B.1.2) Dar Al-harb
classiquement, le dar al-harb englobe les pays où la
loi musulmane d'exerce pas son effet, dans les domaines du culte et de la
protection des fidèles et des dhimmis. Un territoire repris par les non
musulmans quels qu'ils soient redevient donc territoire du dar al harb, pourvu
que :
1) la loi de non-croyants remplace la loi divine
islamique ;
2) le territoire en question soit un voisin
immédiat de Dar al harb ;
3) les musulmans et leur dhimmis non musulmans ne
jouissent d'aucune protection.
Néanmoins, il reste que c'est la première de ces
conditions qui est la plus importante. En outre, il faut noter que quelques
juristes musulmans soutenait le fait que un pays reste dar al islam tant que
une seule disposition (hukm) de la loi musulmane y est maintenue en vigueur.
Ainsi, on peut dire, que dar al harb constitue un territoire ennemi qui se
trouve en dehors de la juridiction islamique, les habitants de Dar al harb
(harbis ou ahl alharb) sont définis comme étant ceux qui ont
refusé de se convertir après avoir été
invités à l'islam.
Cette conversion peut être effectuée par les
moyens de la conquête si les gouvernants ne se soumis pas, mais l'usage
de la force peut être évité lorsque soumission il y a.
À partir de moment où les gouvernants de Dar al harb acceptent
islam, ce territoire est considéré comme étant une partie
intégrante de Dar al islam.
Grosso modo, on peut dire que dar al harb rester en dehors et
sans relation aucune avec la communauté islamique et le Pax islamica,
à cause de son manque de compétence juridique qui lui permettra
d'entrer en relation avec l'Etat musulman sur les bases de
l'égalité et la réciprocité, un tel territoire peut
ce pendant être considéré comme étant encore dans
l'état de nature, parce que incapable de se conformer aux standards
éthiques et juridiques de l'islam.
B.2) les moyens d'expansion et d'instauration d'un
« Pax islamica »
B.2.1) Al-sulh wa Almuad'ah : les voies diplomatiques
Selon l'école juridique de shafi'i, il existe à
part ces deux territoires, celui de Dar al harb est celui de dar al-islam une
troisième catégorie appellé dar al-sulh ou dar al-`ahd, le
fondement de cette catégorie réside dans l'acte conventionnel qui
le caractérise et qui relie les musulmans avec les non musulmans, qui
les maintient dans leurs foi et leurs terres et qui préserve leur
propriété. dar al-sulh « pays de trêve » est
constitué ainsi par les territoires non conquis par les troupes
musulmanes, mais achetant la paix au prix d'un tribut dont le paiement garantit
une trêve (hudna) ou un accommodement (sulh), les deux exemples qu'il est
ces situations dans l'histoire musulmane classique et qui furent un point de
départ de toute cette conception, Sont le Nadjran et la nubie.
En outre, il faut noter que cette catégorie ne fait pas
l'unanimité des auteurs musulmans, et qui soutenaient le fait qu'un
territoire ne peut être qu'un Dar-islam ou un Dar harb, selon le
critère de la souveraineté. Toutefois, à
l'intérieur de l'école hanafite, Muhammad Al-shaybani accepte
aussi l'existence d'un territoire de trêve (muwada'ah) comme étant
une catégorie séparée. AlMawardi distinguait dans tous les
territoires placés plus ou moins directement sous le contrôle
musulman entre trois catégories :
1) ceux qui ont été conquis par la
force des armes ;
2) ce qui ont été occupés
sans combat après la fuite de leurs gouvernants ;
3) ceux qui ont été acquis par
traité.
Enfin, et à la lumière de ce qui
précède, on peut dire que les voies conventionnelles
diplomatiques notamment sulh, mu'ahada, muada'ah ont permis à
l'État musulman de s'étendre sans faire recours à la
force.
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