A- Les Etats-Unis.
Si les Etats-Unis comme dans la plupart des pays,
les scandales sont à l'origine de la réglementation du
financement de la vie politique - c'est à la suite du Watergate que le
Congrès américain a adopté en 1974 l'Electoral Reform Act
qui fixait des plafonds aux dépenses des candidats au Congrès -
l'ampleur des budgets fait que les candidats recourent à des moyens de
financement contestables.
Les élections présidentielles
exigent des sommes considérables. Les partis et les candidats
n'hésitent pas quelquefois à accepter des ressources en
provenances douteuses : les entreprises étrangères, le
trafic d'armes, les sectes apportent des fonds par des moyens peu clairs ;
on a pu considérer que la Maison Blanche avait été
transformée en hôtel dont les recettes alimentent les caisses du
Président-candidat. Le Président Clinton a été mis
en cause lors de la dernière campagne de 1996. S'il a réussi
à accumuler des ressources à un niveau jamais atteint par un
candidat démocrate, une partie des dons émanaient
d'invités du palais présidentiel surnommé ironiquement Fat
Cat Hotel. Une filière américano asiatique, où certains
ont vu l'ombre de Pékin, a par ailleurs apporté des sommes
considérables à ces candidats.
B- L'Allemagne.
Elle est un des premiers pays
à avoir institué un financement public des partis. Dès
1959, le budget fédéral prévoit une dotation globale
versée aux partis politiques. Les modalités pratiques
d'attribution de la subvention publique seront progressivement affinées
et malgré l'ampleur des sommes versées, l'Allemagne n'est pas
épargnée par les scandales.
Pendant les années 1980, l'affaire Flick
bouscule les hommes politiques allemands et les oblige à revoir les
conditions de financement. Le point de départ de l'affaire est la vente
par le groupe d'une participation qu'il détenait sur
Mercedes-Benz-Dailmer AG. La vente s'élève à 2 milliards
de DM. La compagnie Flick a réinvesti cette somme dans le groupe
américain Grace et a demandé à bénéficier
d'un dégrèvement fiscal pour cette vente suivie d'un
réinvestissement à l'étranger. Les conditions d'obtention
de la remise d'impôt ne sont pas remplies mais le groupe
bénéficiera d'un avantage fiscal de 450 millions de DM. Le
problème s'est posé de savoir si cet avantage était la
contrepartie d'un financement des partis et plus particulièrement du
parti libéral, le FDP, dont étaient issus les deux ministres de
l'économie successifs de l'époque, Hans Friedrichs et Otto Van
Lambsdorf. Le comte Lambsdorf a dû démissionner. Il a
été traduit en correctionnelle ; de même, Barzel, le
président CDU du Bundestag, a dû quitter ses fonctions. Une
commission d'enquête a été constituée par Bundestag
pour examiner l'affaire. La crise a conduit le législateur allemand
à modifier certaines règles concernant le financement de la vie
politique.
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