WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Ménages Gécamines, précarité et économie populaire

( Télécharger le fichier original )
par Didier Kilondo Nguya
Université Catholique de Louvain - Diplôme d'Etudes Approfondies 2004
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.1.4. Dynamiques du changement social

Dans les trois premières sous-sections qui précèdent, nous venons de développer les axes d'analyses de Braudel, Wallerstein et Polanyi quant a l'implantation historique du capitalisme, a l'établissement d'un système d'exploitation mercantiliste et aux implications d'une économie qui est désencastrée du reste des relations sociales et du contre-mouvement au marché autorégulateur.

Dans cette sous-section, nous complétons la boIte d'outils devant nous permettre d'élaborer notre grille de lecture avec l'analyse de l'évolution des dynamiques de changement social par rapport aux modes d'exploitation capitaliste. Pour cette fin, nous allons nous servir des réflexions de J. -Ph. Peemans a travers ses lectures des pratiques populaires a partir d'une perspective dynamique par rapport aux changements structurels en cours.

a. Accumulation et fragilisation sociale des masses populaires

On observe au 1 9ème siècle, un ensemble de réactions spontanées face a des actions destructrices du marché. C'est ce qu'on a appelé le <<contre-mouvement au marché >>. L'idée de contre-mouvement est très importante car elle permet de comprendre comment l'Etat-providence s'installe pour assurer la régulation sociale et économique.

Jusque dans les années 1930, il y avait une tendance a une forte marchandisation du travail, un marché concurrentiel qui faisait pression sur le marché de travail. L'analyse de l'organisation scienti2ique du travail le long la chaIne de production31 a conduit a un gain de productivité qui est redistribué, après une lutt e ouvrière, entre le capital et le pro2it. Le fordisme est basé sur ce cercle vertueux. C'est la synchronisation de la production des masses et de la consommation des masses32. Aglietta souligne que ce système est pensé comme "la possibilité pour l'ouvrier moderne d'accéder au statut de consommateur des produits de la société industrielle."33 Ce cercle vertueux va expliquer le cycle long de la croissance, avec comme implication, un recul historique de la pauvreté. On parle a l'époque du <<compromis institutionnalisé >>. C'est seulement après que l'on observera un ralentissement des gains de productivité et qu'à ce moment, surgit une lutt e dans la répartition de ces gains de productivité.

La période 1945-70 flut la période de la conceptualisation de la théorie de régulation développée par des francais tels que R. Boyer, A. Lipietz, M. Aglietta. La théorie de la régulation est née dans la deuxième moitié des années 70. Elle s'est constituée en affrontant un dé2i particulier: tenter d'expliquer, de manière endogène, le passage de la croissance a la crise. L'approche régulationniste a donc pour objet l'analyse des divers régimes d'accumulation34 au sein du mode de production capitaliste.

Au début des années 1970, le capitalisme va réagir face au ralentissement de la productivité en substituant le travail par la robotisation et en délocalisant la production. Au courant de cette même décennie, on observe en plus l'éclatement de ce compromis capital-travail. Face a cette montée des con2lits, le capital va tenter de se libérer des contraintes sociales. Dans les années

31 C'est Henry Ford qui systématise la relation entre production de masse et consommation de masse. Toutefois, Taylor préconisait déjà une augmentation substantielle du salaire pour inciter les ouvriers a se plier aux contraintes de la nouvelle discipline d'usine.

32 Robert CASTEL, les métamorphoses de la question sociale, op. cit., p. 537.

33 Michel AGLIETTA, Régulation et crises du capitalisme, Ed. Marabout, Paris, p. 23.

34 Par régime d'accumulation, on entend l'ensemble des régularités qui assurent une progression générale et relativement cohérente de l'accumulation du capital, c'est-à-dire permettant de résorber ou d'étaler dans le temps, les distorsions et déséquilibres qui naissent en permanence du processus lui-même. C2. R. Boyer, La théorie de la régulation : une analyse critique, 1986.

1980, on voit apparaItre un "régime d'accumulation flexible", régime d'accumulation qui tient de temps en temps compte de la critique du système dans la progression de l'accumulation. Devant la montée de la vulnérabilité des masses liée a la mondialisation, les rapports de force capital/travail seront affectés. C'est pendant cette décennie qu'il y aura une nouvelle réflexion sur la reconnaissance de la nouvelle pauvreté comme résultat de la restructuration globale du capitalisme. Le débat sur l'exclusion sociale se développe vers les années 1990 et derrière ce concept, il y a la question sociale qui s'était déjà posée en terme de paupérisation au 19è siècle, dans la période pure du capitalisme sauvage et qui ressurgit au début des années 1980.

L'approche en termes d'exclusion sociale apparaIt donc comme la nouvelle manière d'analyser le développement. On voit bien se mettre en place le cadre théorique du concept "exclusion sociale ". C'est le processus d'une fragilisation de la part sociale de l'individu. La montée de ce phénomène en 1980 montre qu'il ne s'agissait en rien de se normaliser conformément a la thèse de modernisation-rattrapage. L'originalité du concept d'exclusion sociale par rapport au concept de pauvreté, c'est sa caractéristique multidimensionnelle.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand