B) conception islamique classique de l'ordre
international :
L'oeuménisme de la foi musulmane poussait l'Etat
musulman à s'étendre et à faire son expansion ad
infinitum, toutefois et en attente de réaliser l'édification
d'un Etat musulman universel englobant la terre toute entière, une
distinction s'impose de cette situation intermédiaire, entre les
territoires touchés par l'islam, par sa foi ou par sa
souveraineté, et qu'on appelait dar al-islam, te dar al-harb (
territoire de la guerre), qui reste en dehors du sphère musulman, et qui
n'est touché, ni par la foi islamique, ni par la souveraineté de
l'Etat musulman, ni sous sa juridiction. Toutefois, Dar alharb, constituait un
dar-islam potentiel, ainsi, par le biais de Al-muad'ah wa sulh, il peut
être assimilé à dar al islam, ou se transformer
complètement en un dar islam par la voie du jihad.
B.1) une vision ontologique binaire du monde
B.1.1) Dar al-islam
Le Dar al-islam (pays où territoire de l'islam,
désigné l'ensemble du territoire où règne la loi de
l'islam, son unité réside dans la communauté de la foi,
l'unité de la loi et des garanties assuraient aux membres de l'Umma.
Néanmoins la notion de l'umma en réalité transcende le
territoire de l'islam pour s'étendre jusqu'aux minorités
musulmanes vivant en dehors du dar al-islam, d'après Louis Gardet «
la communauté musulmane, sous sa forme idéale n'est pas elle
supranationale, mais bien la seule nation qui ait un plein droit d'exister
». Ainsi les critères essentiels pour la qualification d'un
territoire de Dar al-islam, sont la souveraineté musulmane et
l'application de la shari'a. Si ces deux critères ne se trouve pas
requis, la qualification adéquate serait celle de Dar al-harb.
D'après le rite hanafite, dar al-islam devient dar al-harb, s'il est
conquis par les infidèles, et qui applique par la force leurs propres
lois. Si le territoire occupé est voisin à dar al-harb, et si les
biens et les personnes des musulmans et des Dhimmis ne sont pas
protégés. Cela signifie qu'en vertu de l'école hanafite et
ces règles juridiques, qu'une région islamique qui fut conquise
par des infidèles pouvait rester un dar islam tant que les envahisseurs
nomment un cadi (juge musulman) pour appliquer la loi musulmane, et tant que
les musulmans et les dhimmis restent sécurité comme ils l'ont
été sous le gouvernement musulman. Ce débat de distinction
entre dar alharb et dar alislam a persisté jusqu'à
l'époque coloniale, deux exemples appartenant à deux maddhads
différents illustrent cette situation, le premier est celui d'inde avec
le colonisateur britannique, le deuxième celui de l'Algérie
Malékite avec le colonisateur français. Ainsi, dans ces deux
exemples de l'appartenance à l'une ou à l'autre école
à déterminer la situation juridique de ces deux pays et
conséquemment la légalité ou l'illégalité de
pratiquer le jihad.
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