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La gestion participative des ressources naturelles dans le Bassin du Congo : l'exemple du Cameroun et de la République Démocratique du Congo

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par Aristide Taleng Faha
Université de Limoges - Master 2 Droit international et comparé de l'environnement 2006
  

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Conclusion partielle premiËre partie

A mi chemin, il ressort que le Cameroun et la RDC ont consacrÈ des mÈcanismes

d'intÈgration des populations ‡ la gestion des ressources naturelles de leurs forÍts respectives. En gros, ces mÈcanismes sont essentiellement les mÍmes que l'on soit dans líun ou dans l'autre pays.

Ce qui dÈnote de l'influence que la loi camerounaise, vielle d'une dizaine d'annÈe, a eu sur le droit congolais en quÍte de son authenticitÈ. Les mÈcanismes de cogestion prenant en compte la participation des populations locales concernent d'abord et principalement la gestion communautaire de la faune et de la flore. Dans ce sens il est constant de remarquer que les droits d'usage coutumiers, la gestion communautaire de la faune et de la flore permettent effectivement une prise ne compte des droits et des besoins de ces populations. Seulement certains obstacles assez pertinents amËnent ‡ considÈrer que la participation des populations riveraines n'est en dÈfinitive qu'un vaste amalgame.

Cet amalgame est entretenu par une mauvaise mise en oeuvre des lois, qui en elles-mÍmes prÈsentent un trËs grand intÈrÍt. C'est ainsi qu'au lieu de favoriser l'intÈgration sociopolitique et mÍme Èconomique des communautÈs, certains mÈcanismes de gestion collective des ressources naturelles sont plutÙt ‡ l'origine des luttes fratricides. Au-del‡ des entraves sociologiques ‡ la participation, les lois respectives des deux pays, elles-mÍmes entretiennent une certaine incohÈrence dans leur maniËre de procÈder. C'est le cas avec les droits d'usage qui sont limitÈs ‡ l'autoconsommation d'un cÙtÈ et dont le produit peut Ítre commercialisÈ de maniËre restrictive de l'autre. Il en est de mÍme du processus d'affectation des terres ‡ travers le plan de zonage. Le bien fondÈ d'un plan d'affectation des terres est terni par l'absence de consultations prÈalables des populations riveraines, qui devraient prÈsider la dÈlimitation des divers domaines forestiers. Un cas particulier est celui des femmes, mais aussi et surtout des ëpygmÈesí premiers habitants de la forÍt, qui curieusement se retrouvent sans terre et ne bÈnÈficient pratiquement pas des prÈrogatives lÈgales qui tendent ‡ impliquer les diffÈrents acteurs dans la gestion des ressources de leur milieu de vie au titre des droits coutumiers. Tout ceci nous fait penser que la participation des populations locales ‡

la gestion des ressources naturelles est faite de maniËre minimale au Cameroun et en RDC. Ce point

de vue se conforte quand l'on aborde le second aspect de la participation qui est la fiscalitÈ

dÈcentralisÈe.

Le second instrument d'association des populations a la gestion des ressources naturelles et plus prÈcisÈment des ressources financiËres tirÈes de l'exploitation des ressources naturelles forestiËres renouvelables est la fiscalitÈ dÈcentralisÈe. A l'Èvidence, de fiscalitÈ il n'en est rien. Il s'agit plutÙt d'une appellation impropre de la parafiscalitÈ. Une impropriÈtÈ qui caractÈrise aussi bien la terminologie lÈgale de la RDC que celle du Cameroun. Cette fiscalitÈ, comme il est convenu

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de l'appeler, est constituÈe de deux bras sÈculiers: la RFA et la contribution ‡ la rÈalisation des oeuvres socio-Èconomiques. A l'occasion nous avons relevÈ les diffÈrences qui existent dans la formulation de ces deux mÈcanismes de parafiscalitÈ dans les lÈgislations camerounaise et congolaise.

Dans sa conception, la fiscalitÈ dÈcentralisÈe est un vÈritable instrument de lutte contre la pauvretÈ. Son affectation ‡ la rÈalisation des projets d'intÈrÍt communautaire lui donne vocation ‡ soutenir le dÈveloppement local et de promouvoir la gestion durable des ressources naturelles. Cependant, de nombreuses dÈfaillances surgissent dans sa mise en oeuvre, qui relativisent profondÈment sa portÈe79. Entre autre, il est ‡ dÈplorer les multiples rÈseaux de corruption qui se sont tissÈs le long du cheminement des fonds, depuis les exploitants forestiers jusqu'aux bÈnÈficiaires finaux que sont les communautÈs. Il en va de mÍme pour les rÈalisations faites au titre

de la contribution ‡ la rÈalisation des oeuvres socio-Èconomiques. Cette derniËre catÈgorie prend les allures de prestidigitation tant les ouvrages rÈalisÈs sont inadaptÈs au contextes et au besoins rÈels des populations rurales quand elles ne sont tout simplement pas insignifiantes.

En dÈfinitive, il serait appropriÈ díamÈliorer les lois forestiËres du Cameroun et de la RDC, qui sont ‡ maints Ègards trËs proches. Une telle entreprise aurait le mÈrite de mieux amÈnager la participation des populations locales ‡ la gestion des ressources. Ce faisant, les lÈgislateurs diminueraient les risques de rixes nÈes ‡ l'occasion de l'exploitation de ces ressources. Ainsi nous avons explorÈ l'un des maillons de base de la cogestion des ressources naturelles dans le Bassin du Congo. Il s'est beaucoup plus agit d'analyser les mÈcanismes d'intÈgration des populations riveraines des forÍts ‡ la jouissance des fruits de la gestion desdites forÍts. L'environnement Ètant une donnÈe universelle, sa gestion durable intËgre les actions concertÈes, non seulement des acteurs

‡ la base telle que les populations riveraines, les exploitants forestiers, les sociÈtÈs civiles des pays,

mais aussi de la sociÈtÈ internationale tant au niveau rÈgional qu'au niveau global.

79 Voir Actualisation de l'audit de la fiscalitÈ dÈcentralisÈeÖOp. Cit. p 35.

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