II.1.2. L'offre touristique
Ø La capacité d'hébergement
touristique :
Figure N°3
Source : Ministère du Tourisme
Figure N°4
Source : Ministère de Tourisme
La période de 1960 à 1969 était
caractérisé par la pression d'une demande touristique croissante,
de ce fait et grâce aux mesures incitatives prises par les
autorités en faveur des investissements privés, la
capacité d'accueil (pour les hôtels classés) en nombre de
lits a été multipliée par près de 2,2 pendant
cette période, passant de 11.700 à 25.645.
Le nombre d'hôtels mis en service annuellement n'est
passé que de 141 à seulement 152 en 1964, ce n'est qu'à
partir de 1965 que le nombre d'hôtels classés a pris de l'ampleur
puisqu'en fin de cette période 207 hôtels ont été
mis en service. Cette période a coïncidé avec le plan
triennal 1965-1967 et la mise en place d'un code des investissements le 31
décembre 1960.
Au cours de la période 1970-1979, la capacité
d'hébergement était de 28623 lits en hôtellerie
classée soit 222 hôtels. Cette capacité a été
portée à 52.662 lits, soit un accroissement global de 24.039 lits
par rapport à la décennie précédents. Pour ce qui
concerne la période 1980-1989, avec l'appui d'un nouveau code
touristique de juin 1983, 148 unités classées ont vu le jour. La
capacité en lits est ainsi passée à 81796
en 1989, soit 29.164 lits supplémentaires.
Pendant la période 1990-2000, essentiellement en 1995
et 1997, on a procédé au déclassement et la fermeture de
certaines unités hôtelières (28 unités) comme les
montre les figures 3 et 4 qui traduisent une baisse faible de la
capacité. L'année 2000 a été marqué par une
hausse de l'offre touristique avec l'ouverture de 26 nouveaux projets
hôteliers, 9 projets d'extension et/ ou de rénovation et 17
projets de création de nouvelles unités, totalisant 2.695 lits,
ce qui a porté le parc hôtelier homologué à 576
hôtels d'une capacité totale de 95.180.
En comptant, les projets en cours et programmés dans le
cadre du contrat programme 2000-2010, qui totalisent une capacité de
17.751. Donc, on se retrouve avec une capacité additionnelle de
120.000.
Ø L'investissement touristique
Figure N°5
Source : Ministère de l'économie
des finances, de la privatisation et du tourisme.
Comme le montre le graphique il n'y a pas une croissance
durable des investissements. Le chiffre de réalisation des
investissements était de 289 millions de DH en 1983 contre 95 millions
de DH en 1984, donc une forte chute de l'investissement touristique mais on
remarque que l'investissement est accru se fixant à 1.076 millions de DH
en 1986, puis une baisse de 50% en 1987.
Pendant la période entre 1991 et 1992,
on constate une stagnation de l'investissement se fixant à 413 millions
de DH. Toutefois, après la crise du golfe, on constate une hausse
remarquable puisque le chiffre de réalisation des investissements est
passé à 2.629 millions de DH. Juste après,
l'investissement chute de 87% passant ainsi à 344 millions de DH.
Avec l'application de la charte des investissements, on a
noté une certaine amélioration au cours de l'année 1999.
Dix projets ont été agrées par le comité technique
de coordination des projets touristiques, portant sur une capacité de
3.452 lits; ces investissements ont nécessité pour la
réalisation un montant de 622,3 millions de DH. Par contre,
l'année 2000 a connu une augmentation des investissements, le montant de
la réalisation de l'investissement est de 1.205 millions de DH.
II.2. Au niveau des recettes
touristiques
Figure N°6
Source : l'Office
des changes
Les entrées en devises ont connu une croissance
considérable durant toute la période 1980-1983. En 1983 les
recettes ont enregistré une hausse de 31% contre 6,8% en 1980.
Par ailleurs, les recettes au titre de l'année 1984 ont
enregistré une hausse de 29,8% soit une baisse par rapport à
l'année 1983. Par contre, l'année 1985 a
été marquée par une hausse de 44,5%, soit
un taux de croissance jamais atteint.
De même, les recettes ont enregistré une faible
croissance durant la période 1986-1989, comme le montre le graphique
dans la figure. En 1991, les entrées en devises ont connu une baisse
important de 16,4% se fixant à 8.822,2 millions de DH contre 10.548,3
millions de DH en 1990.
Selon les statistiques de l'office des changes, les recettes
se sont situées en moyenne autour de 12,4 milliards de DH pendant la
période 1990-1998. En 1998, ces recettes ont atteint 16,4 milliards de
DH soit + 19,4% par rapport à 1997. Ces rentrées de devises sont
réparties entre les billets de banque (10,2 milliards de DH) et les
virements bancaires (6,2 milliards de DH).
Les recettes au titre de l'année 2000 ont
augmenté de 13,2% se fixant à 21.644 millions de DH contre 19.112
en 1999. Les achats de billets de banque évalués à
13.873,6 millions de DH ont enregistré une augmentation de +22,8% par
rapport à l'année écoulée. Par ailleurs, les
recettes réalisées sous forme de virements bancaires se sont
situées à hauteur de 7.770,4 millions de DH en
baisse de 0,6%. En 2003, ces recettes ont atteint 30.773 millions de DH. Ce qui
montre que les recettes ont connu une progression timide durant ces trois
derniers années.
Certes, les résultats enregistrés dans ce
domaine sont bien loin de refléter ses formidables potentialités,
prouvant que le secteur connaît des difficultés structurelles et
conjoncturelles.
II.3. Les handicaps qui entravent le
développement du tourisme Marocain
Les premières assises nationales du
tourisme tenues en janvier 2001 à Marrakech ont
constitué le point de départ d'une nouvelle vision. Dans le
discours prononcé à l'occasion de la fête du trône,
le tourisme est à nouveau évoqué pour rappeler la place
qui lui a été donné dans le cadre de la stratégie
du développement économique du royaume « Nous nous
sommes attachées, en particulier à relever le défi de
faire du secteur touristique une puissante locomotive pour le
développement» déclara le souverain.
Ce n'est pas fortuit si le choix s'est
porté sur cette activité, qui a, d'ailleurs,
toujours revêtu une importance particulière pour S.M le Roi
Med VI. Si le tourisme a été choisi en tant que
locomotive de développement c'est en égard aux
opportunités d'emploi qu'il génère et les devises qu'il
procure, ainsi que l'ouverture qu'il favorise en tant que vecteur de la
modernité. C'est à la fois une activité économique
et un mode de communication et d'échanges
interculturels, en somme le tourisme assure aussi d'interactions avec l'autre.
Le secteur touristique est donc capital, d'une part pour l'emploi qui reste une
priorité sociale et politique pour le Maroc; d'autre part pour les
devises que le secteur peut procurer. Les recettes provenant du tourisme
viennent après celles générées par les marocains
résidents à l'étranger (MRE).
Toutefois et jusqu'à présent, le
secteur manquait de visibilité. Les opérateurs avaient maintes
fois clamée que de nombreux obstacles persistaient quant au
développement du secteur. Si la cherté du foncier est l'une des
causes principales de l'insuffisance des investissements, d'autres raisons ont
été tout aussi importantes dans le blocage. Il s'agit des
lourdeurs administratives, des problèmes de financement, de la
fiscalité, du transport, surbooking, etc.
Dans le plan triennal 1965-1967, le tourisme
était placé parmi les secteurs prioritaires. Or, cette
priorité s'est avérée purement théorique si l'on en
juge par les moyens mis à la disposition de ce secteur, aussi bien sur
le plan humain que matériel. La part très modeste de ce
département dans le budget général de
l'état n'a pas connu l'évolution souhaitée, enregistrant
même une stagnation durant ces dernières années. C'est
ainsi que ce département ne dispose ni d'un siège lui permettant
de mettre fin à la dispersion de ses services à travers la
capitale ni des moyens humains nécessaire pour renforcer et
étoffer ses délégations extérieures.
En outre, l'administration du tourisme, chargée de
concevoir et d'exécuter la politique gouvernementale en matière
de tourisme est dépourvue d'une autorité suffisante lui
permettant de remplir pleinement sa mission. Ainsi, l'exposé des
handicaps que connaît ce secteur fait apparaître qu'une
priorité réelle doit lui être accordée, afin de
lever tous les obstacles qui entravent son développement.
L'analyse de ces problèmes constitue l'objectif de ce
paragraphe, on distingue dans ce cadre deux types des handicaps à
savoir : les handicaps internes et les handicaps externes.
II.3.1. Les handicaps internes
Le Maroc souffre d'un problème de surbooking au niveau
d'un grand nombre d'hôtels, principalement dans les grandes villes
touristiques comme c'est le cas pour Agadir et Marrakech. Ceci résulte
des handicaps de tout ordre qui freinent l'investissement dans le tourisme et
qui sont, par ordre, de gravité :
II.3.1.1. Les trois F (Foncier, Financement,
Fiscalité)
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