Conclusion
De la conscience à l'autoconscience, Hegel souligne le
passage d'un point de vue à un autre qui lui est complémentaire.
On peut dire que la conscience et l'autoconscience représentent les deux
phases de cette première unité formelle qui s'exprime au travers
de la raison. Et notre auteur note à ce propos :
« Désormais a surgi ce qui ne venait pas
en réalité dans les relations précédentes (...),
savoir une certitude qui est égale à sa
vérité ; car la certitude est à soi-même son
objet et la conscience est à soi-même le vrai »
(t.1, p.85). Et il ajoute plus loin : « avec la conscience
de soi nous sommes donc entrés maintenant dans le royaume natal de la
vérité » (Ibidem).
Le point marquant que Hegel s'emploi à montrer dans ce
parcours c'est que pour qu'il existe l'autoconscience, il faut aussi qu'existe
la conscience. Ainsi donc, la réflexion future se fera entre les deux
objets. Il y a celui que représente le monde sensible et celui que
constitue le Je. Nous sommes donc bien portés à affirmer
que la raison donne à connaître l'unité formelle
de ces deux moments que sont la conscience et l'autoconscience.
Et le désir de l'homme ne porte pas sur un être
donné comme dans le cas simple du vivant. Il porte sur un autre
désir. « Pour être humain, l'homme doit agir non pas
en vue de se soumettre une chose, mais en vue de se soumettre un autre
désir (de la chose) » (P. J. Labarrière,
1968 : 72). Lorsqu'il désire une chose, en fait, il n'agit pas pour
s'en emparer, mais cherche à se faire reconnaître par autrui son
droit sur celle-ci. Contrairement aux animaux, les hommes dont la satisfaction
immédiate n'est jamais définitive, peuvent désirer les
choses dont ils n'ont pas besoin. Ceci dans le seul but d'obtenir la
reconnaissance universelle de leur supériorité. Ce désir
de reconnaissance entraîne une lutte à mort pour le
prestige : « l'homme risquera sa vie biologique pour
satisfaire son désir non biologique » (E. Weil,
1982 : 3). Les deux consciences de soi en opposition cherchent à
régler la question essentielle du rapport entre désir et vie,
entre liberté et nature. De cette impasse surgit un contexte de rapport
articulés autour de la logique de domination et servitude.
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