PARTIE II : LA RELATION MAITRE / ESCLAVE :
la reconnaissance
Après l'étude du mouvement de la conscience
où il s'est agit de passer de la certitude sensible à
l'infinité, nous avons fait un mouvement dans le monde. Mouvement qui
part des objets, de l'univers des choses à celui de l'homme. Puis, nous
avons fait l'analyse des fondements premiers du monde humain. Ensuite, dans le
cadre de la liberté de conscience de soi, nous sommes
arrivés à quelques échecs d'une liberté qui n'a pas
réussi à définir la situation de l'homme face à sa
mort. Nous voulons aborder maintenant, dans une partie que nous
considérons comme centrale, la mise en place des éléments
qui assurent la structuration véritable du monde humain. Il s'agira dans
un premier temps de ressortir en ce qui concerne le principe, l'attitude qui
doit être celle de toute conscience. Ensuite sur le plan des rapports que
peuvent nouer entre eux les esprits qui ont atteint la véritable
certitude d'eux-mêmes.
Nous voudrions à cet effet montrer le mouvement de la
reconnaissance afin de déboucher sur la reconnaissance
effective. Car, c'est bien du thème de la
reconnaissance qu'il s'agit. Il est capital et de grande
importance. Ceci va du fait que même si l'on ne connaît rien de la
`phénoménologie', on connaît au moins le dessein de son
mouvement. Il est simplifié et ramené à n'être que
le renversement de situation qui ferait que l'esclave, l'exploité ait
raison du maître. Ceci en vertu d'une loi dialectique qui permettrait un
basculement des termes l'un dans l'autre. Le maître deviendrait alors
l'esclave de l'esclave.
Nous voulons montrer que ce thème a été
traité par Hegel avec nuances et sérieux. Et que si l'on veut
faire de cette dialectique une sorte d'identité valant pour soi, c'est
que l'on veut l'extraire de son contexte. Donc, elle perd son sens.
CHAPITRE I : Mouvement de la Reconnaissance
La conscience de soi, avons-nous dit avec Hegel
dans la partie consacrée à son étude, a appris
qu'elle n'est en et pour soi que «quand et parce
qu'elle est en et pour soi pour une autre [conscience de soi »
(t.1, p.155). Le constat ici s'impose tout seul : ceci fait d'elle en
première approche, «quelque chose de reconnu »
(t.1, p.154). Il faut ici comprendre que la conscience de soi ne peut
être reconnue que si elle-même vient à reconnaître
l'autre. Tel est donc le mouvement, celui d'une réciprocité
posée qu'il convient de lire sous ce terme.
Ce mouvement n'est pas simplement le signe d'un rapport
social effectif entre deux hommes concrets qui se feraient face. Car il faut
bien se rappeler cette figure sous l'unilatéralisme logique qui est le
fait de la partie conscience de soi. Ce que Hegel donne à
connaître implicitement, ce n'est pas deux consciences de soi qui
seraient en cause, mais la conscience de soi dans son
doublement (t.1, p. 155). Et par ce fait, il apparaît le
concept d'unité spirituelle et affirme que
«par-là est déjà présent pour nous le
concept de l'Esprit » (Ibidem). Il est dans
l'unité différenciée, proprement infinie qui
constitue chaque conscience de soi dans la vérité.
II.
1. Le mouvement
|