La dialectique de la reconnaissance chez Hegel( Télécharger le fichier original )par Dominique Mvogo Mvogo Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Philosophie 2005 |
I. 2. La perception.Le premier temps de la dialectique est la pure extériorité de la perception. Là, le sujet se différencie de sa perception comme fondement, pour opposer au monde perçu comme être autre, devenir qui absorbe le sujet de la perception avant qu'il ne s'en détache. Il n'y a pas d'esprit, de sujet de la connaissance, sans objectivation dans l'autre. Le sujet ne se constitue que comme pure égalité (Je = Je), comme évidence dogmatique dont le sujet est absent, objet opposé au sujet. (Hegel, 1970 : 207) Le moment de la perception résulte pour le philosophe d'une genèse dialectique. Il constitue le résultat du processus de la certitude sensible. Il se passe en fait que le ceci singulier est dépassé. La conscience phénoménologique le supprime et l'objet lui-même devient un nouvel objet. Ceci nous mène alors à voir que l'universel en soi est la substance commune de la chose et de la pensée. Or la pensée est le mouvement qui appréhende l'objet qui est ce mouvement comme paralysé et figé en chose identique à soi-même (t.1, p.93). Lorsqu'il faut déterminer l'objet de plus près, il est nécessaire qu'il y ait une détermination assez développée en fonction du résultat obtenu. Hegel pense à ce propos que : « La richesse du savoir sensible appartient à la perception, non à la certitude immédiate, dans laquelle elle était seulement ce qui se jouait à côté. Car c'est seulement la perception qui a la négation, la différence ou la multiplicité variée dans son essence » (t.1, p.94). I.2.1. Le concept simple de la chose.La propriété que nous pouvons encore appeler le ceci sensible est véritable objet de la perception. Celui-ci dans son développement donne naissance à deux moments extrêmes : l'universalité de la choséité et la singularité absolue de la chose. C'est d'ailleurs pourquoi Hegel dit que : « il y a à la fois le sens de nier et celui de conserver. Le néant, comme le néant du ceci, conserve l'immédiateté universelle » (t.1, p.94). Et dans l'acte de percevoir, la perception dans son mouvement s'effectue de la substance à la monade8(*), la choséité à la force, du mécanisme au dynamisme. Hegel présente ensuite « l'universalité simple comme distincte et indépendante de ses déterminabilités : (...) qu'elle est le pur rapport à soi-même ou le milieu » (t.1, p.95). Le terme « milieu » ici a avant tout le sens de celui d'un milieu physique qui sert d'intermédiaire. L'espace des propriétés est leur Universel (leur unité commune). La participation à l'universalité confère aux propriétés leur universalité ; le « medium » est alors la substance, mais n'est pas l'absolue négativité. Il est l'unité positive, il n'est pas encore l'unité négative. C'est d'ailleurs pourquoi Hegel parle de le Aussi des propriétés. Pour lui le milieu universel abstrait peut être nommé la choséité en général ou la pure essence. Pour cela, il écrit : « ... Chacune de ces propriétés est elle-même un simple rapport à soi-même, elle laisse les autres en paix, et se rapporte seulement à elle par l'Aussi indifférent. Cet Aussi est donc le pur universel même ou milieu, il est la choséité rassemblant toutes ces propriétés » (t.1, p.95-96). Mais, comment s'effectue le passage de l'unité positive à l'unité négative, de la choséité à la chose ? Chez Hegel l'Un est présenté comme « un moment de la négation ». Il l'est « en tant qu'il se rapporte à soi-même d'une manière simple ». On peut noter l'exclusion de tout autre chose. Et par cet acte d'exclusion « la choséité est déterminée comme chose » (t.1, p.96). Le vrai de la perception, la nature de la chose est accomplie à travers ces moments marquants qui déterminent le passage de la choséité à la chose : - L'universalité indifférente et passive, le Aussi des multiples propriétés, ou plutôt des matières. - La négation non moins simple ou le Un d'exclusion des propriétés opposées. - Rapport des deux premiers moments. - Tous ces trois moments sont essentiels pour l'accomplissement parfait de la chose. Mais, la conscience s'avère limitée. Elle fait l'expérience d'une perception contradictoire de la chose. * 8 Terme de Spinoza |
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