L'independance de la banque centrale : application aux cas des PVD( Télécharger le fichier original )par Zouhaier El ouardi FSEG Tunis - Master 2006 |
c- Les groupes d'intérêtUn papier qui ne cesse d'être énoncé, chaque fois qu'on parle de l'existence d'un troisième facteur, est celui de Posen (1995). Ce dernier part d'une analyse empirique différente pour critiquer la théorie de l'IBC. Son argument repose sur l'existence d'un troisième facteur entre l'indépendance et l'inflation. Ce facteur est le secteur financier qui d'une part, soutient la stabilité des prix et d'autre part, exige l'indépendance pour pouvoir s'assurer que cet objectif soit réalisé. Il y aurait ainsi un groupe d'intérêt politiquement puissant, le lobby financier, qui fait pression sur le gouvernement pour rendre la banque centrale plus indépendante. L'aversion du secteur financier pour l'inflation peut être expliquée de la manière suivante : d'une part, l'inflation réduit le taux d'intérêt réel, ce qui réduit les gains des investissements financiers et d'autre part, l'adoption d'une politique monétaire restrictive nécessaire pour limiter une inflation excessive comporte la hausse des intérêts réels, ce qui freine à la fois l'activité économique et les gains financiers, d'où la préférence du secteur financier pour la stabilité. Les analyses empiriques de Posen (1995) semblent confirmer son idée: en reprenant les indices de l'indépendance légale et en adoptant un indice (FOI : financial opposition towards inflation) qui définit le degré d'aversion pour l'inflation du secteur financier, il obtient le résultat suivant: il existe un lien causal entre l'indice FOI d'un côté, et le degré élevé d'IBC et la baisse de l'inflation, de l'autre côté. «There is clear statistical evidence to support drawing a causal link (rather than a mere association) between more effective FOI on the one side and greater CBI and lower inflation rates on the other.»54(*) On pourrait facilement conclure, que l'inflation n'est pas réduite par le bonus de crédibilité apporté par l'indépendance, mais qu'elle est le résultat des préférences du secteur financier. L'indépendance ne serait pas la cause de la disparition du biais inflationniste, mais seulement le moyen qui permet au secteur financier de réaliser la stabilité des prix. On retrouve l'idée d'une indépendance isolée du gouvernement à la merci d'un groupe d'intérêt. Avec cet argument, on pourrait douter de la nécessité d'une banque centrale indépendante. IV- Quelques arguments en faveur de l'Indépendance de la banque centrale :«Why would central bank independence, ceteris paribus, yield lower rates of inflation?»55(*) Selon Eijffinger (1997), la littérature nous a avancé trois arguments pour répondre à cette question : l'argument des `public choice', les analyses de Sargent & Wallace (1981) et enfin l'argument basé sur l'incohérence temporelle de la politique monétaire qu'on a tenté d'expliquer au premier chapitre. Dans ce qui suit on exposera brièvement les deux premiers arguments : * 54 A.Posen «Declarations are not enough: financial sector sources of central bank independence», NBER Macroeconomics Annual (1995) * 55 S.C.W.Eijffinger «The new political economy of central banking» Center for economic research 1997 |
|