6.
Revue de la littérature
Il existe des articles, documents de travail,
draft assez nombreux sur la question qui est sous analyse ; Ainsi, nous
avons passé en revue diverses littératures notamment :
OCDE (1984) dans son rapport
« étude 1983 » met en exergue l'évolution
générale de la situation de l `endettement des pays en
développement au cours des années 60, 70, et au début 80.
Il énumère trois éléments qui se sont
conjugués pour donner naissance aux problèmes de la dette,
à savoir :
· Les grandes mutations de l'environnement
économique mondiale au cours de la période 79-83 imputables
notamment à la priorité accordée par les pays riches aux
objectifs de stabilisation et de croissance à moyen et long terme
occasionnant une accentuation de la récession et une forte
désinflation ;
· Les emprunts excessifs contractés auprès
du secteur bancaire par certains pays en développement et en retour, les
crédits excessifs accordés par le secteur bancaire à ces
mêmes pays à la suite du second choc pétrolier ;
· Enfin, l'adoption dans bon nombre des PED des
stratégies économiques inapplicables durablement.
En plus, ce rapport relève le fait que
les pays à faible revenu soient dans une situation insoutenable est
dû à la fragilité de leur économie surtout qu'ils
bénéficient des prêts à de taux très
concessionnels.
Hansen (2001), quant à lui, tient
compte des spécificités de financement des pays pauvres en
analysant l'impact de l'interaction entre l'aide au développement et la
dette extérieure sur la croissance de 54 pays en développement en
mettant en évidence l'existence d'une courbe de Laffer de l'aide.
D'après lui, cet impact négatif de la dette serait assez
important dans les pays dépendant fortement de l'aide
extérieure.
Yapo (2001) trouve dans une étude
empirique que le taux de croissance du PIB évolue dans le sens contraire
de l'endettement en Côte d'ivoire. Donc, un taux de croissance
économique assez élevé réduit les
opportunités d'endettement ; ce qui lui amène à la
conclusion selon laquelle les performances macro-économiques ont
tendance à limiter dans une certaine proportion les contraintes
liées aux besoins en capitaux extérieurs.
Patillo, Ricci et Poirson (2002)
étudient le fait qu'aurait le doublement de la dette sur la
croissance et ont trouvé une réduction du PIB per capita pour
plus de la moitié des points de pourcentage.
En prenant comme base l'endettement extérieur moyen des
PPTE en 2000 (300% des exportations et 80% du PIB), ils étudient l'effet
qu'aurait une réduction de la dette de moitié des PPTE et
trouvent une augmentation du taux de croissance du PIB par tête d'un
point de pourcentage.
Néanmoins une limite apparaît dans son analyse du
fait que son raisonnement est appliqué aux PPTE mais basé sur un
échantillon incluant de non-PPTE.
Ils confirment la thèse du surendettement car il trouve
qu'au-delà de 160-170% du ratio de la dette sur les exportations et
35-40% de la dette sur le PIB en valeur nominale, la dette rend négative
la croissance.
Clements et al (2003) estiment un
modèle de croissance retenant l'hypothèse du fardeau virtuel de
la dette, et arrivent à conclure qu'une diminution 6 point de
pourcentage du PIB du service de la dette va accroître l'investissement
de 0,75 à 1 point du PIB et la croissance de 2 points de pourcentage.
Enfin, ils concluent que si la moitié du service de la
dette est annulée sans hausse du déficit budgétaire, la
croissance augmentera dans quelques PPTE par 0,5 point de pourcentage par an.
En plus, ils confirment cette thèse de la courbe de Laffer de la dette
car il trouve qu'au-delà de 50% de la dette en valeur nominale sur le
PIB et 20-25% en valeur actualisée, la dette va rendre la croissance
négative.
Idlemounden et Raffinot (2005) pensent que la
dette extérieure constitue un fardeau pour une économie. Ils
disent que le paiement du service de la dette tend à évincer les
dépenses publiques menant à une baisse de l'investissement global
et son poids futur décrit par l'encours influerait sur les incitations
des agents économiques privés via l'accroissement de la pression
fiscale. Ensuite, cet effet selon les auteurs, ne va se manifester qu'à
partir d'un certain niveau justifiant ainsi l'annulation partielle de la dette
lorsque ce seuil est dépassé.
Ainsi, après la lecture de la
littérature de ces différentes études théoriques et
empiriques sur l'impact négatif de la dette extérieure sur la
croissance des pays pauvres, nous retenons la théorie de la relation non
linéaire de la dette et la croissance. Cela tout simplement, du fait que
la dette ayant pour objectif principal d'accroître la croissance, devient
une entrave à la croissance de cette économie lorsqu'elle atteint
un certain niveau.
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