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La sociotherapie et la résilience communautaire en situation des conflits en groupement Mbinga-sud, territoire de Kalehe


par Solange FURAHA BAHIZIRE
ISTD/Kalehe  - Graduat 2022
  

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I.3.3 Phases de la sociothérapie

Un certain nombre de phases de développement peuvent être identifiées en sociothérapie appliquée (RICHTERS,2008 cité par BASABOSE JD, 2014). Leur durée dépend de la situation et du contexte. Au sein d'un processus sociothérapeutique, une phase suivante se présente lorsque la phase précédente est suffisamment développée. Les conditions internes et externes liées aux participants individuels et aux incidents survenus pendant le rassemblement social déterminent si la phase suivante peut commencer. Il est parfois nécessaire de revenir sur des phases antérieures pour progresser ensemble. Au fur et à mesure de ces phases de développement, les principes de la sociothérapie s'appliquent à chacune d'entre elles. Il est pédagogiquement significatif et propice au processus de développement que les membres des groupes de sociothérapie se familiarisent avec les concepts qui sous-tendent les différentes phases temporelles. Ces phases ou conditions sont :

Ø Sécurité : En raison du sentiment d'insécurité que rapportent de nombreux participants en sociothérapie victimes de la guerre et divers conflits, les animateurs en sociothérapie doivent avant tout créer de la sécurité. Ils peuvent créer de la sécurité en structurant sous forme de programmes de jour, avec un nombre défini d'activités sociales (commencer la journée ensemble, participer à des activités, socialiser pendant les pauses, terminer la journée ensemble). Elle présuppose également une attitude de leur part selon laquelle le développement d'une relation fonctionnelle et basée sur la confiance ancrée dans les principes d'une bonne interaction sociale.

Avec l'augmentation de la sécurité, une seconde phase se présente ; À mesure que les besoins de contrôle des participants diminuent, les membres des sociétés de sociothérapie facilitatrices passent moins de temps à discuter en dehors de leurs rendez-vous réguliers. L'objectif de cette deuxième phase de développement est que les participants retrouvent leur capacité à faire confiance. La contribution des sociothérapeutes à la construction de la confiance réside dans leur apport soutenu de structure et dans une attitude constamment adoptée qui soutient la construction de la confiance et de la structure.

Ø Confiance : Avec l'augmentation de la sécurité, une seconde phase se présente ; À mesure que les besoins de contrôle des participants diminuent, les membres des sociétés de sociothérapie facilitatrices passent moins de temps à discuter en dehors de leurs rendez-vous réguliers. L'objectif de cette deuxième phase de développement est que les participants retrouvent leur capacité à faire confiance. La contribution des socio thérapeutes à la construction de la confiance réside dans leur apport soutenu de structure et dans une attitude constamment adoptée qui soutient la construction de la confiance et de la structure.

Ø Soins : Après les phases de sécurité et de confiance, vient une troisième phase de développement, car les survivants de la guerre comprennent les épreuves qu'eux-mêmes et les autres ont endurées et le montant de leurs pertes. Ils l'exprimeront de diverses manières. Les expressions les plus distinctives impliquent la réflexion et un comportement de soins accru dans le sens de prendre soin les uns des autres et (occasionnellement) de prendre soin de soi. Les compétences socio thérapeutiques facilitatrices qui accompagnent cette phase impliquent une attitude professionnelle cohérente et continue qui soutient la structure et la relation fonctionnelle de confiance. Observant subtilement les changements de comportement des membres du groupe de sociothérapie, les socio thérapeutes les aident et leur permettent de discerner et de reconnaître le sens spécifique des changements de cette phase.

Respect : Une certitude de plus en plus ressentie quant à la sécurité, la confiance et l'attention, dans le sens de prendre soin les uns des autres, permet l'expression de tensions nées de différences culturelles dans les attentes en matière de respect. Avant que les membres du groupe ne partagent des fragments de leurs expériences personnelles de divers conflits, ils testent la fiabilité de leur expérience nouvellement améliorée de sécurité, de confiance et de soins à travers le sujet de « faire preuve de respect ». Dans cette phase, les animateurs de sociothérapie maintiennent leur attitude de structure de soutien et de confiance. En thématisant le sujet dans la quatrième phase, ils reconnaissent l'importance du désir de formes de respect spécifiques (liées aux souvenirs) et culturelles. Si la situation l'exige, les socio thérapeutes confronteront méthodiquement les participants à la réalité actuelle.

Ø Nouvelle orientation/ règle de jeu :

Ø Traitement des émotions : lorsque tout le monde est satisfait de la fiabilité avec laquelle le respect est démontré, il y a place pour des discussions tournées vers l'avenir. Il n'est pas rare que ceux-ci (socio thérapeutes) incluent le souhait d'avoir leur mot à dire dans les règles de l'institution ou des institutions qui régissent la structure de base de la vie communautaire des membres du groupe. Pas à pas, ils disent, au cours de cette cinquième phase, qui ils sont, comment ils voient certaines choses et quels rôles sociaux ils jouent ; Outre la fourniture soutenue d'une structure quotidienne et une attitude persistante pour soutenir le développement de la confiance et du respect, la contribution des animateurs en sociothérapie consiste en la capacité de fonctionner comme des interlocuteurs engagés et intéressés, connaissant les contextes politiques, sociétaux et sociaux. Les actions sociothérapeutiques gagneront en sens si les points de vue sur l'élaboration des règles sont répondus méthodiquement (c'est-à-dire en adoptant les principes de base). En insistant, lors de la cinquième phase, sur la variation des règles (des jeux) qui s'imbriquent dans les activités structurantes de la journée, les sociothérapeutes permettent aux participants de réfléchir à des moyens efficaces d'exercer un contrôle.

Le traitement des émotions pénibles est présent dès le premier moment où les clients sont ensemble dans une séance de sociothérapie. Les émotions vont s'immiscer avec plus ou moins de force dans chacune des différentes phases de développement. Les sociothérapeutes traitent ces émotions à l'aide des notions qui correspondent aux phases listées ici. En outre, ils intègrent de telles activités dans les programmes de jour qui rendent gérables les tensions accompagnant ces émotions pénibles ;

Une fois que les membres des groupes de sociothérapie sont au clair sur la fiabilité de leur environnement et de l'société de sociothérapie animatrice, une condition favorable se présente, au cours de la sixième phase, pour décider de procéder ou non à un traitement plus approfondi des émotions traumatiques, avec l'aide de spécialistes. Dans cette phase, il est important pour les participants des groupes que les socio thérapeutes fonctionnent à la fois comme fournisseurs d'informations et comme caisses de résonance par rapport à la décision qui doit être prise.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault