront victimes de la régression des activités directement liées au tourisme notamment le transport aérien. En dépit de ce contexte international défavorable, le continent africain est resté abonné à la part de 3% qui lui a toujours été assignée depuis. Mais la question qui se pose est de savoir jusqu'à quand l'Afrique pourra réussir à conserver cette part minime du gâteau ? Pour répondre à cette question, nous jugeons que la promotion d'un tourisme intra régionale dans ces pays du Sud paraît être la solution qui va donner une lueur d'espoir au continent. Toutefois, beaucoup d'efforts restent à fournir pour ce qui est de la partie occidentale et centrale de l'Afrique afin de pouvoir réussir cette mission. Compte tenu de l'intérêt récent de ces pays pour le secteur touristique, il faudrait commencer à instaurer des actions de bases telle une valorisation du potentiel touristique et un investissement tant matériel qu'humain dans ces pays. Ceci permettra de les doter d'équipements et services touristiques de grande qualité. Le Bénin, à l'instar de la plupart des pays de l'Afrique Occidentale et Centrale, conscient de ses faiblesses, s'est assigné comme tâche de maximiser les effets positifs du tourisme tel la création d'emploi et d'en minimiser les effets négatifs. C'est dans ce cadre que le gouvernement de la république du Bénin, eu égard à ses riches potentialités a décidé la réalisation d'une politique nationale de développement du tourisme. Cette politique nationale de développement entend faire du tourisme un vecteur de développement pour le pays et elle se fixe comme principaux objectifs une amélioration significative du niveau qualitatif des prestations hôtelières ainsi qu'une valorisation de quelques produits remarquables en l'occurrence le culturel. Ainsi pour assurer le développement du tourisme durable, cette politique a retenu certaines mesures d'accompagnement allant dans le sens de : 4 l'encouragement au secteur privé par la réglementation du secteur du tourisme et de l'hôtellerie. 4 la promotion commerciale dont la responsabilité opérationnelle sera confiée au secteur privé. 4 La formation professionnelle et la sensibilisation de la population à travers un relèvement du niveau de tous les agents concernés par les activités touristiques 4 La préservation des patrimoines naturel et culturel ; 4 La professionnalisation de l'organisation du tourisme à travers la cogestion des secteurs publics et privés. Suite à l'analyse de ces différentes mesures d'accompagnement et dans le souci de contribuer à la réalisation des objectifs que le pays s'est fixé : 500000 touristes à l'horizon 2005 d'une part, et d'autre part après l'instauration du Visa Touristique Entente (VTE), nous avons voulu doter le Bénin d'un produit touristique authentique, unique, pouvant susciter un intérêt particulier à l'échelle nationale ensuite sur le plan régional puis international. C'est ainsi que notre choix s'est porté sur la mise en valeur du patrimoine culturel béninois ; une idée que nous avons voulu concrétiser à travers l'élaboration d'un projet d'implantation de « la case culturelle du Bénin ». Par ce produit, nous entendons innover dans la sous région et sensibiliser la population locale, puis les visiteurs sur l'importance et la diversité de la culture béninoise. Ainsi, notre travail s'articulera autour de deux grandes parties. La première partie intitulée la présentation générale du Bénin traitera du pays à travers ses hommes, son espace et ses activités ; ensuite nous ferons un état des lieux du tourisme béninois et enfin nous situerons le pays face ses concurrents de l'Entente. La deuxième partie quant à elle sera entièrement consacrée à l'implantation de la « case culturelle », objet de notre mémoire. C'est ici le lieu de définir le projet puis d'en présenter son plan de développement et finalement de mesurer sa rentabilité, son évolution ainsi que les impacts que nous souhaiterions avoir. Situé dans la zone intertropicale entre l'équateur et le tropique Nord, plus précisément entre 6°30 et 12°30 de latitude nord et 1° et 3°40 de longitude Est, le Bénin se situe dans le Golfe de Guinée. Malgré 43 années d'indépendance, il n'en reste pas moins un pays en voie de développement avec une économie extravertie et désarticulée. Néanmoins, les secteurs tel le tourisme, le commerce et l'agriculture contribuent à un décollage substantiel de l'économie béninoise. De ce fait, cette première partie de notre travail sera consacrée à une présentation générale du pays à travers ses traits physiques, humains et économiques ; puis à une analyse du fait touristique béninois que nous situerons enfin dans le contexte Entente. Chapitre I : Le Bénin : hommes, espaces et activitésAfin de ne pas faire exception du schéma classique de la présentation de l'aspect géographique d'un pays, nous ferons d'abord une ébauche de l'aperçu physique à travers le relief, le climat, la végétation et la faune. Ensuite, l'approche historique qui, sans doute vaut de par son importance dans le devenir de ce pays.
Avec plus de 6 millions d'habitants répartis sur une superficie de 112622 km2, le Bénin, situé en Afrique de l'Ouest, possède une façade maritime sur l'océan atlantique. Il est situé dans la zone intertropicale, s'étire du Nord au Sud sur 700km de long et 200km de large. Il est limitrophe du Togo à l'Ouest, du Nigeria à l'Est, du Burkina Faso et du Niger au Nord. Sa capitale administrative, Porto-Novo est située dans le Sud. Le pays est divisé en douze départements1(*) subdivisés en communes, à l'exception de Porto-Novo, Cotonou et Parakou qui, en raison de leurs populations et leur étendue, prennent la forme juridique de villes à statut particulier2(*). Les communes et les villes sont dirigées par des conseils communaux ou municipaux ayant à leur tête des exécutifs élus en leur sein.
Ainsi présenté, le territoire béninois répond à un cadre physique et humain bien spécifique qui varie selon les régions.
1-1-1-1- Le Bénin : un relief peu accidenté Le relief du Bénin est peu accidenté. Au littoral lagunaire succèdent des plateaux cristallins qui s `élèvent progressivement vers le nord, où ils n'atteignent des altitudes notables qu'au Nord-ouest du pays. En effet, la chaîne de l'Atacora qui se prolonge au Togo et au Ghana où elle reçoit des noms différents est un complexe montagneux qui comporte les chaînons de Birni, de Taneka et de Ségbana. La République du Bénin fait donc partie de la vieille surface d'aplanissement Ouest africain, constitué de roches très anciennes, recouvertes par endroit de formations sédimentaires récentes. 1-1-1-2- Données démographiques et structure de la population béninoise La population totale du bénin est estimée en 2002 à 6,5 millions d'habitants dont 60% vivent en zones rurales. La majorité de la population vit dans le Sud du pays. Les populations urbaines sont concentrées dans les quatre départements du sud (le Littoral, l'Atlantique, le Plateau et l'Ouémé) .Ces départements comptent presque la moitié de la population du Bénin. Le taux de croissance annuel de la population est estimé à 3,2%.En zone urbaine, il est d'environ 4% et atteint 5% à Cotonou. L'espérance de vie moyenne est de 56,3ans avec 54ans pour hommes et 59ans pour les femmes. La population béninoise est relativement jeune. Elle est constituée de plus de 50% de jeunes et se caractérise par un taux de natalité très élevé de 41%0 pour un taux de mortalité évalué à 17%o. Ce taux est en diminution grâce au progrès de la médecine. Le Bénin est constitué d'une vingtaine de groupes socioculturels qui ont donné naissance à des entités homogènes du point de vue linguistique et culturel, possédant une assise territoriale, comme les Fon, les Aïzo au Sud; les Bariba, les Dendi au Nord; et les Yoruba au centre. Les langues les plus parlées sont le fongbé, le baatonu, le dendi, le Yoruba, le mina et le français. Le dernier étant la langue officielle du pays. Sur le plan religieux, les cultes diffèrent d'un groupe socioculturel à un autre. Le christianisme est pratiqué à 15%, l'islam environ 15% et l'animisme, religion de base des peuples béninois occupe 70% de la population. Cette religion se base sur le concept de du vaudou1, dont le Bénin est incontestablement le berceau. Les différentes festivités liées à ces religions l'occasion, dans les différentes régions de grandes manifestations.
Etant situé dans la zone intertropicale, le Bénin a un climat chaud et humide où les températures sont constamment élevées avec une moyenne annuelle de 25°C pour l'ensemble du pays. La mousson qui est un vent humide venant du Sud-est souffle pendant la grande saison sèche. On distingue trois types de climats : - Le climat subéquatorial ou béninien qui prévaut du Sud jusqu'à la latitude de Savè au centre. Il comporte quatre saisons : 4 Une grande saison des pluies d'Avril à Juillet 4 Une petite sèche d'Août à Septembre 4 Une petite saison pluvieuse d'Octobre à Novembre 4 Et une grande saison sèche de Décembre à Mars. La dernière représente la plus grande partie de la saison touristique au Bénin. - La région de savè à Bembéréké (nord-est) connaît un climat soudanien. Les températures sont plus élevées. On y rencontre deux saisons : 4 Une saison sèche de Novembre à Mai 4 Une saison pluvieuse de mai à Octobre. - Le climat atacorien a pour domaine de prédilection le Nord-ouest du pays. La présence de la chaîne de l'Atacora provoque des températures moins élevées que dans le Sud. Les orages sont plus fréquents. D'Août à Octobre la région de Natitingou enregistre de fortes précipitations qui atteignent parfois 1300mm. Ainsi, les hauteurs des précipitations varient entre 900 et 1700mm dans le domaine équatorial, sont de 1100mm dans la région tropicale et de 1400mm dans l'Atacora. Ces précipitations alimentent les cours d'eau du pays qui sont modestes par leur débit et leur longueur. Ce qui leur donne un régime irrégulier avec une crue pendant la saison pluvieuse et l'étiage pendant la saison sèche. Ces cours d'eau appartiennent à deux grands bassins : le bassin du Niger et le bassin côtier.
Le Bénin possède une variété de paysages végétaux et de populations fauniques exceptionnelles. Les cordons littoraux de la zone méridionale sont couverts de cocoteraies. Quant aux mangroves, elle constitue une réserve de milieux écologiques intéressants. La zone subéquatoriale présente un aspect plutôt insolite. En raison d'une anomalie climatique, la forêt dense habituelle à cette altitude est remplacée par la savane béninien. Toute la zone centrale et septentrionale du pays supporte des savanes et quelques forêts. On y rencontre une savane arborée dominée de gros arbres tels que le kapokier, le néré, le karité, le baobab,...La végétation n'est dense que le long des cours d'eau créant ainsi des forêts-galeries. Il existe aussi des plantations de teck, de manguiers, d'anarcadiers,...
La république du Bénin, autrefois Dahomey, célèbre comptoir de la côte des esclaves, colonie française créée le 22 juin 1894, surnommée à la période coloniale « quartier latin » de l `Afrique, a une histoire fort riche.
Le Bénin tire son nom de diverses cultures originales dont la synthèse fait partie de la brillante civilisation du Bénin (Nigeria) Aujourd'hui, il est un pays de grandes diversités ethniques d'origine variée. La plupart de ces populations s'étaient constituées en de puissants royaumes généralement rivaux. C'est ainsi que vers le XIVème siècle, le Nord-est fut occupé par des populations Bariba venues du Nigeria. Elles fondent donc le royaume de Nikki qui deviendra très vite une redoutable puissance guerrière et étendra ses limites jusqu'au royaume Yoruba d'Oyo au Nigeria. De même, dans le Sud, plusieurs royaumes furent créés. Le plus puissant d'entre eux fut le royaume d'Abomey ou du Dahomey fondé au XVIème siècle par des Adjas. Le royaume connut une succession de douze rois dont le plus glorieux et le plus courageux fut le roi Béhanzin. En effet, ce dernier apposa une résistance farouche aux européens qui découvrirent le pays et décidèrent de s'y installer. Malgré l'opposition du roi Béhanzin, on voit les Français construire un fort à Ouidah en 1671. Anglais et Portugais en feront de même en 1682 et en 1721. Le top sera ainsi donné pour la « chasse aux esclaves». Le commerce triangulaire sera florissant sur les côtes dahoméennes jusqu'au début du XIXème siècle. Après l'abolition de l'esclavage et bien des années après, c'est à dire à partir de 1889, commence une véritable politique de colonisation. La France finit par occuper purement et simplement le Dahomey après deux expéditions en 1891 et 1892 ; opérations dirigées de main de maître par le Général Dodds. Les anciennes possessions du Dahomey furent groupées sous le nom « d'établissement du Dahomey » en 1893, puis entrèrent sous le nom de « colonies du Dahomey » dans la fédération d'Afrique Occidentale Française (AOF). Après la convention franco-allemande du 23 juillet 1897 déterminant la frontière Togo-Dahomey et l'accord franco-britannique du 14 juin 1898 précisant celle du Nigeria, les Etablissements « Français », devenus la colonie du « Dahomey et dépendances » relèvent du gouvernement général de l'AOF à partir de 1899. Devenu membre de l'union française en 1946, le pays fut proclamé République le 4 décembre 1958 et devint ainsi membre de la communauté. Il accède à l'indépendance le 1er Août 1960 sous le nom de république du Dahomey.
Après son accession à l'indépendance, le jeune Etat sera dirigé par Feu Hubert MAGA (1960-1963). A partir de 1964, plusieurs régimes gouvernementaux vont se succéder. Dès lors le pays va connaître une instabilité caractérisée par des coup d'Etat et des élections annulées, qui ne prendra fin que le 26 Octobre 1972 avec l'arrivée au pouvoir du commandant Mathieu KEREKOU devenu depuis Général . Le 30 Novembre 1975, il rebaptisa le pays qui devient désormais République Populaire du Bénin et orienta le pays vers le marxisme léninisme. En 1989, le peuple remet en cause le gouvernement et le régime qu'il juge dictateur et anarchique. En effet la politique du « Tout Etat » s'est traduite par une crise économique, financière et sociale, ayant entraîné la faillite du système bancaire, une accumulation de la dette intérieure et extérieure et un affaiblissement de l'appareil productif, s'en suit une paupérisation des couches sociales les plus vulnérables. Cette situation a conduit en février 1990 à la conférence des Forces Vives de la Nation qui a posé les jalons d'un Etat de droit garantissant les libertés fondamentales, et qui a établi les fondements de la démocratie pluraliste et orienté l'économie vers le libéralisme. Après la conférence des Forces Vives de la Nation, un gouvernement de transition conduit à un régime démocratique dont le premier président élu fut Nicéphore SOGLO. Après un mandat de cinq années (1991-1996), il céda encore le pouvoir, par le biais des élections présidentielles démocratiques (Mars 2001), à son prédécesseur Mathieu Kérékou, actuel Président de la République du Bénin, réélu pour un nouveau mandat de cinq ans en mars 2001. 1.3- Aspect économique du Bénin A l'instar de tous les pays en voie de développement, l'économie béninoise est une économie extravertie et désarticulée. Le fardeau de la dette extérieure, la faiblesse des facteurs de production ajoutés à une très forte dépendance envers les bailleurs de fonds étrangers (FMI et Banque mondiale) sont autant de facteurs qui handicapent l'essor économique national. Néanmoins, les mutations sociales, politiques et économiques intervenues au début des années 90 ont entraîné un regain des activités qu'il convient de lier aux efforts de restructuration de l'économie engagés par l'ensemble des acteurs de la vie économique et sociale nationale. Ainsi, entre 1994 et 1999, le taux de croissance économique a été en moyenne d'environ 5%. A la fin de 1994, l'année de changement de la parité du Franc CFA avec le Franc Français, le taux de croissance du PIB s'est établi à 4,4%. Il a poursuivi une évolution en passant de 4,6% en 1995 à 5,7% en 1997 avant de chuter à 4,5% en 1998 sous l'effet de la crise énergétique survenue au cours de cette même année. En 2001, le taux de croissance s'est établi à 5,8%. Loin de cette présentation globale, nous nous attellerons à présent sur la contribution de chaque secteur dans l'économie nationale.
La structure agricole béninoise n'a pas connu de modifications. Elle es restée traditionnelle et s'articule autour des productions végétales et animales. Les principales cultures vivrières (maïs, sorgho, mil, riz, manioc, igname) ont connu une augmentation significative. Quant aux cultures de rente, la filière coton reste la première production d'export avec ses aléas dus aux cours internationaux et à la mauvaise gestion du secteur. Cependant, cette filière dynamisée par sa libéralisation, totalise près de 80% des exportations et 24% des recettes de l'Etat. Sa production atteint 385000 tonnes durant la période 1997-1998. Ce qui fait qu'en 1998, le bénin a été classé deuxième rang sur le continent après le Mali. Grosso Modo, le secteur primaire détient la première place de l'économie béninoise et occupe 80% de la population. Il génère 41% PIB, 80% des recettes d'exportation et 75% des emplois.
Le Bénin ne dispose pas encore d'une industrie digne de ce nom. Cependant le pays possède une gamme de ressources minières et énergétiques dont la plupart reste inexploitée ou du moins très peu. Ainsi, au nombre des ressources naturelles et énergétiques nous pouvons citer le calcaire, le marbre, le fer, l'or, les phosphates, le gisement de pétrole offshore découvert aux larges de Sèmè. Malgré l'importance relative des richesses naturelles, l'industrie béninoise importe abondamment des produits semi-finis qu'elle transforme, d'où la prédominance des industries de transformation. On peut les subdiviser en cinq importantes rubriques : 4 Industries alimentaires : huileries dont l'industrie Béninoise des corps gras est la plus importante, les boulangeries les minoterie, les industries de production laitière, les brasseries... 4 Industries chimiques : produisant des corps gras et des sociétés de production de peinture et colorants.
La part du secteur secondaire dans le BIP est actuellement de 16%. Il est important de mentionner qu'elle a connu une légère baisse dans les années 98 (13,5%) par rapport à l'année précédente où elle était de 13,9%. Ceci s'explique incontestablement par le fait que ce secteur soit le plus touché par la crise énergétique de 1998. En effet, pour l'ensemble des activités de ce secteur, des baisses au niveau de la production ont été notées. Ainsi, les industries extractives ont baissé de 21,1%, l'énergie de 5,8%, la branche alimentaire de 3,6 points, les bâtiments et travaux publics de 3 points. Cette crise énergétique a révélé la vulnérabilité de l'économie aux changements de l'environnement régional et international et a obligé le gouvernement à intensifier la mise en oeuvre de réformes. C'est alors que le cap donné pour la privatisation après la conférence nationale de 1990 a été accentué avec le placement sous tutelle privée de grandes sociétés telle que la SONAPRA (Société Nationale de Production Agricole) et la SONACOP (Société Nationale des corps Pétroliers). Au total, le secteur industriel, embryonnaire au début des années 60, connaît de nos jours l'essor d'une série d'industries légères et la mise en place de certaines structures aidant à la promotion de ce secteur. Toutefois les aléas climatiques, les problèmes de localisation, l'exiguïté du marché intérieur, le manque de capitaux, les conjonctures du marché international sont les principaux facteurs limitants du développement industriel au Bénin.
La contribution du secteur tertiaire à la formation du PIB est la plus importante (46,4%). Mais depuis quelques années sa part semble s'effriter au profit du secteur primaire qui a le plus bénéficié des effets de la dévaluation du franc CFA en 1995. De 1995 à 1998, elle est passée de 51,4% à 47,9% La valeur ajoutée de ce secteur a connu un taux de croissance de 3,8% en 1998 contre 6,2% en 1997. Ce ralentissement de la croissance pourrait s'expliquer par les effets de délestage, surtout au niveau de la branche commerce. Ce secteur comprend le commerce, les transports, le tourisme et les autres services. 1-3-3-1- Le commerce Il constitue l'une des activités les plus importantes de l'économie béninoise, occupant plus de 20% de la population. Sa part dans la composition du PIB avoisine les 17%. Le sous secteur du commerce est subdivisé en deux branches : Le commerce extérieur : Structurellement déficitaire avec un solde négatif de 2,5 milliards de Franc Français soit 381.122.550 Euros en 1998 contre 2,4 milliards FRF soit 360 millions d'Euros en 1998, soit une croissance de 4,1% pour un taux de couverture en hausse de 33%. Il est caractérisé par l'importation de produits de subsistance, de biens de consommation et des biens d'équipement, de même que de produits énergétiques et l'exportation de produits agricoles. Cela dénote du caractère mono exportateur du pays : les produits de filière coton représentant plus de 80% du total, loin devant le ciment avec 4,7%, les noix de cajou avec 4,1% , les fruit pour 2,8%. Le commerce intérieur : Il est caractérisé par les échanges en gros, semi gros, en détail et est essentiellement animé par une forte proportion de femmes et de ressortissants étrangers. Le marché Dantokpa, l'une des plus importantes de la sous région détient le monopole du commerce interne. Il atteint un chiffre d'affaires hebdomadaire de 25 milliards de CFA soit 35,5 millions d'euros. 1-3-3-2- Les transports Il constitue l'une des activités clé du secteur et leur système national s'articule autour des modes suivants : Le réseau routier : Les routes constituent un axe de déplacement sur lequel s'appuie le gouvernement pour faire progresser l'économie du Bénin. Les objectifs fixés par l'Etat se résument à la réhabilitation et l'entretien des infrastructures routières bitumées et en terre afin de relever leur niveau de service en cohérence avec les exigences du trafic, ainsi qu'à la construction de nouvelles routes bitumées. C'est dans cette optique qu'est d'ailleurs rentrée la construction de l'autoroute Cotonou-Porto Novo dont les travaux ont été finalisés en 2001. Mentionnons que sur un total de 8600km de routes, environ 15% seulement sont bitumées. Le réseau ferroviaire : Il est de 438km et relie Cotonou à Parakou. Sa gestion est assurée par l'OCBN. Quant aux lignes côtières longues de 180km, elles ont été fermées par manque de fréquentation et de rentabilité. Le transport aérien est assuré grâce à l'aéroport international de Cotonou. Le trafic du fret varie entre 800.000 et 1.000.000 de tonnes par ans. Ajoutons à l'aéroport international de Cotonou, huit pistes d'atterrissage pour les lignes intérieures. Le transport maritime quant à lui est vital pour l'économie nationale et sa gestion est assurée par de grands organismes au nombre desquels on peut citer le Port Autonome de Cotonou, la Société Béninoise de Manutentions Portuaires (SOBEMAP), le conseil National des Chargeurs du Bénin(CNCB). Le port autonome de Cotonou constitue l'un des poumons de l'économie béninoise. En effet, entre 1994 et 1998, le trafic s'est accru en moyenne de 7% par an avec une pointe pour la dernière année établie à près de 2,4 millions tonnes de marchandises dont 25% en transit. C'est dire donc que le port de Cotonou contribue incontestablement au développement du Bénin mais aussi à la viabilité économique des pays enclavés de la sous région. 1-3-3-3 - Le Tourisme Longtemps mal exploité, ce secteur renaît depuis 1990. Actuellement deuxième secteur source de revenus du Bénin après le coton, il conforte son importance dans l'économie nationale. Sa contribution au PIB est d'environ 2% ; avec un taux moyen de croissance estimé à 8% entre 1995 et 1998. Le gouvernement de Kérékou III a compris l'importance de ce sous secteur. Raison pour laquelle, il a multiplié des actions afin de consolider les acquis et améliorer les performances du secteur à travers par exemple la participation du Bénin à des manifestations touristiques internationales sur les marchés traditionnels du tourisme béninois et aux différentes réunions internationales (le salon top Résa par exemple). Nous reviendrons plus largement à l'analyse de ce secteur au chapitre II consacré à cet effet. 1-3-3-4 - Le sous secteur bancaire Il joue un rôle important dans les services complémentaires du tourisme et propose une panoplie de services aux clients. Cependant, l'octroi du crédit reste encore un fait rare car les banques manquent de confiance et les projets proposés ne sont pas consistants.
Il est composé de cinq grands ensembles bancaires avec des agences à l'intérieur du pays : Financial Bank, Eco Bank, Bank of Africa, Banque Internationale du Bénin, la City Bank et la Sociéta Générale des Banques du Bénin. Il convient de préciser à ce niveau que le sous secteur des services regroupe une variété d'activités et contribue pour environ 23% au PIB, hormis le sous secteur des transports. En définitive, soulignons que malgré les nombreuses réformes en cours, la République du Bénin demeure toujours un pays moins avancé. L'économie du pays ne pourrait être substantiellement relevée que par une mise en valeur réelle et effective des nombreuses ressources du pays. Après cette présentation globale du Bénin qui donne un aperçu sur l'histoire, la géographie et l'économie du pays, il urge d'approcher le tourisme béninois avec plus de précision à travers un état des lieux de ladite activité.
* 1 Table ronde sur la réforme administrative au Bénin-2ooo * 2 Ministère de la fonction publique et de la réforme administrative-2000 |
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