1.2.2.1.1.2.1 L'approche IRB Fondation ou de base
Pour procéder à la pondération des postes
d'actif ou de contrats hors bilan selon cette méthode, les banques
doivent recourir aux quatre paramètres suivants pour chaque ligne de
crédit (sauf pour les crédits aux particuliers qui ne sont pas
l'objet de notre étude):
la probabilité de défaut (ou probability of defaut)
- PD,
le taux de perte en cas de défaillance (ou loss given
defaut) - LGD,
l'exposition en cas de défaillance (ou exposure at defaut)
- EAD,
la durée du crédit (ou effective maturity) - M.
Le mode de calcul (respectant la schématisation de
l'annexe 3) des fonds propres réglementaires se fait de la
manière suivante:
Besoin en fonds propres = [I(PD, LGD, M) x EAD] x 8%
a. Probabilité de défaut - PD
Pour le cabinet Mazars (2005-BaleII), un défaut
apparaît lorsque les critères suivants surviennent (concomitamment
ou pas): incapacité des emprunteurs à payer leurs dettes
(liquidation, cessation de paiement, provisionnement des encours,
rééchelonnement des prêts...) ou impayés de plus de
quatre vingt dix jours.
Le risque attaché à cet événement
est donc la probabilité qu'une contrepartie soit défaillante sur
une période d'un an. Cette probabilité ne dépend pas des
actifs objet du crédit car elle est orientée vers
l'emprunteur.
Le principe dans cette méthode est que la banque
évalue la probabilité de défaut et l'autorité de
contrôle fixe les trois autres paramètres avec la maturité
du crédit fixée à deux ans et demi (pour l'instant).
b. Taux de perte en cas de défaillance - LGD
Elle est orientée vers la transaction. C'est la perte
économique qui se calcule en prenant en compte tous les coûts
directs et indirects ainsi que les éléments de réduction
du risque apportés telles les sûretés et garanties ainsi
que l'efficacité de ses services de recouvrement. Un emprunteur peut
avoir plusieurs LGD en fonction des actifs ayant fait l'objet d'un
financement.
Exemple: Le non paiement d'un crédit
en blanc1 pour lequel le montant total est à amortir
correspond à un LGD élevé alors qu'un immobilier
résidentiel à faible coefficient de financement ou encore
disposant d'un hypothèque aura un LGD faible.
c. Exposition en cas de défaillance - EAD
Elle correspond à la perte effective en cas de
défaillance de la contrepartie. Elle peut être
élevée s'il s'agit d'un crédit assorti de
sûreté ou d'un engagement de ligne de crédit sans
possibilité de résiliation anticipée.
Cette notion couvre aussi bien l'aspect produit que l'aspect
emprunteur.
d. La durée du crédit - M
C'est le temps imparti à l'emprunteur pour honorer ses
engagements.
Ces quatre éléments sont pris en compte dans les
procès prescrits par les accords et validés par les instances de
régulation pour le calcul du niveau des fonds propres
réglementaires.
1 Crédit en blanc: crédit sans garantie ni
hypothèque.
1.2.2.1.1.2.2 L'approche IRB avancée
Cette méthode diffère de la
précédente juste par le fait que dans cette optique, c'est la
banque ou l'établissement de crédit qui établit
elle-même l'évaluation des quatre paramètres
|
|
|
|
|
S olvabilité-rating du client
|
P robabilité de défaillance - PD
|
|
Sûretés
|
Taux de perte - LGD
|
|
Échéance effective - M
|
Form ule de pondération du risque
|
X
|
Utilisation de la
ligne de crédit- tenir com pte des sû
retés...
|
Créances impayées en cas de défaillance
|
|
=
|
Actifspondérésdu risque
|
X 8%
|
Fonds propres requis par la réglem entation
|
Figure 8 : Vue d'ensemble de
l'approche IRB
permettant la pondérations des lignes d'engagement pour
déterminer les fonds propres réglementaires.
Cela sous entend des investissements considérables dans
les infrastructures de calcul du risque, une technologie adéquate et la
pertinence dans les méthodes de calcul1. Cependant, ces
procès doivent obtenir l'aval des autorités de contrôle.
En somme, dans le modèle prenant en compte des notations
internes, il est tenu compte de la nature du débiteur comme le montre la
figure 9.
1 Ce qui sous-entend que les établissements de
crédit, nonobstant la concurrence peuvent être amenés
à répercuter ce cout dans la tarification du crédit en
fonction du rating et des relations clients. Ce que nous allons aborder dans la
partie III.
M.B. DIKABOU39
Dans cette approche IRB, la pondération des risques se
fait à l'image du tableau ciaprès (nous nous sommes basés
sur tableau du Crédit Suisse produit par le cabinet S&P):
|
Taux de
perte
|
Rating / probabilité de défaillance
|
|
AAA
|
AA+/AA-
|
A+/ A-
|
BBB+/BBB-
|
BB+/BB-
|
B+/B-
|
<B-
|
0.05
|
0.1
|
0.25
|
0.6
|
3
|
12
|
20
|
99.99
|
Etat, Banques, Entreprises
|
10%
|
4.5%
|
6.7%
|
11.3%
|
17.4%
|
32.3%
|
61.1%
|
78.3%
|
125.0%
|
PME
|
3.5%
|
5.3%
|
9.0%
|
13.9%
|
25.6%
|
50.5%
|
67.4%
|
125.0%
|
Particuliers (hypothèqu es sur Immob.
Résidentiell es
|
1.5%
|
2.5%
|
5.0%
|
9.6%
|
28.6%
|
63.7%
|
81.3%
|
125.0%
|
|
Etat, Banques, Entreprises
|
50%
|
22.3%
|
33.6%
|
56.3%
|
87.1%
|
161.4%
|
305.2%
|
391.7%
|
625%
|
PME
|
17.6%
|
26.6%
|
44.8%
|
69.7%
|
127.7%
|
252.6%
|
337.2%
|
625%
|
Particuliers
|
|
Crédits renouvelabl es qualifiés
|
6.8%
|
11.4%
|
26.6%
|
48%
|
143.2%
|
318.4%
|
406.2%
|
625%
|
Autres
crédits sans sûretés
|
7.2%
|
12.5%
|
25.2%
|
48%
|
143.2%
|
318.4%
|
406.2%
|
625%
|
Figure 9 : Pondération des risques selon l
'approche IRB - Source crédit suisse & Banque des Règlements
internationaux (BRI) -2005.
On constate que la pondération des actifs est
inférieure pour les crédits à risque faible que pour les
crédits à risque élevé.
Par exemple, un crédit finançant une habitation
principale sera moins pondéré que celui finançant un local
commercial.
Bale II tient compte aussi des risques de marché et
opérationnels pour le calcul des fonds propres. C'est ce que nous
mettons en relief ci-dessous sans pour autant entrer dans les détails
pour des raisons de pertinence par rapport au risque de crédit avec
incidence sur le financement des PME.
1.2.2.1.2 Le risque de marché
La philosophie d'appréhension n'a pas changé par
rapport au ratio Cooke, amendement de 1996. On entend toujours par risque de
marché le risque de perte probable et éventuel sur des positions
de bilan et de hors bilan consécutives aux variations des prix sur le
marché.
Par contre, on a deux visions suivant les approches:
Approche
|
Intégration des risques de trading-book
|
standard (notation externe)
|
Risque de taux d'intérêt
|
Approche
|
Prise en compte des risques action+change+matières
premières+options.
|
IRB
|
La méthode utilisée pour l'évaluation du
risque est le VAR à 99% dans les
|
(notations
|
établissements de crédit. Cela est fait
après correction des occurrences défavorables.
|
internes)
|
L'aval des instances de régulation comme la commission
bancaire est requis.
|
1.2.2.1.3 Le risque opérationnel
Le risque opérationnel est la grande révolution
du nouvel accord prudentiel sur les fonds propres. Par risque
opérationnel, on entend tout risque de perte dû à une
inadéquation ou défaillance:
· des procédures internes et
opérationnelles,
· des personnes par l'exercice de la profession,
· des systèmes internes ou d'infrastructures
informatiques
· ou à des événements
extérieurs
M.B. DIKABOU41
Ces défaillances doivent être susceptibles
d'occasionner des incidences sur le fonctionnement de la structure et
susceptible d'occasionner des pertes effectives avant correction.
On tient compte du risque juridique. Mais pas du risque de
réputation ou du risque stratégique intégrant des erreurs
de management.
On distingue trois approches de calcul du risque
opérationnel:
1.2.2.1.3.1 L'approche de l'indicateur debase
Le calcul se fait de la manière suivante: K =
Ù x Indicateur de base
L'indicateur de base peut être le produit net bancaire
moyen sur les trois dernières années ou autre indicateur
pertinent. Le coefficient Ù est fixé par les autorités de
régulation.
1.2.2.1.3.2 L'approche standard
La formule de calcul est la suivante: K =
?i (Æi x Ei)
Le principe de calcul reste le même. Par contre, le
calcul se fait par ligne de métier de la banque ou établissement
de crédit. Par exemple, on calcule le risque d'un groupe bancaire sur le
Corporate, la gestion privée et la banque de détail.
1.2.2.1.3.3 L'approche avancée
Le comité de Bale n'indique aucune orientation pour cette
méthode. Le principe reste la flexibilité. Les banques
doivent:
· modéliser les règles de calcul,
· enregistrer les données internes de perte,
· analyser les scenaris possibles.
L'objectifreste la pertinence du modèle et l'aval de
l'instance de régulation est obligatoire.
|