I. 3- Aperçu hydrogéologique :
Au Sénégal l'exploitation des ressources en eau
souterraine concerne en grande partie les aquifères du
Crétacé, du Tertiaire et du Quaternaire.
Généralement on distingue(fig.3) un ensemble
aquifère inférieur situé dans des niveaux plus profonds du
Maastrichtien et Campanien et un ensemble supérieur regroupant les
nappes du Tertiaire et du Quaternaire (Travi, 1988).
I.3.1- L'ensemble inférieur :
L'aquifère du Maastrichtien est largement
représenté sur l'ensemble du bassin (160.000km2). A ce
jour il est généralement exploité sur sa partie
supérieure(100 premiers mètres) et sa base est donc mal connue.
Cependant les forages de recherches pétrolières ont fourni
quelques indications sur son mur et son épaisseur.
A l'est du méridien 14°30 l'aquifère
maastrichtien repose directement sur les formations cristallines du socle
anté-mésozoïque. Il constitue un réservoir
relativement homogène et de nature essentiellement
sablo-gréseuse.
A l'ouest, l'aquifère repose sur des formations argileuses
anté-maastrichtiennes qui séparent les eaux salées que
l'on rencontre en profondeur et les eaux douces de l'aquifère.
A l'ouest du méridien 17°15 il devint
entièrement argileux et improductif. Le toit du Maastrichtien
marqué par l'apparition des niveaux argileux et carbonatés du
Paléocène, présente des zones hautes et des zones
effondrées. Les zones hautes sont localisées dans trois
régions (Lepriol et Dieng, 1985):
- la vallée du Fleuve Sénégal ;
- la bordure du socle paléozoïque à l'est et
au sud est du bassin;
- la zone du horst de Ndiass et ses bordures.
En dehors de ces zones, à partir de la bordure orientale,
le toit du Maastrichtien plonge globalement vers l'Ouest.
![](caracterisation-hydrodynamique-hydrochimique-nappe-profonde-maastrichtienne9.png)
Fig.5- Carte piézométrique de
la nappe maastrichtienne du Sénégal. (D'après
Audibert,1971 ; modifiée, In Travi,1988)
Les morphologies du toit et du mur façonnées
par la transgression et la tectonique, sont irrégulières. Elles
déterminent une épaisseur d'aquifère qui varie d'Est en
Ouest avec un maximum de 300m entre les méridiens 1 5°et
16°.
La surface piézométrique générale
montre un écoulement du SE vers NW avec un gradient hydraulique faible
de l'ordre de 2.10 -4 à 5.10 -5 (fig.5).
Les trois zones hautes précédemment
citées sont susceptibles d'assurer une communication avec le
système aquifère de l'ensemble supérieur et jouer ainsi un
rôle important dans la dynamique de la nappe. Ainsi dans la partie N et
NE, prés de la zone haute de Dagana-Thilogne-Matam , le Maastrichtien
n'est recouvert que par des formations
argilo-sableuses. Au nord, l'écoulement se fait vers
le centre du bassin, en direction de la dépression
piézométrique localisée à l'est du lac de Guiers
actuellement remise en cause; les transmissivités sont comprises entre
10-2 et 10-4 m2s-1 (Faye ,1994).
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