WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La bonne foi dans le rapport de travail

( Télécharger le fichier original )
par oumar ben Camara
Université Lumiére Lyon2 - Master 2 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

SECTION II: Bonne foi et conclusion du contrat de travail

Dans le cadre de la conclusion d'un contrat de travail, l'employeur après un recensement précis des besoins de l'entreprise le fait savoir à travers l'offre qu'il émet. Mieux certains postes requérant des connaissances spécifiques, des missions complètement de haute responsabilité, l'employeur peut faire à la personne préalablement sélectionnée une offre ou une promesse d'embauche (paragraphe 1) Par ailleurs il peut ainsi décider d'assortir le début de l'exécution du contrat de travail d'une clause d'essai (paragraphe 2).

Cette volonté de l'employeur de s'entourer d'un maximum de garanties requises par l'intérêt de l'entreprise doit en tout cas se faire avec loyauté.

§I : La bonne foi et la rupture de l'offre de contracter

En principe, lorsque l'employeur s'engage par une promesse d'embauche il a dores et déjà pris la décision. Lui seul contracte des obligations. Alors que les pourparlers désignent la période exploratoire durant laquelle les futurs contractants échangent leur point de vue, formulent et discutent des les propositions qu'il se sont faits mutuellement afin de déterminer le contenu du contrat sans pour autant être assuré de la conclure, la promesse d'embauche est constituée dès lors que les taches sont décrites même globalement et que la rémunération est précisée90.De même au cours des pourparlers qui précédent la conclusion du contrat de travail, les négociateurs peuvent choisir de donner un peu plus de force à leurs discussions et de négocier un accord de principe. A la différence de la promesse d'embauche ou l'employeur seul s'engage, dans l'accord de principe aucune obligation d'embauche ne pèse sur l'employeur. L'accord permettant seulement de constater la volonté des intéressés sur la conclusion d'un contrat à venir, seule la mauvaise fois d'un des négociateurs pourra être sanctionner le biais des dommages- intérêts91. Ceux-ci seront alors à la charge de celui qui ne respecte pas loyalement son engagement de mener à bien les discussions pour aboutir à la conclusion du contrat92.

90 Soc. 12 décembre 1983, Juri-social 1984,n°66 ,F 25

91 Civ. Iere, 12 avril 1976, Bull. civ In° 122 ,p.98 92 Soc.24 mars 1958, JCP 1958, II ,10868

Afin de cerner précisément l'objet et les engagements souscrits par les parties, les juges s'attaches à déterminer leur intention. Dans la promesse d'embauche l'employeur s'engage à fournir un emploi au candidat qui est libre de l'accepter ou non. Si la bonne foi précontractuelle fait obligation à l'employeur de maintenir sa promesse d'embauche jusqu'à ce que le candidat prenne sa décision, l'employeur n'est il pas libre de choisir un autre candidat sur le fondement l'intuitus personae, un candidat qui répondrait mieux aux intérêts de l'entreprise ?

Il semble que la promesse d'embauche étant un avant contrat reste soumis aux droits communs des contrats et donc aux articles 1134 ,1 142 ,1 147 du Code civil qui permettent à celui qui justifie que cette promesse n'a pas été régulièrement exécuté, de réclamer des dommages et intérêts en réparation de son préjudice. En effet l'employeur est tenu d'exécuter cette convention de bonne foi à savoir conclure le contrat de travail si le candidat sectionné lève l'option. Ainsi les juges vont caractériser le comportement de l'employeur par rapport à ce que préconise le standard de la bonne foi c'est-à-dire un comportement honnête et conscient et apprécier les conséquences des agissements sur la situation du candidat sélectionné. Il semble alors que les juges se fondent sur une définition négative de la bonne foi pour ainsi sanctionner la légèreté blâmable de l'employeur93.Il faut noter toutefois que quelques arrêts de la cour de cassation se placent sur le terrain du licenciement pour accorder au bénéficiaire des dommages et intérêts considérant de fait la promesse d'embauche suivie d'une acceptation comme un véritable contrat de travail94.La rétractation de la promesse s'analyse alors en un licenciement95. Au demeurant s'il y a une hésitation quant au fondement de l'obligation d'indemnisation mis à la charge du promett ant. La difficulté est de déterminer si le fait générateur consiste dans la rupture de l'avant-contrat de promesse ou si au contraire c'est d'un licenciement dont il s'agit ce qui suppose la reconnaissance d'un contrat de travail définitivement formé. Il nous semble que la cour de cassation en se plaçant sur le terrain du licenciement ne permet pas de distinguer nettement le contrat définitivement formé de la promesse d'embauche96. La conséquence au regard de cette hésitation étant qu'entre les deux il n'y aurait de l'ombre d'une différence. Notons cependant que les juridictions du fond refusent d'accorder une quelconque indemnité de préavis au motif que le contrat de travail n'a

93 CA. Paris 28 novembre 1991, RJS 3/92, n°381

94 Soc.12 décembre 1983, D. 1984, IR 111, Soc 12 avril1995, CSPB n°71, p.203

95 Soc. 3 mars 1965, Bull. civ. IV, n°184 ; Soc 12 janvier 1989 Bull. civ. V n°18

96 Soc 2 février 1999, Bull. civ. V n°52

pas encore commencé à être exécuté. La bonne foi précontractuelle ne peut être sanctionnée que par l'octroi de dommages et intérêts.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery