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La libéralisation des marchés et le developpement durable en Afrique: le cas du secteur agricole au Cameroun

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par Jean de Dieu AWOUMOU
ENA - Master en Administration Publique 2006
  

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Première Partie : le secteur agricole camerounais :
Passage d'une économie administrée à une économie libéralisée.

La crise économique des années 80 a suscité un mouvement global de restructuration économique en Afrique ; pour les économistes de l'Ecole structuraliste, l'inflation et les déséquilibres de la balance de paiements des pays du tiers-monde ont pour cause la structure particulière de leurs économies1 ; selon Prebisch et Singer2 le fait que les économies du Sud se spécialisent dans l'exportation des produits de base et importent des produits manufacturés, implique que le commerce international soit plus avantageux pour le Nord que pour le Sud. Dès lors l'organisation structurelle des pays du Sud les rend dépendants de l'extérieur que ce soit du côté de l'offre ou de la demande. Il s'en suit un renforcement de leur exposition vis à vis des fluctuations économiques extérieures. Ils subissent ainsi la tendance à la détérioration des prix relatifs et ne peuvent du fait des rigidités internes tirer avantage des rares cycles de hausse de la demande sur les marchés internationaux. La décennie 80 a démontré cette extrême incapacité des pays africains à faire face aux nouveaux défis économiques imposés par la mondialisation à savoir satisfaction des besoins dans un contexte de concurrence accrue et âpre. La restructuration économique sensée apporter plus de performance économique sera lancée un peu partout en Afrique et conduite sous la houlette des institutions de Bretton Woods. Au Cameroun cette mutation se fera autour de deux notions économiques principales : la libéralisation économique et la privatisation. Face à la crise du modèle administré, l'objectif affirmé est de promouvoir la croissance et la compétitivité économique par un rôle prépondérant du marché. Il s'agit de promouvoir le développement par les forces du marché. Le secteur agricole sera aussi concerné à des degrés divers par cette libéralisation. L'ambition de cette réforme est de renforcer les capacités économiques et sociales du secteur agricole camerounais afin de lui permettre de jouer son rôle de facteur de développement. Pour ce faire il s'agira de réformer les bases de fonctionnement de la production et de la commercialisation des produits agricoles.

Chapitre I- Présentation des potentialités économiques et sociales du secteur
agricole au Cameroun.

La géographie particulière du Cameroun le fait appelé `` l'Afrique en miniature '' ; le pays dispose en effet d'une diversité écologique importante pour retrouver en son sein toutes les variétés environnementales du continent africain. Une étude du modèle de fonctionnement de l'agriculture camerounaise révèle l'existence de techniques culturales et de typologies agricoles diversifiées qui épousent parfaitement cette richesse environnementale. C'est dire que le Cameroun développe des productions agricoles qui varient selon les régions climatiques. Cette diversité de l'agriculture camerounaise confère au secteur agricole d'énormes potentialités économiques qui en font un secteur particulièrement important dans la promotion du développement

A. Le modèle agricole camerounais avant la libéralisation: Structure et fonctionnement du secteur

Le Cameroun possède de cultures agricoles. Celles ci se répartissent entre cultures agricoles pérennes (principalement consacrées à l'exportation) et cultures vivrières destinées à la consommation locale et dans une moindre mesure à l'exportation.

Dans la catégorie des cultures pérennes, les principaux produits retenus en fonction de leur importance économique sont : le cacao, le café (dans ses deux variantes arabica et robusta), l'hévéa, la banane, le coton, thé ; les productions vivrières sont plus diversifiées ; sans prétendre à l'exhaustivité, on peut citer dans cette catégorie: arachide, plantain, tubercules, fruits, maïs, Pomme de terre et autres produits tropicaux.

Dans le cadre de notre étude nous privilégierons l'analyse des produits cacaoyers et caféiers du fait de leur valeur ajoutée économique. Mais nous n'entendons pas pour autant négliger l'impact de la libéralisation agricole sur les produits vivriers. Nous proposons une grille de lecture des interactions qui ont pu survenir entre cultures de rente et cultures vivrières à l'occasion du mouvement de libéralisation au Cameroun.

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