PREMIERE PAR TIE
PRESENTATION GENERALE
I.1. - Aperçu géographique
Le secteur étudié comprend la région
administrative de Louga et environs au sein de laquelle se trouve le village de
M'boussobé, site d'implantation des quatre piézomètres
appelé ``zone pilote'' ( fig. 1 ).
Mboussobé est une localité appartenant à
l'arrondissement de Dahra, département de Linguère, région
de Louga, située à 9km à l'Ouest de la ville de Dahra. Le
secteur appartient à la zone du « Ferlo - Linguère - Dahra-
Coki -Louga ». C'est la région la plus aride du
Sénégal. Elle est sous l'influence de l'Alizé continental
(Harmattan) pendant 9 mois sur 12. Les températures maximales sont
atteintes en Mai-Juin avec des moyennes de 30 à 33° C et les minima
de Décembre-Janvier ne dépassant guère 24°C.
Les précipitations moyennes sont inférieures
à 400mm. Elles dépassent rarement 500mm. Les pluies sont
très irrégulières.
Du point de vue topographique, c'est une zone très
plate: seuls les alignements SW-NE des dunes ogoliennes donnent un moutonnement
de faible amplitude. Le relief ne dépasse pas 30 à 40m.
I.2 Aperçu géologique :
I.2.1. Contexte régional :
Le contexte du secteur d'étude est celui du bassin
sénégalo-mauritanien.
Le bassin sédimentaire du Sénégal,
situé entre les latitudes 12°50 et 16° 50 N et les longitudes
17°50 et 13°30 W, est un sous ensemble du bassin
sénégalo- mauritanien.
Son relief est peu marqué et il est limité à
l'Ouest par une côte sablonneuse basse où débouchent quatre
estuaires relativement importants :
o l'estuaire du fleuve Sénégal ;
o l'estuaire du Sine Saloum ;
o l'estuaire de la Gambie ;
o l'estuaire de la Casamance. I.2.2. - Contexte
local:
I.2.2.1. -Lithologie et séquences
stratigraphiques:
Le Ferlo comme la majeure partie du Sénégal
appartient au bassin sédimentaire sénégalomauritanien. Les
forages hydrauliques réalisés dans les années 50, ont
beaucoup contribué à la connaissance de la stratigraphie de la
région. C'est ainsi que tous les niveaux depuis le Crétacé
supérieur sont décrits dans la littérature
(Dégallier,1954. Michel,1973). Cependant la description lithologique
faite dans cette étude concernera les formations maastrichtiennes et
celles postérieures.
- Les formations maastrichtiennes :
Les formations secondaires constituent de puissants
dépôts de sédiments détritiques reposant sur le mur
primaire, qui est atteint à 636m de profondeur à Linguère
(Audibert, 1962). Le sommet de la série constitué par
l'étage maastrichtienne est à pré-
dominance détritique siliceuse. Dans le Ferlo cette
dernière est caractérisée
essentiellement d'un sable à granulométrie
hétérométrique qui s'est enrichi d'un apport argileux,
où tous les termes compris entre sable argileux et argile sableuse se
retrouvent.
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Le toit du Maastrichtien est affecté de jeux de failles
présentes dans le Ferlo (LePriol et Dieng, 1985). Dans les zones hautes
de Dagana et Matam, un soulèvement notoire est observé. Le toit
est subaffleurant vers Dagana, où il est à 30m de profondeur. Il
s'enfonce vers Toundou Besset jusqu'à 540m de profondeur (fig.2). Dans
les environs de Matam la profondeur du toit est à 40m. A cet endroit, le
caractère détritique des sédiments tertiaires et
quaternaires rend difficile la détermination des formations proprement
maastrichtiennes. Au niveau de la zone d'effondrement principale du Ferlo, le
toit se situe à une profondeur de 160 mètres.
Les sables maastrichtiens renferment un important
aquifère alimentant la presque totalité des forages hydrauliques.
Ils ont une puissance de 300m au niveau du Ferlo, où les
perméabilités sont assez bonnes, notamment dans le Nord, avec des
valeurs de l'ordre de 10 -3 ms-1 (Audibert, 1964).
- Les formations paléocènes
:
Le Paléocène est essentiellement
constitué de formations calcaires dont les faciès varient
localement. Un faciès siliceux, détritique constitué de
grés calcaires associés à de l'argile sableuse, est
noté au nord-ouest de la zone haute de Dagana (Lepriol et Dieng ,1985).
A l'Est on trouve des calcaires francs, coquillers de teinte blanche à
grise, qui sont le plus souvent aquifères. Des formations identiques
sont retrouvées dans les alentours de Linguère et
Barkédji, à l'Est de la zone d'étude. Un ensemble
argilo-marneux, constitué d'argile noire et de marnes ou marno-calcaires
est également représenté. Cet ensemble recouvrant les
formations aquifères du Maastrichtien, donne à celles-ci une
configuration de nappe captive.
- Les formations de l'Eocène :
Au Ferlo, l'Eocène comprend les formations de
l'Yprésien (Eocène inférieur) et du Lutétien
(Eocène supérieur). La première, à caractère
essentiellement argilo-marneux, renferme cependant des niveaux calcaires.
A l'Est de Yaré Lao, les formations du Lutétien
présentent un faciès marnocalcaire surmontant quelque fois des
calcaires francs (Diène, 1995).
Dans sa partie inférieure, l'Eocène est en
continuité avec les formations paléocènes de faciès
similaire. C'est pourquoi, à défaut d'arguments
paléontologiques, les niveaux à silex sont
considérés comme limite entre les formations
paléocènes et celles de l'Eocène
(Michel,1973). Seulement cette délimitation pose
problème aux endroits où les niveaux à silex sont absents.
Dans ce cas, la présence des fossiles marque le début du
Paléocène.
- Les formations du Continental terminal
(CT):
C'est un ensemble de dépôts azoïques.
Pendant très longtemps on a pensé qu'ils étaient d'origine
continentale. Dans cette région le CT désigne l'ensemble des
formations détritiques post-éocènes comprises entre les
formations carbonatées de l'Eocène et celles éoliennes du
Quaternaire.
Les faciès dominants sont gréso-argileux. Les
grés à ciment argileux, avec un aspect bariolé, est plus
souvent présent au sommet de la série, sous la cuirasse. Il est
associé à l'argile sableuse jaune à ocre .Des termes
sableux ou sablo- argileux sont également des faciès trés
fréquents, notamment dans la lisière des alluvions de la
vallée du Sénégal et de la vallée fossile du Ferlo,
en aval de Linguère.
- Les formations quaternaires :
Les sables éoliens forment des massifs dunaires parfois
très étendus recouvrant la cuirasse latéritique,
démantelée par endroits (sous forme d'agrégats de granules
ferrugineux). Ils se seraient mis en place lors d'une importante
régression marine liée à la dernière glaciation
(Wurm) dans les régions tempérées (Michel, 1973).
Le modelé dunaire s'est considérablement
émoussé aucours du temps; les dunes sont fixées par la
végétation, les interdunes ont été plus ou moins
remblayées par les produits de ruissellement. Un sol de couleur brun
à rouge, datant du Tchadien (phase humide :11000- 6000BP), recouvre les
sables dunaires. Entre les cordons dunaires on peut retrouver soit des sols
bruns subarides, soit des sols hydromorphes, constitués de boue grise et
profondément crevassée en saison sèche. C'est en ces
endroits que se forment des mares temporaires.
I.2.2.2- Influence de la tectonique :
A première vue le Bassin du Sénégal donne
l'impression d'une unité tectonique simple avec des couches
généralement subhorizontales (fig.3 ). Toutefois les photos
aériennes montrent (Le Priol et Dieng,1985) de nombreux
linéaments, dont beaucoup sont assimilables à des fractures.
La région du Ferlo, si elle ne montre aucune
particularité tectonique, présente néanmoins un certain
nombre d'accidents majeurs qui sont à l'origine de la formation de zones
hautes et de zones basses dans la région.
Les familles de fractures de direction NNE-SSO bordent
à l'ouest et à l'est le lac de Guiers, dont elles conditionnent
le tracé. Elles limitent à l'ouest la zone haute de Dagana que
l'on appelle communément le dôme de Guiers (Michel, 1973).
L'effondrement du compartiment occidental est assez important, avec un rejet de
l'ordre de 200m (Le Priol et Dieng, 1985).
L'examen de la carte structurale permet de constater dans la zone
pilote une série de fracturations de direction générale
N-S mais également des failles transformantes orientées E-W
(fig.4).
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