b. Les conditionnalités monétaires de la
libéralisation
Elles sont liées à l'approche libérale
des problèmes de l'offre ; il s'agit d'instaurer un système de
prix relatifs le plus favorable à la croissance et à
l'équilibre extérieur. Le but est d'agir sur les prix pour
améliorer la rentabilité des activités privées.
Cette action monétariste porte sur plusieurs types de prix :
L'action sur les prix intérieur concerne le niveau de
salaires ; il s'agit d'opérer un ralentissement des salaires
réels soit par une diminution de la progression des salaires soit par
une baisse pure et simple des rémunérations. L'objectif
visé à ce niveau est la meilleure rentabilité des
entreprises, le renforcement des incitations à l'investissement dans des
secteurs créateurs d'emplois afin de favoriser une attraction des
Investissement directs étrangers. D'où l'option pour des
législations moins contraignantes en ce qui concerne l'embauche et le
licenciement.
Les taux d'intérêts sont aussi concernés
par cette action sur les prix. La hausse de taux d'intérêts est
ainsi préconisée pour encourager l'épargne
intérieure et fournir une contre incitation à la fuite des
capitaux
La deuxième action concerne le taux de change ; la
dévaluation est encouragée pour réduire la demande
globale. Le FMI pense que diminuer la valeur de la monnaie locale
exprimée en devise contribuerait à réduire le pouvoir
d'achat et à réduire de facto la demande sur les biens
importés. De plus, un supplément de compétitivité
est aussi visé ; il s'agit de diminuer les prix des biens nationaux sur
les marchés extérieurs. Le but est de relancer les
activités d'exportations. Ces deux effets permettront de réduire
le déficit de la balance de paiement. Toutes ces mesures seront suivies
d'une application accélérée dans le secteur agricole au
Cameroun.
B. La conduite de la libéralisation agricole au
Cameroun
A la suite de la crise économique des années 80,
l'Etat camerounais est devenu insolvable. Ce constat a lancé un
débat sur l'inefficacité de l'interventionnisme étatique.
Dans le secteur agricole le choix qui se posait était soit de
libéraliser la production et la commercialisation soit de renforcer le
rôle de l'Etat. Compte tenu des rapports de force favorables à la
libéralisation en ce moment et de l'échec de l'Etat
interventionniste, le choix naturel se portera vers un désengagement de
l'Etat du secteur agricole pour faire une place plus importante aux acteurs
privés. Cette réorientation de la politique économique se
fera d'abord sur le plan juridique avant de trouver une traduction sur le plan
socio-économique.
|