I- L'émergence et la persistance
des mouvements sont liées a la situation de crise vécue par les
étudiants
I.1 Crise
économique
La lecture du tableau 3 montrait que le plus grand nombre
d'étudiants a son père ou tuteur retraité (28 %), paysan
(13,3 %) ou encore décédé (9,3%). Pour ce qui est des
mères ou tutrices, la majorité (50,7 %) est
ménagère (tableau 4). Or, plus loin, le tableau 5 présente
58 % d'étudiants ayant comme principale source de revenu les parents. La
situation économique de la majorité des parents ne pouvant
permettre une bonne prise en charge de leurs enfants étudiants, ces
derniers ne peuvent rien faire d'autres que de s'organiser pour faire des
mouvements de revendication d'amélioration des conditions de vie
d'autant plus que 88 % pensent que des bourses et aides sont des droits
(Tableau 29) et que 66 % pensent que l'Etat togolais a des moyens pour couvrir
totalement leurs besoins (Tableau 30).
Dans ces conditions, l'émergence et la persistance des
mouvements étudiants peuvent être expliquées comme une
réaction à la situation économique difficile qu'ils
vivent. TEDGA (1988 : 44) a d'ailleurs abouti à cette même
conclusion.
I.2 Crise de
communication entre étudiants et autorités de
l'éducation
Pour 85,3 % d'étudiants, (Tableau 26), la satisfaction
des revendications est la mesure la plus efficace pour gérer les
mouvements. Or, le constat est que la répression est la mesure la plus
utilisée. C'est dire que l'avis des étudiants n'est pas pris en
compte dans les mesures prises par rapport à eux. Cela ne peut que
renforcer les velléités contestataires. C'est à juste
titre d'ailleurs que 64,7 % des étudiants pensent qu'il y a une
méprise des étudiants par les autorités et que 16,7 %
voient la conflictualité dans les relations entre étudiants et
autorités (Tableau 31). Ailleurs, 56,7 % (Tableau 32) pensent
qu'il n'y a pas du tout de réelle volonté des autorités
à dialoguer avec eux.
Sous un autre angle, les revendications sont
différemment perçues selon qu'on est étudiants ou
autorités. Ainsi, alors que 88% d'étudiants (Tableau 29) pensent
que les bourses et aides sont des droits, les autorités ne les
conçoivent pas ainsi. De l'avis d'un étudiant de quatrième
année de droit public, « les bourses sont des droits du
moment où certains critères comme l'âge et la moyenne y
donnent directement accès. Par contre, l'aide peut être
considérée comme une faveur. » En plus de cela,
les discours politiques soulignent souvent l'incapacité de l'Etat
à couvrir l'essentiel des besoins des citoyens. Ceci ne convainc pas
pour autant les étudiants qui pensent à 66 % que l'Etat togolais
a des moyens pour couvrir totalement leurs besoins (Tableau 30).
Il est alors clair que les crises sur le campus de Lomé
sont la conséquence d'une « absence de dialogue entre les
autorités universitaires ou politiques et
étudiants » (TEDGA, op.cit. :
64)
Une autre cause des crises, c'est la gestion non transparente
du bien de la Cité puisqu'il n'y a pratiquement pas de bilan public et
transparent de la gestion de ces biens. Cela ne peut que générer
des malentendus et donc, entraîner des manifestations de protestation.
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