1.2 L'INTERMEDIATION BANCAIRE
On ne peut parler de l'intermédiation bancaire sans
pour autan rappeler la contribution néoclassique à la
théorie Keynésienne. Cet apport a été fait par John
Hicks2 (1937). Ce dernier pose comme modèle
l'établissement de l'équilibre sur deux marchés
principaux:
· le marché des biens et services (liant
l'épargne et l'investissement)
· le marché financier (liant offre et demande de
monnaie).
En marge de la prise en compte du marché des titres,
l'équilibre est atteint lorsqu'il y a égalité sur les deux
marchés. Ce qui ne sous entend pas le plein emploi.
1 Cooke : Nom du président de la banque d'Angleterre. Ce
ratio fixe les fonds propres des établissements de crédit
à 8% de tous les engagements pondérés à des
coefficients de rating prédéfinis. C'est le début de la
rationalisation du crédit.
2 John Hicks : Mr Keynes and the "Classics": A Suggested
Interpretation-1937
M.B. DIKABOU13
En fait, l'analyse de Hicks nous intéresse ici dans le
sens ou la problématique de l'intervention de l'état dans la
recherche du plein emploi est posé. Il en est de même de
l'investissement qui est une fonction décroissante du taux
d'intérêt et l'épargne une fonction croissante de la
production. Par contre la limite se situe au niveau de la prise en compte
uniquement des agrégats macroéconomiques.
En effet, sur le plan microéconomique, dans une
dynamique d'économie de marché, on peut distinguer deux (2) types
des sources de financement à savoir: le financement direct et le
financement indirect.
1.2.1 LE FINANCEMENT DIRECT DE L'ECONOMIE
Ce mode de financement, très déterminant depuis
les trente glorieuses jusqu'aux années quatre vingt six, se
caractérise par la mise en rapport direct des agents en excédent
de financement (ménages par l'épargne par exemple) avec ceux en
besoin de financement (les entreprises ou administrations publiques):
Flux monétaire
Agent à disponibilité
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Agent à déficit
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Titre de créance
1.2.1.1 Agents à disponibilité de
financement
A titre de rappel, le revenu (R) est constitué de la
consommation (C) et de l'épargne (E). Les agents à
disponibilité ont une consommation inférieure au revenu soit
C<R. L'épargne est égale à la différence entre R
et C soit E=R-C; cette épargne représente pour cette
catégorie d'agent un excédent de revenu susceptible d'être
mis sur le marché financier à disposition des agents à
besoin de financement.
1.2.1.2 Agents à besoin de financement
A contrario, ceux pour lesquels C1 est
supérieure à R sont en besoin de financement. Ils sont donc
contraints à solliciter l'excédent de ressources des agents
à disponibilité sur le marché des fonds prêtables (y
compris le secteur bancaire) pour combler leur déficit2: ce
sont des emprunteurs.
La relation entre ces deux catégories d'agents se
concrétise par l'émission des titres longs3 qui
matérialisent un droit à eux opposable par les prêteurs.
Les conditions de l'échange de ces titres sont fixées par le
principe de la confrontation de l'offre et la demande à un prix qui
n'est autre que le taux d'intérêt. Cette rencontre entre l'offre
et la demande des ressources peut donc se faire soit en direct entre les agents
précités, soit via des intermédiaires: c'est le principe
de l'intermédiation.
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