I.2.4.3. L'âge de l'enfant
L'âge est une variable déterminante dans les
études en démographie. Dans plusieurs travaux de recherche, il a
été établi des relations entre l'âge de l'enfant et
les risques de malnutrition et de mortalité. En Afrique subsaharienne,
un grand nombre de décès surviennent entre un et trois ans, en
raison de la rougeole et de la malnutrition qui surviennent après le
sevrage de l'enfant. L'allaitement exclusif est un facteur crucial pour la
santé des enfants. Les enfants allaités uniquement au sein
bénéficient des anticorps de leurs mères qui leur
permettent de résister contre des agressions extérieures. Au fur
et à mesure que l'enfant évolue en âge, l'immunité
acquise grâce au lait maternel diminue, et les problèmes
nutritionnels deviennent un risque important, compte tenu du sevrage. Le
rapport de l'EDSRCA-1995, montre que l'état nutritionnel des enfants en
RCA est précaire chez les enfants de moins de trois ans. La
prévalence de la malnutrition passe de 6% chez les enfants de moins de 6
mois à 19,9 % chez les enfants de 6 à 11 mois. Pour le rapport de
l'enquête MICSRCA-2000, la prévalence de la malnutrition passe de
13,4 % chez les enfants de moins de 6 mois à 30,4 % chez les enfants de
6 à 11 mois6. L'introduction des aliments de
complément, dans la plupart des cas pauvre en vitamines, ne peut pas
couvrir les besoins de la croissance de l'enfant à partir de 6 mois.
Tout ceci montre que l'âge est une variable déterminante dans
l'état nutritionnel des enfants. C'est pendant cette période
néonatale que les enfants sont exposés à toutes sortes
d'infections. La persistance de ces maladies peut faire basculer l'enfant dans
la malnutrition.
I.2.4.4. Le sexe de l'enfant
L'inégalité des chances entre le sexe masculin
et le sexe féminin est devenue un thème très actuel. La
santé en général et la nutrition en particulier ignorent
malheureusement cette réalité en défavorisant le sexe
faible. Même si certaines parties du globe font des efforts dans ce sens,
cette aspiration se pose avec acuité dans le tiers monde. En effet, en
Afrique la préférence en matière de sexe des enfants varie
selon les sociétés. De manière générale,
là où il n'existe pas de discrimination à l'égard
des filles, la malnutrition touche de manière identique les filles comme
les garçons. Mais, dans les sociétés où l'on
accorde la préférence aux enfants de sexe masculin, le sexe de
l'enfant
6 Rapport de l'enquête MICS-RCA, Bangui, 2001.
joue un rôle important sur son état nutritionnel.
Dans ce cas, la malnutrition serait plus fréquente chez les filles que
chez les garçons. C'est le cas dans les pays musulmans tels que
l'Afghanistan, le Bengladesh. Des études dans certains de ces pays ont
relevé un taux de malnutrition plus élevé chez les filles
que chez les garçons. Par exemple, au Punjab rural des études ont
monté que les garçons reçoivent de la nourriture plus
riche en substances nutritives que les filles et que les mères
dépensent plus dans les soins médicaux pour les garçons
que pour les filles (Das Gupa, cité par Banza, 1993). En
réalité, il n'existe pas de discrimination entre les deux sexes,
puisque la malnutrition touche presque tous les enfants que ce soit les
garçons ou les filles. Les données sur l'état nutritionnel
des enfants en Centrafrique montrent que 25,2 % des garçons souffrent de
malnutrition contre 23 % chez les filles. Avec ces taux on ne peut pas dire
qu'en Centrafrique, les garçons souffrent beaucoup plus de malnutrition
que les filles.
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