Historique des mouvements
contestataires au Togo
L'historique des mouvements contestataires au Togo se doit de
s'intéresser d'abord à des événements clés
de la période coloniale, ensuite à quelques
événements de la période post indépendance et
enfin, à la période d'après le 05 octobre 1990.
I.4 La
période coloniale
I.4.1 La
période allemande
L'histoire du Togo place le pays sous protectorat allemand
après le traité signé entre le Chef MLAPA III de Togoville
et Gustav NACHTIGAL le 05 juillet 1885.
En 1899, l'occupant allemand entreprit au Togo de grands
travaux à base de travaux forcés. Les populations locales se
révoltèrent. Les résistances étaient plus fortes
autour de Kpalimé et encore plus organisées dans les
contrées Komkomba, Bassar, Kabyè et Gourma au nord du pays. Les
révoltes s'intensifiaient au fuir et à mesure que les Allemands
s'enfonçaient à l'intérieur des territoires du Togo
conquis. Il y eut ainsi jusqu'en 1900, des soulèvements,
répressions, négociations qui ont fait assez de martyrs.
I.4.2 La
période française
A la fin de la première guerre mondiale, l'Allemagne
perdit le Togo qui fut partagé entre Anglais et Français. La
partie française, actuel Togo, a connu la promotion par la France des
regroupements d'autochtones favorables à leur présence. Ainsi fut
institué en 1922, un conseil de notables. La contre action ne tarda
point et prit la forme des « duawo » qui signifie en ewe
« les peuples » en 1931.
En effet, la population avait vu la perte d'efficacité
des notables et accordait désormais davantage sa confiance à un
groupe d'hommes plus jeunes, moins riches, et surtout, moins compromis avec le
pouvoir. A la suite de la grande crise économique de 1929,
l'administration coloniale du Togo, voyant l'effondrement des recettes
douanières dont elle vivait, n'avait d'autres solutions que
l'augmentation de la fiscalité directe (impôt des habitants) alors
que les revenus des populations ne cessent de diminuer. Les
« duawo » mirent la population au courant des nouvelles
taxations et entreprirent des actions pour obtenir l'annulation de ces
mesures.
L'administration coloniale fit jeter en prison le 24 janvier
1933 deux leaders : Kobine GHARTEY et Michel JOHNSON. Les femmes du
marché de Lomé, sans aucune préméditation,
organisèrent spontanément une marche de protestation qui aboutit
à la libération des deux « duawo » le
même jour. Les taxations étant restées intactes
après la libération des prévenus, les manifestations
reprirent le lendemain et aboutirent au retrait des taxes.
Les troupes arrivées de Côte d'Ivoire
organisèrent, à la suite de ces manifestations, une
répression sévère qui, déboucha sur des
arrestations, condamnations à des peines de prison, l'exil ou même
des tueries (quartier Hanoukopé).
A la même période à peu près, les
adeptes du retour éventuel des Allemands se manifestèrent en
association « TOGOBUND » et furent soutenus par la DTG
(Deutche Togo Gesellschaft), une société commerciale
togolo-allemande. Pour contre attaquer, l'administration française a
soutenu la création du Cercle des Amis de la France en 1936 qui
deviendra en 1941 le Comité de l'Unité Togolais (CUT) devant
regrouper notables du sud et du nord. Le vice président était
alors Sylvanus OLYMPIO.
Le 21 juin 1957, avec la visite d'une délégation
de l'ONU au Togo, les indépendantistes togolais manifestèrent
leur désapprobation des méthodes de l'occupant français et
ils furent sévèrement réprimés.
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