Section II : Les ONG internationales et la gestion des
ressources naturelles dans
le Bassin du Congo
On parle de plus en plus de la sociÈtÈ
civile internationale. En Droit International cette notion níest
pas encore codifiÈe, mais la pratique lui reconnaÓt une
certaine consistance : il síagit des Organisations Non
Gouvernementales (ONG), de divers groupes de pression et souvent des
individus. Les ONG díenvironnement sont encore, dans leur grande
majoritÈ, trop faibles dans le Bassin du Congo. Cíest la
raison pour laquelle nous focalisation notre attention sur les ONG
internationales. Les ONG internationales sont des entitÈs
indÈpendantes des ...tats, des institutions financiËres
internationales et des industrielles. A ce titre, elles peuvent Ítre
considÈrÈes comme la conscience de la sociÈtÈ
internationale dans la mesure ocents elles se positionnent comme des tribunes
díexpression pour des milliers de personnes dans le monde.
Les ONG internationales prÈsentes des
caractÈristiques trËs diffÈrentes qui vont du nombre
de leurs membres jusquí leur spÈcialisation
en passant par leur mode de financement. Cependant
elles comprennent le besoin de síunir afin
díÍtre plus fortes. Cíest dans ce sens que la coalition
des ONG pour líenvironnement a organisÈ une rencontre
regroupant 148 reprÈsentants díassociations venus de 38 pays
diffÈrents Bled (SlovÈnie) le 10 novembre 1997. Il
níest pas possible de rendre compte de maniËre exhaustive du
travail de toutes les ONG internationales tant elles sont nombreuses.
Nous nous proposons díobserver les plus importantes. Il sera question de
ressortir les modalitÈs de leur participation (I) et
díapprÈhender les garanties de leur efficacitÈ (II).
I - Les modalitÈs de leur
participation
Dans le Bassin du Congo, parmi les ONG internationales les
plus actives, nous pouvons dÈnombrer entre autre WWF-AFRIQUE
CENTRALE, GREENPEACE, CARE, RAINFOREST, GLOBAL WITHNESS, GLOBAL FOREST
WATCH, FOREST MONITOR, WILDLIFE CONSERVATION SOCIETY (WCS). Ce
quíil faut dire cíest que ces ONG contribuent
líinnovation institutionnelle dans la sous-rÈgion (A), en
mÍme temps quíelles síimpliquent plus ardemment dans
líaccompagnement des autres acteurs qui interviennent dans la
gestion des ressources naturelles forestiËres (B).
A- Líoffre de líinnovation
institutionnelle
La reconnaissance du rÙle important des ONG dans la
construction du DIE a commencÈ
116 Sommet des chefs díEtat et de
gouvernement sur la conservation et la gestion durables des
ÈcosystËmes forestiers díAfrique centrale tenu
Brazzaville en fÈvrier 2005 (Gabon).
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la confÈrence de Stockholm en 1972. Elle
síest poursuivie dans la phase prÈparatoire de la
confÈrence de Rio en 1992, et síest confirmÈe dans la
dÈclaration finale de cette mÍme confÈrence.
La participation des ONG internationales dans la gestion
des ressources naturelles du Bassin du
Congo revÍt des aspect multiformes et se situe
plusieurs niveaux díintervention qui intËgrent
líappui de la coopÈration sous-rÈgionale
en matiËre de gestion des ÈcosystËmes forestiers (1), mais
aussi le renforcement des organisations nationale et locales
constitutives de la sociÈtÈ civile nationale (2),
savoir les ...tats, les industriels et les ONG locales et les
communautÈs riveraines des espaces et rÈserves
forestiËres.
1- Líappui de la coopÈration
sous-rÈgionale
Líappui que les ONG internationales donnent aux
Etats recouvre principalement deux aspects. Il síagit de
sensibiliser les pays de la sous-rÈgion sur la
nÈcessitÈ de mener des actions concertÈes dans le
sens de la gestion durable des ressources. Les ONG facilitent les
processus díintÈgration sous-rÈgionaux en matiËre
de gestion des ressources naturelles forestiËres renouvelables.
Elles contribuent la mise sur pied des institutions communautaires de
gestion des ressources naturelles et des instruments juridiques
subsÈquents. Elles ont activement contribuÈ la
dÈfinition, aux cotÈs des ...tats, du plan de convergence
de la COMIFAC. Entendu que nombre díentre elles sont des
partenaires dans divers processus mis sur pied par les ...tats. Dans ce sens,
on peut relever que dans le cadre de la COMIFAC, du Central African Programme
for Environnement
(CARPE), et du PFBC les ONG impliquÈes incluent le
Jane Goodall Institute, Conservation
International (CI), la Wildlife Conservation Society (WCS),
le Fonds mondial pour la nature
(WWF), le World Resources Institute (WRI), Forest
Trends, la Society of American Foresters, l'American Forest and Paper
Association (AFPA), l'Association Technique et Internationale des Bois
Tropicaux (ATIBT) et le Center for International Forestry Research (CIFOR)
Par la suite, elles sont chargÈes au mÍme
titre que les autres acteurs de contribuer líanimation
des mÈcanismes et institutions communautaires. Dans le cadre de
la CEPDHAC les ONG sont notamment membre part entiËre des
fora. Une place particuliËre doit Ítre faites
certaines ONG internationales dans le chalenge de la gestion participative et
durable des ressources naturelles dans le Bassin du Congo. Il
síagit en particulier de WWF et de la SNV. Elles se
distinguent de toutes les autres par la taille de leur projet et part
la durabilitÈ de leur implication dans les processus de facilitation
de la cogestion. Cíest en partie grce leur effort quíon se
dirige dans le Bassin du Congo vers une harmonisation des
lÈgislations forestiËres. Les ONG internationales ne
travaillent pas quíavec les Etats, elles sont aussi impliquÈes
dans le renforcement des capacitÈs institutionnelles des
sociÈtÈs civiles de la sous-rÈgion.
2- Le renforcement des institutions locales de
participation
Les pays de la sous-rÈgion font des expÈriences
diverses de la dÈmocratie entendue dans le sens politique de ce terme.
Ceci a eu des consÈquences directes sur la structuration de la
sociÈtÈ civile dans son ensemble et particuliËrement sur les
organisations et associations de conservation et
de protection de líenvironnement. A tout ceci il faut
ajouter líenclavement des terroirs forestiers. Cette somme de
rÈfÈrents fait en sorte que les principaux concernÈs,
les populations riveraines et
leur collectivitÈs ne soient pas mÍme de
comprendre tous les enjeux environnementaux et encore moins de profiter
amplement des dispositions lÈgales qui prennent en compte leurs
intÈrÍts et leurs besoins díimplication dans la
gestion des ressources. Ainsi en partenariat avec les ONG et
associations nationales et locales, les ONG internationales sensibilisent,
informent et forment les populations riveraines des espaces
forestiers sur les mÈcanismes juridiques, les techniques
associatives et les recours quíelles ont pour influencer la gestion des
ressources.
Avec les Etats et les industrielles, les ONG internationales
mettent sur pied des partenariats dans le sens de líamÈlioration
de la gouvernance forestiËre. Cíest dans ce sens que líONG
WWF est
le principal pilier de la mise en úuvre du programme
ECOFAC, tant au Cameroun quíen RDC. Elle
se charge notamment de former les Èco-gardes et de
fournir la logistique nÈcessaire pour le dÈroulement du
projet.
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Sur un tout autre plan, ces ONG font des pressions
constantes sur les opÈrateurs Èconomiques qui exploitent
les ressources forestiËres renouvelables dans le Bassin du Congo.
Il síagit de les amener adhÈrer aux divers
mÈcanismes de certification de leurs produits. Il suffit
cet Ègard de faire mention des partenariats
instituÈs dans ce sens entre autres par WWF et la
sociÈtÈ
R. Pallisco117 au Cameroun. De part et
díautre, il síagit non seulement de síassurer que la coupe
du bois respecte les normes minimales118 díabattage, mais
aussi que cette coupe ne fragilise pas les gÓtes díanimaux
sauvages et les exposes ainsi au braconnage, et mÍme il est
question de faire en
sorte que les employÈes des sociÈtÈs
forestiËres ne se transforment pas eux-mÍmes en braconniers. Dans
tous les cas de figure qui prÈcËdent, on voit bien que les ONG
internationales parviennent plus
ou moins impulser une dynamique de rÈnovation
des institutions concernÈes par la cogestion des ressources naturelles
de la sous-rÈgion. Cette offre díinnovation
institutionnelle se double díun accompagnement sur le terrain.
B- Líaccompagnement des processus de gestion
participative
Les processus de gestion participative des ressources naturelles
posent essentiellement le problËme de leur mise en úuvre. La
raison en est simple : les acteurs majeurs de ces processus sont
les Etats et les industriels. TrËs souvent ils ne
manifestent pas un grand intÈrÍt
líexploitation durable des ressources, leurs prÈoccupations
immÈdiates est la rentabilitÈ Èconomique. Mais
souvent aussi cíest d° aux difficultÈs techniques et
financiËres. Ces difficultÈs induisent la souma divisio
suivre : líanalyse de líappui la gestion des ressources
(1) et le monitorage des processus
de gestion participative (2).
1- Líappui de la gestion durable des
ressources
Les missions principales dont síacquittent les
ONG peuvent Ítre ramenÈes quatre fonctions : la
sensibilisation, líalerte, la gestion et la participation. La
sensibilisation est líactivitÈ principale des ONG, il
síagit díinformer les dÈcideurs et les populations sur les
enjeux Ècologiques majeurs. Líalerte est une fonction
prÈventive qui consiste dÈvoiler les risques de
dommages environnementaux ou les atteintes líenvironnement ;
líalerte peut aussi prendre la forme díune revendication
contentieuse líoccasion díactions en justice que les ONG
peuvent intenter dans le cadre de la dÈfense de líenvironnement,
sans avoir nÈcessairement Ètablir líexistence
díun intÈrÍt directe.
La gestion quant elle consiste confier
líadministration directe des espaces de protection
ou de conservation des ONG par les voies contractuelles
normales. Cíest un procÈdÈ assez courant
dans le Bassin du Congo. Nous pensons cet Ègard
aux cas des Parcs Nationaux de VIRUNGA, KAHUZI-YEGA en RDC ocents plusieurs
types de programmes ont ÈtÈ dÈveloppÈs grce
aux organismes de coopÈration que sont la GTZ, la fondation allemande
HEISDEN et le WWF avec le programme ' paix vie .cíest aussi le cas de la
rÈserve du Dja au Cameroun dont la conservation est confiÈe au
WWF.
Les ONG internationales sont des organisations
bien structurÈes qui possËdent un personnel compÈtent
et souvent des moyens financiers consÈquents. En outre, elles
entretiennent de relations assez poussÈes avec les instituts de
recherche et les Ètablissements la pointe des
connaissances scientifiques et technologiques. Cíest ainsi que
líONG international WWF, dans sa composante du Cameroun appui les
sociÈtÈs forestiËres dans líoptique de leur
proposer des alternatives aux braconnages et de les accompagner dans le
processus de certification du bois. De
la mÍme maniËre en RDC, LíICCN (Institut
Congolais pour la Conservation de la Nature) est
ÈpaulÈ par des ONG et des organisations
internationales. Cíest notamment le cas de WWF/PNVi,
le WCS et le Parc pour la Paix qui participent la
dÈmarcation des limites du PNVi. On notera aussi la prÈsence
des SociÈtÈs Zoologiques de Londres et Frankfurt ainsi que celle
de líUNESCO.
117 SociÈtÈ forestiËres de
nationalitÈ franÁaise qui concessionnaires de plusieurs
UFA (UnitÈ ForestiËres díamÈnagements)
líEst Cameroun.
118 Il peut síagir du respect des
diamËtres minimum de coupes autorisÈes.
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2- Le monitorage des processus de gestion
participative
Le mot monitorage ou monitoring est un anglicisme qui
renvoie la surveillance permanente119. Les ONG
internationales effectuent un travail de contrÙle permanent de
líÈvolution
des procÈdÈs et des processus de gestion durable
des ressources forestiËres. Cet aspect permet de
parler de la spÈcialisation des ONG. Il síagit
des ONG spÈcialisÈs dans le contrÙle et
líobservation forestiËre. Celles qui síillustrent le plus
dans ce domaine sont entre autres Forest Monitor, Global Forest Watch, Global
Withness, Wildlife Conservation Society.
Le monitoring des processus consiste faire un
suivie et une Èvaluation constante de líexploitation des
diffÈrents massifs forestiers. Il est couronnÈ par la
publication des rapports, suivant des pÈriodicitÈs plus ou
moins constantes. Ces rapports contiennent des dÈnonciations de
mauvaises pratiques díexploitation. Ces rapports ne sont pas des
instruments juridiquement contraignants, seulement ils influencent trËs
fortement líaide au dÈveloppement et les investissements
privÈs Ètrangers. De ce point de vue, les pays font attention de
ne pas Ítre accrochÈs
par les rapports de ONG internationales. Le Cameroun
dÈj ÈtÈ ÈpinglÈ plusieurs
fois par les rapports de Global Withness, observateur indÈpendant des
forÍts au Cameroun en 2003, de la mÍme
faÁon la RDC níÈchappe aux incrimination
de mauvaises pratiques forestiËres dans les rapports des divers
observateurs forestiers. Ceci síexplique sans doute, mais ne se
justifie par la ëinstabilitÈ politique que se pays
connaÓt.
II - Les moyens díaction des ONG
internationales
La principale force du monde associatif internationale
cíest la conscience quíil a de ses forces et de ses
faiblesses. A ce propos, IrËne Khan, SecrÈtaire
gÈnÈrale d'Amnesty International affirme : ' La
lÈgitimitÈ des ONG internationales consiste agir en se
fondant sur (Ö) la confiance
du public et sur les valeurs que nous cherchons
promouvoir. Les ONG jouent un rÙle de plus en
plus important dans l'Ètablissement des
prioritÈs dans notre environnement mondialisÈ. Nous avons donc
clairement la responsabilitÈ d'agir de maniËre transparente et
responsable 120. Leur principale force rÈside dans
le plaidoyer environnemental (A) et le dÈveloppement humain durable
(B).
A- Le plaidoyer environnemental
Les ONG internationales influencent la gestion des
ressources naturelles du Bassin du Congo par leurs denses activitÈs
de lobbying. Cet autre anglicisme dÈsigne líintercession
auprËs des dÈcideurs en faveur díune cause. Il se traduit en
franÁais par ' plaidoyer . Selon F. J. Farnel, ' le lobbying est une
activitÈ qui consiste procÈder des
interventions destinÈes influencer directement ou
indirectement les processus d'Èlaboration, d'application ou
d'interprÈtation de mesures lÈgislatives, normes,
rËglements et plus gÈnÈralement, de toute intervention ou
dÈcision des
pouvoirs publics 121. Le travail de plaidoyer
environnemental effectuÈ par les ONG síapprÈcie
deux niveaux. Tout díabord au niveau national (1)
et ensuite et principalement au niveau international (2).
1- Le plaidoyer environnemental au niveau
national
Au niveau national, le plaidoyer environnemental des ONG consiste
sensibiliser les ...tats
et les acteurs environnementaux nationaux sur les enjeux
de líenvironnement. Les actions de
lobbying des ONG internationales sont centrÈes sur
lí...tat, ces dÈmembrements et ces partenaires.
119 Voir Le Petit Larousse IllustrÈ 2005.
120 Amnesty International, Des ONG internationales
montrent líexemple en signant une charte de responsabilitÈ,
communiquÈ de presse, bulletin n°145 du 06 juin 2006, Cf.
http://web.amnesty.org/library/Index/FRAIOR800052006.
121 F. J. Farnel, Le lobbying : stratÈgies et
techniques d'intervention, ...ditions d'Organisation, 1994.
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Cíest dans ce sens quíil faut apprÈhender
líaction des ONG comme Rainforest Foundation et Les Amis de la Terre au
Cameroun et en RDC dans le sens de la redÈfinition des rËgles de
gestion des ressources naturelles. Aussi les pressions sont dirigÈes sur
les exploitants forestiers, pour les amener
respecter les normes díexploitation
Ècologiquement rationnelles.
Les ONG internationales procËdent aussi par
líÈducation environnementale des populations rurales. Il
síagit díapporter líinformation environnementale utile
ces personnes qui níont pas les moyens díaller la
chercher l ocents elle se trouve, du fait de leurs ressources
limitÈes. Pour ce faire, elles síappuient trËs souvent
sur les relais locaux. Il peut síagir díONG locales ou
alors díassociations plus ou moins bien organisÈes.
Il faut dire que ce travail díÈducation est plus
poussÈ au Cameroun quíen RDC, la raison une fois de plus en
est simple. La RDC ne prÈsente pas les mÍmes garanties
de sÈcuritÈ que le Cameroun. Tout compte fait, lorsque ce
travail fait la base se heurte des blocages politiques,
elles continuent leur action sur la scËne internationale.
2- Le plaidoyer environnemental au niveau
international
La scËne internationale est le terreau fertile pour le
plaidoyer des ONG international. Ici il síagit de procÈder
par des pressions indirectes sur les ...tats et les
sociÈtÈs industrielles díexploitation des ressources
forestiËres. Ce plaidoyer prend la forme des campagnes
de sensibilisation fort renfort díargumentation,
díimages et síoriente singuliËrement vers les
crÈanciers bilatÈraux et multilatÈraux des pays
concernÈs, de mÍme que vers les principaux consommateurs
des produits provenant de ces pays. Dans ce sens, líONG les Amis de la
Terre en partenariat avec une ONG nationale camerounaise le
Centre pour líEnvironnement et le DÈveloppement, la
Fondation Bruno Manser, la Garance Voyageuse, Survie et WWF France ont
entamÈ une grande campagne pour stopper líexploitation abusive de
líespËce vÈgÈtale connue sous
le nom de Moabi122.
Les pays font de plus en plus attention leur image
internationale. Leur crÈdibilitÈ sur la
scËne internationale dÈpend justement, pour
beaucoup, de ce que les ONG en pense. Il suffit ce sujet de rappeler
que les ONG travaillent en Ètroite collaboration avec
les institutions internationales financiËres et les organisations
internationales. TrËs souvent elles ont un rÙle
díexpert ou de consultant dans ces organisations. De la mÍme
faÁon, les sociÈtÈs forestiËres tiennent
ÈnormÈment leur image commerciale. La
compÈtitivitÈ de leurs produits sur les marchÈs
internationaux en dÈpend. Attendu que les consommateurs des pays
dÈveloppÈs sont de plus en plus acquis la cause du
dÈveloppement durable. Síexplique alors la montÈ en
puissance du commerce Èquitable. Un concept commercial rÈcent qui
encourage la consommation des produits issus díune exploitation
Ècologiquement rationnelle.
En tout Ètat de cause, les ONG internationales ont bien
compris que le travail de veille et díÈveil Ècologique
durable doit Ítre centrÈ non seulement sur les
ressources mais plus
significativement sur les Ítres humains qui sont la
base de la gestion de ces ressources.
B ñ Le dÈveloppement humain
durable
Le dÈveloppement humain durable met
líaccent sur les personnes plutÙt que sur la croissance
Èconomique en soi. Il vise amÈliorer la
qualitÈ de vie actuelle des gens, en leur transfÈrant
les compÈtences nÈcessaires pour síÈpanouir
durablement. Les responsables du Programme des Nations Unies pour le
DÈveloppement (PNUD) approfondissent ce concept dans
leur document annuel123. Líaction des ONG
locales dans le sens du dÈveloppement humain durable intËgre
líÈducation environnementale rurale et le financement des projets
de dÈveloppement.
LíÈducation environnementale pose le
problËme de la diffusion de líinformation
environnementale. A ce sujet il est dÈplorÈ
quíil níexiste pas un cadre juridique spÈcifique
la gestion de líinformation environnementale qui contraigne les
...tats assurer la transmission de
122 Cette campagne est nommÈe :
protÈgeons les forÍts tropicales humides ! Moabi, arbre de vie ou
arbre de profit ?
123 Le rapport mondial sur le dÈveloppement
humain, qui est publiÈ toutes les annÈes par le PNUD.
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líinformation et líaccËs des individus
la justice pour les questions environnementales. Dans ce
contexte, une entreprise díÈducation environnementale est
díautant plus pÈrilleuse quíil síagit des
populations rurales. Il est alors question de dÈvelopper les techniques
participatives díÈducation qui prennent en compte le confort
intellectuel des populations cibles.
Par ailleurs, líun des piliers du
dÈveloppement humain durable, reste líautonomie
financiËre. Ainsi dans les zones forestiËres du Bassin du Congo, les
ONG internationales conduisent des projets qui tendent
líautonomisation des populations. Dans ce sens, elles financement
elles- mÍmes ou facilitent le financement des projets locaux de gestion
durable de ressources forestiËres renouvelables.
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