IV Analyse des résultats
A la suite du recueil des données, nous avons
procédé au traitement statistique de celles-ci. Compte tenu de la
taille de nos différents échantillons et de
l'hétérogénéité des résultats, nous
avons opté pour des tests statistiques non paramétriques. Pour
l'analyse intergroupe nous avons utilisé le test U de Mann-Whitney (U).
Le test de Wilcoxon (Z) fut retenu pour le traitement intragroupe. Le test de
corrélation de Spearman (Rho) a été employé pour
étudier le lien entre les variables « types de
tâches ». L'outil informatique utilisé fut le logiciel
STATISTICA pour PC. Le seuil de significativité retenu est .05.
Un tableau récapitulatif des performances individuelles
des enfants atteints d'autisme et des enfants contrôles appariés
aux deux types d'épreuves de théorie de l'esprit est
indiqué en annexe 14.
1. Analyses des résultats
à la tâche de fausse croyance.
a. Comparaisons des performances
à FC entre enfants autistes et enfants contrôles
Comme le montre la figure 1, les enfants contrôles
appariés réussissent parfaitement ce type d'épreuves (M =
100% ; Ecart-type = 0,0) (Cf. annexe15b). Les enfants autistes ont plus de
difficultés (M = 2,13; Ecart-type = 1,25) (Cf. annexe 15a). La
différence est significative (U = 30,0 ; Z = -3,42 ; p = .0006), le
groupe d'enfants autistes est déficitaire à ce type de
tâches.
b. Amélioration de la performance
à FC en fonction de l'âge
Une analyse descriptive (Fig 2) ne semble pas aller en faveur
d'une amélioration des performances aux tâches de fausses
croyances avec une avancée en âge. Ceci est corroboré avec
l'analyse statistique (Rho = .13 ; t = .71 ; p = .48).
c.
Amélioration des performances des enfants autistes à FC en
fonction du stade de pensée
Une analyse descriptive globale semble objectiver de
meilleures performances aux tâches de fausses croyances avec le
développement de la pensée logique (Fig 3).
En moyenne, les enfants au stade préopératoire
ont des performances faibles (M = 1,33 ; écart-type = 0, 58) et
sont statistiquement déficitaires à cette tâche par rapport
aux enfants contrôles (U = 0 ; Z = -1,96 ; p = .04) (cf annexe 16).
Au stade concret, les performances sont meilleures (M
= 2,33; écart-type = 1,36) et ne sont pas statistiquement
différentes de celles des contrôles (U = 6 ; Z = -1,92 ; p =
.05).
Cependant l'analyse qualitative ne montre pas une
amélioration des performances en fonction du stade de pensée
logique atteint (U = 5 ; Z = -1,03 ; p = .30). Ces résultats
sont à prendre avec précaution en raison du petit nombre de
sujets dans le groupe des enfants autistes ayant atteint le stade
préopératoire.
Par ailleurs, aucune corrélation n'est retrouvée
entre le score obtenu à l'E.P.L et la performance à FC (Rho =
.04 ; t = .11 ; p = .92).
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