Etude de la communication-marketing des produits agricoles. Cas du trafic de cacao en territoire de Benipar Delphin MBUSA MUPANDA Université officielle de Semuliki (UOS) - Licence 2021 |
TROISIEMECHAPITRE : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE :LA CHEFFERIE DES WATALINGA
La chefferie des Watalinga est située à l'Est de la RDC, en territoire de Beni, province du Nord Kivu. Elle est limitée à l'Est par l'Ouganda, à l'Ouest et au Sud Nord: le secteur de Beni-Mbau une partie du territoire d'Irumu, au Sud: la collectivité secteur de Ruwenzori (Groupement de Banyangala et Bolema). Elle a une superficie de 924 kilomètres carré, la chefferie des Watalinga se situe entre 1000 et 1500m d'altitude. La végétation de cette chefferie se distribue suivant les conditions du climat du milieu en formant un paysage différencié. Il existe deux sortes de végétations naturelles : - La forêt occupe le ¾ de la superficie, elle s'étend au sud-ouest: Nord-ouest et à l'Est. Et des grands arbres de 25 à 35 mètres de hauteur faisant remarquer que cette forêt est pauvre en arbre. - La savane couvre les deux plaines du sud et une partie du Sud-Est formée des herbes qui dominent de loin des petits arbres épineux ne dépassant pas 15 mètres de hauteur. Un climat subéquatorial qui évolue rapidement avec l'altitude vers un climat froid et humide dont la température varie de 20 à 25° C. la pluviométrie est de 1000 à 1400 mm, le sol est argileux et riche en humus. a) Le relief Le relief de la chefferie des watalinga est peu différencié et difficile à décrire, la forme la plus rependue est celle des plateaux en faible altitude peu découpés par des vallées des cours d'eau et séparé par une simple élévation des terres. - Au centre, le relief se caractérise par les collines qui se prolongent jusqu'au Nord. Le plateau central est découpé au Nord-Ouest par la vallée de la rivière Semuliki et au Sud par celle de Lutakila: - Au sud, cette partie de la chefferie des Watalinga est dominée par deux plaines: o Kisanji: plaine d'une faible altitude peu élevée au sud et au nord, émerge les collines Busingia et Muhonombi peu étroites et allongées vers le Nord ; o Kahilia: plaine d'une altitude peu supérieure découpée par la vallée de Lutakila au Nord et Lamia au sud, fort élevés à l'Est pour former le point culminant de la chefferie des Watalinga (Luanoli). b) Le climat et la végétation La chefferie des Watalinga jouit d'un bon climat de 750m à 1500m d'altitude. Il fait généralement chaud et surtout les deux courtes saisons (janvier- février) et (juillet-août). Les pluies y sont brèves et abondantes particulièrement au mois d'Avril et Septembre qui permet deux séances de récolte par an. En revanche la partie aux pieds massifs de Ruwenzori, connait une variation climatique: le climat doux, les pluies sont abondantes et favorisent une végétation animale exceptionnelle. c) Hydrographie Une bonne partie de la chefferie des Watalinga n'a pas de cours d'eau, surtout dans sa partie Nord, le relief est le facteur important de cette absence des cours d'eau; les rivières qui prennent leurs sources dans les massifs de Ruwenzori traversent la chefferie des Watalinga en divisant le plateau central pour s'orienter au Sud vers l'Ouest. Les rivières les plus importantes sont: - Lamia, qui limite la chefferie à l'Ouganda (Est) ; - Luanoli, qui limite la chefferie vers l'Ouest toutes les eaux venant du Mont Ruwenzori jusqu'à la rivière Semuliki ; - Lutakila, qui divise la chefferie en deux plaines :Kisanzi et Kahilia ; - Lubano, sépare la chefferie de Watalinga au secteur de Ruwenzori. 3.2. Historique du milieu d'étude Le nom «Watalinga'' tire son origine dès l'arrivée des colonisateurs lors de l'investiture du premier Chef coutumier SAAMBILI MUTWEJI, dont le nom de son ancêtre est MUTALINGA ; c'est ainsi que la chefferie porte le nom de la famille régnante portant l'ensemble de ces peuples BHABHWISI. Peuples s'étendant jusqu'en Ouganda et fut divisé dès l'ouverture de la frontière internationale Ougando-Congolaise. D'où, ils sont plus nombreux dans la partie Est de l'Ouganda. On estime probablement que les Watalinga furent venus de l'Est de l'Ouganda (KITARA-BUNYORO) pendant la vague des grandes migrations du 17eme siècle. La date exacte reste cependant difficile à déterminer ou soit seulement qu'il y a environ trois siècles. Ils s'installèrent à Kazingo, aux environs de Toro (Ouganda) où leurs souches parlent encore une langue fort semblable au Kitalinga (KIBHWISI). Ruinée par le Razzia, effectué par les agents du roi des Batoro, ces peuples furent attirés par les régions du Mont Ruwenzori pour leur servir de refuge. Ils constituèrent la migration vers l'Ouest mais un obstacle insurmontable leur barrant la route à savoir la traversée de la rivière Semuliki. De cette situation évoluée, ils entreprirent un peu partout le sédentarisme. L'agriculture fut la première activité entreprise malgré l'opposition des peuples ne sont pas dotés d'une institution politique et administrative. Chaque clan avait son autonomie telle déclarée par le chef' actuel de cette chefferie des Watalinga. Les personnes qui se sont succédé à la tête de cette chefferie sont bien classées dans le tableau ci-après : Tableau 1 : Chronologie des chefs en chefferie des Watalinga
Source : renseignement fournies par la chefferie des Watalinga mai 2015, cité par FAUSTIN BASWEKI73(*).
L'économie de la chefferie des Watalinga reste dominée par l'agriculture et l'élevage des petits bétails (ovins). Parmi toutes les cultures, celle du riz occupe depuis plusieurs temps une place de choix dans l'économie de la chefferie. Le riz est presque cultivé à tout vent: le palmier an huile, les bananes, les maniocs, l'arachide, le haricot, la patate douce, le mais.... sont des produits qui constituent la base alimentaire de la région. Pour les cultures industrielles: la culture de cacao, occupe plus au moins 90% de la population pendant plusieurs années, nous a révélé le chef de la chefferie des Watalinga. Le sol est très fertiles, les forêts occupent le 3 4 de la superficie et contiennent des bois précieux (non exploités), les rivières sont riches en pierres de construction, en sable, certaines d'entre elles sont poissonneuses comme par exemple la rivière Semuliki non exploitée. L'élevage des poules, canards, moutons, chèvres, porcs est pratiqué par cette population; les produits agricoles et l'élevage parviennent du groupement Bawisa au marché frontalier de Nobili. 3.4. Aspects socio-culturels Le peuple Mutalinga est subdivisé en classes sociales. A la tête de cette société, on retrouve le clan régnant(BHANDIKABENAYE), après viennent tous les autres clans tels que: KIBELE, NJOKA, BULABU, GUYA, KITINGA, MBUKA, WASANA, TIMBE, SONGOLA et j'en pense. La culture est traditionnelle. Le peuple Mutalinga aime la danse. Parmi les danses traditionnelles nous citons: - Luma: est une danse traditionnelle jouée à l'occasion d'une festivité. Cette festivité peut être populaire ou clanique. Pratiquée par les hommes et les femmes traditionnellement vêtus, le Luma est l'une des grandes démonstrations culturelles de ce peuple. Cette danse se fait par des petites tiges des Bambou creusées appelées ici Luma. - Ligbaya: c'est aussi une danse semblable au Luma, mais une spécificité s'observe pour cette dernière ; la non utilisation des tiges de bambous creusées (Luma). C'est donc une danse accompagnée des chants, tambours battants. Celle-ci a été remplacée vers les années 1983 par la danse appelée : KADEDA - Mapku: cette danse a presque disparue dans la culture talinga en raison de son caractère choquant. Cet aspect s'illustre par le fait que le chanteur du MAPKU peut exprimer son intention envers une personne par des cantiques qui peuvent ou ne pas faire l'entourage. 3.5.Organisation politico-administrative La chefferie des Watalinga fut créée par l'ordonnance n° 045/AIMO/1928 du 15 novembre 1928 portant création de circonscription indigène des Watalinga. Son chef-lieu est Kamango. Elle est une entité administrative Décentralisée (EAD) dotée d'une autonomie de gestion conformément à la constitution en vigueur de la RD. Congo. La chefferie des Watalinga est subdivisée en trois groupements; ces groupements en leur tour sont subdivisés en localités! 1. Le groupement des Batalinga est celui dans lequel se trouve le chef-lieu de la chefferie (Kamango) avec 9 localités. 2. Le groupement Bahumu qui limite la chefferie vers Nord-Est des Banyali-Tchabi et Boga et une partie de l'Ouganda, ayant son chef-lieu à Mulopya avec 9 localités. 3. Le groupement Bawisa qui sépare le sud la chefferie des Watalinga du secteur de Ruwenzori et une partie de l'Ouganda. Son chef-lieu est Kisegeta: avec 7 localités. En voici d'une manière synthétique le nombre des localités par groupement dans le tableau ci-dessous :
Sources: archives de la chefferie des Watalinga, mai 2015 Commentaires dans ce tableau : nous constatons que les groupements Batalinga et Bahumu comptent un même nombre élevé des localités par rapport à celui des Bawisa qui regorge 7 localités sur les 25 de toutes la chefferie.
a) Transport La voie terrestre est presque l'unique voie praticable en chefferie des Watalinga. Ce dernier temps, certaines routes sont encore impraticables de suite de la détérioration des celles-ci. b) La communication Depuis la fermeture du poste de télécommunication de Kamango « PHONIE » qui existait à l'époque du président Mobutu, la chefferie des Watalinga n'a plus de réseau de communication officielle. En dehors de ceci, la communication est facilitée par la présence d'implantation des antennes des réseaux de télécommunication dans le territoire de Beni et en chefferie des Watalinga notamment, Airtel et Vodacom. Depuis que la radio locale « RDWA» a été pillée par les rebelles des ADF/NALU à l'époque, le milieu est arrosé par une station radio Méga Bata FM et des radios de Beni territoire et ville, citons: la radio moto Oicha, la radio télé graben Beni (RTGB), Radiotélévision Rwanzururu (RTR) et Oasis Beni, sans oublier les radios nationales et internationales, Okapi et Radio France Internationale (RFI)74(*). Ce chapitre présente différents aspects du milieu d'étude. Il constitue un cadre géographique et culturel du phénomène d'étude * 73 F. B. BASWEKI, Problématique de la dégradation des routes de desserte agricole et son impact sur le développement socio-économique de la population de la chefferie de Watalinga, GEDR, TFC inédit, ISDR- 2016 * 74 Archive bureau de la chefferie des Watalinga, 2014 |
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