1. la présentation de l 'agriculture camerounaise
La diversité de l'écosystème camerounais
permet aux cultivateurs d'adapter les productions agricoles selon les zones
écologiques des plantes. Le café robusta et le cacao sont
produits
principalement au Sud, à l'Est et le long du Littoral
camerounais. Le café arabica quant à lui trouve sa zone de
prédilection dans les hautes terres de l'Ouest Cameroun.
Les origines du café datent de l'époque
coloniale selon André Kamga1 ; cette culture aurait
été introduite au Cameroun en 1924 sous le contrôle des
autorités coloniales allemandes. La production à cette
époque était limitée aux seuls paysans disposants de
grande superficie. La superficie retenue pour cette activité agricole
était de cinq cent (500) pieds par paysan. L'objectif était d'en
limiter le nombre de producteur afin d'éviter de plonger le pays dans
une famine. L'obtention d'une autorisation préalable pour pouvoir faire
la culture du café était obligatoire et la production du
caféier se faisant sur les meilleures terres. Les paysans
agréés étaient contraints de faire de la monoculture. Ceux
qui essayaient d'introduire des produits vivriers étaient
sanctionnés par des peines corporelles. En somme l'activité de
cultivateur de café était très encadrée. Ce n'est
que vers 1950 que l'autorité de tutelle française viendra
libéraliser les activités de production du café.
L'expansion de la culture dans le pays se fera à une vitesse de
croissance rapide. En 1967 la seule province de l'Ouest Cameroun était
couverte à 12% de la culture du café arabica. A ce jour la
production du café est à la baisse. De 120.000 tonnes produites
en 1980 on se retrouve en 2001 à une production de 70.000 tonnes soit
une baisse de 42% en valeur relative.
Le cacao quant à lui est principalement produit au
Centre, Sud et Est ; il a été introduit au Cameroun entre 1815 et
18952 . Il occupe environ 60% des superficies cultivées dans
les provinces du centre et du Sud. La prédilection de cette zone pour la
culture du cacao se justifie par les conditions climatiques qu `elle offre. La
pluviométrie y est de 1500 à 2000 mm d'eau par an et les
températures oscillent entre 19° et 28° ce qui constitue des
conditions propices à la culture du cacao. La culture du cacao au
Cameroun se fait en mode familial ; les exploitations familiales disposent de
plantations dans lesquelles on retrouve généralement plusieurs
productions agricoles. Le cacao ou le café se retrouvent souvent en
association avec plusieurs cultures vivrières destinées à
la consommation3. La production nécessite un travail de
longue haleine. L'entretien phytosanitaire des plantations se fait tout au long
de l'année et requiert une utilisation intensive des intrants. Ce
travail d'entretien fait appel à une main d'oeuvre importante et jeune.
La saison de cueillette s'étale sur quatre mois de septembre à
décembre. Le Cameroun produirait en moyenne 120.000 tonnes de cacao par
an ; les 3/4 de cette production sont exportés en fèves et le 1/4
restant est transformé localement avant exportation.
1 André Kamga, Chargé de cours et Chef du
département de vulgarisation agricole et de sociologie à
l'université de Dschang, Cameroun
2 Charles Nji, Cameroun, août
2003
3 Chambre de commerce, d'industrie, des mines et de l'artisanat ;
étude de l'offre et la demande des produits alimentaires ; janvier
2005
En fonction des zones climatiques, l'agriculture camerounaise
utilise deux principaux système de production : le système
pluvial et le système irrigué.
Le système pluvial s'appui sur la disponibilité
d'une pluviosité généreuse pour l'approvisionnement en eau
des plantes. Elle est largement utilisée dans les provinces à
fort potentiel hydrique comme le Centre, le Sud, l'Est, l'Ouest et
l'Adamaoua.
Le système irrigué est celui de la
maîtrise de l'eau à des fins agricoles ; il est
caractérisé par plusieurs cycles de culturaux et des rendements
intensifs ; il se subdivise en système irrigué traditionnel et
système irrigué intensif ; le premier est utilisé pour
faire face à un déficit ponctuel du système d'irrigation
naturelle. Il utilise les déviations de cours d'eau ou des motopompes.
Le système intensif quant à lui est celui de la maîtrise
totale de l'eau. Il se pratique dans les provinces du nord et de
l'extrême nord qui font face à un climat rigoureux en
pluviosité.
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