2. les modalités d'octroie des financements du FMI :
les conditionnalités de la libéralisation
Le FMI dans sa démarche de banquier des Etats membres en
difficultés financières a intégré la
nécessité d'introduire des réformes structurelles dans les
économies des PVD. Pour l'ensemble ces réformes tournent autour
de deux principaux concepts : la privatisation et la libéralisation. La
privatisation repose sur le postulat de la rationalité des
décisions privées. Le FMI proscrit ainsi l'intervention
économique de l'Etat car elle conduirait à des distorsions dans
l'allocation des ressources. L'intervention de l'Etat est nocive à
plusieurs égards. Les subventions et autres soutiens aux entreprises
déficitaires maintiennent en vie des activités non rentables. Il
s'opère un détournement des ressources au détriment des
secteurs productifs. En ce qui concerne l'agriculture une politique
sensée maintenir artificiellement les prix des produits agricoles
à un bas niveaux conduirait à une chute des revenus des
agriculteurs.
La libéralisation quant à elle se
caractérise par l'ouverture du pays aux échanges internationaux.
Ici l'intervention étatique par le biais de mesures de protection du
tissu local est décriée par le FMI et la Banque mondiale. Les
mesures protectionnistes (contingentement ; hausse des tarifs
1 L'Ecole structuraliste soutient que les
déséquilibres se trouvent dans les structures
particulières des économies et qu'il faut non pas « la main
invisible » d'Adam SMITH pour revenir à l'équilibre mais bel
et bien la main visible de l'Etat (SINGER ; PREBISCH ; SUNKER ; TAVARES)
douaniers ; surévaluation du taux de change) faussent
la concurrence et accroissent le déficit de la balance de
commerciale.
Pour remettre les économies en difficultés sur
le chemin de la croissance et du développement, le FMI propose d'ajuster
les pays considérés à l'aune des concepts de
libéralisation et privatisation. Le FMI a ainsi conçu un ensemble
d'exigences que le pays doit satisfaire pour bénéficier des
ressources du FMI. Il s'agit d'une série de conditionnalités
budgétaires et monétaires. L'ancien Directeur du FMI les
définit comme des « mesures économiques et
financières qu'un pays doit prendre pour rétablir une position
extérieure stable à la fin ou vers la fin d'un programme
appuyé par le Fonds»1. Au départ elles se
limitaient à des aspects purement économiques mais à ce
jour elles intègrent aussi bien des questions administratives que
politiques à savoir l'exigence de la bonne gouvernance et de la
démocratie. Dans le cadre de cet exposé nous nous limiterons aux
aspects économiques de la conditionnalité de l'ajustement
structurel.
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