L'independance de la banque centrale : application aux cas des PVD( Télécharger le fichier original )par Zouhaier El ouardi FSEG Tunis - Master 2006 |
II- Indépendance, conservatisme et influences politiques :Les influences politiques présentent des limites à l'indépendance de la banque centrale. Malgré, un mandat explicite de poursuivre l'objectif de la stabilité des prix, le gouverneur reste toujours préoccupé par le comportement des agents de l'Etat envers ses décisions. «In the case of transition economies, Hillman (1999) observes that «the empirical evidence indicates that CBI is not sufficient for policy discipline». A striking example is the central bank of Belarus, which possessed a high degree of independence. After inflation increased dramatically, the president of the central bank was jailed by the finance minister, whose policies were to a large extent responsible for the loss of price stability.»47(*) Cukierman et al (2002) ont conclu, en étudiant un échantillon de pays de l'Europe de l'Est, que durant le début de la phase de transition vers l'économie de marché, l'IBC n'a pas d'effet ressenti sur l'inflation. Dès que ces pays atteignent un certain niveau de libéralisation et d'ouverture, accompagnés d'un retour vers la stabilité politique (la fin de la guerre); l'IBC devient à ce moment là significativement corrélée avec l'inflation.
«The evidence in the paper shows that CBI is unrelated to inflation during the early stages of liberalization. But for sufficiently high and sustained levels of liberalization, and controlling for other variables, legal CBI and inflation are significantly and negatively related.» 48(*) Dans des pays, où on a vécu des tourmentes politiques et monétaires, les gens ne vont pas se confier facilement suite à une modification du statut. En plus les acteurs des marchés ne seront pas convaincus immédiatement qu'il y aura un changement de stratégie par une simple mutation du statut de la banque centrale. Un changement de la politique monétaire doit être effectué avant l'introduction de l'IBC. Il faut d'abord instaurer une mémoire (l'effet feedback) d'une politique désinflationniste pour réussir l'introduction de l'IBC. Ainsi, l'exemple de la France concrétise bien cette idée : Dans le cas français, on a assisté à une rupture avec l'inflation depuis le milieu des années quatre-vingt ; alors que la promulgation de la loi de l'IBC n'a été faite qu'en 1994. III - L'indépendance de la banque centrale n'est pas une condition nécessaire ou suffisante pour la stabilité des prix :III -1 L'IBC n'est pas une condition nécessaire pour la stabilité de prix :D'autres outils alternatifs, pour parvenir au même objectif, sont à la disposition des gouvernements, autre que l'IBC. L'un de ces outils, le plus utilisé dans les pays en transition, est l'ancrage du taux de change comme stratégie de la politique monétaire. Avant l'ère de l'Euro, plusieurs pays dont la Tunisie, ancraient leurs monnaies nationales avec une monnaie réputée stable tel que le Deutsche Mark. C'est comme si on voulait importer la crédibilité et la confiance de la Bundesbank, réputée comme l'une des plus indépendantes au monde. Cette opération est semblable à la nomination d'un banquier conservateur à la Rogoff. * 47 Bernd Hayo «reconsidering central bank independence» European Journal of Political Economy vol.18 (2002) * 48 A.Cukierman. G.Miller. B.Neyapti;"Central bank reform, liberalisation and inflation in transition economies» Journal of Monetary Economics 49 (2002) p237 |
|