CHAPITRE II
ENJEUX ET AMENAGEMENTS LIES À L'INTRODUCTION
EN BOURSE
Une société qui décide de faire une
introduction en bourse s'attend toujours à
bénéficier de nombreuses retombées. En
revanche, l'opération ne se réalise pas sans le respect de
certaines règles. L'intérêt d'une intervention et les
avantages à bénéficier sur le
Marché Financier Camerounais, ainsi que les
aménagements liés à l'introduction en Bourse font l'objet
de cette partie de notre travail.
SECTION I. AVANTAGES DE L'INTRODUCTION EN BOURSE
« Lorsqu'on améliore l'accès d'entreprises
solides aux capitaux pour soutenir un
accroissement de leurs activités (...) on favorise
du même coup la création d'emplois durables, ce qui peut
conduire à une réduction de la pauvreté
»1
La plupart des sociétés de la sous
région sont sous capitalisées et en général
financent leur besoin à long terme par des financements à court
terme. Cela constitue une erreur et engendre plus de problèmes que de
solutions. A la Bourse, les sociétés privées ou publiques
et les Etats peuvent obtenir des financements adéquats selon leurs
besoins.
Mais, l'introduction sur le marché boursier ne
permet pas seulement de lever des capitaux, mais aussi et entre
autres, de promouvoir l'expansion des entreprises. Il en résulte
une croissance plus générale des économies nationales sur
le continent.
1 M. Alan KYEREMATEN, Directeur du Programme Afrique
du Programme des Nations Unies pour le
développement (PNUD)
Source : Afrique Relance en ligne
http://www.un.org/french/ecosocdev/geninfo/afrec/vol14no3/stocksfr.htm
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Les attraits que représentent la bourse concernent, non
seulement les entreprises cotées mais aussi les investisseurs.
1. Au niveau des entreprises
a. Source de capitaux permanents et ultérieurs
Les entreprises vont principalement recourir au
marché dans un souci de financement. En effet, d'une
manière générale, les entreprises peuvent se financer de
trois
manières. Elles peuvent en premier lieu contracter un
emprunt auprès d'un organisme de crédit ou d'une banque contre
une rémunération avec un certain taux d'intérêt.
En second lieu, elles peuvent choisir l'escompte de
leurs créances clients auprès d'une tierce partie. Et enfin,
elles peuvent recourir au marché pour se financer en émettant
soit des actions, soit des obligations. Les obligations sont elles
aussi rémunérées selon le principe d'un emprunt avec un
certain taux d'intérêt.
Les actions quant à elles ne coûtent
quasiment rien dans la mesure où ce mode de financement
n'exige, en soi, aucune rémunération définie
à l'avance. Cependant, les investisseurs s'attendent à
recevoir des dividendes qui sont une redistribution du
résultat
de la société.
Une société cotée ne rembourse pas
vraiment les investisseurs mais plutôt les rémunèrent
en leur versant des dividendes (actions). Tous ceux qui
achètent des titres, qu'il s'agisse des actions ou des
obligations, s'attendent à une augmentation de leurs valeurs en
Bourse pour ensuite pouvoir les revendre au dessus de leur prix d'achat.
Ainsi, tant que les sociétés cotées
seront rentables et que la valeur de leurs titres
augmentera, la Bourse soutiendra leurs ambitions. Dans
le même temps, les investisseurs seront satisfaits et
conserveront leurs titres. Les sociétés pourront par
la suite plus facilement augmenter leur capital en attirant d'autres
investissements par l'émission de nouveaux titres pour poursuivre
leur développement.
La Bourse permet de pérenniser l'entreprise car on n'a
plus à craindre la dissolution
ou l'éclatement de la société suite au
départ d'un actionnaire majoritaire. Il peut alors être
remplacé par l'entrée de nouveaux partenaires via le
Marché Financier.
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b. Soutien à la croissance
Le second avantage présenté ici, est la
conséquence du financement des entreprises.
En effet, les investisseurs entrant dans le capital
des sociétés et surtout la facilité d'accès
qu'offre le marché aux investisseurs, sont autant
d'éléments qui favorisent la stabilité des
sociétés cotées en tant que source de financement.
Néanmoins, il est important de souligner, que ces
éléments peuvent également participer à
l'instabilité de l'entreprise par
le jeu de fixation du cours et des variations de cours.
Il paraît ainsi logique que le recours au marché
soit un élément de stabilité et de soutien à
la croissance des entreprises.
c. Notoriété et crédibilité
accrues pour l'entreprise
Lorsqu'une société effectue une offre publique de
vente de titres, elle bénéficie dans
le même temps d'un moyen privilégié de
publicité et de communication.
Par la publication de ses résultats trimestriels et
annuels dans les pages financières de
la presse, la société ainsi que ses produits
font l'objet d'une attention plus soutenue et par conséquent
bénéficient d'un label de prestige. Cette
publicité peut lui apporter de nouvelles opportunités et
des clients potentiels en la personne des actionnaires.
La crédibilité et l'image des entreprises
augmentent et s'affirment auprès des
fournisseurs, banquiers et clients en raison de la confiance
qu'inspirent les entreprises bien capitalisées dont la proportion de
fonds propres est élevée. Cela peut se traduire par
de
meilleures conditions de crédit auprès des
banques ou des fournisseurs ; emprunts plus
importants et moins onéreux. Avec un capital plus
important et donc un meilleur ratio de solvabilité, le taux d'emprunt
des entreprises cotées peut-être négocié à la
baisse.
2. Au niveau des investisseurs
L'attrait que représente le marché peut
être symbolisé par un vase communicant entre deux
entités, chacune ayant ses propres avantages. D'un
côté se trouvent les entreprises et de l'autre se trouvent
les investisseurs. Aussi, sur ce point traitant des investisseurs, il
apparaît nécessaire de décrire les raisons pour
lesquelles on investit en Bourse. Il ne sera fait aucune
différence entre les investisseurs particuliers (investissement
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de portefeuille) et les investisseurs institutionnels. Une
focalisation est opérée sur les déterminants
principaux à l'investissement.
a. Rendement
Le rendement est le principal motif d'investissement. Les
investisseurs vont entrer
dans le capital des entreprises cotées uniquement pour
cette raison. Contre une partie de leurs liquidités qu'ils consentent
à investir dans les sociétés cotées, ils
vont attendre une rémunération de leur capital,
supérieure à ce qu'elle serait, si ces liquidités
restaient sur un compte épargne rémunérée à
taux fixe. Une comparaison sur un même principe peut aussi être
faite avec les taux directeurs des banques centrales.
Ainsi, les investisseurs vont espérer recevoir
des dividendes, proportionnellement supérieurs à ce qu'ils
pourraient recevoir lors d'un investissement sans risque. Car c'est
bien ce que le rendement d'un investissement rémunère :
le risque pris par l'investisseur. Cependant, d'autres investisseurs vont
préférer au dividende, la plus-value.
Sur le marché obligataire, par exemple, les taux
proposés aux investisseurs sont corrélés aux
capacités de remboursement des sociétés, à
leur degré d'endettement... Plus une entreprise sera apte
à faire face à ses créanciers, et moins le poids
de l'emprunt sera
important, et inversement.
En somme, le rendement est le premier
élément déterminant l'investissement. Il peut donc
avoir deux formes pour le marché actions. D'une part les
dividendes et de l'autre l'éventuelle plus-value
réalisée sur la cession de titres.
b. Contrôle
L'autre élément entrant en ligne de compte dans le
processus d'investissement est le
contrôle sur la société que peut apporter
une participation. Dans le cas d'un investissement de type majoritaire, ou
entrant dans le capital d'une société à plus de 10%,
l'investisseur ne va plus seulement chercher le rendement. Il souhaite alors
participer à la gestion de l'entreprise, à la
détermination de ses orientations stratégiques et à ses
diverses politiques. Son pouvoir sera proportionnel à sa
participation, et il deviendra un acteur incontournable pour la
société.
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La Bourse se constitue donc de différents segments sous
le contrôle de l'autorité de
marché. Elle conserve cependant de nombreux
avantages, tant pour les entreprises que pour les particuliers,
induisant une augmentation probable des flux échangés.
C'est la synthèse entre les besoins en financement et les
investissements qui doit alors estimer les entreprises cotées.
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