WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La gestion participative des ressources naturelles dans le Bassin du Congo : l'exemple du Cameroun et de la République Démocratique du Congo

( Télécharger le fichier original )
par Aristide Taleng Faha
Université de Limoges - Master 2 Droit international et comparé de l'environnement 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section II : Le plan de convergence sous-rÈgional

Le plan de convergence est le document de base qui doit orienter la politique de gestion des ressources forestiËres en Afrique Centrale et plus exactement du Bassin du Congo. Plus connu sous

le vocable Plan de Convergence, il síintitule en rÈalitÈ plan de convergence pour la conservation et

la gestion durable des ÈcosystËmes forestiers díAfrique Centrale. Il fut adoptÈ par la CEFDHAC

lors de sa premiËre session en dÈcembre 2000 ‡ yaoundÈ.

Ce Plan síÈtend sur une durÈe de dix ans avec des phases triennales díÈvaluation. Líon a

procÈdÈ ‡ un toilettage du plan de convergence 2OO3 pour quíil cadre mieux avec les aspirations des pays de la sous-rÈgion. Cíest dire que le tout premier plan de convergence adoptÈ en 2000 et rÈamÈnagÈ en 2003 servira de cadre díaction jusquíen 2013. Le plan de convergence consacre vÈritablement la volontÈ de gestion intÈgrÈe des forets díAfrique Centrale ‡ travers líharmonisation des politiques forestiËres et líinstitution díun rÈseau díaires protÈgÈes reprÈsentatifs de la diversitÈ

biologique et des ÈcosystËmes, pour le bien Ítre des populations et líÈquilibre de la planËte99. Síil

constitue une base de coopÈration sous-rÈgionale inÈdite en matiËre de gestion concertÈe des ressources de part son caractËre ambitieux (1), il níen est pas moins une base thÈorique ‡ la mise

96 Plus díinformation sont donnÈes Infra p.54.

97 CanopÈe n° 18, Les forÍts d'Afrique centrale se vident tíelles ? Une structure originale pour la conservation des

ressources naturelles dans leur sous rÈgion : le rÈseau des aires protÈgÈes díAfrique centrale. Octobre 2000. consultable sur le site http://www.ecofac.org/Canopee/N18/N1811-ConservationAfriqueCentrale.htm

98 DELVINGT, W., et alii, Guide du parc des Virunga, Commission des communautÈs europÈennes, p. 12, Bruxelles

1990.

99 Cf. COMIFAC, Plan de Convergence pour la conservation et la gestion durable des ÈcosystËmes forestiers díAfrique Centrale, YaoundÈ juillet 2004 ; consultable sur le Site de la COMIFAC.

43

úuvre difficile (2).

I- Un plan de gestion ambitieux

En mai 2004 ‡ YaoundÈ au Cameroun, une premiËre confÈrence extraordinaire de la

COMIFAC a ÈtÈ convoquÈe en vue de l'adoption du plan de convergence sous-rÈgional actualisÈ.

En effet, il a ÈtÈ jugÈ nÈcessaire de procÈder ‡ un toilettage du plan de convergence adoptÈ en dÈcembre 2000, afin de faciliter son utilisation dans le cadre des programmes de partenariat en cours. Cette actualisation tient compte des initiatives et processus nouveaux. Le plan a ÈtÈ aussi restructurÈ en dix axes stratÈgiques pour en amÈliorer la lisibilitÈ et la traduction opÈrationnelle. Cet instrument remis au go°t du jour dÈvoile ses ambitions ‡ travers ses axes stratÈgiques. Son originalitÈ porte sur sa flexibilitÈ díune part (B) et sur sa pertinence de líautre (A).

A- La pertinence du plan de convergence

LittÈralement, la convergence signifie líaction de tendre vers un mÍme but, une mÍme aspiration commune100. Depuis quelque temps dÈj‡ toute la planËte semble s'Ítre mise d'accord sur

la nÈcessitÈ d'une gestion durable des ressources naturelles. A travers le plan de convergence, et

pour la premiËre fois, les pays du Bassin du Congo se mettent d'accord sur une vision commune de

la gestion de leurs ressources forestiËres. PrÈcisÈment il s'agit de sauvegarder le bien-Ítre des populations de la sous rÈgion ; la conservation de la diversitÈ biologique. L'ambition fÈdÈratrice du plan de convergence ne manque pas de pertinence. De fait, la nÈcessitÈ d'une action sous-rÈgionale concerte s'impose (1), et la diversitÈ des axes stratÈgiques (2) semble bien y rÈpondre.

1- La nÈcessite díune action sous-rÈgionale concertÈe

Les ressources naturelles du Bassin du Congo constituent un bloc compact qui se moque bien des frontiËres qui sÈparent les pays. Elles font l'objet d'une pression poussÈe de toute part. Leur gestion concertÈe peut Ítre ‡ la fois un gage de durabilitÈ et de dÈveloppement pour les ...tats de la sous-rÈgion. La convergence des actions de protection est d'autant plus importante que le dÈsert frappe de plus en plus aux portes de l'Afrique Centrale.

De faÁon plus significative, la gestion sous-rÈgionale concertÈe des ressources forestiËres

du Bassin du Congo devrait permettre de juguler les phÈnomËnes croissants de trafic illÈgal de bois

et de gibier dans cet espace. C'est le cas pour des ressources naturelles forestiËres renouvelables

qui, illÈgalement et irrationnellement exploitÈes en RÈpublique Centrafricaine, au Gabon ou en RÈpublique du Congo, s'Ècoulent ‡ travers les circuits illicites par le Cameroun jusqu'‡ des destinations inconnues dans le monde. Plus ptant est le cas des ressources naturelles de la RDC qui sont impunÈment pillÈes par des hordes en mal de puissance, et en provenance des pays voisins de ‡ líEst. Rappelons ‡ cet Ègard, que la RDC est le seul pays díAfrique qui partage des frontiËres avec neuf autres Etats. Au bout du compte, c'est uniquement une coopÈration de plus en plus intÈgrÈe dans la gestion des ressources naturelles qui pourra permettre la lutte efficace contre la criminalitÈ transfrontaliËre axÈe sur les ressources naturelles et les personnes.

En plus de ces problËmes locaux et sous-rÈgionaux, la pertinence du plan de convergence

est entiËrement ÈprouvÈe si l'on considËre la vision plus globale du maintien des Èquilibres mondiaux. LíactualitÈ rÈcente et quotidienne conforte le bien fondÈ de la mobilisation qui sous-tend

la vision concertÈe de la gestion des forÍts d'Afrique Centrale. Les spÈcialistes les plus aguerries en

la matiËre ne cessent d'attirer l'attention des politiques sur les irrÈgularitÈs et les consÈquences dramatiques de la gestion irrationnelle des ÈcosystËmes forestiers du monde. En rÈalitÈ, les pays du

Bassin du Congo ont vÈritablement pris conscience de la nÈcessitÈ d'une action sous-rÈgionale collective pour la conservation et l'utilisation planifiÈe de leurs ressources forestiËres, ceci se manifeste aussi avec force dans la diversitÈ des axes stratÈgiques que le plan prÈvoit.

100 Cf. Petit Larousse IllustrÈ 2OO5.

44

2- La diversitÈ des axes stratÈgiques

Les axes stratÈgiques sont les balises de la convergence. Il s'agit des lignes directrices qui servent de point de chute des objectifs que la coopÈration sous-rÈgionale se fixe dans le cadre de la protection et de la conservation des ressources forestiËres. Depuis le toilettage du plan de convergence, il existe dÈsormais dix axes stratÈgiques. Au dÈpart, tel que prÈvue dans le plan adoptÈ

par les travaux de dÈcembre 2000 ‡ YaoundÈ, il y en avait seulement six. Cíest dire que celui adoptÈ

en 2004 s'est enrichi de quatre nouveaux points d'ancrage de l'action de la COMIFAC.

Ces axes prioritaires de travail sont entre autres l'harmonisation des politiques forestiËres

et fiscales ; la connaissance de la ressources ; l'amÈnagement des ÈcosystËmes et le reboisement forestier ; la conservation de la diversitÈ biologique ; la valorisation des ressources forestiËres; le dÈveloppement des activitÈs alternatives et la rÈduction de la pauvretÈ ; le renforcement des capacitÈs, la participation, l'information et la formations des acteurs ; la recherche et le dÈveloppement ; le dÈveloppement des mÈcanismes de financement ; la coopÈration et les partenariats.

Cette ÈnumÈration montre bien que le plan de convergence intËgre le dÈsir de ratisser large dans le domaine de la dÈmocratie environnementale. En effet, le systËme de gestion quíil dÈcrit est

sans doute la meilleure chose qui puisse effectivement arriver aux ressources de la sous-rÈgion. L'accent est mis sur la prÈpondÈrance des mÈcanismes de concertation et de partage des responsabilitÈs et des droits. En effet, des dix axes stratÈgiques, pas moins de six concernent de faÁon formelle les bases de la collaboration entre ...tats d'une part et entre les ...tats et les autres acteurs d'autre part. Cette prise en compte transversale des points de vue de tous participe aussi de

la flexibilitÈ qui caractÈrise ce plan.

B- La flexibilitÈ du Plan de Convergence

Le plan de convergence offre l'avantage de la souplesse. On peut le remarquer dans la gestion de cet instrument sur le temps ; c'est alors l'occasion d'apprÈcier sa planification triennale

(2). Dans le mÍme sens, il s'accommode bien des particularismes nationaux (1).

1- Líadaptation aux spÈcificitÈs nationales

Au del‡ de l'objectif commun ‡ toute l'humanitÈ de procÈder ‡ une gestion des ressources qui garantisse ‡ long terme la prÈservation des intÈrÍts des gÈnÈrations ‡ venir, l'ambition immÈdiate

de la COMIFAC est de parvenir ‡ une harmonisation des lÈgislations dans les pays membres. Afin d'assurer une protection plus efficace du massif forestier d'Afrique Centrale. Il faut le souligner pour s'en fÈliciter, le plan de convergence est assez lucide sur ce point, l'harmonisation ne signifie pas l'uniformisation. Autrement dit, il n'est pas question díentretenir le leurre de vouloir instituer exactement les mÍmes lois et les mÍmes procÈdures dans tous les pays, mais bien plus d'Ètablir un cadre de travail incitatif et consensuel, en mÍme temps que de respecter le rythme des rÈformes propres ‡ chaque pays101.

Les particularismes de chaque pays concernent entre autre les conditions Èconomiques, les prÈoccupations liÈes ‡ la stabilitÈ, mais encore líappropriation effective du processus díintÈgration

par tous les acteurs. Il síagit non seulement du renforcements des cadres juridiques et institutionnels

dans les ...tats eux-mÍmes, mais davantage de la maturation de ce qui est dÈsormais convenu

díappeler la sociÈtÈ civile locale. Tout compte fait, les dÈtails de la mise en úuvre des activitÈs pour líatteinte des rÈsultats intermÈdiaires sont laissÈs au jugement des responsables nationaux.

Díautre part, il faut bien reconnaÓtre que les particularismes ne peuvent ou ne devraient pas

constituer des obstacles dirimants ‡ la construction díune úuvre commune comme celle que les pays de la sous-rÈgion se sont engagÈs ‡ suivre. Tout au moins ils peuvent ralentir le processus, mais en aucun cas ils ne devraient endiguer la marcher vers líobjectif final. Ceci explique un peu pourquoi il a ÈtÈ instituer une planification triennale.

101 Cf. PrÈambule du plan de convergence de 2003.

45

2- La planification triennale

Comme nous líavons vu plus haut, le plan de convergence est Ètabli pour une durÈe de dix ans. Cette pÈriode dÈcennale est entrecoupÈe des temps díarrÍts tout les trois ans, pour le suivi et líÈvaluation des actions menÈs jusque l‡. Le suivi et líÈvaluation constituent deux Ètapes important dans la vie de tout projet. Ils consistent ‡ jeter un regard rÈtrospectif sur le chemin parcouru afin que tirant les leÁons du passÈ, líon balise mieux les chemins ‡ suivre dans líavenir.

La planification triennale revÍt un autre intÈrÍt. Il síagit en fait díun instrument

díorganisation qui permet díavancer en suivant les Ètapes les unes aprËs les autres. Dans la mesure

ou le point de chute triennale permet de se fixer des objectifs spÈcifiques ‡ atteindre au bout de cette

pÈriode, ainsi de proche en proche on fini par arriver ‡ líobjectif final fixÈ au dÈpart. Dans ce sens, pour les trois premiËres annÈes, on peut noter la signature díun accord de coopÈration pour la crÈation de la tri-nationale de la Sangha (complexe transfrontalier) en vue de la gestion et de la conservation des aires protÈgÈes transfrontaliËres entre la RCA, le Congo et le Cameroun102. Cet accord consiste en une collaboration de gestion díune Ètendue de 28 000 Km2 des forÍts díAfrique Centrale, et reprÈsente une Ètape majeure dans la lutte contre le braconnage et líexploitation forestiËre illÈgale dans la sous-rÈgion.

Au final, si le plan de convergence pour la conservation et la gestion durable des

ÈcosystËmes forestiers díAfrique Centrale prÈsente une assez grande cohÈrence dans ses ambitions

et dans sa pertinence. Il donne le sentiment que de belles perspectives sont envisageables grce ‡ la gestion participative et donc durable des ressources naturelles forestiËres dans le Bassin. Mais ‡ la

vÈritÈ, ‡ líimage de la COMIFAC, le plan de convergence pose essentiellement le problËme de sa mise en úuvre. Il suscite un certain nombre de difficultÈs quíil nous sied maintenant díanalyser.

II- La mise en úuvre du plan de convergence

AssurÈment, les institutions Africaines sont toutes des joyaux dont líÈclat vu de líextÈrieur contraste mal avec leur traduction en actions concrËtes. Au Cameroun et en RDC, la logique des initiatives de líorientation communautaire est assez perceptible. Cependant ce dernier pays du fait

de son instabilitÈ politique, connaÓt une somme de problËmes supplÈmentaires. Tout compte fait, le plan de convergence tel que nous venons de líanalyser rÈunit autour du mÍme idÈal les pays de la sous-rÈgion. Sa mise en úuvre implique de surmonter un certain nombre de difficultÈs (A). Ici il sera aussi question díexplorer les conditions díune mise en úuvre adÈquate de ce plan díaction (B).

A- La difficile mise en úuvre du plan de convergence

Le plan de convergence rÈalise une sorte de compromis de raison entre les diffÈrentes visions nationales de gestion des ressources naturelles forestiËres dans le Bassin du Congo. De ce point de vue, il est forcÈment exposÈ ‡ des tensions multiples. Tensions qui síexpliquent par des difficultÈs financiËres (1). Aussi líinefficience des relais locaux fragilise la mise úuvre du plan de convergence (2).

1- Les difficultÈs financiËres

La mise en úuvre du plan de convergence nÈcessite díÈnormes moyens financiers. Le plan

de convergence Èmarge au budget de la COMIFAC. Il nía pas un mÈcanisme de financement

autonome. Les pays de líAfrique Centrale ont pu obtenir de leurs partenaires internationaux une contribution ‡ la mise en úuvre de ce plan, reste que son financement repose ‡ hauteur de 40% sur

les Èpaules de ces pays. Malheureusement, la situation de trÈsorerie des ...tats níest pas trËs bonne

dans la Bassin du Congo, ‡ ceci síassocient lípretÈ des procÈdures de dÈcaissement et les retards

102 Voir annexe III.

46

observÈs par les ...tats dans le rËglement de leur cotisation103.

Pour remÈdier ‡ cette situation, les ministres de la CEFDHAC ont adoptÈ en septembre

20045 ‡ Libreville, la mise en place díun fonds sous-rÈgional alimentÈ par un pourcentage de recette des produits forestiers et fauniques exportÈs104. Mais cet autre instrument nía pas fait líunanimitÈ. Une fois encore les intÈrÍts particuliers des uns et des autres ont primÈ sur líintÈrÍt collectif. Il ne pouvait en Ítre autrement attendu quíil síanalyse comme une complexification et un

alourdissement des mÈcanismes financiers. Il serait plutÙt prÈfÈrable de chercher des voies et moyens pour amÈliorer non seulement la consistance des cotisations ordinaires des pays membres, mais aussi les moyens de recouvrement de cette participation. A ces difficultÈs de financement

síajoute un suivi inadÈquat des relais locaux de mise en úuvre du plan de convergence.

2- Líinefficience des relais locaux

A proprement parler, le plan de convergence níexonËre pas les pays de leurs responsabilitÈs individuelles. Il organise uniquement un cadre de travail consensuel dans lequel les uns et les autres peuvent partager. Sous ce rapport, on serait bien fondÈ ‡ penser quíil apporte mÍme

un surcroÓt de travail. Cíest dire que ce plan ne peut vÈritablement contribuer ‡ la gestion durable

des ressources naturelles que si les ...tats font bien leur travail ‡ la base. Ce qui níest pas toujours le cas. La faiblesse des relais locaux se manifeste tout aussi bien ‡ travers la rÈception du cadre juridique communautaire que dans la gestion des aires de protection.

Pour ce qui est du cadre lÈgislatif, líobjectif communautaire est clair : aboutir sur líharmonisation des lÈgislations nationales relatives ‡ la protection et ‡ la conservation des

ressources forestiËres et plus globalement de leur gestion durable. Les pays sont plus ou moins rÈticents. Le Cameroun a reformÈ sa loi forestiËre il y a dÈj‡ plus díune dÈcade. Seulement de nombreuses voix se font de plus en plus haute pour dÈnoncer les lacunes de cette loi, et mÍme la pratique confirme de nombreux manquements ‡ la prise en compte des droits de toutes les parties dans le processus de gestion des ressources naturelles. Le cas le plus rÈcent est celui du pipeline Tchad Cameroun. En RDC un dÈveloppement du cadre normatif semblable ‡ celui suivi au Cameroun est entrain díÍtre mis en place sous la pression des mÍmes acteurs qui ont ÈlaborÈs la loi

de ce dernier pays. Les organisations de la sociÈtÈ civile dÈnoncent les erreurs qui se reproduisent

en RDC. Cíest le cas avec le plan de zonage qui ne semble pas vÈritablement tenir compte de líimplication des populations riveraines des forÍts.

La gestion des diffÈrentes ressources forestiËres et principalement des aires de protection

ne garantie pas toujours la durabilitÈ de ces ressources. On assiste ‡ la persistance du Braconnage et

‡ la dÈmultiplication des cas de coupes illÈgales de bois. Le contrÙle forestier est trËs peu efficace

du fait de líinsuffisance du personnelle et de la dÈmotivation du personnel existant ‡ cause des

conditions de travail trËs peut stimulantes. Les administrations camerounaise et congolaise ne parviennent pas ‡ offrir des alternatives ‡ la chasse illicite des espËces menacÈes díextinction.

Sur un autre aspect, les Etats ne manifestes pas un empressement sur la mise sur pied des points focaux locaux et nationaux, díocents sont sensÈes partir les propositions indispensables ‡ une prise de dÈcision en connaissance de cause. Face ‡ ces difficultÈs, il semble cohÈrent díenvisager des conditions díune mise en úuvre efficace du plan de convergence.

B- Les conditions díune mise en úuvre efficace du plan de convergence

La mise en úuvre efficace du plan de convergence pour la conservation et la gestion durable des ÈcosystËmes forestiers díAfrique Centrale comme toute action qui se veut sÈrieuse doit satisfaire certains prÈalables indispensables. Il síagit de la manifestation díune rÈelle volontÈ politique (1) et de líÈlaboration des mÈcanismes de financement sous-rÈgionaux (2).

1- Une rÈelle volontÈ politique

103 COMIFAC, notre díinformation, deuxiËme Sommet des chefs díEtat díAfrique (Ö) Op.cit p.5

104 Ibid.

47

Líinstitution de la COMIFAC de la CEFDHAC et líadoption du plan de convergence consacre le signal fort que les pays du Bassin du Congo ont fait un pas dÈcisif dans la coopÈration

en matiËre de gestion des ressources forestiËres. Tous les chefs dí...tat de la sous-rÈgion ont adhÈrÈ

avec enthousiasme ‡ cette dynamique. Cependant, on a comme líimpression quíils níont pas suivi díune oreille attentive líÈvolution de ces diffÈrents instruments.

En clair, líefficacitÈ du plan de convergence passe par un engagement positif et plus accru

des chefs dí...tat dans le sens díassurer non seulement le bon fonctionnement de ces instituions, mais aussi et surtout pour contribuer ‡ la dÈfinition et la mise sur pied des mÈcanismes viables de financement pour assurer la pÈrennitÈ de líinitiative de gestion durable des ressources naturelles.

Líengagement des chefs dí...tat doit aussi portÈe sur la finalisation des institutions sous- rÈgionales chargÈes de mener le processus díintÈgration de gestion des ressources tant dans la

collaboration sous rÈgionale que dans la consultation des populations locales. Dans ce sens, ils devraient avancer davantage en signant les accords de coopÈration pour la gestion des aires protÈgÈes transfrontiËres. Prendre en compte líarrimage avec le NEPAD et la problÈmatique de líeau105. Enfin veiller ‡ líexistence et au fonctionnement effectif des point focaux nationaux.

2- La mobilisation des financements sous-rÈgionaux

Líargent cíest le nerf de la guerre a-t-on coutume de dire. Comme nous líavons constater plus haut, líun des problËmes qui se pose avec acuitÈ dans les instituions africaines est leur dÈpendance financiËre vis-‡-vis des partenaires extÈrieurs. Il serait donc intÈressant díimaginer des solutions locales au financement des diffÈrents rÈgimes participatifs de gestion durable et de protection des ressources naturelles forestiËres dans le Bassin du Congo. Il est question de mettre ‡ contribution les revenus tirÈs de líexploitation de ces ressources pour en assure la gestion dÈmocratique. Dans cette optique on pourrait bien penser ‡ la valorisation de la transformation locale des produits forestiers afin de leurs donner une plus-value qui pourrait constituer la base díune imposition commune ‡ tous les pays du Bassin du Congo, et destinÈe aux opÈrations de cogestion.

En somme, la coopÈration sous-rÈgionale est un puissant vecteur de gestion participative

des ressources naturelles dans le Bassin du Congo. Elle síappuie sur des institutions au centre de laquelle se trouve la COMIFAC, et le substrat philosophique de cette coopÈration gÓt dans le plan de convergence. MÍme si ces deux bases de cogestion se heurtent ‡ un certain nombre de difficultÈs qui tiennent tant ‡ leur nature juridique quí‡ leur mode de financement, il reste quíun travail formidable est en train de progresser vers une vÈritable dÈmocratie de la gestion des ressources naturelles forestiËres de la sous-rÈgion. Cet Èlan de gÈnÈrositÈ environnementale serait inachevÈ

sans la participation du niveau global.

105 Le Rapporteur GÈnÈral, pour la ConfÈrence Extraordinaire des ministres en charge des forets díAfrique centrale, de líorganisation pour la conservation de la faune sauvage díAfrique (OCFSA) et de líassociation pour le dÈveloppement de líinformation environnementale (ADIE), communiquÈ final de la session extraordinaire de la COMIFAC, YaoundÈ, le 29 Mai 2004.

48

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille