Chapitre II : Développement Local
Après l'analyse de l'apport des acteurs aux finances
locales, il serait pertinent et intéressant de recueillir leurs opinions
sur le bilan ou leurs rapports avec l'équipe en place.
I. Proximité gestionnaire
L'oeuvre de l'équipe municipale de Richard-Toll est
diversement appréciée. Les prises de positions des populations
aux côtés ou aux antipodes de l'équipe municipale en
exercice trouvent leurs explications à travers les raisons qui suivent.
Il est à signaler, avant tout, que 20,4% ont
préféré s'abstenir pour cette question, comme le confirme
le tableau 28.
Tableau 28:
Appréciations de l'oeuvre de la Mairie.
Jugement
|
EFFECTIFS
|
TOTAL
|
Pourcentage
|
Artisanat
|
Commerce
|
Transport
|
Il reste beaucoup à faire
|
04
|
11
|
00
|
15
|
10,6
|
Inondations
|
03
|
03
|
01
|
07
|
04,9
|
N'a rien fait
|
14
|
18
|
03
|
35
|
24,7
|
Pont Sermat détérioré
|
01
|
00
|
02
|
03
|
02,1
|
Travaille bien
|
32
|
21
|
00
|
53
|
37,3
|
Pas de réponse
|
08
|
18
|
03
|
29
|
20,4
|
Total
|
62
|
71
|
09
|
142
|
100
|
Source : Données de l'enquête, 2005
« Elle travaille
bien » : Pour 37,3%, la Mairie fait très
bien la tâche qui lui est dévolue. Elle fait des
réalisations très palpables dans la ville et participe activement
à l'amélioration des conditions de vie des populations de la
Commune. Des mécaniciens constatent que « les
ordures sont ramassées ; on construit des marchés, des
écoles. On ne dit plus
rien ! »... « Tout est à
l'état de projets ; c'est au finish qu'on peut faire le
bilan ». Du côté des commerçants,
nous avons recueilli des propos du genre : « On ne peut pas
tout faire et faire pour tout le monde. On règle une partie et Dieu
complète le reste » (Restauratrice) ;
« On ne peut faire l'unanimité. La contestation est un
fait universel » (Vendeur de chaussures) ;
« Il y a des investissements... Elle fait des efforts. On ne peut
pas satisfaire tout le monde » (Vendeur de légumes et
condiments) ; « La ville change. Depuis mon
arrivée en 2001, je vois que les choses changent »
(Marchand ambulant).
« Elle n'a rien
fait » : L'opinion de 24,7% se résume
à un bilan blanc. D'aucuns vont même jusqu'à comparer
l'équipe en place qui serait pire que celle qui l'a
précédée. Ils citent souvent le nom d'Ousmane Djiby Sall
qui aurait fait tel ou tel acte pour venir en aide aux populations.
« On crie beaucoup ! On se plaint par ici. On ne voit rien.
Ils ont construit leurs propres maisons et conduisent leurs belles
voitures », tel se plaint un gérant de rizerie.
Un couturier dira que c'est la léthargie qui marque le
constat général: « Il n'y a pas d'avancement. Si tu
pars en voyage pendant des années, tu vas retrouver les mêmes
choses en lieu et place quand tu reviendras ». Un vendeur
d'articles vestimentaires nous confie ceci : « Tu vois
la ville. Il n'y a pas de lampes. Le Pont est délabré depuis
longtemps et n'est pas réparé. Pas d'assainissement,
l'insalubrité règne ». Un confrère emprunte
le même sillage : « On ne voit rien, la ville est
sale, manque de sécurité, d'infrastructures et a des
problèmes d'électricité ». Une vendeuse
de produits maraîchers est écoeurée par le fait qu'
« On n'a rien fait au Walo. On élit des gens mais personne
ne travaille ».
« Il reste beaucoup à
faire » : Cette opinion est modérée
en ce sens qu'elle reconnaît les mérites et les limites des
élus. Pour ces 10,6%, même si des pas de géants sont en
train d'être franchis par les élus locaux, il reste,
néanmoins, bien des priorités à régler. Un
couturier le confirme à travers ses
propos : « L'électricité ne nous est pas
parvenue et on a fait toute forme de démarches. On habite à Ndiaw
mais le problème de l'électrification subsiste ».
Pour un boutiquier, « Il reste à faire car,
à Gadalkhout, on a des difficultés. Avec le Pont
délabré, on contourne... mais il y a des réalisations
quand bien même ».
« Inondations » :
Certains autres détracteurs (04,9%) brandissent les inondations en
périodes d'hivernage comme priorité non réglée par
l'équipe en place. En effet, les enquêtes étant
réalisées en période d'hivernage, les
enquêtés nous ont toujours demandé d'observer les flaques
d'eaux stagnantes pour répondre à certaines questions touchant la
responsabilité de la municipalité. En sus de cela, les
populations de Ndiangué et de Ndiaw disent toujours qu'elles souffrent
grandement des inondations. Un réparateur électronique
nous confie : « Ndiangué est inondé. Les
cantines du marché prennent de l'eau. Au début de l'hivernage, on
est resté dix jours sans travailler ».
« Pont Sermat
détérioré» : 02,1% des
détracteurs convoquent cet argument. En effet, les populations de
Campement, de Gadalkhout, de Thiabakh qui doivent longer le canal d'irrigation
de la CSS pour regagner leurs demeures ou pour se rendre à Richard-Toll
Escale se disent très touchés par la détérioration
du Pont Sermat. La municipalité n'a rien fait pour enclencher le
processus de réparation.
Tableau 29: Le soutien de la
Mairie aux acteurs dans le cadre du travail.
Soutien
|
EFFECTIFS
|
TOTAL
|
Pourcentage
|
Artisanat
|
Commerce
|
Transport
|
Soutenus
|
07
|
19
|
01
|
27
|
19,1
|
Non soutenus
|
53
|
49
|
07
|
109
|
76,7
|
Pas de réponse
|
02
|
03
|
01
|
06
|
04,2
|
Total
|
62
|
71
|
09
|
142
|
100
|
Source : Données de l'enquête, 2005
Par rapport à leurs relations avec la Mairie, 76,6%
pensent que cette dernière ne les soutient sous aucune forme dans le
cadre de l'exercice de leur travail. C'est ce sentiment selon lequel la Mairie
les livre à eux-mêmes qui fait que l'utilité de
l'équipe municipale et son efficacité soient remises en question
dans le cadre de l'enquête par certains acteurs, désormais,
détracteurs aguerris. « Les agents de la Mairie nous font
déguerpir souvent des abords de la Mairie. La Mairie n'a pas construit
de local approprié pour qu'on puisse y faire librement notre travail.
Nous n'avons que les abords de la Mairie pour laver les
voitures », tel s'est exprimé un laveur de
voitures. Cette thèse sera soutenue par un autre vendeur de
pièces détachées : « Elle n'a
rien fait. Avec l'hivernage, l'eau envahit nos places, on ne vend
pas ». Une restauratrice se contente de nous pointer du doigt
les flaques d'eaux verdâtres dans son restaurant. Les doléances
des vendeurs de viande sont
spéciales : « On n'a pas un bon abattoir. On le
réclame depuis longtemps, on ne nous a pas
répondu ». Au vu de tous ces discours convergents mais
différents de souche, il apparaît que les acteurs ont des attentes
nombreuses vis-à-vis de leurs élus qui n'ont pas encore
donné entière satisfaction.
Par méfiance vis-à-vis des questions d'ordre
« politique », 04,2% ne se prononcent pas sur les questions
relatives à leurs rapports avec l'équipe municipale. Certains
refusent de répondre car se disant étrangers au milieu.
On voit clairement que seuls 19,1% sentent réellement
le soutien de la Municipalité. Ce soutien se révèle
à plusieurs niveaux répertoriés au tableau 30.
Tableau 30:
Répartition des enquêtés selon le type de soutien
reçu de la Mairie.
Soutien reçu
|
EFFECTIFS
|
TOTAL
|
Pourcentage
|
Artisanat
|
Commerce
|
Transport
|
Arrêté municipal positif
|
00
|
00
|
01
|
01
|
03,7
|
Elle travaille
|
02
|
09
|
00
|
11
|
40,7
|
Emplacement
|
00
|
01
|
00
|
01
|
03,7
|
Marché
|
01
|
01
|
00
|
02
|
07,5
|
Tranquillité
|
03
|
09
|
00
|
12
|
44,4
|
Total
|
06
|
20
|
01
|
27
|
100
|
Source : Données de l'enquête, 2005
Tranquillité : 44,4%
disent qu'ils sont laissés tranquilles par la municipalité pour
le bon exercice de leur métier. Ceci est une forme de soutien, selon ces
derniers (vulcanisateurs, collecteurs de peaux et de cuirs,
mécaniciens), car dans la persécution le travail se ferait
difficilement. Voici les propos d'un vendeur de tissus pour qui
« On nous laisse faire un libre commerce. `Lep mënul mat,
daal !' ».
Emplacement : 03,7% sentent que
la Mairie les a soutenu en leur octroyant des places ou cantines pour
l'exercice de leurs fonctions respectives dans les conditions requises. Pour un
mercier, « La Mairie m'a donné la terre et je
paie la taxe ».
Elle travaille : Selon 40,7% des
acteurs, le soutien qu'ils reçoivent de la Mairie est le travail que
celle-ci est en train de réaliser. La bonne marche de la
Municipalité est bénéfique à toutes les
populations. Son rôle est d'assurer, en première instance, aux
populations des conditions de vie meilleures. « La Mairie
est l'auteur de tout ce qu'on voit ici », selon un
vulcanisateur. Un couturier lui emboîte le pas en
disant qu'« Elle construit un marché mais ça
pourrait aller mieux si on enlevait la sous-location » des
cantines jugée très chère. D'un autre côté,
un vendeur de chaussures pense que « les
difficultés internes comme l'évacuation des eaux sont
réglées. La Mairie est là même si son apport est
minime. On est obligé d'aller vers elle. En plus, des investissements
sont observables dans la ville » avec la construction de routes,
de marchés, la garantie de la sécurité et du nettoiement
de la ville.
Marché : D'autres
interviewés (07,5%) pensent aux marchés qui leur sont souvent
attribués. C'est une certaine forme de promotion des talents locaux. Les
soudeurs métalliques bénéficient souvent de ces offres.
D'un autre côté, une gérante de table de
petit-déjeuner nous révèle que « La
mairie fait souvent des commandes de sandwiches » lors de
certains séminaires, réunions ou autres séances de
travail.
Arrêté municipal
positif : Des transporteurs (03,7%) trouvent que
l'arrêté municipal qui oblige les calèches et autres
véhicules hippomobiles à contourner la route nationale juste
à la descente du Pont Taouey est une aide salutaire pour la
mobilité urbaine dans la commune où des embouteillages et des
accidents de la circulation sont très fréquents. Pour un
chauffeur de taxi, « les charrettes contournent
maintenant, ce qui limite les accidents » dans le trafic.
A la lecture de ces précédentes lignes, il
devient aisé de constater que les avis sont très partagés.
Les élus font des efforts réels pour développer la
localité. Par ailleurs, il reste à faire.
II. Satisfaction sociale
Tableau 31: Le degré
de satisfaction vis-à-vis de l'équipe municipale en
place.
Niveau de satisfaction
|
EFFECTIFS
|
TOTAL
|
Pourcentage
|
Artisanat
|
Commerce
|
Transport
|
Tout à fait
|
05
|
09
|
00
|
14
|
09,8
|
Relativement
|
20
|
24
|
01
|
45
|
31,8
|
Pas du tout
|
22
|
22
|
05
|
49
|
34,5
|
Pas de réponse
|
15
|
16
|
03
|
34
|
23,9
|
Total
|
62
|
71
|
09
|
142
|
100
|
Source : Données de l'enquête, 2005
Au regard de ce tableau sur le niveau de satisfaction
vis-à-vis des prestations de la Municipalité, seuls 09,8%
s'avouent tout à fait satisfaits, là où 31,8% le sont
moyennement.
Mis à part, les 23,9% qui s'abstiennent par
méfiance vis-à-vis des questions politiques ou par manque
d'intérêt prononcé, une proportion de 34,5% n'est pas du
tout favorable au règne des élus en exercice. Cela
découlerait du fait que les priorités sont nombreuses à
Richard-Toll et que les réactions de la Municipalité sont lentes.
Il est aussi important de garder à l'esprit que l'unanimité n'est
guère de ce monde, surtout dans le domaine politique.
Cela dit, quoique partagés soient les degrés de
satisfactions, il semble pertinent de voir le jugement que les acteurs portent
réellement sur l'équipe municipale en exercice. C'est ce
qu'essaie de tracer le diagramme qui suit.
Source : Données de l'enquête, 2005
Une forte proportion des travailleurs informels, plus
exactement 36,7%, trouve que la Municipalité aurait échoué
dans le jeu de sa partition. « Elle n'a rien fait, elle bouffe
seulement de l'argent. C'est des gens inutiles. Si on pouvait les changer, on
allait le faire » lance un chauffeur de taxi avant
qu'un de ses confrères n'ajoute ironiquement que
« Peut-être qu'elle travaille mais pour
elle-même ».
Comme susnommé une forte proportion ne s'est pas
prononcée sur les questions d'ordre politique, peut-être par
manque de maîtrise du centre d'intérêt ou même par le
fait du désintéressement du chapitre politique, si l'on fait
abstraction de la méfiance maladive vis-à-vis de l'interview.
Cependant, 45,7% de la population du secteur pointe du doigt
la pyramide de la réussite de l'équipe municipale en exercice.
C'est donc dire que des pas sont franchis au niveau local aussi minimes
soient-ils.
III. Réalisations de la
Commune
La commune a fait un certain nombre de réalisations
allant dans le sens de l'amélioration de la qualité du cadre de
vie de ses citoyens. Répertorier ces dernières reviendrait donc
à faire un peu le bilan de la décentralisation. En effet,
l'état des lieux peut se faire à l'aune des neuf (09) volets qui
suivent.
Volet Education : Des pas de géants ont
été franchis en matière d'éducation à
Richard-Toll. Il y a lieu de saluer :
- l'octroi annuel d'aides scolaires et
universitaires aux élèves et étudiants
ressortissants de la Commune dans le cadre de la promotion et de l'encadrement
de l'éducation. Le 1er août 2005, une somme de
5 038 000FCFA a été destinée à 705
élèves d'un côté et de l'autre
5 962 000FCFA ont été attribués aux 216
étudiants de Richard-Toll.
- la construction du Collège d'Enseignement
Moyen « CEM II » :
En effet, ce sont 13 salles de classes, un bloc sanitaire, un mur
de clôture et une chambre de gardien qui ont été
entièrement édifiés par la Mairie, sans compter
l'adduction d'eau et l'extension électrique.
- la construction des murs de clôture des
écoles de Ndiaw, de Thiabakh, de Gaé II pour
sécuriser l'enceinte et les matériels scolaires.
- la construction des directions des
écoles de Ndombo, de Ndiangué et de Campement afin
de permettre aux directeurs de s'acquitter correctement de leurs rôles.
- la construction de sanitaires au CEM
II pour accompagner la lutte contre le choléra, la
bilharziose ...
- la construction d'un nouveau
lycée : La Mairie de Richard-Toll a construit un
lycée pour ses élèves qui deviennent de plus en plus
importants du point de vue de l'effectif. Ces brevetés font au minimum
25 Kilomètres pour fréquenter le lycée de Dagana qui est
le plus proche. Là, il faudra noter qu'il y a conflit de rôle, la
commune n'a pas compétence à construire un lycée. En
revanche, l'Etat passe l'éponge et le Conseil Régional ne s'en
offusque pas.
Volet Jeunesse et Sports : Les subventions et
autres actions municipales vont uniquement dans le sens de la promotion des
sports. En témoignent les réalisations suivantes :
- la subvention à hauteur d'un million de FCFA à
l'équipe communale de football
« CSS » qui évolue actuellement en première
division du championnat national.
- les subventions aux ASC : le
20 Septembre 2005, une enveloppe de 150 000 FCFA a été
remise à chaque ASC.
- les subventions aux autres disciplines
sportives : tout comme les ASC, les autres équipes
évoluant dans d'autres pratiques sportives telles le basket ont
reçu une enveloppe de 150 000FCFA.
- les dons d'équipements
sportifs qui se font à l'occasion de la tenue de la
Coupe du Maire.
- l'extension et l'électrification du stade
municipal : les travaux ont démarré en
Septembre 2005 pour un coût de 15 000 000 FCFA.
Volet Santé : La Mairie a compris les
priorités en matière de santé et mise fort,
désormais, sur l'édification d'infrastructures
sanitaires comme en attestent :
- la construction du poste de santé de
Thiabakh pour un coût total de 68 578 790
FCFA.
- la construction du poste de santé de
Ndiaw et du logement du Chef de Poste à raison de
12 759 296 FCFA.
- l'édification du laboratoire du centre de
santé de Richard-Toll pour 23 259 374
FCFA.
- la construction d'un bloc
administratif pour un coût de 12 546 396 FCFA.
- l'élaboration d'un programme de lutte
contre la bilharziose.
Volet Hygiène-Assainissement-Environnement : En
ce sens des efforts ont été faits. L'équipe municipale a
réussi :
- l'édification de 2 400
latrines avec la coopération de l'Union
Européenne.
- la mise en place d'un réseau d'assainissement et
de collecte des ordures ménagères avec
le Projet SEN 010.
- la réhabilitation des canaux à
béton à Richard-Toll Escale et à la
Cité Roux afin de permettre une évacuation rapide et efficace des
eaux usées. Elle a coûté 12 500 000 FCFA.
- l'aménagement d'une décharge
publique pour parer aux dépôts anarchiques
d'ordures aux abords de la route nationale. Sise à hauteur de
l'aérodrome, elle a coûté 23 559 180 FCFA.
- l'aménagement d'un point de
vidange à Ndiaw pour un investissement de
7 017 500 FCFA.
Volet Sécurité : Le problème
de sécurité se pose à tout point de vue du fait du
peuplement de la ville. Néanmoins quelques actions ont été
menées dans ce sens comme :
- l'extension, la modernisation et la mise à jour de
l'électrification à Thiabakh et sur la
route nationale.
- l'arrêté municipal sur le parcours
des calèches pour plus de mobilité et de
sécurité routière : les calèches
détournent depuis le Pont Taouey la route nationale pour assurer plus de
sécurité.
- l'installation de bouches
d'incendie au marché Escale, au centre de secours, au
marché de Khouma, à Thiabakh afin de faciliter les interventions
en cas d'incendies.
- l'édification et l'installation d'une
caserne des sapeurs-pompiers dans le cadre de la
politique de protection des biens et personnes contre les accidents et
fléaux.
Il est à signaler que l'insécurité
règne à Richard-Toll et que la gendarmerie ne peut plus à
elle seule garantir la sécurité. Les populations sollicitent
l'installation d'un Poste de Police.
Volet Voirie : La voirie n'a pas
été épargnée par les interventions de la
municipalité. Dans le dessein de parer aux problèmes de
stagnation d'eaux de pluies et de ruissellement et afin d'assurer une plus
grande mobilité aux populations, la commune s'est investie
dans :
- le bitumage de l'Avenue Jacques
Mimran à Escale pour un coût
149 675 810 FCFA.
- la réhabilitation de la voirie du
centre-ville à raison de
35 696 000 FCFA.
- le nivellement et le revêtement en latérite de
la voie reliant le centre-ville et Ndombo-Alarba.
59 975 000 FCFA ont été investis pour
désenclaver Ndombo et Campement.
Volet Infrastructures commerciales et de
transport : Ces infrastructures trouvent leur pertinence dans un
contexte où Richard-Toll polarise une bonne part du commerce de la zone
nord et demeure une destination très prisée par les
transporteurs. Fort de cela et soucieux de promouvoir le développement
de certains quartiers tout en faisant une pression fiscale efficace, la commune
a réalisé :
- le nouveau marché central
de Richard-Toll à Khouma à raison de 116 140 609
FCFA.
- le marché
Ndiaw-Ndiangué.
- la réhabilitation du marché
Escale afin de le moderniser et de réussir le
défi de la pression fiscale.
- la nouvelle gare routière
à Yaq Sabar à raison de 150 376 978 FCFA.
Volet Immobilier : Cela concerne le nouvel
Hôtel de Ville qui a été
construit en 1997 sous le règne de Ousmane Djiby Sall.
Volet Femme et Action sociale: Dans ce domaine, il est
notoire et notable que la commune fait des efforts avec :
- le financement des groupements
féminins : 20 000 000 FCFA ont
été destinés à encourager le développement
de la micro-entreprise.
- le pèlerinage
annuel à travers lequel la Commune amène
à la Mecque quatre (04) personnes (02 agents municipaux et 02
conseillers municipaux).
Par ailleurs, force est de souligner que faire le bilan
exhaustif de la décentralisation n'est pas chose aisée. Il est
difficile d'avoir des informations sur les réalisations faites de 1996
à 2000. Les financements des investissements publics locaux se font
rarement sur fonds propres du fait de la modicité ou de la modestie des
budgets par rapport à la liste des besoins. L'ADM couvre une grosse part
dans les investissements municipaux.
IV. Formalisation de l'informel
L'inscription dans des registres réglementaires est un
critère primaire vers la formalisation d'une activité
donnée. Dans le secteur informel de la Commune, seul un taux de 25,3%
des unités économiques est inscrit dans un ou des registres
règlementaires. Le tableau ci-dessous nous montre que si l'effectif est
assez important chez les commerçants et les transporteurs, il est
très faible dans le domaine de l'artisanat. L'essentiel des inscrits ont
le registre de commerce qui s'impose aux commerçants de moyenne
envergure.
Le constat est que 66,9% ne sont inscrits dans aucun registre
de réglementation. Plus de la moitié de cette proportion
reviennent à l'artisanat.
Tableau 32: Enregistrement ou
non dans des registres réglementaires.
Enregistrement
|
EFFECTIFS
|
TOTAL
|
Pourcentage
|
Artisanat
|
Commerce
|
Transport
|
Enregistrés
|
03
|
27
|
06
|
36
|
25,3
|
Non enregistrés
|
54
|
38
|
03
|
95
|
66,9
|
Ne peuvent répondre
|
05
|
06
|
00
|
11
|
07,8
|
Total
|
62
|
71
|
09
|
142
|
100 %
|
Source : Données de l'enquête, 2005
Dans le transport, certains piroguiers, conducteurs de
pousse-pousse et laveurs ne sont nullement enregistrés et n'ont pas de
papiers. Ce sont les conducteurs de véhicules hippomobiles et de taxis
qui sont enregistrés. Les conducteurs de véhicules hippomobiles
cherchent la carte de cocher et fournissent une photo du cheval tandis que les
chauffeurs se trouvent des papiers aussi variés que la visite technique,
l'assurance, la vignette, la carte grise, le permis de conduire. Un
chauffeur de taxi nous révèle
ceci : « Je paie tout et j'ai tous les papiers :
adhésion garage (15 000FCFA), Droit de stationnement
(3 000FCFA-mois), vignette annuelle (18 000FCFA), assurance
(60 000FCFA) ».
Dans l'artisanat, se sont enregistrés les fabricants de
moissonneuses-batteuses, les collecteurs de peaux et de cuirs et soudeurs
métalliques. Ils ont le registre de commerce « pour
pouvoir décrocher des marchés » souvent
« au niveau de la Mairie », comme le pense un
soudeur.
Dans le commerce, ce sont des gérants de tables de
produits frauduleux, de boutiques, de quincailleries, de tables de
petit-déjeuner et des vendeurs d'articles vestimentaires, de chaussures,
de produits phytosanitaires, de pièces détachées, de
viande, de denrées alimentaires, de tissus, d'ustensiles de cuisine,
d'effets de toilette et de produits maraîchers qui se sont inscrits dans
un ou des registres de réglementation. Leurs papiers respectifs sont le
registre de commerce, la carte de visite au service d'hygiène ou le
Certificat Médical (tables de petit-déjeuner), la carte du
service des mines (pesage des balances), la patente du contrôle
économique, la carte de location de la Mairie et la carte
professionnelle de commerce.
Même si la proportion des inscriptions aux registres de
réglementation n'est pas très conséquente, il n'en demeure
pas moins que le taux d'imposition est élevé. Le rapport des
acteurs à la fiscalité est jugé bon car, comme le trace
très visiblement le diagramme qui suit, 75,4% paient des impôts ou
des taxes dans le cadre du travail. Ceci serait dû au fait que les
collecteurs municipaux et autres agents du fisc débarquent à
l'improviste et administrent des tickets qui doivent, souvent, être
recouvrés sur place. C'est une technique qui permet d'avoir une certaine
maîtrise de certains acteurs très flottants ou mouvants.
Source : Données de l'enquête, 2005
Le nombre souvent limité de ces collecteurs et leur
manque de moyens permettent souvent aux 21,8% des acteurs de passer entre les
mailles de l'imposition. Certains tailleurs et cordonniers avancent qu'on ne
leur a jamais demandé de payer des taxes sûrement du fait que
certains lieux hors des marchés ne sont pas visités par les
collecteurs.
Dans le transport, les piroguiers, laveurs et conducteurs de
pousse-pousse ne s'acquittent d'aucun impôt et d'aucune taxe tandis que
cochers et chauffeurs s'acquittent tous du droit de stationnement à
raison de 3 000FCFA par mois versés à la Mairie.
Dans l'artisanat, ce sont les cordonniers, couturiers,
mécaniciens, forgerons, horlogers, réparateurs
électroniques, bijoutiers, vulcanisateurs, collecteurs de peaux et de
cuirs, soudeurs métalliques, fabricants de machines agricoles et
gérants de rizerie qui paient impôts et taxes comme le droit de
place et la patente.
Dans le commerce, en dehors des gérants de tables de
petit-déjeuner, de boutiques et les vendeurs de thé
préparé et des vendeurs d'habits qui ne répondent pas,
tout le monde est imposé. La patente et le droit de place sont les deux
les plus cités parmi les impôts et taxes.
Cela étant, il est à signaler que la tendance
à la formalisation est encore faible. Au-delà du commerce,
« la Mairie n'a pas encore la possibilité d'identifier
l'étendue, la profondeur et le site même où se concentre le
secteur informel », comme le souligne M. Doudou `Bakhao' Diaw.
En sus de cela, il n'y a pas encore de politique visant le secteur informel.
Peut-être du fait de la proéminence de l'apport de la CSS au
niveau des finances et de l'économie communale. Néanmoins, la
commune est à la phase de réflexion d'
« essayer de camper cet informel à travers des lieux...,
de créer un foirail pour ne plus permettre, à l'heure actuelle,
le manque de bétail à vau-l'eau, de créer un marché
spécial de poisson et, en même temps, faire ce que les communes
d'arrondissement font maintenant à Dakar c'est-à-dire
créer... un louma hebdomadaire à travers des tentes
démontables qui permettront, par exemple, à la Commune de louer
ces tentes, d'occuper, par exemple, l'avenue Jacques Mimran pendant une
journée et identifier les commerçants et les imposer pendant
toute cette journée » .
V. Attentes populaires et perspectives
Même si l'on constate une kyrielle d'oeuvres de la
Mairie, il n'en demeure pas moins que des attentes réelles sont encore
exprimées par les populations. La liste est longue et touche des
domaines aussi variés que l'éducation, la santé, les
infrastructures, les oeuvres sociales... Nous les abordons dans les lignes qui
suivent en fonction de l'importance de la proportion des acteurs demandeurs.
Tableau 33:
Répartition des enquêtés selon les attentes
vis-à-vis de la Mairie.
Attentes vis-à-vis de la Mairie
|
EFFECTIFS
|
TOTAL
|
Pourcentage
|
Artis.
|
Com.
|
Trans.
|
Adduction d'eau
|
01
|
00
|
00
|
01
|
00,7
|
Aide aux populations
|
10
|
12
|
01
|
23
|
16,1
|
Bitumer la route Ndombo- Richard-Toll
|
01
|
00
|
00
|
01
|
00,7
|
Construire assez de cantines
|
00
|
05
|
00
|
05
|
03,5
|
Construire écoles coraniques et Mosquée
|
00
|
01
|
00
|
01
|
00,7
|
Construire un garage de taxis
|
00
|
00
|
01
|
01
|
00,7
|
Construire une bonne gare routière
|
01
|
01
|
00
|
02
|
01,4
|
Créer des espaces de divertissement
|
00
|
02
|
01
|
03
|
02,1
|
Décrocher des financements
|
05
|
01
|
01
|
07
|
04,9
|
Développer la Commune
|
09
|
07
|
02
|
18
|
12,6
|
Diminuer les taxes et la sous-location
|
01
|
02
|
00
|
03
|
02,1
|
Eclairage public
|
02
|
02
|
00
|
04
|
02,8
|
Ecoles et aides scolaires
|
01
|
02
|
00
|
03
|
02,1
|
Etendre les rebords de la Nationale 2
|
05
|
00
|
00
|
05
|
03,5
|
Finir le marché de Richard-Toll Escale
|
04
|
10
|
00
|
14
|
09,8
|
Instaurer la sécurité
|
03
|
03
|
00
|
06
|
04,2
|
Recaser les déguerpis du Marché de R-T
|
01
|
01
|
00
|
02
|
01,4
|
Reconstruire l'abattoir
|
00
|
01
|
00
|
01
|
00,7
|
Reconstruire le Stade mun. et l'équiper
|
02
|
00
|
02
|
04
|
02,8
|
Régler la question de l'assainissement
|
01
|
04
|
01
|
06
|
04,2
|
Régler le problème des inondations
|
17
|
03
|
00
|
20
|
14,1
|
Réparer le Pont Sermat
|
05
|
05
|
02
|
12
|
08,4
|
Santé
|
06
|
01
|
01
|
08
|
05,6
|
Travailler-Bonne gestion des affaires pub
|
00
|
08
|
00
|
08
|
05,6
|
Aucune attente
|
02
|
08
|
00
|
10
|
07,0
|
Source : Données de l'enquête, 2005
Aide aux populations :
16,1% n'attendent de la Municipalité rien de plus que de venir en aide
aux populations. L'amélioration des conditions de vie des
gouvernés est un des axes majeurs qui ont motivés la politique de
décentralisation au Sénégal. Ce qui donne une très
grande légitimité à cette demande des acteurs de qui
dépend une frange importante de la population communale et même
nationale. Un vendeur de fripe pense que la Mairie doit
« se rapprocher beaucoup plus des populations pour
s'enquérir de leurs difficultés. Il ne faut pas être
paresseux. C'est comme ça que la ville va se développer. Il faut
lotir la ville et aérer les concessions. Il y a trop de
promiscuité dans les quartiers, on étouffe dans les
maisons ».
Régler le problème des
inondations : 14,1% demandent une bonne gestion par le
groupe municipal du dossier des inondations. Si des zones comme Escale sont
quelquefois touchées, il est des zones inondées durant tout
l'hivernage avec des flaques d'eaux verdâtres, niches favorites des
moustiques. Les quartiers tels Ndiangué et Ndiaw écoeurent
même le passager qui les mire au passage à travers les voitures de
transport. Tellement la salubrité est défaillante dans ces
milieux, de surcroît en saison des pluies ! « Il
faut trouver une solution aux problèmes d'inondations. A
Ndiangué, quand il pleut, on ne sort plus », pense un
mécanicien.
Développer la
Commune : 12,6% formulent leur attente de la
façon la plus générale qui soit :
« développer la ville ». Cette mission de
développement local est un des principes de base même de la
décentralisation mais cela suppose une certaine participation des
populations. On note que le secteur informel joue réellement sa
partition, ce qui lui donnerait ce droit d'attendre de la Municipalité
l'effectivité du développement local. Un bijoutier
formule ses doléances de la manière qui
suit : « Il faut faire des choses utiles aux
populations comme des marchés, routes et garages pour que ceux qui
passent par là puissent savoir qu'on a fait quelque chose dans la
ville ».
Finir le marché de Richard-Toll
Escale : Le marché central de Richard-Toll Escale
a été partiellement détruit et
récupéré par la Mairie au profit du bitumage de l'actuelle
Avenue Jacques Mimran. Depuis, la réhabilitation tarde à
être finalisée. Ce qui pousse les 09,8% à formuler cette
demande de finition de cette infrastructure capitale.
Réparer le Pont
Sermat : Le Pont Sermat relie le centre-ville de
Richard-Toll aux quartiers périphériques que sont Thiabakh,
Gadalkhout, Diaksao, Campement qui se retrouvent dans l'autre rive du canal
d'irrigation de la Compagnie Sucrière Sénégalaise. Il
s'avère que le Pont est en état de délabrement
avancé depuis quelques années à telle enseigne que les
populations prennent le détour du canal en passant par la CSS. Ce
détour imposant en temps et en argent mobilise les 08,4% à
formuler la réparation ou réhabilitation du Pont comme demande la
plus pressante des populations de ces localités. Le voeu est
formulé comme suit par un laveur de
voitures : « Il faut réparer le Pont Sermat
pour qu'on ne détourne plus. Ce n'est pas joli. L'usine, les taximen,
les cochers, tout le monde paie mais il n'y a pas
d'investissements ».
Bonne gestion des affaires
publiques : Pour 05,6%, l'équipe municipale doit
faire son travail et gérer de la façon la plus sérieuse
qui soit les deniers publics. Il ne faut pas qu'il y ait des
détournements de fonds de la municipalité ou des fautes de
gestion de la part des élus. Il est très difficile d'obtenir les
faveurs des populations.
Santé : La
santé est aussi une priorité de premier rang pour les acteurs
(05,6%) selon qui, Richard-Toll, à son image de pôle d'attraction
et ville où convergent des étrangers venant d'horizons divers,
est un monde où la prise en charge des questions de santé devrait
être réelle du fait de la prévalence sérieuse des
maladies telles le sida, la bilharziose, le paludisme pour ne citer que
celles-là. Les centres de santé sur place ne peuvent pas prendre
en charge tous les problèmes locaux. Un collecteur de peaux et de
cuirs dit ceci : « La santé est vitale. On
évacue des malades, ce qui indique que le niveau de prise en charge est
faible. Il faut lutter contre la bilharziose et la mortalité maternelle.
Sur ce dernier point, j'ai perdu des soeurs durant leur
accouchement ».A ceci, un couturier
ajoute « La santé avant le travail. La santé
coûte excessivement chère à
Richard-Toll ».
Décrocher des
financements : Des attentes de financements sont
exprimés par 04,9% pour qui l'aide municipale ne peut être utile
que dans ce domaine. Même si l'on note une floraison des mutuelles et
banques (Crédit Mutuel du Sénégal, la CNCAS, la CBAO, la
BICIS... ), les acteurs sont timides ou manquent de confiance à
l'égard de ces structures qui demandent trop de formalités, un
apport difficile ou impossible à trouver, un taux d'intérêt
inacceptable. A cela s'ajoute le recours rapide de ces institutions à la
justice quand le remboursement est tardif. Pour un
cordonnier, « Il faut financer des projets pour les
jeunes de la ville ». Un vendeur de légumes et
condiments suggère la création d'une « caisse
pour les travailleurs où l'on prête à ceux qui veulent
travailler. Dans les mutuelles, il y a des
ségrégations ».
Instaurer la
sécurité : La question de la
sécurité préoccupe le citoyen lambda de Richard-Toll qui
est témoin auditif ou oculaire à défaut de payer les frais
de l'insécurité marquant leur quotidienneté. Pour 04,2%,
elle prend des proportions inquiétantes qui méritent
réflexion et intervention immédiate. D'aucuns réclament un
poste de police qui tarde à s'installer à Richard-Toll, une ville
qui en a plus que besoin. Pour corroborer cette question, des
présomptions d'assassinat d'un photographe défrayait la chronique
durant notre période d'enquête au mois de septembre 2005.
« A Thiabakh, il y a des problèmes de
sécurité, on nous vole là-bas ! Il y fait très
sombre » se plaint un couturier avant qu'un soudeur
ne lui emboîte le pas : « Les agresseurs
sont là, il n'y a pas d'électricité à
Thiabakh ». Pour un vendeur d'ustensiles de cuisine,
« Il n'y a pas de sécurité et on n'en parle pas.
Pourtant, chaque jour, il y a des cambriolages à Richard-Toll. Il y a
même un cocher qui a été enlevé et tué tout
dernièrement. Les autorités courent derrière le sucre et
laissent les autres priorités à
côté ».
Régler la question de
l'assainissement : Une autre question brûlante
dans la vie de la Commune est celle de l'assainissement. Souffrant d'une
absence de système d'égout, le manque de salubrité saute
aux yeux. Pour 04,2%, ce dossier mérite d'être pris en charge car
la Commune ne présente pas un visage digne de son allure. De
l'entrée à la sortie, dans les deux sens de la route nationale,
on bute sur des tas d'ordures.
Construire assez de
cantines : Les commerçants (03,5%)
réclament aussi leur part. Il faut qu'il y ait assez de cantines qui
permettent de caser presque tous les acteurs qui en ont besoin. Ceci facilitera
l'imposition et le rendra plus acceptable selon ces derniers.
Etendre les rebords de la Nationale
2 : Faite d'une mince bande, la route nationale 2 n'a
pas une réelle largeur dans la Commune de Richard-Toll. Il est
même quasi-impossible que deux grands véhicules s'abordent en sens
inverse sur cette mince bande de route. Les accidents de la circulation font
légion. C'est la raison suffisante de la réclamation de ces
03,5%. « La route doit être agrandie. Plus de 100
voitures sur une mince bande de route ! Chaque jour, on entend des
accidents à Gaé 02 », dira un forgeron.
Un cordonnier ajoutera : « Il faut
élargir la route qui est unique. Les charrettes, les motos et les
voitures partagent la même route. Elle doit être
large ».
Eclairage public : La
route nationale, principale artère de la Commune, a été
pointée du doigt à l'abord de cette question sur les attentes par
rapport à l'équipe municipale. Pour ces 02,8%, l'éclairage
public est un des rôles les plus élémentaires que la
Municipalité est appelé à remplir. C'est une urgence et
c'est, en réalité, l'obscurité effrayante dans laquelle
plonge la ville tout entière qui met les gens en proie aux agressions
récurrentes. « A Thiabakh, on n'a pas
d'électricité » se plaint un couturier.
En réalité, les quartiers tels que Thiabakh, Campement et Khouma
souffrent d'une absence d'électricité.
Reconstruire le Stade municipal et
l'équiper : Le stade de la municipalité de
Richard-Toll est jugé très petit, impraticable et
inadéquat pour les matches que l'équipe communale de la CSS en
première division y livre. Selon 02,8% des interviewés,
Richard-Toll mérite mieux que ce qu'elle a actuellement. Le stade doit
être reconstruit et équipé, avec gazonnage et projecteurs,
car les matches de « navétanes » ne
sont jamais bouclés en une année. S'il pleut, le stade est
impraticable pour deux à trois jours à cause de son sol
argileux.
Créer des espaces de
divertissement : 02,1% formulent leurs attentes en
termes de construction au niveau communal d'espaces de divertissement dignes
d'une grande ville. La Salle des fêtes n'est pas très
appropriée, la Taouey est jugée petite, le Gîte
d'étape est depuis des années sous location de canadiens. Pour un
vendeur d'articles vestimentaires, il faut que la Mairie
« soutienne les jeunes. C'est eux qui élisent. Il faut
refaire le stade et les dancings. Si tu ne peux pas tout faire, il faut
participer partout ».
Diminuer les taxes et la
sous-location : Des artisans et des commerçants
(02,1%) exigent que les taxes soient revues à la baisse mais surtout que
la sous-location soit éliminée dans l'octroi indirect de
cantines. En effet, la Municipalité donne des cantines à des
personnes, bénéficiant de certaines accointances avec les
autorités locales, qui y trouvent leur compte en les sous-louant
à des tarifs élevés. « On a fait la
grève pour diminuer le `juuti' mais la Mairie nous a dit que c'est le
Trésor qui gère le `juuti'. Je ne suis pas avec eux, ils ne
m'aideront jamais » dira un couturier.
Construire une bonne gare
routière : Bien qu'il y ait une nouvelle gare
routière encore non inaugurée, une partie des artisans et
commerçants (01,4%) en sollicitent une autre dans la mesure où
celle qui est construite est très éloignée du centre-ville
mais aussi se trouve dans un site dangereux. En réalité, comme
ces derniers le soulignent, le garage est sur une pente au pied de laquelle se
trouve un croisement avec une voie de sortie des engins agricoles de la CSS.
Dans cette situation, les accidents seront très fréquents
à l'ouverture de cette gare à moins que d'autres mesures ne
soient prises.
Ecoles et aides
scolaires : Le soutien municipal aux écoles et
aux élèves est un voeu cher à 02,1% des acteurs du secteur
informel de la Commune. Pour eux, il est impératif que les
investissements dans le domaine de l'éducation soient renforcés
dans la mesure où Richard-Toll a besoin de ressources humaines.
Recaser les déguerpis du Marché
de Richard-Toll Escale : Les plaies de la destruction
des cantines du marché central pour les besoins du bitumage de l'Avenue
Jacques Mimran sont longues à cicatriser. 01,4% réclament le
recasement des déguerpis qui sont encore dépourvus de cantines
dignes de leurs activités respectives.
Adduction d'eau : Les
quartiers tels que Thiabakh ne sont pas totalement branchés au
réseau hydraulique. L'adduction en eau est un besoin pressant pour
certaines zones selon l'analyse de 00,7%. « A Thiabakh, la
fourniture d'eau n'est pas générale » se plaint un
couturier.
Bitumer la route Ndombo-
Richard-Toll : C'est un souhait de 00,7% de voir un jour
la voie menant à Ndombo bitumée.
Construire des écoles coraniques et des
mosquées : Dans le cadre de la promotion de la
religion et de son encadrement comme trait culturel, 00,7% aimeraient que des
mosquées et des écoles coraniques soient construites dans la
Commune de Richard-Toll. D'ailleurs, lors des débats- « focus
group » avec des amis qui nous ont offert l'hospitalité lors
de la période d'immersion, la suivante remarque nous est parvenue.
« Dans la partie de Richard-Toll allant de la Station Shell 02 au
virage menant à l'Usine de la CSS, il y a des bars, des dancings, une
maison de prostituées, un jardin public où l'on fume du chanvre
en toute liberté, une église. Alors que la population est
essentiellement d'obédience musulmane, on n'entend jamais dans cette
zone l'appel du muezzin. Ce qui fait que certains jeunes sont forcément
à la dérive ».
Construire un garage de
taxis : Pour 00,7%, il est nécessaire d'avoir
à Richard-Toll un garage spécialement réservé aux
taxis car les locaux manquent pour ces derniers qui sont obligés de
stationner non loin de la Mairie et de la gare routière du
centre-ville.
Reconstruire
l'abattoir : Les vendeurs (00,7%) de viande veulent se
faire entendre après avoir réclamé pendant des
années inlassablement un bon abattoir communal digne de leur corps de
métier. « Qu'elle mette les moyens. Il faut que la Mairie
répare l'abattoir. Depuis qu'elle est là, l'abattoir n'a
même pas vu une pelle venant d'elle » dira un vendeur
de viande.
Actuellement, la ville de Richard-Toll devient de plus en plus
équipé en terme d'infrastructures contrairement à sa
situation d'il y a quelques années. Cela étant, à
l'exception de Richard-Toll Escale, aucune zone n'a jusqu'à
présent connu de projet de lotissement. L'absence de système
d'égout pose de sérieux problèmes en saison des pluies.
En sus de cela, des problèmes d'espace se posent de
façon très sérieuse. En réalité, elle est
bordée au sud par les champs de cannes à sucre ; au nord,
se trouve le Fleuve Sénégal. Dans sa partie ouest, se trouvent le
casier rizicole mais aussi des terrains au niveau très bas. La position
en pleine zone argileuse pose des problèmes d'inondation et de
stagnation d'eaux de pluies en hivernage. « Richard-Toll est une
ville qui ne peut progresser que vers l'axe sud-est, vers l'axe est et sud.
Donc, c'est une ville, à l'heure actuelle, qui a des problèmes
d'extension au niveau des quartiers de Ndiaw... On a un problème
d'espace, on a un problème de gestion de l'espace ; on a un
problème d'assainissement de la ville », dira M.Diaw. La
question principale qui se pose est la
suivante : « comment créer une ville
nouvelle ? Comment créer Richard-Toll, une autre ville, vers la
sortie...? »
Par ailleurs, la CSS est indexée pour la bonne et
simple raison que les effets induits de son installation devraient être
plus spectaculaires. Pour M. Diaw, « la CSS n'a aucune action
sociale en dehors de sa pension au niveau de la ville de Richard-Toll. Certes,
y a le dispensaire de la CSS mais la CSS n'a pas une action en matière
d'éducation, n'a pas une action en matière de jeunesse.
Elle... aurait pu, à l'heure actuelle, avoir une attitude plus
constructive avec la Mairie ; comme quand on parle de Richard-Toll, on
parle de la ville sucrière... Si cette ville doit mériter le nom
de ville sucrière, elle devra, à l'heure actuelle, avoir des
relations plus suivies avec la CSS. Quand on parle de Sochaux, on parle de
Peugeot ; quand on parle de Clermont-Ferrand, on parle de Michelin. Mais
nous ne pouvons pas accepter d'une ville sucrière parce que cette
entreprise n'a pas une politique volontariste délibérée
sociale à l'égard des populations de la Commune de
Richard-Toll ».
Cela dit, il est une rumeur courante que le niveau de recettes
du budget de fonctionnement de Richard-Toll est en dessous de ce que cela
devrait être. L'élu local s'est exprimé en ces termes pour
le confirmer : « on a un gros problème avec notre
principal bailleur de fonds,...la CSS,... qui nous fournit à peu
près 400 millions. ... Nous croyons qu'il aurait dû y
avoir redressement fiscal, qu'il aurait dû y avoir une enquête pour
savoir que la CSS aurait dû payer le double ou le triple à
l'instar de SOCOCIM à Rufisque ou à l'instar des ICS à
Mboro. Nous croyons que, vraiment, c'est en dessous de ce qu'il devait nous
payer. Et, en plus de ça, cette contribution de la CSS, qui nous donne
à peu près de 50% de notre budget, a créé une
certaine paresse fiscale au niveau des services de recouvrement de la
Mairie ».
Bien des problèmes sont à régler dans la
commune tels que résumés ici :
« incompétence des élus, manque de qualification,
manque de ressources, croissance exponentielle de la population, acuité
de tous les problèmes : problèmes d'éducation, des
problèmes de sécurité, des problèmes... de
sécurité physique, de sécurité
sanitaire », selon M. Diaw.
|