II-2-2-Méthode de recherche de
Salmonella
La recherche de Salmonella a été faite
en 4 étapes selon la norme ISO 6579: le pré-enrichissement,
l'enrichissement, l'isolement et enfin l'identification.
II-2-2-1- Le
pré-enrichissement
La prise d'essai (10g) de gésier cuit est directement
mise dans 90 ml d'eau peptonée tamponnée, puis placée
à l'étuve à 37°C pendant 20 heures. Ceci permet aux
salmonelles (éventuellement présentes) de se multiplier en
abondance ; elles deviennent ainsi facilement détectables par la
suite.
Le pré-enrichissement permet la croissance des
salmonelles soumises à un stress ou endommagées par des facteurs
comme l'exposition à la chaleur, la congélation, la
déshydratation, les agents de conservation, une forte pression osmotique
ou d'importantes fluctuations de température (Andrews, 1989; D'aoust,
1989).
II-2-2-2-
Enrichissement
Dans 10 ml de bouillon de Rappaport de Vassiliadis contenus
dans chaque tube à vis stérile, nous mettons 0,1 ml de subculture
à l'aide d'une pipette stérile. Les bouillons sont ensuite
incubés à l'étuve à 42°C pendant un temps de
18 à 24 heures. La sélectivité du bouillon et la
température d'incubation relativement élevée
entraînent l'élimination d'une grande partie de la flore
d'accompagnement et favorisent la croissance des salmonelles.
II-2-2-3-
Isolement
Deux géloses sélectives ont été
utilisées : les géloses SS et Hektoen. Elles sont
ensemencées par technique de stries d'épuisement à partir
d'un même bouillon d'enrichissement et mis en incubation à
l'étuve 37°C.
Après 24 heures, les colonies isolées sur les
géloses présentant les caractéristiques macroscopiques des
salmonelles (colonies incolores à centre noir sur SS et colonies
verdâtre ou bleuâtres à centre noir sur Hektoen) sont
repiquées sur gélose ordinaire pour être soumises à
une identification plus fine. Pour chacune des deux géloses cinq
colonies caractéristiques sont prélevées pour
l'identification.
II- 2-2-4-
L'identification
L'identification des souches de salmonelles fait appel
à une sélection biochimiques des isolats analysés, en
fonction de réactions biochimiques déterminantes; et à une
identification sérologique.
ü Identification de la famille des
Entérobactéries.
Cette identification est rendue possible, après avoir
vérifié que les souches en question sont réellement des
Entérobactéries.
Pour cela, nous avons réalisé un repiquage de
cinq colonies suspectes, sur de la
gélose sélective (gélose Hektoen), dans
le but d'obtenir des souches pures.
Ces souches sont cultivées sur gélose ordinaire
(gélose PCA) que nous avons mis à incuber 24 heures à
37°C.
Nous avons par la suite effectué la coloration de Gram
et l'observation de l'état frais en vue d'obtenir les caractères
majeurs des Entérobactéries.
La coloration de Gram
La coloration de Gram est une technique qui permet de mettre
en évidence les caractères morphologiques (forme et taille) des
bactéries.
Principe de la coloration de Gram.
La coloration de Gram mise au point en 1884, s'effectue en
trois temps :
v Dans un premier temps, les bactéries sont
colorées en violet par un colorant basique tel que le violet de gentiane
puis par une solution de lugol (mordançage).
v Dans un deuxième temps, qualifié de temps de
différenciation, les bactéries sont soumises à l'action de
l'alcool ou d'un mélange alcool + acétone. Les bactéries
se répartissent en deux catégories : celles qui conservent
la coloration violette et qui sont qualifiées de bactéries
à Gram positif et celles qui sont décolorées et qui sont
appelées bactéries à Gram négatif.
v Dans un troisième temps, afin de mieux visualiser
les bactéries décolorées, on procède à un
traitement par la fuchsine ou par la safranine. Les bactéries à
Gram positif apparaissent alors violettes et les bactéries à Gram
négatif se recolorent en rouge ou en orange.
Le violet de gentiane se fixe sur des composants
cytoplasmiques et après ce temps de coloration, toutes les
bactéries sont violettes. Chez les bactéries à Gram
négatif, la paroi, riche en lipides, laisse passer l'alcool (ou le
mélange alcool + acétone) qui décolore le cytoplasme alors
que, chez les bactéries à Gram positif, la paroi constitue une
barrière imperméable à l'alcool et le cytoplasme demeure
coloré en violet.
Pour ce faire, nous avons réalisé des frottis
avec chacune des colonies suspectes, sur des lames propres.
Sur ces frottis, nous avons ajouté le violet de
gentiane que nous avons laissé reposer pendant 2 minutes. Après
ces 2 minutes, nous avons rincé les lames à l'eau de robinet. Par
la suite, nous avons recouvert les différentes lames de quelques gouttes
de Lugol que nous avons laissé reposer pendant 45 secondes. Après
avoir renversé le Lugol, nous effectuons la même opération
avec l'alcool. Enfin, nous ajoutons quelques gouttes de fuschine sur les
frottis, que nous laissons aussi reposer pendant 2 minutes.
La lame est observée après rinçage
à l'eau de robinet, et séchage à la flamme.
L'observation se fait au microscope optique, à
l'objectif 100, après ajout de quelques gouttes d'huile à
immersion sur les différents frottis.
Toutes les souches suspectées et observées sont
de petits bacilles à coloration rouge ou orange caractérisant les
bactéries Gram négatif (bg-).
L'état
frais
L'état frais est une étape qui permet de mettre
en évidence le type de mobilité et la forme des
bactéries.
Pour cela, nous avons ensemencé un bouillon ordinaire
(bouillon Müller Hinton) que nous avons incubé pendant 24 heures
à 37°C.
Une goutte de ce bouillon est déposée à
partir d'une anse de platine, sur une lame porte-objet et recouverte par une
lamelle couvre-objet et l'observation est faite au microscope optique avec les
objectifs (10 puis 40).
Les souches de Salmonella sont mobiles à ciliatures de
type péritriche
ü Identification du genre Salmonella
La souche de Salmonella sp peut être confondue
avec certaines Entérobactéries, de par la similitude de certains
de leurs caractères biochimiques. Ce sont Citrobacter,
Edwarsiella tarda, Proteus vulgaris et
mirabilis.
Pour éliminer donc ces souches proches des salmonelles
des tests de présomption sont effectuées, dans le but
d'identifier les caractères de genre des Salmonella sp.
Pour effectuer cette identification du genre nous avons
ensemencé une mini galerie de 4 milieux d'identification, à
savoir: le milieu Kligler-Hajna, le milieu urée-indole, le milieu au
glycérol et le milieu «LDC» à la lysine de Taylor.
Le milieu urée-indole (orange)
Nous avons introduit environ 1 ml de ce milieu dans un tube
à hémolyse stérile.
Par la suite nous l'avons ensemencé avec une souche
pure, prélevée sur gélose Hektoen. Après incubation
à 37°C pendant 24 heures, une lecture est faite.
La couleur du milieu reste inchangé pour les souches
suspectes, et sont dites uréase négative (non productrices
d'uréase). Dans le cas contraire, il vire au rose.
Pour la mise en évidence de la production d'indole,
nous avons ajouté quelque goutte du réactif de Kovacs dans les
tubes du milieu urée-indole. La dégradation du tryptophane est
marquée par l'apparition d'un anneau jaune, pour les salmonelles qui
sont dites indole négatif. Dans le cas contraire, nous avons un anneau
rouge.
Le milieu Kliger-Hajna
Nous avons ensemencé la gélose à partir
du milieu urée-indole, par piqûre centrale dans le culot et par
stries d'épuisement au niveau de la pente, avec une suspension de
bactérie suspecte. Les tubes sont mis à incuber à
37°C pendant 24 heures.
Le milieu au glycérol (vert)
Nous avons ensemencé ce milieu à partir du
milieu kligler-Hajna.
Après 24 heures d'incubation à 37°C, la
coloration verte reste inchangée pour les souches de Salmonella
qui sont dites glycérol négatif.
Le milieu «LDC» à la lysine de Taylor
(violet)
Nous devrions ensemencer ce milieu, en anaérobiose dans
des tubes à hémolyse, à partir des mêmes souches
pures suspectées; et incubés à 37°C à
l'étuve pendant 24 heures.
La coloration reste inchangée pour les souches de
Salmonella, et sont dites Lysine décarboxylase positive
(LDC+).
En effet la bactérie fermente le glucose dans un
premier temps, ce qui acidifie le milieu (virage du violet au jaune). Dans un
second temps, la salmonelle qui possède une
décarboxylase se met en action ; et les métabolites
formés à partir des aminoacides alcalisent le milieu, qui fait
virer l'indicateur de pH au violet (formation de la cadavérine à
partir de la lysine).
Les résultats des caractères biochimiques vont
nous permettre de confirmer si l'Entérobactérie analysée
est une salmonelle ou pas (tableau I et II).
Tableau I caractères biochimiques
d'identification de Salmonella
Milieux
|
Caractères biochimiques
|
Salmonella non typhiques
|
Salmonella typhiques
|
S.Typhi
|
S.Paratyphi A
|
Milieu Hajna- Kligler
|
Glucose
|
+
|
+
|
+
|
Gaz
|
+
|
-
|
H2S
|
+
|
+ (faible)
|
-
|
Lactose
|
+/-
|
-
|
Milieu urée-indole
|
Uréase
|
-
|
-
|
Indole
|
-
|
-
|
Milieu glycérol
|
Glycérol
|
-
|
-
|
Milieu LDC
|
LDC
|
+
|
+
|
Tableau II: caractères différentiels
d'avec les bactéries de la tribut
H2S+gaz+
souches
|
Uréase
|
Indole
|
Glycérol
|
LDC
|
Salmonella non typhique
|
-
|
-
|
-
|
+
|
Citrobacter
|
-
|
-
|
+
|
-
|
Edwarsiella tarda
|
-
|
+
|
|
+
|
Proteus mirabilis
|
+
|
-
|
-
|
Proteus vulgaris
|
+
|
+
|
-
|
|