Le climat social est à l'approche des élections
1988 extrêmement pesant. Les nouvelles politiques menées depuis
1985 ont apporté leur lot de licenciements et d'échecs. Les
investisseurs sénégalais, appelés à investir dans
le pays, ont été aux abonnés absents. Les initiatives
entreprises par l'Etat, comme la création d'une zone franche
industrielle à Dakar, n'ont pas eu les effets escomptés. La dette
du pays est évaluée à 800 milliards FCFA, soit 60- 70 % du
PIB. Le service de la dette absorbent donc 50% des recettes budgétaires.
Le problème ne risque pas d'être endigué en 1987, puisque
la dett e extérieure augmente depuis 1981 annuellement de... 15 à
20% 113 . Les risques d'une implosion sociale, tant redoutée par les
observateurs internationaux, sont de plus en plus tangibles.
C'est ainsi qu'éclate en janvier 1987 à
l'Université de Dakar une grogne étudiante de grande importance,
suite à un retard dans le paiement des bourses d'étude. Le
ministre de l'Education Nationale Iba der Thiam, qui jouit d'une bonne
réputation dans le milieu étudiant grâce à son
passé de syndicaliste, est en voyage à l'étranger et n'est
pas prévenu dans un premier temps de la situation. Ibrahima Wone,
ministre de l'Intérieur, se charge alors du dossier et décide...
de faire rentrer la police dans le campus universitaire le 21 janvier 1987. Le
bilan est lourd : 27 blessés parmi les étudiants. Cette
initiative peu heureuse n'améliore pas le "prestige" du gouvernement
socialiste aux yeux de la jeunesse sénégalaise et de la
communauté étudiante, qui vote immédiatement la
grève. Pour éviter le renouvellement de heurts, Abdou Diouf
fait
110 "Le PDS-R : 17ème parti", Le Soleil, 9 juin 1987.
111 Wade déclare en août 1985, dans le journal
Promotion : "la famille d'un chef d'Etat ne rend pas service à ce
dernier en se lan çant dans un trafic qui heurte la conscience
populaire, car le peuple, qui a faim et soif, qui vit dans les taudis, est
quand même intelligent". Francis Kpatindé, "Diouf
attaqué sur deux fronts", Jeune Afrique, n° 1364, 26
février 1987.
112 Siradiou Diallo, "Menace sur la démocratie
sénégalaise ?", Jeune Afrique, n° 1356, 31
décembre 1986.
113 Laurent Zecchini, "Le mal vivre
sénégalais", Le Monde, 9 avril 1987.
fermer l'université tandis qu'Iba der Thiam entame des
négociations avec les syndicats étudiants. Leurs revendications
ne sont pas, comme en 1968, politiques mais matérielles. Ils demandent
le retrait des forces de l'ordre, le dédommagement des victimes, le
règlement des bourses et la rénovation des bâtiments 114 .
Ces requêtes reflètent l'état de délabrement de
l'enseignement public sénégalais, qui était
considéré à l'indépendance comme le meilleur du
continent ouest-africain francophone. L'action estudiantine
bénéficie d'un élan de sympathie auprès de la
population sénégalaise, celle-ci se reconnaissant dans les
difficultés quotidiennes décrites par les syndicats
étudiants.
Le PS oscille entre une volonté d'ouverture à
l'égard des élèves, avec la création d'un groupe de
réflexion pour veiller à l'amélioration des conditions de
logements et restauration des étudiants, et un désir
incontrôlable de trouver des responsables autres que le PS. C'est
pourquoi Babacar Waly Diom, membre du GER, explique dans un article daté
du 20 février 1987, que la crise universitaire a été
causée par la volonté des étudiants
sénégalais de "singer" leurs homologues français
115.
De surcroît, il déclare dans ce même
article que la grève est un "avertissement pour l'avenir", puisqu'elle a
été encouragée par l'opposition et par... le
ministère de l'Education Nationale. Diom soutient en effet que "le
département de tutelle (...) est infiltré par des politiciens en
mal de tensions sociales". Sans le nommer, Iba der Thiam est clairement
visé. L'attaque est si ostentatoire que le ministre use de son droit de
réponse deux jours plus tard 116 . Cet événement
révèle les grandes tensions qui existent entre le PS et le
ministre "rebelle", qui se situe depuis 1983 en marge des réseaux
traditionnels socialistes.
Largement court-circuité par les compagnons de Jean
Collin, Iba der Thiam ressort affaibli de ce conflit étudiant, en
dépit de son règlement relativement rapide. Après la
grève, le ministre perd la liberté de ton qui était la
sienne depuis le début du quinquennat.
La crise universitaire est reléguée au second
plan médiatique suite à la fronde policière du 14 avril
1987. Cette colère est déclenchée par la condamnation de
deux policiers à deux ans de prison, accusés de torture à
mort sur un détenu. Les causes de ce malaise policier sont multiples.
Les agents se plaignent de leurs conditions de travail, des retards sur les
salaires etc. La lassitude est générale, ce qui explique que la
manifestation des policiers de Dakar s'étendent à des villes
comme Thiès, Diourbel ou Kaolack 117. Ce 14 avril
1987, des cris de ralliement au sopi sont entendus ainsi que des
slogans réclamant la démission du ministre de l'Intérieur,
Ibrahima Wone. Pis, on assiste dans les rues de Dakar à des
affrontements entre policiers et gendarmes. Cette révolte surprend le
pouvoir et le choque. Le Soleil qualifie cette journée comme
étant "la crise la plus grave depuis 1962" et réclame
des sanctions exemplaires 118.
Le quotidien voit son voeu exaucé puisque quelques
heures seulement après les échauffourées, 6 225 policiers
sont radiés la fonction publique 119 . On les invite à rendre
leur arme, à ne pas porter l'uniforme et... à rester chez eux. Le
lendemain, une loi est votée au Parlement pour permettre la
réintégration au cas par cas des policiers radiés. La
police est alors remplacée
114 Véronique Cissoko, "L'idéologie est morte
sur le campus", Jeune Afrique, n°1366, 11 mars 1987.
115 Pour Waly Diom, les troubles de Dakar trouvent leurs
origines dans une crise universitaire partie de... Villetaneuse le 17 novembre
1986. Il dit à ce sujet : "Nous savons que les
Sénégalais aiment la France et aiment singer les Français
(...) nous nous étions attendus à en subir les contrecoups comme
(...) en mai 1968". Babacar Waly Diom, "Pourquoi ? ", Le Soleil,
20 février 1987.
116 Iba der Thiam, "Réponse à M. Babacar Waly
Diom", Le Soleil, 22 février 1987.
117 Francis Kpatindé, "Une police hors la loi",
Jeune Afrique, n° 1373, 29 avril 1987.
118 Bara Diouf, "Plus jamais ça", Le Soleil, 16
avril 1987.
119 Fermeté opportune, Le Soleil, 16 avril
1987.
temporairement, en particulier dans les rues de Dakar, par la
gendarmerie, qui prend notamment en charge la circulation.
L'autre victime de cette fronde est le ministre Ibrahima Wone.
Mêlé à une affaire d'escroquerie, son départ est
annoncé par la presse étrangère depuis plusieurs mois 120
. De surcroît, sa mauvaise appréciation de la crise
étudiante en janvier 1987 n'a pas contribué à restaurer
son aura auprès d'Abdou Diouf. Les appels au départ de Wone
prononcés le 14 avril 1987 ne font que précipiter sa chute. Pour
le remplacer, le chef du gouvernement nomme Jean Collin ministre de
l'Intérieur temporaire. Sa grande expérience, ses réseaux
diverses et sa relative popularité au sein de la police font de lui
l'homme le plus apte à apaiser cette situation délicate.
Jean Collin est le héraut de la
réintégration au cas par cas. Il appuie donc la loi votée
au Parlement le 15 avril 1987 121 . Le parti libéral juge au contraire
ces mesures "démesurées et excessives". Alors qu'il n'a fait
aucune déclaration négative le 14 avril - par crainte de se voir
reprocher une quelconque implication dans ce mouvement de fronde - le PDS vote
contre la loi proposée par le PS. Il s'oppose ainsi à la
radiation de 94 commissaires de police, 14 officiers de paix supérieurs,
201 officiers de police, 42 officiers de la paix, 383 inspecteurs de police,
101 sous-officiers de la paix et 5 430 gardiens de la paix .
La réincorporation des policiers radiés
débute en juin 1987. Sur 6 028 dossiers de demande de
réintégration, 1 246 sont rejetés, soit plus de 20% des
dossiers. Les recalés sont bien souvent mis à l'écart non
pas à cause de leur participation à la marche du 14 avril, mais
pour des faits antérieurs, sans aucun rapport avec la fronde. Jean
Collin peut ainsi "nettoyer" l'institution policière 122 . Le pouvoir
reste toutefois méfiant vis-à-vis d'elle. La
réintégration d'un policier à Dakar est
conditionnée par une première reprise de service en province.
Pour s'assurer une docilité maximale, l'Etat exige aussi des futures
recrues une formation militaire, gage de fidélité au chef de
l'Etat. Toutes ces difficultés de réintégration poussent
les radiés à se regrouper au sein d'une association, "la
coordination des policiers radiés ". Elle revendique le droit
à la reprise du travail, mais se heurte jusqu'en 1993 à
l'indifférence du pouvoir gouvernemental et de la population
123.
C'est dans cette atmosphère sociale tendue que
débute la précampagne électorale en 1987. En plus de la
grève estudiantine et de la fronde policière, Abdou Diouf fait
face à une opposition bien plus unie qu'en 1983. Les réactions
des partis non-gouvernementaux aux problèmes judiciaires de Wade du
début d'année 1987 sont les premiers signes de cette nouvelle
unité.
Dès l'annonce de son inculpation, 11 des 15 partis
d'opposition annoncent dans les médias étrangers "une
résistance coordonnée à une politique de violence"
124 . Pour mettre un terme à toutes ces "perturbations", Abdou
Diouf reçoit officiellement son principal opposant au palais
présidentiel le 17 février 1987. La rencontre est un
échec, elle ne dure qu'une vingtaine de
120 Lettre du continent révèle
qu'Ibrahima Wone aurait participé à une escroquerie
estimée à 500 millions de FCFA, ainsi qu'au trucage du concours
de recrutement des commissaires de police. Cette deuxième affaire
explique peut-être son impopularité au sein de l'institution
policière. "Vers un prochain remaniement ? ", Lettre du
continent, 17 décembre 1986.
121 Jean Collin déclare que "les policiers n'ont pas
à se plaindre" car les décisions prises sont
"indulgentes". Fermeté opportune, Le Soleil, 16 avril 1987.
122 Momar-Coumba Diop et Mamadou Diouf, Le
Sénégal sous Abdou Diouf. Etat et société,
pp.292, Dakar, Codesria, Paris, Karthala, 1990.
123 Momar-Coumba Diop et Mamadou Diouf, Le
Sénégal sous Abdou Diouf. Etat et société,
pp.292, Dakar, Codesria, Paris, Karthala, 1990.
124 "L'opposition annonce une résistance
coordonnée à une politique de violence", Le Monde, 16
février 1987.
minutes 125.
Pour donner de l'ampleur à cette "reprise politique",
Abdoulaye Wade accorde un entretien à Jeune Afrique en mars
1987. Comme lors de son interview de 1984, ses principales critiques
ne s'adressent pas à Abdou Diouf, mais à Jean Collin. Le chef de
l'Etat est décrit au cours de cet entretien comme un personnage
politique de second plan, sans réelle influence ni réel pouvoir.
En l'espace de trois ans, Jean Collin est passé du statut de "super
Premier ministre" à celui de "vrai président de la
République sénégalaise" 126 . Abdoulaye Wade, sans
jamais le dire clairement, s'interroge sur la présence d'un toubab
au sommet de l'Etat. Pour contrer toutes accusations de racisme, il
rétorque que le véritable raciste est... Abdou Diouf, soutenant
que si Jean Collin était noir, le chef de l'Etat l'aurait
installé depuis bien longtemps à la Primature.
Dans le but de parer l'offensive préélectorale
wadiste, Abdou Diouf met en avant son intégrité... et par
conséquent remet en cause celle d'Aboulaye Wade. C'est ce qu'il fait au
cours d'un entretien accordé au Monde, où il soutient
que le leader PDS est financé par la Libye du colonel Kadhafi
127.
"La guerre des petites phrases" fait rage alors
qu'officiellement, Wade déclare durant toute la première
moitié de l'année 1987 qu'il ne se présentera pas en cas
de non-modification du code électoral. Constatant l'impassibilité
de Diouf face à cette menace, Wade change d'avis et se déclare
candidat à l'élection présidentielle. Il l'annonce avec
faste... à Nice, le 23 mai 1987. Pour justifier sa volte-face, il
explique que "la crise politique, économique et sociale n 'a jamais
été aussi aiguë avec toutes ces grèves qui se
succèdent, l'autorité de l'Etat qui n 'est plus respecté.
C'est pour cela que le PDS a décidé de répondre
présent" 128.
Sa candidature bénéficie d'un large soutien de
l'opposition, puisque hormis Babacar Niang (PLP) et Landing Savané (And
Jëf), les autres candidats potentiels se rallient à sa candidature.
Me Wade bâtit ainsi un programme électoral en concertation avec
ses soutiens, largement inspiré des revendications
proférées par l'opposition tout au long du quinquennat d'Abdou
Diouf. Il comprend la formation d'un gouvernement d'union nationale, la
restauration du poste de Premier ministre, une loi pour rendre le gouvernement
responsable devant l'Assemblée nationale, l'instauration d'un
Sénat et surtout la refonte complète du code électoral
.
Une fois sa candidature déclarée, Abdoulaye
Wade sillonne le Sénégal dans le cadre de sa précampagne.
Aux villes, il promet la baisse des prix des denrées de première
nécessité. Aux campagnes, la gratuité des semences lors
des trois premières années de son mandat . Durant la
deuxième conférence nationale des femmes PDS, le 11 juin 1987, il
multiplie les déclarations démagogiques... qui accrois sent sa
popularité. Il annonce par exemple la nomination d'une femme au
ministère des Finances en cas d'élection, les femmes étant
selon Wade ... meilleures gestionnaires que les hommes 129 . Il demande aussi
le même jour, contre tout bon sens politique, la mise en place
d'élections anticipées et immédiates.
Les gesticulations populistes de Wade n'ont pour seul but que
de contrecarrer la propagande dioufiste, qui via les médias d'Etat,
occupe largement l'espace médiatique. Abdou Diouf est
125 "Abdoulaye Wade change d'avis", Jeune Afrique,
n° 1 379, 10 juin 1987.
126 "(Jean Collin) Il filtre, contrôle, dirige le
gouvernement, annule des décisions prises en conseil des ministres (...)
c 'est en réalité le vrai Président de la
République sénégalaise". "Me Wade reprend la
lutte",Jeune Afrique, n° 1365, 4 mars 1987.
127 Laurent Zecchini, "Un entretien avec le chef de l'Etat
sénégalais", Le Monde, 24 mars 1987.
128 "Abdoulaye Wade change d'avis", Jeune Afrique,
n° 1379, 10 juin 1987.
129 "Me Wade réclame des élections
immédiates", Le Soleil, 12 juin 1987.
de ce fait dès la précampagne pris à la
gorge quotidiennement par son principal opposant. Parmi les membres influents
du PS, seul Jean Collin vient véritablement "au secours" du chef de
l'Etat.
Depuis sa nomination "temporaire" au ministère de
l'Intérieur, Collin multiplie les déclarations officielles, alors
qu'auparavant, seuls "les amis de Jean Collin" - son groupe de soutien
- se manifestaient régulièrement dans les colonnes du Soleil.
L'homme de l'ombre apparaît à présent en pleine
lumière, pour le plus grand bonheur... de l'opposition. Celle-ci
pratique en effet une pression constante sur l'homme de main d'Abdou Diouf, en
menant d'innombrables campagnes de presse ou en répandant des rumeurs
sur son compte 130.
Jean Collin, pourtant adepte de ces procédés
douteux, a bien du mal à cacher son exaspération. A la fin
août 1987, durant un meeting de précampagne à
Thiès, le ministre de l'Intérieur accumule les critiques à
l'encontre de Wade. Pour lui, le sopi n'est qu'une illusion, car
"le changement n'est pas en soi un programme de société". Il
va plus loin lorsqu'il soutient à la fin de son discours que Wade, ne
pouvant battre Abdou Diouf par la voie électorale, prévoit au
terme de la campagne de graves désordres. En guise d'avertissement, le
ministre d'Etat conclue son intervention par ces mots : "Wade est un homme
dangereux. Il n 'a qu 'une idée, c 'est de devenir Président, il
est prêt à tout sacrifier à cette idée. Il n 'est
pas l'homme d'un programme mais l'homme d'une ambition personnelle" 131 .
Ce meeting a les répercussions espérées, puisque
les paroles de Collin sont largement reprises par la presse internationale,
comme le montre un article de Jeune Afrique du 2 décembre 1987
132.
Le discours de Thiès d'août 1987 n'est pas le
seul prononcé par Jean Collin à l'encontre d'Abdoulaye Wade, mais
il demeure le plus célèbre. Son implication dans la campagne
accroît les critiques de l'opposition à son égard. Abdou
Diouf préfère alors mettre en retrait son éminence grise,
en le remplaçant au ministère de l'Intérieur par
André Sonko, un fidèle... de Jean Collin.
Le Président de la République
bénéficie d'un autre soutien de poids : celui de sa femme,
Elisabeth Diouf. Discrète - elle ne prend jamais la parole en publique -
celle-ci occupe pourtant largement l'espace médiatique
sénégalais durant la précampagne électorale de
1988. Elle fait à de multiples reprises "les gros titres" du Soleil
133 . Ses apparitions, qu'elle effectue le plus généralement
sans la compagnie du Président de la République, mettent en avant
le soutien qu'elle accorde aux plus faibles : les personnes âgées,
les enfants malades, les femmes etc. La première dame du
Sénégal est ainsi présente sur le terrain social, ce qui
contribue à améliorer son image mais également celle de
son mari. Elle renforcera son statut de "femme de charité" en 1992 avec
la création de sa fondation Elisabeth Diouf :
Solidarité-Partage.
Ce soutien n'adoucit cependant pas l'atmosphère
pesante qui règne au Sénégal à la fin de
l'année 1987. Abdoulaye Wade n'interrompt pas sa stratégie "de
harcèlement du pouvoir" tandis que le chef de l'Etat n'arrive pas
à trouver un thème alternatif au sopi. C'est dans ces
conditions que s'ouvre la campagne présidentielle officielle en
février 1988.
130 L'opposition sénégalaise cherche par
exemple à discréditer Jean Collin dans les milieux
français, avec un certain succès, d'après les dires de
Jacques Foccart : "le fait est que tous ceux qui n'osaient pas attaquer
Diouf de front s 'en prenaient à Collin, qui a subi mille calomnies
extravagantes (...) il était maintenant dépeint comme un
redoutable communiste de toujours et un agent de Moscou parmi les plus actifs !
Chirac m 'a interrogé un jour sur ces rumeurs, qui commençaient
à courir avec insistance pendant la cohabitation (de 1986 à
1988). Je l'ai rassuré". Jacques Foccart, Foccart parle,
entretiens avec Philippe Gaillard, tome 2, pp.292, Paris, Fayard, 1997.
131 "Jean Collin à Thiès : "Wade, l'ambition
démesurée"", Le Soleil, 31 août 1987.
132 Francis Kpatindé, "La campagne électorale
bat déjà son plein" , Jeune Afrique, n°1404, 2
décembre 1987.
133 "Mme Diouf fête l'école à
l'hôpital", Le soleil, 14 juin 1987 et "Beaucoup plus
d'attention : goûter annuel du troisième age", Le Soleil, 26
juin 1987.