B. les ressources vénézueliennes
Le Venezuela : « terre de l'or
noir », les ressources sont en effet impressionnantes : 100
à 270 milliards de barils de brut extra lourd se situent dans la
ceinture de l'Orénoque. Le pays possède donc les plus grands
gisements pétroliers connus après ceux de Moyen Orient. Le
pétrole vénézuelien est visqueux, difficile à
extraire mais de nouvelles technologies sont en voie d'élaboration. A
l'heure d'aujourd'hui le Venezuela produit 600 000 barils par jour de ce
seul brut extra lourd. Et selon Georges Buresi, directeur
général de la filiale vénézuelienne du groupe Total
« c'est dans ces réserves de brut extra lourd que
réside l'enjeu stratégique de l'avenir... selon des
hypothèses, ces réserves pourraient être comparables
à celles de l'Arabie Saoudite ». Rappelons rapidement que
le Venezuela est à ce jour le quatrième exportateur mondial de
pétrole. Ci-dessous, la localisation des principaux sites
pétroliers et oléoducs.
En plus de ces formidables réserves
pétrolières, le Venezuela détient des ressources de
charbon, bauxite, fer et or.
A. l'économie vénézuelienne
Malgré ses fortes ressources
pétrolières, l'économie vénézuelienne n'est
pas une économie rentière comme l'est l'Arabie Saoudite, de ce
fait les impôts restent maintenus ce qui confère une grande
importance à l'avis du peuple. En effet, les pétromonarchies du
golfe sont souvent devenues des Etats rentiers via l'industrie
pétrolière, ce qui leur a permis de mettre fin aux impôts,
comme en Arabie Saoudite par exemple ; le but de la manoeuvre étant
de conférer une grande autonomie politique au gouvernement ne
« devant » pas rendre de compte à la population qui
ne participe plus au budget de l'Etat. Le Venezuela quant à lui n'a pas
supprimé les impôts, le gouvernement doit donc rendre des comptes
à la population ce qui explique le fait que Hugo Chavez mettra un point
d'honneur à redistribuer la rente pétrolière au plus
démunis, nous verrons cela dans notre deuxième partie.
Le Venezuela est en vérité un paradoxe
économique : alors que son économie est l'une des plus
fortes d'Amérique Latine, sa situation financière est très
mauvaise. En effet des années d'interventionnisme étatique et de
corruption ont fait perdre aux cadres du public leur sens des
responsabilités et leurs crédibilités. Un programme de
privatisation et de réduction des dépenses de l'Etat a donc
été mis en oeuvre. Les promesses du président Chavez pour
venir à bout des excès, pour diversifier l'économie en
diminuant la dépendance par rapport aux exportations de pétrole
brut, pour assurer la promotion des industries nationales de transformation...
ont été diversement appréciées par les
investisseurs qui préféreraient des réformes d'avantage
favorables au marché.
L'analyse de la situation vénézuelienne
révèle deux choses : premièrement que le territoire
vénézuelien est doté de formidables ressources et que son
histoire porte la marque d'un grand peuple ; mais deuxièmement la
situation du Venezuela à partir des années 1980 nous
démontre les grandes difficultés que rencontre ce pays.
L'arrivée du président Chavez a donc apporté du sang neuf
et un nouvel espoir ; analysons désormais le programme
« populiste » de Hugo Chavez.
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