1.2.2 LE FINANCEMENT INDIRECT DE L'ECONOMIE:
L'INTERMEDIATION BANCAIRE.
Au milieu de ce mécanisme ci-dessus explicité
peut exister un intermédiaire collecteur de l'épargne et
pourvoyeur de l'emprunt: c'est le principe de base du mécanisme de
l'intermédiation.
L'épargne collecté,
rémunéré à un taux i1 est inscrit au passif du
bilan de l'intermédiaire pour constater la dette vis-à-vis du
l'épargnant. L'emprunt alloué, vendu à un taux i2 est
inscrit à l'actif du bilan de l'intermédiaire pour constater
l'emploi ou la créance sur l'emprunteur. Le taux différentiel
i.e. la différence entre les deux taux i1 et i2 (avec naturellement
i2>i1) rémunère l'activité de l'intermédiaire
comme indiqué dans le schéma ci-dessous:
1 On sous-entend ici que C=consommation totale tient compte aussi
des dépenses d'investissements.
2 Ce dernier est censé financer l'investissement I avec
comme relation avec les autres agrégats : C+I=R.
3 Par titre long (Anne Marie KEISER-Gestion financière
1994), on entent les actions et les obligations valeur mobilière de
placement. Ils sont négociables sur le marché financier. L'action
est un titre de propriété représentant une fraction du
capital d'une entreprise et ouvrant droit à rémunération
appelée dividende et à participation au pouvoir de
décision. L'obligation par contre est un titre de créance
émis par une entreprise privée ou publique, l'Etat ou les
collectivités locales. Elle représente une part d'emprunt
émis généralement sur 10-20 ans et dont la
rémunération est le taux d'intérêt (Cours de gestion
financière - Patrick Castex, 2006 MSGFC Dauphine).
M.B. DIKABOU15
![](bale-II-financement-PME-impacts3.png)
Agents à disponibilité
Bilan intermédiaire
Prêts (ou créances)
Dépôts (ou dettes)
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Agents à déficit de financement
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Cette activité de financement par
l'intermédiation a été pendant longtemps le domaine de
prédilection des banques. Toutefois, le périmètre des
institutions pouvant exercer dans ce domaine a été élargi
grâce à la législation en la matière. On peut citer
entre autre, la loi du 24 janvier 1984 entrée en vigueur le 25 juillet
1984 qui a restructuré le système bancaire français. Par
rapport aux lois antérieures, le législateur ne disposait pas des
éléments pouvant aider le politique à l'élaboration
d'une politique bancaire efficient.
C'est ainsi qu'il a défini par cette loi de 1984, un cadre
juridique commun délimitant toute opérations habituelles et
secondaire des banques et établissements de crédits.
Par opérations principales de banque, on distingue: La
réception des fonds publics,
L'émission et gestion des moyens de paiement, Les
opérations de crédit.
Par opérations secondaires, on compte:
La prise de participation,
La gestion du patrimoine,
Les opérations de change sur valeurs mobilières et
matières premières ou métaux précieux.
Fors de cette distinction réglementaire, on peut ramener
l'activité bancaire à cinq métiers essentiels qui sont:
? La gestion des moyens de paiement,
? L'investment banking (Banque d'Affaires ou
d'Investissements),
? Les activités connexes de prestation de services
(location de coffres, transfert defonds...),
? La gestion privée
? Et enfin l'intermédiation bancaire par l'octroi du
crédit.
L'exercice de toutes ces activités en
général et celle de l'intermédiation en particulier,
exposent les banques à un vaste échantillon de risques. Selon VAN
GREUNING & BRAJOVIC BRATANOVIC (2004)1, il existe quatre types
de risques bancaires: risques financiers, risque opérationnel, risque
d'exploitation et risque accidentel (figure 1).
L'objet de notre réflexion n'est pas d'aborder tous les
aspects de ces types de risques (encore qu'une analyse plus récente n'en
distingue synthétiquement que trois à savoir le risque de
crédit, le risque de marché et le risque opérationnel
développés dans les chapitres suivants), mais plutôt de se
limiter au risque d'intermédiation bancaire. Cela nous permettra
d'analyser la gestion des nouvelles exigences réglementaires et leurs
incidences sur le financement des petites ou moyennes entreprises en sigle
PME.
Par PME, nous retenons l'esprit de la recommandation n°
2003/361/CE d'avril 1996 et actualisée en mai 2003 de l'Union
Européenne la définissant comme toute entreprise: ne
dépassant pas 250 salariés,
et dont le chiffre d'affaires est soit inférieur à
50 millions d'euros ou le total d'actif n'excède pas 43 millions
d'euros.
Expressément, nous intégrons les très
petites entreprises (TPE) dans le lot par convergence de
caractéristiques face aux difficultés qui sont les leurs
d'accès au crédit bancaire (ces particularités seront
développées davantage dans la troisième partie du
présent document). Nous allons donc nous limiter au risque lié
à l'activité consistant à transformer l'épargne des
déposants par nature à court terme en des emprunts à long
terme.
Les termes court et long terme ici semble impropres dans la
mesure où le crédit bancaire à court terme n'est pas
exempt de risque. L'essence de ces termes réside dans la transformation
des échéances initiales (celles des épargnants) par des
échéances plus longues (celles des emprunteurs).
1 VAN GREUNING & BRAJOVIC BRATANOVIC - Analyse et gestion du
risque bancaire 1ère Edition chez ESKA, 2004 Page 4
M.B. DIKABOU17
Exposition au risque bancaire
![](bale-II-financement-PME-impacts5.png)
![](bale-II-financement-PME-impacts6.png)
Risques financiers
Risques opérationnels
Risques d'exploitation
Risques accidentels
![](bale-II-financement-PME-impacts7.png)
![](bale-II-financement-PME-impacts8.png)
![](bale-II-financement-PME-impacts9.png)
Structure du bilan
Structure/rentabilité du compte R
Adéquation des fonds propres
Crédits
Liquidité
Devise
Fraude interne
Fraude externe
Pratique en matière d'emploi &
sécurité
Clients, produits & services d'affaires
Dégradation des actifs physiques
Interruption d'activité et risque
Exécution, livraison & gestion du processus
![](bale-II-financement-PME-impacts10.png)
![](bale-II-financement-PME-impacts11.png)
Politique
Politique macroéconomique
![](bale-II-financement-PME-impacts12.png)
Infrastructure financière
Infrastructure légale
Responsabilité civile
Respect de la réglementation
Réputation et risque fiduciaire
Risque pays
Contagion
Crise bancaire
Autres risques exogènes
Figure 1 - Le champ du risque bancaire (VAN GREUNING &
BRAJOVIC BRATANOVIC-2004).
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