III.2.
Vérification de la 3ème hypothèse
Elle s'énonce comme ceci : le
service de la dette en évinçant les ressources destinées
à l'investissement public constitue un frein à la croissance,
cette hypothèse décrit ce que la théorie appelle l'effet
d'éviction de service de la dette.
Précédemment, nous avons
trouvé que le service de la dette n'avait pas d'effet direct sur la
croissance ; et pour confirmer que ses effets se manifestent à
travers son impact sur les investissements, nous allons modéliser les
investissements :
Dans notre modèle, par manque des
données suffisantes sur les investissements publics, nous retenons les
investissements totaux surtout que les investissements privés ont une
part faible dans le total dans les économies pauvres.
Comme variables explicatives, nous avons
retenu le revenu réel par tête d'habitant pour déterminer
le niveau de développement économique du pays, l'aide
extérieure car elle permet aux gouvernements de réaliser aussi
des investissements publics et nous incluons aussi le taux d'ouverture
commerciale car elle a une relation positive avec les investissements.
Nous ajoutons aussi le ratio du service de la
dette aux exportations et les deux variables indicatives de la dette en valeur
nominale pour voir son impact sur les investissements.
Dans ce modèle, nous n'allons
qu'utiliser les estimateurs des effets fixes car le problème de biais
n'existe plus.
Les résultats sont
résumés dans le tableau ci-dessous :
Tableau 5: Impact du service de la dette sur les
investissements
Variables
|
Effets fixes
|
AIDE
LPNBHAB
SERVEXP
OPEN
LDEXP
LDEXP2
LDEPIB
LDEPIB2
C
|
0.01 (0.03)
4.75 (0.000)
-0.01 (0.037)
0.17 (0.000)
5.16 (0.000)
-3.53 (0.000)
-13.06 (0.016)
|
0.01 (0.03)
4.71 (0.00)
-0.01 (0.037)
0.17 (0.00)
-7.1 (0.00)
2.6 (0.006)
-41.28 (0.000)
|
R squarred
DW
Prob Fisher
|
0.72
2.20
0.000
|
0.73
2.21
0.0000
|
Les résultats de ce modèle des
investissements paraissent fort intéressants. L'ouverture de
l'économie et les apports d'aide extérieure ont des signes
attendus et sont significatifs ; cela peut vouloir dire qu'ils semblent
doper ou stimuler les investissements. La hausse du revenu réel par
habitant motive également l'investissement dans les pays pauvres
très endettés africains. Et bien entendu, les variables de la
dette en valeur nominale sont aussi significatives.
Cependant, nos résultats confirment
l'hypothèse selon laquelle la hausse de service de la dette (à
différencier de l'encours de la dette) évince l'investissement et
cet effet d'éviction s'amplifie dès lors que le ratio du service
de la dette aux exportations croît.
Donc, en moyenne, pour chaque point
d'augmentation du service de la dette, l'investissement des pays pauvres est
réduit de 0.01 point de pourcentage du PIB. Par ailleurs, il
apparaît étonnant que cette réduction soit tellement si
minime et cela pouvait signifier que l'investissement dans les pays pauvres
très endettés n'a pas été considérablement
touché par le poids de la dette extérieure.
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