I.2.5.3. Le sevrage et l'hygiène alimentaire
Le sevrage est le passage de l'allaitement à une
alimentation solide ou semi-solide. C'est également l'arrêt
définitif de l'allaitement maternel. Selon les sociétés,
la période de transition entre allaitement et alimentation bien
appropriée se situe en moyenne entre 5 mois, fin de l'allaitement
intégral (Gueye et Ferry, 1985). Le sevrage qu'il s'agit ici ce n'est
plus les compléments d'aliments donnés à l'enfant à
partir de 6 mois qui sont souvent la cause du sevrage précoce et
brusque. Mais, c'est une période où l'enfant n'est plus
allaité au sein, il va dépendre totalement de la nourriture que
sa mère lui offre. La mère ne devrait pas tenir compte seulement
de la quantité comme c'est plus souvent le cas en Afrique, mais aussi de
la qualité dont dépend l'état nutritionnel des enfants.
Les régimes alimentaires de sevrage que l'on offre aux enfants sont en
grande partie à l'origine des nombreuses maladies nutritionnelles qui
sévissent un peu partout en Afrique.
En effet, le manque d'hygiène alimentaire et de
connaissance en matière de préparation de ces aliments, sans
oublier les problèmes liés à la conservation, sont des
facteurs d'un mauvais usage des aliments de sevrage (Mudubu, 1996). L'important
n'est pas de sevrer l'enfant comme le font certaines femmes pour souffler un
peu, mais il faut prendre toutes les précautions et rassembler tout ce
qu'il faut pour assurer un bon sevrage. Lorsque l'alimentation de
complément destinée à l'enfant est pauvre, ce dernier est
exposé à des risques élevés d'infection. Il s'en
suit que, la sous alimentation et la malnutrition affectent le système
immunitaire de l'enfant (Tohouégnon, 1993). Bon nombre de chercheurs ont
démontré que le sevrage de l'enfant peut ralentir sa croissance.
Le sevrage est la cause directe de la malnutrition des enfants dans certaines
sociétés.
La situation nutritionnelle des enfants en RCA peut être
imputée au différentiel de ravitaillement du pays en vivres.
Cette situation s'est encore détériorée à cause du
déficit de la production agricole dans l'arrière-pays et de la
restriction de la mobilité des populations suite à
l'insécurité. Dès lors, la disponibilité des
ressources alimentaires et le contexte socio-économique conditionnent le
comportement nutritionnel de la mère, surtout la mère adolescente
sans niveau d'instruction et sans revenu. Lorsque les pratiques d'allaitement
sont appropriées, les enfants ont plus de chance de
bénéficier d'un aliment de complément favorable à
leur santé.
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