Conclusion du chapitre 3 :
Au niveau de ce troisième chapitre, nous avons
expliqué les principes théoriques du tutorat, le dispositif
pédagogique préconisé par notre travail de recherche. Nous
avons essayé de faire le tour d'horizon concernant ce concept, de parler
de son histoire, son évolution, d'évoquer un ensemble de
définitions marquant sa richesse. Nous avons également
cité ses différentes formes et fonctions, ses apports et des
limites. Et dans le but d'accentuer davantage sa place dans le champ
éducatif, nous avons traité sa présence dans
différents contextes académiques et surtout celui de
l'université marocaine, pour démontrer encore plus l'idée
de base qu'on avait pour l'expérimenter. Ce chapitre était de
même le garant de nombreuses conceptions concernant le tuteur.
L'attention était centrée aussi sur le tutoré et les
conditions fondamentales qui puissent garantir le succès de la formule
tutorale. Le tutorat présenté avec ses avantages et ses failles,
doit donc inciter les responsables à tenter l'expérience de le
mettre en place, avec une pleine conscience que le programme peut être
poursuivi, comme il peut être interrompu, et d'insister sur le fait que
ce qui prévaut essentiellement c'est l'idée d'essai.
CONCLUSION DE LA PARTIE THEORIQUE :
La partie théorique consacrée à la mise
en exergue des concepts clés qui dirigent notre travail de recherche,
était articulée tout d'abord autour de l'écrit à
l'université, ensuite autour de la littéracie et de la
littéracie universitaire, et enfin auprès du tutorat. Cette
partie était donc le garant d'une présentation claire de ces
concepts qui vont être traités d'une manière
concrète au niveau de la pratique.
70
PARTIE 2 : PRATIQUE ET EMPIRIQUE
Dans le but de vérifier la pertinence du tutorat, tout
d'abord, comme un dispositif d'aide envisagé pour garantir
l'accès en littéracie universitaire, essentiellement du
côté de l'écrit, pour les étudiants de la
première année licence, département du français
à l'ENS Meknès, et ensuite, comme une méthode
pédagogique permettant l'émergence de l'effet-tuteur, nous avons
opté pour une expérience sur terrain, en nous conformant à
la méthodologie de la recherche-action qui sera développer
davantage dans les parties à venir.
Nous avons usé également deux outils
d'investigation pour évaluer le dispositif proposé, dont le
questionnaire d'appréciation destiné aux tutorés, et le
journal de bord mis à la disposition des tuteurs. La triangulation de
ces modalités nous a permis de collecter des données et de
discuter des résultats pour arriver à une conclusion vers la
fin.
Au niveau de cette partie, nous allons donc présenter
la méthodologie de notre recherche, et le cadre systématique
utilisé pour résoudre le problème posé,
autrement-dit, on va faire référence aux différentes
pratiques, techniques et procédures, que nous avons mis en oeuvre
concrètement pour répondre à la problématique du
départ, pour vérifier l'hypothèse avancée, et pour
être en mesure de la confirmer ou de l'infirmer.
CHAPITRE I : METHODOLOGIE DE RECHERCHE ET
PRESENTATION DE L'INVESTIGATION
1- Techniques d'enquête :
Comme notre démarche de recherche vise à
vérifier, la possibilité d'introduire un tutorat d'accompagnement
dans un contexte d'enseignement supérieur au Maroc, pour émerger
à la fois, l'effet-tuteur et l'effet-tutoré, nous avons
opté pour l'approche qualitative.
Dans ce premier chapitre, nous présenterons donc
l'approche adoptée dans notre travail de recherche : l'approche
qualitative à travers la mise en place d'une expérimentation qui
découle de la recherche-action, et deux autres outils de collecte de
données qui sont : le questionnaire d'appréciation et le journal
de bord.
71
1-1 L'approche qualitative:
Les recherches qualitatives témoignent la richesse, la
fiabilité et la pertinence. Dans le cadre de l'approche qualitative,
nous avons choisi tout d'abord d'expérimenter le tutorat et de
l'appliquer auprès d'un groupe d'étudiants de la première
année licence, département du français à l'ENS
Meknès, pour vérifier son efficacité et son
adéquation avec le développement des littéracies
universitaires, notamment en matière de l'écrit. Ensuite, nous
avons diffusé un questionnaire d'appréciation destiné aux
tutorés participants à l'action tutorale durant un mois
d'expérience, comme premier instrument privilégié dans le
cadre de l'approche qualitative. Ce questionnaire est constitué d'une
diversité de questions, tantôt ouvertes tantôt
fermées, dans la mesure où les enquêtés
répondaient par « oui », « non », « très
utile », « très réussie », « pas du tout
réussie », « beaucoup », « pas du tout »,
« très bien », « bien », « assez bien »,
« médiocre » etc..., aux questions fermées. Et ils
répondent à celles ouvertes, par le biais de leurs expressions
personnelles et leurs propres perceptions des choses, comme la fait de dire
qu'est-ce que le tutorat pour eux, d'expliquer l'objectif du dispositif, ce
qu'ils ont apprécié le plus, les qualités de leur
tutrices, ainsi que leurs propositions pour améliorer le tutorat
davantage. Enfin, nous avons proposé aux tutrices un journal de bord,
pour qu'il soit investi également comme outil à valeur
qualitative permettant la vérification de la présence de
l'effet-tuteur.
l Les critères de rigueur scientifique :
Satisfaire les critères et les conditions de la
scientificité réside le souci de tout chercheur désireux
de traiter une problématique spécifique dans le cadre d'un
domaine précis. C'est le cas de notre travail de recherche qui porte sur
l'efficacité du tutorat dans le développement des
littéracies universitaires chez les étudiants de la
première année spécialité du français, au
niveau duquel on cherche avant tout de respecter l'exactitude scientifique, en
tenant compte que les critères de cette exactitude permettant de mettre
en évidence la qualité du travail, varient selon la posture
épistémologique du chercheur.
Les critères auxquelles on souhaite se conformer sont
principalement :
La crédibilité :
Vu qu'on vise surtout le fait de rapporter d'une
manière authentique et rigoureuse les faits vécus lors du
déroulement de l'expérience du tutorat, en toute justesse et
objectivité pour mettre en évidence le bien fondé de notre
travail. Pour satisfaire ce critère, nous avons eu recours aux
72
retours des sujets concernant la recherche, exprimés au
niveau du questionnaire et du journal de bord.
La transférabilité :
Un deuxième critère qui nous semble
nécessaire lors de la réalisation de notre travail, est celui de
la transférabilité, dans la mesure où les conclusions de
notre recherche peuvent avoir du sens dans différents contextes. On vise
alors le fait de fournir des analyses riches et des descriptions instructives
qui peuvent être réinvesties dans d'autres problématiques
et dans d'autres travaux. Au niveau de notre recherche, on a essayé de
décrire l'expérience d'une façon approfondie et
précise pour que les résultats et le processus suivi soit
suffisant et clair pour celui qui veut bien le réutiliser autrement dans
son propre milieu.
La fiabilité :
Un troisième critère qui réside important
dans toute recherche, est celui associé à la neutralité
des données et à la transparence du chercheur. Ce critère
est bel est bien la fiabilité, dans lequel « se trouve la
lucidité du chercheur à l'égard de ses jugements et la
reconnaissance de ceux-ci en tant qu'éléments influençant
ses analyses et interprétations (triangulation interne du chercheur)
» (Mucchielli, 2009, p.60). Donc, au niveau de toute recherche, le
chercheur doit mobiliser des mesures nécessaires pour témoigner
le fait que les résultats diffusés dans son travail sont issus
des données et non pas de ses propres intérêts, ni de ses
motivations personnelles. Pour que notre recherche soit déchargée
des préjugés et des représentations, nous avons
opté pour le journal de bord et le questionnaire, au niveau desquels
figurent les réflexions personnelles des participants.
L'équilibre :
Or les critères méthodologiques cités
à l'avance, s'ajoute un critère lié au relationnel, et qui
était élaboré par Guba et Lincoln (1989) pour faire
référence aux relations existantes entre les chercheurs et le
sujet. D'emblée, on site l'équilibre entre les points de vue des
différents acteurs de la recherche. Dans cette perspective, notre
travail de recherche a pris en compte, les points de vue des tutorés et
des tutrices, dans la mesure où ceux des tutorés ont
été exprimés par le biais du questionnaire
d'appréciation, et ceux des tutrices, à travers le journal de
bord. Grace à ceci, les tutrices et les tutorés ont parlé
de leur expérience d'une manière équitable, et leurs deux
voix ont été donc entendues. D'où, on pourrait
vérifier le respect de ce critère.
L'authenticité ontologique :
Le deuxième critère à mentionner est
celui de l'authenticité ontologique, qui cherche à
démontrer que les sujets ont pu développer leurs connaissances,
ainsi que leurs représentations concernant l'objet étudié.
Au niveau de notre recherche, les étudiants ont pu penser au tutorat
73
pour surmonter leurs difficultés et pour réussir
dans le contexte universitaire. On a eu leurs témoignages à
travers le questionnaire d'appréciation, qui attestent le fait qu'ils
ont pu développer leur compétence scripturale, d'où leur
niveau en littéracie universitaire.
1-2 La recherche action :
Comme la visée de notre travail, est principalement de
vérifier si le tutorat, comme méthode pédagogique,
permettrait l'installation des compétences littéraciques à
l'université marocaine, et favorisait l'émergence de
l'effet-tuteur, nous avons opté pour une recherche-action,
considérée comme un processus de résolution des
problèmes particulier. Déjà, Roulet en 1989 a
déconseillé le recours aux recherches individuelles
isolées et a insisté sur la nécessité de
préconiser celles collaboratives, car elles permettent une
interprétation judicieuse des résultats par la mise en oeuvre de,
la formulation, l'articulation et la validation expérimentale des
hypothèses. A son tour, Bazin, à affirmer que :
Il n'y a pas a priori de domaines et de problématiques
qui échappent à la recherche-action [dont] la faisabilité
n'est pas une question de contenu mais de processus. Elle ne peut émaner
que d'acteurs en mouvement, dans la conscience d'un état de recherche.
[...]Toute la force de la recherche-action réside dans son potentiel de
développement et de transformation. (Bazin, 2003-2007)
Et comme ajustement aux commandements de ces auteurs, nous
avons donc choisi la recherche-action, qui répond au besoin
d'améliorer des pratiques d'apprentissage, d'enseignement et
d'accompagnement grâce à plusieurs expériences permettant
l'enrichissement de la théorie.
D'un point de vue historique, le terme « recherche-action
» n'est pas récent, il est souvent renvoyé aux années
70, une période dans laquelle les sociétés étaient
tourmentées par des transformations d'une grande importance, pour
lesquels des générations de professionnels, d'éducation,
de santé, et du travail social, cherchaient de nouvelles visions du
monde. Elles étaient ambitionnées pour trouver celles qui mettent
en place les sciences humaines et sociales. Ces chercheurs vont alors avoir
recours à cette démarche collective, pour répondre aux
questions de recherche de leur époque comme nous le faisons aujourd'hui.
Toujours dans cette perspective historique, on ajoute que la recherche-action a
été principalement pilotée au début, par des
courants qui s'intéressent à l'analyse de la dynamique du groupe
au niveau des entreprises (approche psychosociale), puis, elle va être
menée par ceux qui traitent le fonctionnement des groupes dans une
perspective d'enseignement et d'apprentissage (sociologie de
l'éducation).
Comme première définition, on peut dire que la
recherche-action est une manifestation qui sert à réduire
l'écart entre les paradigmes scientifiques et la réalité
contemporaine, elle se
74
trouve au centre des problématiques qui visent le
progrès humain et social, dans divers domaines tels que
l'éducation, la santé, le travail social etc...Elle peut se
définir également comme étant « une expérience
délibérée initiée à une échelle
restreinte, sur un terrain institutionnel réel, dans une double
perspective de généralisation des acquis sur le plan des
connaissances et de transformation effective de la réalité
sociale » (Ardoino, 1977, p. 26), qui valorise l'autonomie des personnes
impliquées puisqu'elle « [...] est une activité de
compréhension et d'explication de la praxis des groupes sociaux par
eux-mêmes » (Barbier, 1977, p.109).
En fait :
Quand nous parlons de la recherche-action, nous entendons
« action-research », c'est-à-dire, une action au niveau
réaliste toujours suivie par une réflexion autocritique objective
et une évaluation des résultats(...) Nous ne voulons pas d'action
sans recherche, ni de recherche sans action » (Kurt Lewin, 1973, p.3),
donc nous sommes dans le cadre d'une recherche originale et singulière,
qui fait interagir l'explication et la compréhension de la situation,
l'implication des acteurs et le temps réel pour « [...] des
visées de production d'un savoir, de changement dans l'action et
d'éducation. (Jacques Rhéaume, 1982, p.44)
D'ailleurs, le point fort et puissant de la recherche-action
est bel est bien son discours, qui repose sur le raisonnement logique et sur
l'expérience concrète, pour formuler des réponses aux
problèmes sociaux complexes capables de produire un changement radical.
Quant à sa richesse, elle découle de la complexité de ses
situations, de la délicatesse de ses terrains, et de la
multiplicité des sujets qu'elle aborde. Ceci, ne doit pas laisser penser
à l'idée que, la recherche-action est une méthode
inapplicable et irréalisable. Il faut retenir que sa complexité
se manifeste dans la manière à travers laquelle elle
considère les situations humaines comme étant des systèmes
dynamiques capables d'évoluer, contrairement aux démarches
classique d'analyse, qui dissocie les éléments de la
situation.
La recherche-action insiste principalement sur l'importance de
mettre en place une expérimentation réelle, qui fait appel aux
liens approximatifs entre les sujets, afin de garantir une compréhension
intégrale. En effet, le point du départ de la recherche-action
est avant tout lié, à une sorte d'insatisfaction à
l'égard des problèmes pour lesquelles, on souhaite aller plus
loin. Concernant l'entrée en recherche-action, elle nécessite
tout d'abord, une atmosphère de travail propice aux échanges et
aux communications entre les intervenants.
Une autre condition s'avère cruciale pour mettre en
pratique la recherche-action, est le fait que les chercheurs et les praticiens
réunit en même temps, dans un même endroit, pour le
même objectif, doivent partager des valeurs comme : le volontariat, la
coopération, la responsabilité sociale et la démocratie
participative. Ils doivent donc absolument dépasser
l'intérêt individuel isolé pour mobiliser un autre qui sera
collectif. Ces intervenants sont invités
75
à croiser leurs perceptions et leurs capacités,
tout d'abord, pour réagir face aux exigences de la production des
connaissances. Ensuite, pour impacter le terrain représentatif des
besoins. Et enfin, pour profiter des bienfaits de ce type de recherche qui
produit une transformation pour tous.
En ce qui est l'évaluation de La recherche-action, il
faut mentionner qu'elle ne peut pas être évaluée comme les
autres projets dont la finalité est opérationnelle. Son
orientation expérimentale différente, ne peut être
examinée qu'à travers des pratiques concrètes.
On peut donc résumer la démarche de la
recherche-action, en trois axes majeurs :
1) La production des connaissances scientifiques : «
-recherche ».
2) Le changement ou la transformation de la
situation-problème : « -action ».
3) Le développement professionnel des chercheurs et des
praticiens. En ce qui concerne les raisons qui nous ont poussées
à suggérer la recherche-action, sont le
fait qu'elle:
l Se pratique dans « des milieux d'action humaine, comme
des milieux de travail ou d'éducation.
l Permet une implication ai niveau de l'action,
autrement-dit, elle garantit la présence du chercheur sur le terrain, et
le partage des espaces de recherche et de pratique.
l Répond à notre désir de fusionner
d'une manière réflexive la recherche et l'action pour mettre en
place des relations sociales enrichies. Et à notre envie
d'améliorer nos pratiques et nos compétences.
l Relie la recherche et le milieu :
La recherche-action, est une activité de
compréhension et d'explication de la praxis du milieu impliqué
(...). Elle cherche à aider le milieu impliqué à
identifier ses propres problèmes, à en réaliser une
analyse critique et à rechercher les solutions correspondantes(...). De
son côté, le client (milieu enquêté) ne demeure pas
passif, il s'implique dans les différentes étapes du processus de
la recherche : diagnostic, action, et évaluation. (Shelton et Laroque,
1981, p.4).
Il est important de mentionner que l'approche adoptée
dans la totalité de notre travail de recherche est une approche
empirico-inductive, dans la mesure où, on part de l'analyse de
l'expérience vers la construction de la théorie. Nous avons
tenté de respecté ce principe fondamental de la recherche-action,
par le fait d'effectuer dans un premier temps, l'expérience, de
recueillir ses données et de les analyser, pour remonter par la suite
vers la partie théorique, et la composée en fonction des axes et
des éléments qui figurent dans celle pratique.
Notre travail de recherche va donc répondre aux
principes de base de la recherche-action par le fait de fixer un
problème : les besoins des étudiants de la première
année en littéracie
76
universitaire du côté de l'écrit. Et la
modification du réel par le biais d'une solution ordonnée: le
tutorat. En définitive, la recherche-action reste l'approche
méthodologique souple, audible et incontournable pour les situations qui
visent un changement profond et qui ne peut pas être produit par le biais
des approches classiques.
Avant de se projeter davantage dans ce chapitre, il est
important de mentionner que l'approche adoptée dans la totalité
de notre travail de recherche est une approche empirico-inductive, qui consiste
à partir de l'analyse de l'expérience vers la construction de la
théorie. Nous avons tenté de respecté ce principe, par le
fait d'effectuer dans un premier temps, l'expérience, de recueillir ses
données et de les analyser, pour remonter par la suite vers la partie
théorique, et la composée en fonction des axes et des
éléments de la pratique.
? Les critères de la rigueur scientifique
pour la recherche-action :
La recherche-action fait partie du paradigme
pragmatico-intérprétatif, interprétatif car elle vise
à comprendre le sens que les acteurs donnent à leur
réalité, et pragmatique vu que le savoir, comme étant un
produit de la recherche a des implications pratiques et concrètes dans
la vie professionnelle de ces acteurs. Le rôle de cette recherche-action
est donc d'apporter des changements à un milieu professionnel, et pour
se faire il est important d'impliquer les acteurs dans la mesure où, ils
deviennent des Co chercheurs, comme le souligne Gauthier, qui indique, que la
recherche-action est une « modalité de recherche qui rend l'acteur
chercheur et qui fait du chercheur un acteur, qui oriente la recherche vers
l'action et qui ramène l'action vers des considérations de
recherche»( Gauthier, 1984, p.522). Dans la finalité de garantir
une amélioration dans la pratique des acteurs, la recherche-action,
adopte un processus méthodologique de résolution de
problèmes, basé sur la planification, l'observation et la
réflexion. A cet ensemble d'éléments, Savoie-Zajc (2001) a
mis en exergue d'autres nouveaux critères pour tenir compte des
spécifitées de la recherche-action.
Et ce sont ces critères qu'on a essayé de
respecter lors de notre recherche :
Le respect des valeurs et des principes
démocratiques :
Le critère du respect des valeurs et des principes
démocratiques, fait partie du groupe de critères relationnels qui
préconisent l'éthique des procédures. Ce critère
renvoie à la position du chercheur par rapport aux sujets (les Co
chercheurs) et à son travail qui consiste à garantir la
qualité des échanges, par exemple, en instaurant un climat de
travail qui favorise l'échange, l'interaction et la collaboration. Un
environnement qui garantit également les droits des participants, qui
leurs donnent la possibilité de s'exprimer librement et qui leurs
permettent de prendre des décisions concernant les différentes
phases de la recherche. Dans la même veine, on a essayé de
satisfaire ce critère lors de notre travail .D'une part à travers
la programmation
77
d'un dispositif du tutorat qui offre aux participants la
liberté d'expression. D'une autre part, par la mise en place d'un
questionnaire d'appréciation qui repose sur l'anonymat. Ce
critère va être également respecté lors de la
description des séances du tutorat, et quant à l'utilisation des
exercices d'application, ou des paragraphes que les tutorés ont
réalisés. Le point qui porte sur l'échange et la
collaboration était également respecté, vu que notre
expérience était surtout basée sur l'implication des
tutrices et des tutorés, et sur la relation d'aide et de soutien qui
était présente tout au long de l'expérience.
Dans le but de vérifier davantage le respect de ce
critère, on a suggéré le journal de bord des tutrices, qui
contient des informations et des données objectives liées au
déroulement des séances, et même on a eu recours aux
retours des tutorés produits après les séances
hebdomadaires.
La faisabilité :
Toujours dans l'ordre de l'éthique des
procédures, le critère de faisabilité renvoie à la
pertinence de la recherche-action, soit au niveau de la planification de
l'action, ou du choix de l'environnement, qui doivent garantir des
résultats satisfaisants, tout en surmontant les différents
contraintes et difficultés. Autrement dit, dans la recherche-action, les
solutions proposées pour résoudre le problème et
modifié l'action, doivent absolument être conformes avec le
milieu, puisque ça reste absurde de mettre en place une
problématique inappropriée avec le milieu et le contexte, ou de
proposer des solutions qui ne pourront pas être mises en oeuvre. L'enjeu
réside alors le fait de choisir une problématique
appropriée, et d'offrir solutions fidèles et adéquates au
milieu. Dans le cadre de notre recherche, on a choisi la problématique
des littéracies universitaires conforme avec le milieu des études
supérieures, on a également prôné le tutorat pour
développer cette littéracie, tout en adaptant ce dispositif avec
les particularités du milieu. Sous-titre d'exemple, on a fait appel au
tutorat à distance vu l'indisponibilité des salles à
l'ENS, vu le fait que les tutrices ne sont pas sur place, et même aussi
parce que les tutorés ont un emploi chargé par des séances
d'études essentielles, sans oublier la période de
l'expérience qui était durant le mois de ramadan. Donc
automatiquement la programmation du tutorat était selon les conditions
et la faisabilité, dans la mesure où, les séances
étaient planifier en fonction des propositions des apprenants
(travailler pendant le week-end et le choix des horaires était fait
selon leur demande, dans le but d'augmenter un taux de participation
élevé, choisir les contenus diffusés en fonction des
besoins des apprenants, développer les exercices d'application en
conformité avec les cours travaillés). Ce sont toutes des mesures
qui doivent se présentent pour répondre au critère de
faisabilité.
78
L'appropriation :
Le critère d'appropriation insiste sur l'importance
d'engager les acteurs et de s'assurer qu'ils poursuivent le processus
initié par la recherche. Ce critère renvoi également
à l'importance de consolider les connaissances des sujets et la
nécessité d'accompagner le développement de leurs
pratiques, vu que la finalité de la recherche-action demeure avant tout,
la production d'un changement durable et une transformation permanente au
niveau de pratiques professionnelles des sujets. Pour associer ce
critère avec notre travail, nous avons visé le
développement des littéracies universitaires surtout du
côté de l'écrit chez les étudiants et les amener
à progresser à ce niveau d'une manière immuable durant
leur vie personnelle et professionnelle.
La cohérence systémique :
Le critère de la cohérence systémique
s'ajoute aux critères méthodologiques et fait
référence à la cohérence de la démarche de
recherche, ainsi qu'à la rigueur de la collecte et de l'analyse des
données et des résultats. On peut dire que cette condition de la
recherche-action se rapproche à celle de crédibilité,
puisque les deux préconisent les descriptions riches, minutieuses et
approfondies du processus. Déjà ce caractère de
cohérence systémique est considéré comme
étant l'implantation de la recherche-action car il vise la
cohérence de la méthodologie avec les objectifs centrés,
dans notre cas, le développement des littéracies universitaires
doit faire appel à un dispositif capable d'assurer ce
développement. Ce dispositif peut être bel et bien le tutorat. On
peut résumer cette partie consacrée aux critères propres
à la recherche-action par le fait que cette dernière,
représente un processus enchevêtré qui implique
l'interaction des sujets et le changement de leur action, et qui
nécessite le respect de plusieurs critères qui peuvent être
résumés sous l'angle de trois composantes majeures, qui sont : le
savoir, le pouvoir et le vouloir (Pourtois, Desmet et Humbeeck, 2013) :
l La production d'un savoir valide (les
critères de fiabilité, de crédibilité et de
transférabilité).
l Le partage du pouvoir au niveau de la
recherche à la base du respect et de l'implication de l'autre (le
critère d'équilibre et du respect des valeurs et des principes
démocratiques).
l Le vouloir d'agir pour instaurer un
progrès long termite de la pratique professionnelle (les critères
d'authenticité ontologiques, de faisabilité et
d'appropriation).
1-3 les instruments de collecte de données :
1-3-1) Le questionnaire :
Les enquêtes de satisfaction ou d'appréciation
tiennent une place primordiale dans la gestion de la qualité et de la
pertinence d'un programme ou d'un service. Ils sont d'une grande importance
également, concernant le fait d'apporter des améliorations aux
prestations offertes.
79
Le questionnaire d'appréciation qu'on a proposé
sera donc l'outil de notre collecte des données concernant la pertinence
du tutorat auprès des tutorés.
1-3-2) le journal de bord :
Comme notre recherche tente de s'assurer de la présence
de l'effet-tuteur dans la pratique des tutrices, nous avons
suggéré le journal de bord comme instrument permettant la
collecte des données qui se rapporte à ce
phénomène. Ce journal de bord va être le conservateur des
propos des tutrices qui relatent leur expérience du tutorat pour mettre
en exergue ce qu'elles ont pu tirer de cette action d'aide et
d'accompagnement.
2- Expérimentation du tutorat : 2-1 Terrain
d'études :
Nous avons mis en pratique notre expérimentation au
sein de l'école normale supérieure de Meknès.
2-2 Motivation du choix :
Nous avons opté pour le choix d'ENS Meknès afin
de mettre en pratique notre investigation pour les raisons suivantes :
D'une part, le fait que notre encadrante prend en charge des
classes de licence dans cet établissement va nous faciliter la
réalisation de notre expérience. Et d'une autre part, les tuteurs
et les tutorés qui vont participer à titre bénévole
dans cette action tutorale sont des étudiants de l'ENS Meknès. Ce
choix réside donc logique et pertinent.
2-3 Présentation d'ENS Meknès :
L'Ecole Normale Supérieure de Meknès est un
établissement d'enseignement supérieur qui a été
créée en 1983. Elle a commencé sa mission éducative
à partir de l'année universitaire (1983-1984) avec la
création du cycle de formation des professeurs de l'enseignement
secondaire de français dans le cadre du Département de Langue
française. Par la suite, l'ENS a connu l'instauration d'un autre
département est celui de la langue arabe, dans l'année
universitaire (1984-1985). D'autres départements vont voir le jour
après, plus précisément au cours de la deuxième
moitié des années quatre-vingts, et qui sont : les Sciences de
l'Education, les Etudes Islamiques et la Traduction. L'Ecole va renforcer
davantage son offre de formation par l'ouverture du Département de
Philosophie en 1995.
80
Depuis sa création et jusqu'à l'année
universitaire (2010-2011), l'ENS de Meknès à amener à la
consolidation des compétences pédagogiques du personnel de
l'enseignement secondaire dans diverses disciplines.
A côté de sa participation à la formation
des enseignants spécialisés, l'ENS de Meknès a
contribué à l'élaboration et à l'enrichissement des
programmes de formation continue au niveau du secteur de l'Education Nationale
dans la ville de Meknès et sa région.
Depuis son transfert à l'Université de Moulay
Ismail en 2010, en vertu de la loi 08 - 47, l'ENS de Meknès s'est
fortement engagée dans le système de formation et de recherche de
l'enseignement supérieur en tant qu'établissement à
accès régulé. Cet engagement s'est
concrétisé par l'instauration des licences professionnelles, des
masters et des masters spécialisés en langues,
littératures, philosophie et sciences humaines, qui offrent une
ouverture sur l'environnement socioculturel.
2-4 Présentation de l'expérience
:
Les nouveaux bacheliers quittent leurs établissements
d'origine pour entrer dans l'enseignement supérieur, au niveau duquel,
ils se trouvent confrontés à un contexte d'études et
à un mode de vie diamétralement opposés à ceux du
secondaire. On trouve que« Les moins motivés des étudiants,
ou les plus fragiles, abandonnent immédiatement parce qu'ils ne peuvent
pas vivre dans ce tourment permanent » (Coulon, 1997, p. 147). Devant
cette situation et dans le but de garantir une poursuite d'études
supérieures réussite, l'objectif réside d'une part la
nécessité, de trouver une solution pour atténuer le taux
d'abandon au sein de l'université, et d'une autre part, l'importance de
suggérer des propositions permettant de garantir l'intégration et
l'adaptation des étudiants avec le nouveau contexte. La totalité
est alors inscrite dont le but est d'accompagner en vue de favoriser la
réussite des étudiants.
Tout au long de leur parcours universitaire, les
étudiants en formation à l'enseignement, sont appelés
à lire et à produire des écrits variés à
plusieurs finalités. En particulier, ils doivent rédiger
différents textes, parmi lesquelles on trouve souvent : l'analyse, la
synthèse, le résumé, le compte-rendu etc... Et donc pour
être en mesure de les réaliser d'une manière
appropriée, il est nécessaire que les étudiants
reconnaissent les caractéristiques grammaticales et textuelles de ces
écrits. Le travail sur ces caractéristiques doit être fait
et développé tout au long du cursus universitaire. C'est pour
cette raison que nous avons trouvé judicieux de de renforcer cet aspect
à travers la mise en place des pratiques et des mesures visant
l'accompagnement de l'appropriation des écrits universitaires pour les
étudiants ayant besoin. L'enjeu est donc le fait d'administrer des
solutions qui assurent le suivi des étudiants de la première
année, et qui visent
81
également le renforcement de leur engagement
vis-à-vis de leurs études, à travers la contribution au
développement de leur niveau en écriture, composante majeure de
la littéracie universitaire, et élément central pour
lutter contre l'abandon dans l'enseignement supérieur. En somme, «
envisager des réponses aux abondants permettraient de ne plus les
considérer comme des échecs, mais d'envisager au contraire des
poursuites aux cursus commencés, pouvait inaugurer de nouvelles
modalités de formation ou d'insertion » (Beaupère et
Boudesseul, 2009, p .197).
Doter les étudiants d'un certain savoir par rapport aux
compétences littéraciques à l'université et leurs
permettre de surmonter leurs difficultés en vue d'atteindre une
amélioration favorable des apprentissages, est le défi qui nous
occupe en tant que chercheurs en domaine de la didactique et de la
pédagogie dans une sphère de la discipline du français. Ce
défi tire sa valeur essentiellement, de l'attention accordée
actuellement à la notion de l'écrit et des littéracies
universitaires auprès des professionnels, des chercheurs, et des
décideurs du monde éducatif et politique.
On a centré notre préoccupation concernant les
littéracies universitaire, du côté de l'écrit vu
que, la maitrise du français écrit représente un fardeau
pour les primo-entrants qui n'arrivent pas à atteindre un niveau
suffisant pour la passation des examens écrits importants pour
l'obtention des diplômes. D'où, il nous semble nécessaire
d'agir dans le but de développer le niveau de l'enseignement
supérieur, à travers le renforcement du niveau de la
compétence scripturale, considérée comme étant un
critère de la réussite universitaire. Pour répondre
à ce besoin littéracique, et comme forme de remédiation
possible, nous avons choisi d'introniser « le tutorat », une
tentative originale et un dispositif d'expérimentation qui va être
placé au centre de notre investigation. Il est important de souligner
que ce choix ne peut pas faire l'objet d'une généralisation, car,
il revient à chaque université ou à chaque
établissement de sélectionner le dispositif conforme aux besoins
de ses étudiants. Nous avons opté pour la méthode
tutorale, tout en prenant en considération les contraintes et les
exigences de l'enseignement supérieur. Le recours au tutorat comme
dispositif axé pour faciliter l'entrée à la
littéracie universitaire, est d'abord, puisqu'il est une sorte aide
efficace qui facilite l'intégration institutionnelle ». Ensuite,
car ce dispositif est capable de répondre aux besoins spécifiques
des étudiants en matière d'écrit rentable, et de les
permettre d'échanger d'interagir, de communiquer, et d'apprendre. Le
choix du tutorat était aussi parce qu'il est une expérience
anticipée du métier d'enseignement et de l'éducation, qui
va aider l'étudiant-tuteur qui souhaite être un futur enseignant,
à développer ses compétences et à approfondir ses
connaissances, dans cette veine en reprenant alors ce que les anglo-saxons ont
l'habitude de dire « qu'enseigner, c'est apprendre pour une seconde fois
»,
82
donc les séances du tutorat vont être porteuses
d'atouts et d'opportunités pour les tuteurs également, qui vont
avoir l'opportunité de se familiariser avec les fonctions des
enseignants.
L'hypothèse que nous avons fixé pour notre
investigation est que, si d'une part, les étudiants universitaires
inscrits dans le programme tutoral, ont développé leur niveau en
compétence écrite, et d'une autre part, les
étudiants-tuteurs ont pu tirer profit de leur fonction d'accompagnement,
est que le tutorat comme mesure d'aide mise en place est efficace pour
favoriser l'entrée des étudiants en littéracie
universitaire et pour émerger l'effet-tuteur.
Notre idée de base, est donc un programme
expérimental du tutorat destiné aux étudiants de la
première année licence, département du français qui
débutent leur cursus avec de sérieux problèmes en
écriture. A l'échelle de cette expérimentation, le
dispositif pyramidal « le tutorat » fait entrer en lice enseignants,
tuteurs et tutorés dans la même synergie.
Pour la mise en place de notre dispositif du tutorat, nous
avons eu référence aux propos de Narcy-Combes J-P, qui soulignent
l'importance de prendre en considération le contexte de production, et
son impact sur la construction du savoir. Dans notre cas, nous étions
chanceux car notre objet de recherche est adéquat avec le contexte, dans
la mesure où notre encadrante l'a encouragé, vu sa
déception face au niveau de ses étudiants en écriture
universitaire. Grace à ces paramètres, nous avons eu
l'opportunité de travailler avec un groupe d'étudiant d'ENS
Meknès dans le dessein de : fournir un accompagnement renforce à
ces derniers au niveau des études supérieures qu'ils ont choisi
d'entreprendre, réparer leurs lacunes et insuffisances, stimuler leur
attention pour qu'ils retrouvent le sens de l'éducation, et finalement,
valoriser les ressources humaines volontaires engagées dans ce
programme.
2-5 Les objectifs de l'expérimentation
:
Vu que tout échec ou blocage momentané peut
être rectifié et modifié, notre projet est de mener
à bien un dispositif d'encadrement des pratiques d'écriture
à l'université, pour un public cible ayant de véritables
difficultés en écriture. Pour passer d'un paradigme
d'enseignement à celui d'apprentissage, on cherche à:
+ Identifier les besoins des étudiants en termes de
littéracie universitaire.
+ Comprendre les origines et les sources des lacunes
identifiées.
+Appliquer le tutorat pour doter les apprenants des
compétences littéraciques, surtout en matière de
l'écrit.
+Vérifier le bienfondé du tutorat pour valider
sa pertinence du côté des tuteurs (l'effet-tuteur) et des
tutorés (l'effet-tutoré).
83
2-6 Echantillon de référence :
Comme il y a peu de recherches et d'expériences par
rapport à l'application du tutorat dans le contexte universitaire au
Maroc, et vu que notre objectif s'articule autour de l'introduction du tutorat
à l'université, nous avons permis à 32 étudiants,
de la première cycle licence, de bénéficier de cette
action tutorale. Qui va forger cinq fonctions chevauchantes dans une
visée éducative: Le diagnostic, la planification de l'action, la
réalisation de l'action, la vérification de l'action et
l'identification des apprentissages réalisés.
2-7 La description de la mise en place et du
déroulement de l'expérimentation (le tutorat):
Au niveau du programme du tutorat proposé pour faire
l'expérience, nous avons essayé de respecter les conditions
nécessaires pour garantir une implémentation réussite de
ce dispositif.
D'emblée, commençant par la période du
déroulement du tutorat, qui pour donner les résultats
souhaités, ne doit être ni trop tôt, nit trop tard. Nous
avons choisi alors, le début du deuxième semestre, vu que c'est
une période qui ne sera pas interrompue par les vacances, donc on va
éviter les possibles déficits en termes d'apprentissages et on va
de même garantir une continuité dans le programme qui favorise
davantage sa réussite. Le choix de cette période était
également, car elle se situe après les examens du premier
semestre, donc les étudiants ont été informés par
rapport à leurs résultats, chose qui va leurs permettre de se
positionner face à leurs difficultés, afin de trouver des
solutions pertinentes pour les surmonter. Ensuite, nous avons estimé que
la suggestion de cette période est adéquate avec la forme du
tutorat qu'on souhaite appliqué, « le tutorat d'accompagnement
» qui consiste à renforcer et à soutenir les
étudiants dans leur travail au cours du semestre pour réussir
leur examens et valider leur première année à
l'université. Par rapport au calendrier du tutorat, les jours et les
horaires des sessions, nous avons opté pour des séances
programmées à la fin de la semaine, durant les week-ends suite
à la demande des tutorés et des tutrices, qui ont
préférer cette proposition vu la surcharge de leur emploi du
temps. Ces derniers ont trouvé que cette possibilité va leur
offrir plus de chance pour participer à ce dispositif :
Tutrice 1 : « On a opté pour des séances
durant le week-end et on s'est mis d'accord sur des horaires convenables pour
tous les membres du groupe, dans le but de garantir d'avantage leur
84
présence. Les tutorés ont choisi de faire la
séance à 17h samedi, et de la commencer à 12h dimanche
».
Tutrice 2 : « L'horaire était choisi selon un
consentement commun et en prenant en considération la
disponibilité des participantes. Les tutorées ont choisi de
commencer les séances à 20h ».
Tutrice 3 : « Le choix de l'heure de travail était
fait par les tutorées. Nous avons fixé un horaire compatible
à tout le monde. On s'est mis d'accord sur le travail durant le week-end
à 11h du matin, une heure où toutes les tutorées seront
disponibles et beaucoup plus mieux concentrées ». Tutrice 4 :
« On a pu fixer tous ensemble les horaires de différentes
séances du tutorat, les weekends à 12h30min ».
Tutrice 5 : « L'horaire était choisi selon un
consentement commun et en prenant en considération la
disponibilité des participantes. Les tutorées ont choisi de
commencer les séances à 20h chaque week-ends ».
Il est important de mentionner que les propos des tutrices que
nous avons utilisé, étaient sous-forme des enregistrements audio
de la première séance de rencontre et de sensibilisation, pour
lesquels nous avons effectué un travail de transcription.
Nous avons pensé que suite au choix d'une telle
période, les étudiants vont montrer un certain
intérêt envers le dispositif proposé, et ils vont choisir
la participation au niveau de ce dernier. Concernant la modalité du
tutorat choisi, nous avons eu recourt au tutorat à distance, tout
d'abord, vu que la majorité des tutrices engagées dans l'action
tutorale n'habitent pas à la ville de Meknès. Ensuite, ce choix
était également dans le but d'encourager les tutorés
à s'inscrire au niveau des sessions proposées, sachant que la
majorité à exprimer sa préférence pour le
distanciel, vu le programme d'étude chargé et la coïncidence
de l'expérience avec le mois sacré du ramadan. Enfin, nous nous
sommes trouvés en obligation de se prononcer pour ce mode de diffusion,
vu le problème de disponibilité des salles à l'ENS
Meknès. Par cette suggestion, nous avons fait preuve d'organisation d'un
dispositif à basé sur les ressources disponibles et adapté
en fonction des sujets participants.
Ce tutorat à distance va être
réalisé à travers le de recours à un outil
informatique disponible pour tous les participants. Après leurs poser
question, ils ont suggéré la plateforme de messagerie
instantanée « WhatsApp ». Les tutrices également
étaient d'accord avec ce choix, d'où nous avons
préconisé « WhatsApp » pour garantir la participation
de la plupart des tutorés, même ceux qui n'ont pas accès
à une bonne connexion internet, et pour qui on souhaite offrir la
même qualité du service des technologies tels que Zoom ou Teams,
mais sans avoir besoin d'un haut débit. Déjà «
WhatsApp suscite de plus en plus l'intérêt du corps enseignant
comme
85
plateforme facilitant la mise en place de situations
d'enseignement-apprentissage à distance et la continuité
pédagogique » (Bouhnik et Deshen, 2014 ; Dounla, 2022, p.61-73), vu
que « c'est un réseau connu par sa gratuité, sa faible
consommation de bande passante et sa facilité d'accès sur les
dispositifs mobiles favorisent son usage croissant à des fins
éducatives » (Dounla, 2022, p.61-73). Et donc, plus la demande et
le choix effectué par les tutrices et les tutorés concernant le
recours à «WhatsApp » dans une visée éducative,
nous avons opté pour cette application grâce à la place
importante qu'elle occupe et qui était confirmé par plusieurs
spécialistes, qui voient en cette dernière la garant de :
- « Accès facilité aux ressources
pédagogiques et communications instantanées entre les personnes
enseignantes et étudiantes ; ouverture à l'apprentissage
collaboratif en raison de son affordance sociale » (Adjanohoun et
Agbanglanon, 2022, p.7-24).
- « Possibilité de créer des
communautés virtuelles d'apprentissage, de partage et de Co-construction
de connaissances » (Huitt et Monetti, 2017, p.43-65).
- « Facilité de partage de liens vers des contenus
disciplinaires et des possibilités de rétroaction
immédiate de la part du personnel enseignant » (Bouhnik et Deshen,
2014, p.217-231).
- « Opportunités de tutorat et d'accompagnement
des étudiantes et étudiants en ligne » (Dounla, 2022,
p.61-73).
- « Ouverture à l'apprentissage hybride
intégrant des pratiques formelles et informelles » (Messaoui, 2020,
p.14).
On a pu alors utiliser ce réseau social souvent
employé dans un contexte social et informel, pour diffuser un contenu
éducatif dans un cadre d'apprentissage formel.
Par rapport à l'environnement conçu pour
appliquer le tutorat, nous avons mis en place un dispositif orienté vers
l'accompagnement des étudiants de la première année, qui
met en relation diverses logiques et postures d'intervention : Une posture
dialogique, qui repose sur le fait que les savoirs diffusés en cours
d'action se font à la base des échanges entre tuteurs et
tutorés. Et une posture spéculative, qui consiste à
encourager le sentiment d'auto-efficacité et de confiance en soi chez
les étudiants, appréciable pour mettre en oeuvre des savoirs et
des contenus d'apprentissage. Ce climat de travail, répond aux exigences
de l'environnement propice du tutorat, qui repose essentiellement sur la
coopération entre les acteurs du dispositif, et sur l'autonomie du
tutoré, pour se distinguer des cours d'enseignement magistrales
habituels.
De ce qui est les formules proposées aux
étudiants universitaires en formation à l'enseignement, elles
sont des cours d'approfondissement et d'explication de matière
disciplinaire, qui portent principalement sur la reformulation des
réponses, les règles
86
syntaxiques, lexicales, orthographiques et grammaticales. La
planification des séances autour de ces cours était, dans le but
de répondre à un élément important de toute formule
tutorale, qui est la nécessité de proposer des contenus
adéquats avec les besoins des étudiants. Le choix de notre
contenu n'était pas donc dû au hasard, au contraire, il
résulte de l'observation, l'analyse et la correction des copies du test
diagnostic proposé aux étudiants avant le début du
tutorat, qui avait pour but le fait d'identifier et de cerner leurs besoins.
Ces cours vont conduire les tutorés au respect des normes
langagières primordiales, prises en considération chez tous les
évaluateurs qui attendent que les apprenants produisent des
écrits bien structurés, corrects, cohérents et
cohésifs.
A côté des contenus des cours, on va mettre
à la disposition des tutorés des tâches porteuses de sens,
comme des exercices d'application et des textes orientés vers l'objectif
fixé, dans le but de montrer des améliorations notables en
matière d'écriture et de témoigner un degré d'essor
en termes de littéracie universitaire. Les textes choisis pour mesurer
la pertinence du tutorat et pour dégager l'effet-tutoré sont des
textes courts et simples qui garantissent un taux de réponse notable et
une implication considérable de côté des tutorés.
Les contenus et les exercices vont être communs, mais il
revient à chaque tutrice la liberté de préparer ses
outils, d'aménager le matériel didactique qui lui semble
pertinent et de mobiliser les stratégies et les méthodes
efficaces pour transmettre le cours prévu. On insiste toujours sur
l'autonomie et l'indépendance. La diffusion de ces contenus de cours,
s'effectue au sein des petits groupes de travail. Un choix commode avec le
principe qui différencie le tutorat du monitorat, et qui consiste
à accompagner un groupe restreint de tutorés. Ce choix
répond à une simple équation : moins qu'il y a
d'étudiants à aider, plus l'assistance et le soutien produits
gagnent du terrain et apportent des bénéfices notables.
Cependant, nous n'avons pas pensé à la forme individuelle du
tutorat, car au niveau de cette dernière, le tutoré voit en son
tuteur, un expert de la discipline, chose qui contribue à un attachement
de celui-ci à celui-là. C'est-à-dire, qu'au niveau du
tutorat individuel, le tutoré n'arrive pas à agir ou à
accomplir la tâche qui lui a été demandée sans la
présence de son tuteur, il n'est pas autonome, ni capable pour
réaliser son travail. Cet aspect est connu sous l'appellation de «
la dépendance au tuteur » (Baudrit, 1997, p.30), au sein des petits
groupes un tel risque est moins probable, car le tuteur doit s'occuper de
l'ensemble du groupe, doit partager ses interventions et ses idées avec
tout le monde, d'où il se trouve moins enclin à rendre une
personne inhérente à lui. Sous-titre d'exemple, dans notre cas,
la tutrice va travailler avec l'ensemble du groupe dans le but de provoquer
chez eux une réflexion optimale vis-à-vis du fonctionnement de la
langue, nécessaire pour toute production de textes. Donc, faire appel
aux petits groupes de travail, se rapporte à la
87
théorie socioconstructiviste qui insiste sur la
dimension sociale pour rendre l'apprentissage efficace et puissant, et qui met
en avant « l'importance du dialogue et de l'argumentation entre pairs dans
la construction des connaissances de l'apprenant. Elle met en pratique les
vertus du « peer teaching », du « peer learning », et de la
résolution des problèmes.
Il est important de mentionner que les contenus des
séances ont été discutés au préalable avec
l'enseignante et avec l'ensemble des tutrices, dans le but de mettre en place
un cours commun admettant de réduire la marge des fausses routes. Ceci
montre, le fait que notre dispositif interpelle l'engagement des acteurs
pédagogiques.
Quant à la participation au niveau de ces sessions,
elle est à titre volontaire et à libre-accès, pour les
tutrices comme pour les tutorés. L'insistance sur le volontariat est une
sorte de prise en considération des principes fondamentaux du tutorat,
elle présente l'aspect de base de sélection et de recrutement des
tutorés, dans la mesure où, c'est l'étudiant qui prend
librement la décision de participer au dispositif, c'est lui qui oriente
la planification et la réalisation de ses objectifs d'apprentissage, car
au niveau de tel dispositif, le tuteur proposait mais n'exigeait rien, il
attend toujours que les étudiants lui déclare ce qu'ils veulent
faire, ou ce qu'ils souhaitent travaillés davantage.
Le volontariat est également l'origine du choix des
tutrices, qui se proposent sans aucune obligation, ni pression pour aider les
tutorés et les accompagner. Au sujet des tutrices engagées au
sein du tutorat, nous avons pris en considération les critères du
choix du bon tuteur, dans la mesure où, les tutrices choisies
âgées de 22-23 ans, adoptent une posture de
tutrice-étudiante, capable de garantir davantage le progrès des
élèves. Un étudiant est donc le plus qualifié pour
être le tuteur d'un autre étudiant, vu qu'un tuteur passé
par là, peut mieux se mettre à la place du tutoré pour
comprendre ses difficultés et proposer des solutions pour l'aider
à les paliers. Ce tuteur-étudiant va lui permettre de maintenir
des relations avec lui, pour mieux faciliter la tâche de rectification et
de régénération des habiletés de cet apprenant en
littéracie universitaire. Toujours dans le cadre du choix des tutrices,
nous avons cherché à part le paramètre d'âge, des
tutrices prêtes à aider l'autre, à l'encourager, à
le motiver et à l'accompagner. Nous avons également
insisté sur le fait que ces tutrices trouvent absolument
l'équilibre entre leurs interventions et celles du tutoré.
Pourtant, nous n'avons pas exigé un niveau d'expertise
accéléré dans la désignation de ces tutrices, pour
leurs permettre de profiter à leur tour du tutorat, d'où la
référence à l'idée du « Learning Through
Teaching » ou apprendre en enseignant, connue en Europe sous l'appellation
d'effet-tuteur.
Il est important de mentionner que les tutrices inscrites dans
le programme tutoral, n'ont bénéficié d'aucune formation.
Le fait d'opter pour ce choix est tout d'abord, dans le but de se
88
conformer aux conditions de choix des tuteurs, qui consistent
à engager des tuteurs qui n'ont pas un statut professionnel
d'enseignement et d'éducation. Et ensuite, parce que nous avons
pensé que doter une personne prête à aider et à
accompagner volontairement des étudiants, d'autres connaissances, risque
à perdre l'éventuel naturel positif qui existe chez eux. Une
formation peut conduire à une sorte de désorientation, de
transformation, ou de professionnalisation. C'est pour cette raison, que les
compétences, les capacités, ainsi que les habiletés des
tuteurs doivent rester en dehors de n'importe quelle formation.
Au nombre de 32, sont donc les étudiants aidés
par les tutrices deux fois par semaine, pendant cinq semaines. Les groupes de
travail sont constitués de quatre tutorés, pris en charge par une
tutrice qui suit le même cursus universitaire que ces derniers.
Les étudiants se présentent donc avec plusieurs
besoins et s'adressent à la tutrice pour combler les erreurs
récurrentes repérées au niveau du test diagnostique, non
noté. (Le test diagnostique, annexe 5) et (la liste des lacunes
annexe2).
Le dispositif du tutorat proposé va se dérouler
dans une visée éducative et selon cinq fonctions chevauchantes,
qui sont : Le diagnostic, la planification de l'action, la réalisation
de l'action, la vérification de l'action et l'identification des
apprentissages réalisés.
Cette évaluation diagnostique était la
première étape du tutorat, envisagée pour repérer
les difficultés et les problèmes des étudiants, et prendre
les décisions nécessaires permettant la facilitation de
l'enseignement et de l'appropriation.
Après le fait de diagnostiquer les besoins des
étudiants et avant le début de la diffusion des cours, les
tutrices vont être renseignées par rapport au public, à la
constitution du groupe, à la répartition des séances et
des heures de travail. Elles sont appelées donc à mettre en place
leur bonne volonté, leur motivation, leur capacité
d'écoute, leur aisance disciplinaire, leur maitrise du contenu et leur
expérience personnelle d'étudiante, pour les investir dans le
cadre du tutorat d'accompagnement.
Les ateliers du tutorat vont s'étaler sur une
durée d'une heure, et vont être diffusées par le canal de
l'application de la messagerie instantanée « WhatsApp ».
La première séance du tutorat était
consacrée à l'accueil et à la sensibilisation, au niveau
de laquelle les tutrices se présentaient devant leurs groupe de
tutorés, pour faire connaissance avec eux, pour partager leurs propre
expérience estudiantine, pour les convaincre des bienfaits de
l'éducation et de l'intérêt d'assister aux cours et de
suivre l'enseignant. De même, les tutorés se présentent
chacun à son tour, pour faire connaissance avec leur tutrice ainsi que
le groupe dans lequel, ils vont suivre les séances du tutorat. Le but
central était de créer une certaine proximité et une
familiarisation entres les sujets impliqués. Cette discussion sert
pareillement à
89
expliquer le fonctionnement du tutorat d'accompagnement,
à évoquer les informations principales qui se rapportent à
ce type à savoir : ses objectifs, son déroulement etc... Et
même, c'était l'occasion pour diffuser des mots sur la
littéracie universitaire et la place cruciale qu'elle occupe.
Après l'intervention des tutrices, les tutorés ont eu le temps
pour poser des questions sur les aspects qui leurs semblent flous, et d'avoir
plus de clarification de la part des tutrices. En gros, les interrogations
formulées ont étaient les suivantes :
Tutoré 1 : « est-ce-que le tutorat va être
considéré dans la note générale du semestre ?
»
4 Réponse de la tutrice 1 : « non ce tutorat est
une sorte d'accompagnement qui ne sera pas noté, mais qui va vous
être utile pour que vous puissiez écrire d'une manière
correcte davantage, surtout dans vous examens qui seront notés bien
évidemment ».
Tutoré 2 : « est-ce que dans les séances
du tutorat on peut avoir des informations sur la formation du master ?
»
4 Réponse de la tutrice 2 : « bien sûr,
dans le cadre du tutorat nous sommes à votre disposition, et on va
répondre à toutes vos questions, quelle que soit celles relatives
au contenu disciplinaire, ou bien d'autres qui se rapportent aux choix de
carrière, aux orientations après la licence, aux modules
enseignés dans les prochaines semestres, aux stages et aux projets de
fin de formation etc... Il suffit que vous notiez vous questions, auxquelles on
va répondre vers la fin de chaque séance ».
Tutoré 3 : « est-ce que je peux rejoindre un
autre groupe du tutorat, ou bien je suis obligée de rester dans celui-ci
? »
4 Réponse de la tutrice 3 : « dans le cadre de
tutorat rien n'est obligatoire, notre mission est de vous amener à
progresser toute en tenant compte de votre liberté. Bien sûr, tu
peux changer de groupe si ton emploi du temps est conforme avec celui de
l'autre groupe. Vers la fin de la session des questions/réponses, on va
voir avec les membres de l'autre groupe, si quelqu'un souhaite te donner sa
place et sera d'accord de rejoindre ton groupe sans problème ».
Tutoré 4 : « j'ai des choses à faire ce
weekend, pouvez-vous changer l'heure du travail pour moi ? »
4 Réponse de la tutrice 4 : « les heures du
travail au niveau du tutorat sont adaptées en fonction de votre choix et
de votre disponibilité, on va négocier ceci avec l'ensemble du
groupe pour se mettre d'accord sur une heure qui sera convenable pour tout le
monde, comme ça tu pourras terminer ton travail sans rater ta
séance ».
Les propos des tutrices et des tutorés ont
été avancés sous formes des enregistrements audio, dans
différents groupes du tutorat au niveau de la première
séance de rencontre et de
90
sensibilisation, et pour les utiliser d'une manière
concrète, nous avons effectué un travail de transcription.
Vers la fin de cette première séance, les
tutrices ont demandé à leurs tutorés de formuler un petit
mot, dans le but de mesurer leur satisfaction vis-à-vis de l'idée
du dispositif et à tel point ils veulent participer à ce
dernier.
Cette première rencontre entre les protagonistes du
tutorat était donc la clé d'accès à
l'expérience, au niveau de laquelle les tutrices ont eu la chance
d'encourager les étudiants, de les convaincre des bienfaits du tutorat
et de les pousser à participer à ce dispositif. De même,
les tutorés ont profité de cette expérience, ils ont eu
des réponses à leurs questions grâce au contact avec les
anciens étudiants, ils ont pu également lever le voile sur les
points ambiguës qu'ils avaient concernant le tutorat et la
littéracie universitaire.
Concernant les séances qui suivent, elles vont se
dérouler selon trois temps clés : D'abord, les étudiants
vont bénéficier d'un cours portant sur l'une de leurs
difficultés, qui sera présenté et expliqué par la
tutrice. Ce cours va être construit en fonction des interactions des
tutorés. Ensuite, ils seront appelés à corriger ces
paragraphes collectivement à la base de ce qu'ils ont appris dans le
cours, et à échanger leurs points de vue sur ces
rédactions dans le but de renforcer davantage l'appropriation. Enfin, au
bout de la semaine, c'est-à-dire après les deux séances
hebdomadaire, les tutorés sont appelés à faire le
récapitulatif de ce qu'ils ont appris, pour annoncer par la suite des
prévisions pour la séance à venir. Par la suite, la
tutrice va mettre à la disposition de ces tutorés des textes qui
contiennent des erreurs liées au contenu des cours qu'ils ont
travaillés. Les étudiants doivent corrigés ces textes et
les réécrire tout en respectant la correction de la langue. Cet
exercice proposé est comme une sorte d'évaluation formative, qui
permet à la tutrice d'examiner sa prestation et celle de ces
tutorés, dans la finalité de se positionner face au dispositif et
de le modifier en cas de besoin. Les réponses des tutorés aux
textes figurent dans les annexes (annexe 7).
Grâce à cette démarche
préconisée, les étudiants vont construire un «
méga outil » (Shneuwly, 1995) permettant le développement de
leurs compétences d'écriture à l'université,
d'où l'enrichissement de leur niveau en littératie universitaire.
Cette façon de faire va leurs accorder de même, des occasions
favorables pour qu'ils puissent décrocher une image positive
d'eux-mêmes, de leurs méthodes et de leurs pratiques face aux
exigences et aux attentes du contexte universitaire.
Il est important de mentionner que la proposition de ce
canevas de séance était dans le but de mener à bien son
déroulement, pourtant, il est possible par exemple, que les tutrices
91
accordent plus de temps à une étape,
réduit la durée d'une autre, tout dépend de la demande des
tutorés et de leurs activités. Le tutorat qu'on propose
réside donc flexible d'utilisation.
Après les séances du tutorat, les tutrices
seront appelées à échanger entre elles, les informations,
les données, les expériences, ainsi que leurs analyses et
perceptions par rapport aux sessions, afin de mettre en lumière
l'effet-tuteur, et aussi pour embellir davantage le scénario des
séances à venir. Dans cette visée de montrer
l'effet-tuteur dans leurs actions, les tutrices notent dès le
début de l'expérimentation et jusqu'à sa fin, au niveau
d'un journal de bord, leurs traces, leurs témoignages, leurs
réflexions, leurs pratiques et leurs actions, dans l'intention de
pointer le progrès et le non progrès tout au long de
l'expérience. Elles mentionnent également sous forme de
paragraphes réflexifs leurs ressentis et leurs acquis après les
séances du tutorat, dans une vue informative qui permet de
dégager l'effet-tuteur ou bien l'impact du tutorat sur le
tuteur-étudiant. (Le modèle vierge du journal de bord, annexe 3)
et (l'exemplaire d'un journal de bord de tutrice rempli, annexe 4). Ces
journaux de bord des tutrices vont être pareillement utilisés pour
recueillir des propositions de remédiations et d'amélioration du
dispositif initial.
En ce qui concerne, l'évaluation de l'efficacité
du dispositif du tutorat, elle va être du côté des
tutorés (l'effet-tutoré), à la base des exercices
d'application et des retours qu'ils ont exprimés au niveau du
questionnaire d'appréciation. Et du côté des tutrices
(l'effet-tuteur), elle va s'appuyer sur l'analyse des journaux de bord.
En définitive, on peut avancer qu'on a essayé de
prendre en considération le fait d'aborder le terrain, de
l'étudier, et de respecter sa complexité. Nous mentionnons
également que la démarche qu'on a suivie, répond aux
conditions fondamentales qui font du tutorat une formule pédagogique
efficace et qui sont: l'environnement favorable, l'engagement volontaire,
l'instruction concentrée des contenus, l'évaluation des
apprentissages et les remarques régulières des tuteurs et des
tutrices. Et s'intéresse de même, à déclencher le
désir d'apprendre par l'éveil de la valeur du défi chez
les étudiants, vu que « les élèves sont
motivés pour apprendre lorsqu'ils pensent pouvoir réussir des
activités qui ont une valeur de défi » (Miller, 2003,
p337).
92
CHAPITRE II : RECUEIL, PRESENTATION, ANALYSE DES
DONNEES ET DISCUSSION DES RESULTATS
1- L'effet-tutoré : Recueil, présentation
et l'analyse du contenu d'exercices proposés aux tutorés, et
discussion des résultats
Les dispositifs d'aide et d'accompagnement sont souvent
programmés pour rendre service à l'apprenant. Le tutorat comme
étant l'un de ces dispositifs vise à son tour le fait
d'accompagner les étudiants pour faciliter leur affiliation, ainsi que
leur maitrise des normes et des contenus disciplinaires. Au niveau de cette
partie, nous allons donc traiter les bénéfices que les
tutorés ont tirés de leur expérience du tutorat, tout en
analysant leur progrès en termes d'écriture, composante centrale
de la littéracie universitaire. Nous allons procéder par une
sorte de comparaison entre les réponses des tutorés au test
diagnostic proposé avant le tutorat (annexe 6), et celles de leurs
exercices d'application durant la période de l'expérimentation
(annexe 7). Comme nous l'avons avancé lors de la description du tutorat
et de son déroulement, l'évaluation de l'effet-tutoré
était faite à la base des exercices d'application (annexe 7),
proposés à la fin des séances hebdomadaires,
étaient soit des textes avec des questions de compréhension, soit
des textes que les tutorés doivent corriger à la base de ce
qu'ils ont appris.
Nous allons donc analyser et discuter, les réponses des
tutorés concernant ces exercices, tout en tenant compte du
progrès en matière de l'écrit, que les tutorés ont
pu garantir au fil des séances.
l La première semaine du tutorat : formulation et
justification des réponses :
Comme la première séance du tutorat
était réservée à la rencontre et à la
sensibilisation, la deuxième séance jouera donc l'objet de
l'exercice d'application envisagé pour évaluer la prestation et
l'apprentissage des tutorés.
En conformité avec le cours « Formulation et
justification des réponses », l'exercice suggéré dans
ce cas, était un texte extrait de « Histoire d'un voyage en terre
du Brésil », de Jean de Lery, avec des questions de
compréhension.
Nous allons donc étudier le travail des tutorés
concernant : la formulation et la justification des réponses.
D'ailleurs, la formulation et la justification des réponses
étaient les premières remarques, que nous avons faites lors de la
correction du test diagnostic, qui portait sur « La cigale et la fourmi
» de Jean de La Fontaine (annexe 1), dans la mesure où, la plupart
des résultats ont été mal formulé avec une absence
de justification. Le choix de ce cours de nature méthodologique
s'avère donc nécessaire.
93
Le tableau ci-dessous, représente une sorte de
comparaison entre, les réponses formulées par les tutorés
au niveau du test diagnostic (annexe 6), et celles avancées concernant
le texte proposé après le travail durant la deuxième
séance du tutorat, sur la formulation et la justification des
réponses.
Tableau 1: comparaison des réponses S1
Questions du test
diagnostic : « La cigale et la fourmi, Jean de
la Fontaine »
|
Exemples de
formulation et de
justification des
réponses du test diagnostic
|
Questions du texte
d'application :
« Histoire d'un voyage en terre du
Brésil, Jean de Lery »
|
Exemples de
formulation et de
justification des réponses d'exercice
d'application
|
Question1 :
|
Réponse1 : « une
|
Question1 : Quel est le
|
Réponse1 : « il s'agit
|
Définissez le genre
|
histoire imaginaire
|
type de ce texte.
|
d'un texte narratif-
|
auquel appartient ce
|
dont le but de
|
Justifiez votre réponse.
|
descriptif, puisque le
|
texte. Justifiez votre
|
critiquer ».
|
|
narrateur raconte son
|
réponse.
|
Réponse2 : « la
cigale et la fourmi qui nous donne la leçon de vie
».
Réponse 3 : « la fable, la morale »
Réponse 4 : « la fable ».
|
|
aventure avec ses
compagnons ». Réponse2 : « ce texte
est de nature narrative-descriptive. Cela est
justifié par le fait que le narrateur,
narre et décrit son voyage ».
|
|
|
|
Réponse3 : « en ce
qui concerne le type de texte, il est narratif, descriptif,
parce qu'il raconte et il décrit à la
fois le voyage du narrateur ».
|
|
|
|
Réponse
|
|
|
|
4 : « l'extrait en
question est un texte narratif et descriptif, parmi les
indices qui le montre en trouve :
|
|
|
|
un ensemble de
description et de
narration concernant
son voyage au
|
|
|
|
Brésil ».
|
Question2 : Pourquoi
|
Réponse1 : « les
|
Question2 : Décrivez
|
Réponse1 : « la
|
les initiales des deux
|
initiales des deux
|
la nature de la relation
|
relation entre la
|
substantifs « Cigale »
|
substantifs « cigale »
|
entre la nation des
|
nation des Margajas
|
et « Fourmi », sont-
|
et « fourmi » sont-
|
Margajas et les
|
et les portugais est
|
elles écrites en
majuscule ?
|
elles écrites en
majuscule car sont-
elles des personnes
principales dans la fable ».
|
Portugais, puis avec
les Français.
|
une relation amicale, par contre elle est très
agressive avec les français ».
Réponse2 : « à partir du texte, la nation
des
|
|
94
Réponse2 : « la cigale et la fourmi sont
écrites elles la
majuscule car elles sont les noms propres des animaux
».
Réponse3 : « les
initiales des deux substantifs « cigale »
et « fourmi » sont-
elles écrites en
majuscule car ils sont
les personnages
principale de la fable ».
|
|
Margajas et alliée des portugais et ennemie des
français ». Réponse3 : « les
Margajas sont les alliées des portugais et les ennemis
des français ».
Réponse4 : « la relation amicale allie les
Margajas et les
portugais, pourtant
cette nation est
l'ennemie des français ».
|
|
Réponse4 : « le titre
et les personnages
principaux, ils sont
écrites en majuscule ».
|
|
|
Question3 : étudiez la
|
Réponse1 : « le texte
|
Question3 : Relevez
|
Réponse1 : « au
|
structure de ce texte.
|
est la fable elle parle
|
du texte le champ
|
niveau du champ
|
|
de la cigale et de la
|
lexical d'alimentation
|
lexical d'alimentation
|
|
fourmi. Le texte est le
laconisme et la fonction de la fable
est critiquer la société ».
|
et de la nourriture.
|
et de la nourriture, on
trouve des termes comme : les fruits, la
farine, les jambons... ».
|
|
Réponse2 : « ce texte
|
|
Réponse2 :
|
|
est la fable écrite en
vers de l'écrivain Jean de la Fontaine qui a
utilisé la cigale et la fourmi comme personnages
principales de
l'histoire, la fourmi
qui travaille toute l'été pour gagner du
grains et la cigale qui est toujours entrain de chanter, et dès que
l'hivers est venu, la
|
|
« concernant le
champ lexical d'alimentation et de nourriture on trouve des
mots comme : la farine, des vivres, des jambons, des fruits, la chaire...
».
Réponse3 : « le
champ lexical
d'alimentation et de la nourriture est présent dans le
texte à travers
des mots comme :
|
|
cigale il n'a pas pu
trouver de quoi manger, à ce moment là elle
a allé chez la fourmi pour lui prêtez
quelques graines
jusqu'à la saison
nouvelle, mais elle
n'a pas donner. La
morale ici est implicite, elle passer
|
|
(farine, jambon,
victuailles, fruits...) ».
Réponse4 : « le
champ lexical qui domine le texte est celui de nourriture et
d'alimentation,
représenté par plusieurs termes tels
|
|
95
au lecteur d'une
manière indirecte
c'est de « travailler pour vivre ».
Réponse3 : « l'écrit
en vers on a
allégorique ou personnification ; des animaux qui
parlent ; aussi on a la consisme c'est pour ça ce texte est court et
briève.
|
|
que : « jambon, fruits, farine... ».
|
|
Ensuite le thème de
cette fable est une
demande de l'aide.
|
|
|
|
En de plus il y a une morale implicite. Et
finalement, la
fonction de cette
fable c'est une
fonction éducative ».
|
|
|
|
Réponse4 : « la fable est structurée par
des vers écrite par Jean de la Fontaine d'où on a des personnages
« la
cigale » et « la
fourmi », la satire,
une moralité à la fin
de cette fable, le
thème utilisé et le
laconisme (bref et
court), sa fonction éducative (morale) et
explicite d'après la
morale de cette
fable ».
|
|
|
Question4 : la cigale
|
Réponse1 : « oui, elle
|
Question4 : Comment
|
Réponse1 : « Les
|
demande-t-elle
|
alla crier famine chez
|
les sauvages ont
|
sauvages ont bien
|
l'aumône ? Justifiez
votre réponse en
|
la fourmi sa voisine, la priant de lui prêter
|
accueils le narrateur et
ses compagnons ?
|
accueils le narrateur et ses compagnons, ce
|
relevant des indices du
|
quelques grains pour
|
justifiez votre réponse
|
qui le montre du texte
|
texte.
|
substituer jusqu'à la saison nouvelle ».
Réponse2 : « l'indice qui montre que la cigale demande-t-elle
l'aumône c'est elle alla crier famine chez la fourmi
sa voisine. La priant de lui prêter quelque grain pour
subsister jusqu'à la saison nouvelle ».
|
à partir du texte.
|
est la phrase
suivante : « pour nous
les offrir et nous
souhaiter les
bienvenue, six
hommes et une femme ne firent pas
de difficultés à monter en barque et à
venir nous voir dans le bateau ».
Réponse2 : « les
sauvages étaient
|
|
96
Réponse3 : « non, la cigale demande-t-elle quelque
grain pour subsister ».
Réponse4 : « la
cigale demande
l'aumône : « la priant de lui prêter quelque
grain pour subsister
jusqu'à la saison nouvelle ».
|
|
gentils quand ils ont accueillis le narrateur et ses
compagnons, on peut le remarquer à
travers la phrase suivante : « pour nous
les offrir et nous
souhaiter les
bienvenue, six
hommes et une femme ne firent pas
de difficultés à montrer en barque et à
venir nous voir dans le bateau ».
|
|
|
|
Réponse3 : « les
sauvages ont accueilli
le narrateur et ses
compagnons de manière chaleureuse, dans la mesure
où, ils
ont apporté de la
nourriture à ces
derniers, ce qui le montre dans le texte est bien
évidemment
cette phrase : « pour nous les offrir et nous
souhaiter les
bienvenue, six
hommes et une femme ne firent pas
de difficultés à montrer en barque et à
venir nous voir dans le bateau ».
|
|
|
|
Réponse4 :
|
|
|
|
« l'accueil des
sauvage était
sympathique. La
justification du texte
est la suivante :
|
|
|
|
« « pour nous les
offrir et nous
souhaiter les
bienvenue, six
hommes et une femme ne firent pas
de difficultés à montrer en barque et à
venir nous voir dans le bateau ».
|
Question5 : En vous
|
Réponse1 : « la
|
Question5 : Relevez à
|
Réponse1 : « Les
|
rappelant la condition
|
morale prise pour
|
partir de l'extrait, des
|
éléments qui
|
du fabuliste, quelle
|
cette fable c'est tout
|
éléments qui
|
distinguent les
|
|
97
est, d'après vous, la morale de cette fable ?
Développez votre réponse.
|
le monde doit prendre
la responsabilité de tout ce qu'il a fait et ne jamais
perdre le temps »
Réponse2 : « la morale de cette fable
c'est d'invité le lecteur de ne pas se
|
distinguent les
habitants de cette terre des autres ».
|
habitants de cette
terre des autres sont qu' « ils avaient tous le corps
peint en noir. Et les hommes étaient tondus de près sur le devant
de la tête ». Réponse2 :
« plusieurs éléments
|
|
caractérisé par les
|
|
créent la différence
|
|
comportements du
|
|
entre les habitants de
|
|
cigale (donner une
|
|
cette terre des autres
|
|
leçon de vie) et de
|
|
sont : un corps peint
|
|
travailler comme la
|
|
en noir, le fait qu'ils
|
|
fourmi ».
|
|
étaient tondus de prés
|
|
Réponse3 : « la
|
|
sur le devant de la
|
|
morale : les gens qui
|
|
tête, ils portaient une
|
|
font des efforts et qui
|
|
pierre verte, la femme
|
|
travaillent bien vont
|
|
n'avait pas la lèvre
|
|
trouver le succès ». Réponse4 : « la
fable
|
|
fendue, à ses oreilles,
si affreusement
|
|
dit qu'il faut travailler
|
|
percées qu'on aurait
|
|
pour réussir ».
|
|
pu passer le doigt
dans les trous ».
|
|
|
|
Réponse3 : « les
éléments qui
distinguent les
habitants de cette terre des autres sont
leur peinture corporelle noire, leur rasage de tête,
leur
pierre verte, leurs
trous d'oreilles et
leurs pendentifs d'os ».
|
|
|
|
Réponse4 : « les
habitants de cette terra avaient le corps peint en noir
»
|
|
Commentaire 1 :
Le cours de « formulation et de justification des
réponses », était proposé suite au besoin
exprimé au niveau des copies du test diagnostique des tutorés
(les copies des tutorés figurent dans les annexes).
Ce cours de type méthodologique est d'une grande
importance, car, quel que soit la question, le correcteur attend des
étudiants une bonne rédaction des réponses, à
travers des phrases claires, correctes, complètes et porteuses de sens.
Egalement, la plupart des questions posées
98
Aux examens et aux épreuves exigent le fait
d'accompagner la réponse par des justifications afin de la
préciser davantage.
Une séance du tutorat était donc
réservée pour ce cours. Tout d'abord, le cours à
présenter aux tutorés, les types majeurs des réponses
à savoir : (les réponses affirmatives et négatives, les
réponses courtes, les réponses longues et formulées, les
réponses directes et d'autres fermées etc...). La suite du cours
était orientée vers, les astuces nécessaires pour formuler
efficacement une réponse et qui sont en gros : le fait de bien former
une phrase, c'est-à-dire, la commencer régulièrement par
une majuscule et la terminer par un point ; utiliser la ponctuation (virgule
pour marquer une pause, deux points pour expliquer etc...) ; répondre
par la reprise des termes évoqués dans la question, uniquement
ceux indispensables à la réponse, comme si la personne qui nous
lit ne connais pas la question ; supprimer les marques d'interrogation
(l'adverbe d'interrogation, l'inversion du sujet et le point d'interrogation) ;
éviter les réponses directes par « car ou parce que »,
et échapper surtout la copie du texte du support.
Quant à la justification des réponses, une
conduite langagière utilisée pour montrer le bien fondé
des propos, le cours présenté a articulé les visées
de la justification (explicatives et affirmatives), ainsi que les
différentes manières qu'un énonciateur peut utiliser pour
justifier sa réponse, et qui sont principalement : la justification par
relevé d'indice et qui consiste à recopier exactement ce qui
figure dans le texte en l'introduisant par des guillemets, et en montrant la
ligne dans laquelle il se trouve. Puis, la justification par citation au niveau
de laquelle, il faut absolument se référer aux
éléments pertinents du texte et les présenter par des
formules tels que : (ainsi le narrateur juge, comme l'indique, le montre le
narrateur... ».
A la base du tableau présenté ci-dessus et des
éléments avancés dans le passage précédent,
on peut donc remarquer une progression au niveau des pratiques des
tutorés, qui ont fait preuve de bonne assimilation du cours, à
travers l'emploi de leurs acquis dans leurs réponses à l'exercice
d'application. Ils ont mis en pratique, les astuces et les techniques apprises
pour surmonter leurs difficultés, ils sont passés des
réponses mal formulées (reprises des marques d'interrogation (les
réponses de la quatrième question du test diagnostique par
exemple), (réponses sans justifications), (réponses mal
structurées), aux réponses correctes et bien exposées.
L'effet-tutoré a donc commencé à
apparaitre dès la première semaine du tutorat.
Nous allons vérifier davantage l'émergence de
cet effet à travers l'analyse du travail des tutorés dans les
autres séances du tutorat.
l La deuxième semaine du tutorat : structure des
phrases et déterminants :
99
Nous avons remarqué lors des réponses des
étudiants au test diagnostic, que la majorité des tutorés
ne respectent pas la structure des phrases en français, et qu'ils
utilisent d'une manière inappropriée les déterminants.
C'est pour cette raison que les séances de la deuxième semaine du
tutorat, ont étaient orientées vers la structure des phrases et
les déterminants.
Au bout de ces séances, les étudiants sont
censés corriger le texte proposé à la base des
éléments acquis durant ces séances. Le texte en question
contenait plusieurs fautes et lacunes au niveau de la structure des phrases qui
le composait, ainsi qu'une fausse utilisation des déterminants.
Nous allons examiner dans le tableau ci-dessous, les
réponses des tutorés au texte proposé :
Tableau 2 : comparaison des réponses S2
Les phrases incorrectes au niveau du texte
intitulé (le déplacement en ville n'est pas facile)
|
Les propositions de correction des tutorés (en
termes de déterminants et de structure des phrases)
|
Se déplacer en ville ce n'est toujours facile
|
Se déplacer en ville ce n'est pas toujours facile
|
La grande villes proposent depuis longtemps les moyens de
transport, mais des derniers ont aussi leur inconvénients.
|
Les grandes villes proposent depuis longtemps des moyens de
transport, mais ces derniers ont aussi leurs inconvénients.
|
Un métro est très fréquent à
l'heure de pointe, et on se s'y sent toujours en sécurité
après quelques heures.
|
Le métro est très fréquent aux heures de
pointe, et on ne s'y sent pas toujours en sécurité après
quelques heures.
|
Un bus est certes très pratiques, très
dépendant d'une qualité le trafic. Un taxis sont trop chers pour
de utilisation quotidienne.
|
Le bus est certes très pratique, mais très
dépendant de la qualité du trafic. Les taxis
sont trop chers pour une utilisation quotidienne.
|
De tramway quant à lui, couvre qu'une zone
limitée de l'espace urbain.
|
Le tramway quant à lui, ne couvre qu'une zone
très limitée de l'espace urbain.
|
On peut bien sur prendre mes voitures, mais le embouteillages
ou une difficultés pour ce garer sont nombreuses et des heures
d'arrivée à se rendez-vous est jamais garantie.
|
On peut bien sur prendre sa voiture, mais les embouteillages
ou les difficultés pour se garer sont nombreuses et l'heure
d'arrivée à un rendez-vous n'est jamais garantie.
|
Depuis les années 2000, on constate mes changement de
mentalités. Les médias, leur entreprises, votre
municipalités, ces écologistes, invitent de plus en plus un
citoyens à utiliser quelles vélo pour circuler dans quel grandes
villes, par laquelle, ils peuvent protéger quel
environnement.
|
Depuis les années 2000, on constate un
changement de mentalité. Les médias,
les entreprises, les municipalités, les écologistes invitent
de plus en plus les citoyens à utiliser leurs vélos, pour
circuler dans les grandes villes,
et par lesquels ils peuvent
protéger l'environnement.
|
|
Commentaire2 :
Les deux cours de la deuxième semaine du tutorat
étaient des cours de syntaxe, proposés suite aux besoins des
apprenants, exprimés dans leurs copies du test diagnostic. Nous avons
trouvé important de présenter ce type de cours, pour donner aux
tutorés les outils nécessaires de la construction correcte des
phrases en français, qui réside un aspect fondamental dans le
développement de la compétence scripturale.
100
Le cours portait sur la structure des phrases, était
organisé selon une certaine hiérarchie, qui part d'abord, de
définir la phrase comme étant l'unité de base de
l'écrit, de montrer que sa structure n'est pas standard (pouvant aller
d'un seul mot, à une composition plus complexe), et de mentionner que la
construction des phrases en français est appelée syntaxe et elle
doit obéir à des règles bien déterminées et
propres à chaque type de phrase (déclarative, interrogative,
exclamative et impérative).
Le cours s'est étalé par la suite sur la phrase
simple, complexe (coordonnée et juxtaposée) et composée
(la proposition subordonnée relative et la proposition
subordonnée conjonctive). Pour traiter enfin les deux formes des
phrases, à savoir la forme affirmative et négative.
Nous pouvons alors remarquer à travers les
données présentées dans le tableau ci-dessus, une
progression notable au niveau de la structure des phrases, dans la mesure
où, les tutorés ont commencé à soigner la
composition des phrases, sous-titre d'exemple, ils arrivent à respecter
la négation, à faire la différence entre les phrases
simples, complexes et composées etc...
Concernant les déterminants, les tutorés ont pu
également exploiter pertinemment ce cours, à travers leur choix
rationnel des déterminants à utiliser. Le fait qu'ils
réussissent à distinguer entre les articles (définis et
indéfinis), les déterminants (possessifs, démonstratifs,
relatifs, exclamatifs et interrogatifs), et le cas d'emploi de chacun d'entre
eux.
l La troisième semaine du tutorat : l'accord et
la nominalisation :
Au niveau de la troisième semaine du tutorat, le choix
était fait pour l'accord et la nominalisation. La suggestion de ces deux
cours, tout comme les autres, découle des difficultés des
étudiants qui figurent sur leurs copies du test diagnostic.
Tout d'abord, l'accord posait un véritable
problème pour ces étudiants, surtout l'accord des adjectifs
qualificatifs et l'accord du sujet/verbe.
Le tableau ci-dessous, montre une variété des
phrases construites par les étudiants, qui accentuent bien
évidemment leur besoin relatif à l'accord :
101
Tableau 3: comparaison des réponses S3
Accord des adjectifs qualificatifs
|
Accord sujet/verbe
|
« les personnes principales »
|
« la fable est présenté »
|
« les initiales des deux substantif »
|
« les initiales des deux substantifs est écrit en
|
« le texte a une fonction éducatif »
|
majuscule »
|
« les comportement de la cigale »
|
« nous avons trouvé des personnes qui ne
travaille
|
« Jean de la Fontaine a écrit plusieurs fable
»
|
pas »
|
« Jean de la Fontaine est un des plus
célèbres fabuliste
|
« les gens doit travailler car il n'y a pas de vie sans
|
et cette fable à une idée principal »
|
travail »
|
« la situation final, la situation initial »
|
« le titre et l'écrivain de la fable ont très
connus »
|
« un schéma narrative »
|
« la cigale n'a pas demandée l'aumône, il a
demandée
|
« les personnage principaux »
|
quelques grains pour subsister »
|
« la fable raconte de façon plaisant »
|
« parmi les indices qui montre que ce texte est une
|
« les personnages du textes sont »
|
fable »
|
« on trouve divers type de personnage »
|
« dans cette fable on trouvons deux personnes
|
« quelque grains »
|
principaux »
|
« on trouve plusieurs forme »
|
« comme on a deux animaux qui parle »
|
« des bons affaires »
|
« les évènements de la fable se
déroule pendant
|
« deux fonctions éducatif divertissante »
|
l'hivers »
|
« une relation fictif »
|
« les gens de la littérature en France ne gagne
pas
|
« les écrits des écrivain »
|
l'argent de leurs écritures »
|
|
« Jean de la Fontaine visent à donner des
leçons de vie »
|
|
« une morale est exprimé à la fin de la fable
»
|
|
« la cigale cherche les moyens qui est exactement la
nourriture »
|
|
« la fable il est écrit en vers »
|
|
« les événements de ce texte se
déroule chez la fourmi »
|
|
« la présence des animaux qui parle »
|
|
« la cigale et sa voisine la fourmi qui ont dans une
forêt »
|
|
« la cigale a partie chez sa voisine pour chercher du
grain »
|
|
Les besoins des étudiants ont été
également au niveau de la nominalisation, dans la mesure où, on a
remarqué que ces derniers utilisent d'une manière
inappropriée les nominalisations. En gros, nous avons relevé les
lacunes qui se répètent d'une façon récurrente sur
les copies des étudiants, et qui sont : « le moque, la demandation,
le perdre, la nourritation etc... ».
Pour mesurer la progression des tutorés en
matière de l'accord et de la nominalisation, nous avons tracé les
deux tableaux ci-dessous, dans lesquels nous constaterons les réponses
des tutorés quant au texte et aux exercices proposés lors de
cette troisième semaine du tutorat :
102
Tableau 4: comparaison des réponses S3 suite
Les phrases incorrectes au niveau du texte
intitulé « l'identité numérique »
|
Les propositions de correction des tutorés (en
termes d'accord)
|
L'identité numérique est l'ensemble des
traces
numérique qu'une personnes ou une collectivités
laisse sur internet.
|
L'identité numérique est l'ensemble des
traces
numériques qu'une personne ou une collectivité
laisse sur internet.
|
Toutes ces information, laissé au fil des navigation,
sont collecté par les moteurs de recherche, comme Google, et sont rendus
public.
|
Toutes ces informations laissées au fil des
navigations, sont collectées par les moteurs de recherche comme Google,
et sont rendues publics.
|
Une identité numérique, ou IDN, peut être
constitué par : un pseudo, des nom, des image, des vidéos, des
adresse IP, des favori, des commentaire etc...
|
Une identité numérique, ou IDN, peut être
constituée par : un pseudo, un nom, des images, des vidéos, des
adresses IP, des favoris, des commentaires etc...
|
Cette identité virtuel se créent par le biais
des réseaux
sociaux, comme Facebook, Twitter, ou des publications sur
un blogs, les site web de tous genre construise également une
identités, grâce à laquelle l'on peut donc être connu
et avoir une présences en lignes. Mais ces donnée, qui se trouve
à la portées de
tous, constitue un risques permanentes par les utilisateur
et pour la protections de leur vies privée.
|
Cette identité virtuelle se crée par le biais
des réseaux
sociaux, comme Facebook, Twitter, ou des publications sur
un blog, les sites web de tous les genres construisent également une
identité, grâce à laquelle l'on peut donc être connu
et avoir une présence en ligne. Mais ces données, qui se trouvent
à la portée de tous, constituent un risque permanent par les
utilisateurs et pour la protection de leur vie privée.
|
Même si Google a mis en place un formulaires pour
adresser des demande de droits à l'oubli, celui-ci restent très
compliquées à remplir. Cependant, la plateforme en ligne
Forget.me est un outil gratuites qui permettent de remplir plus facilement,
puis d'envoyer des demande de retrait des donné. Dès lors sur
l'identités numérique ont aussi étés voté
dans le but de protéger les utilisateur.
|
Même si Google a mis en place un formulaire pour
adresser des demandes de droits à l'oubli, celui-ci
reste très compliqué à remplir.
Cependant, la plateforme en ligne Forget.me est un outil gratuit qui permet
de remplir plus facilement, puis d'envoyer des
demandes de retrait des données. Dès lors
sur l'identité numérique ont aussi été
voté dans le but de protéger les utilisateurs.
|
|
Tableau 5: comparaison des réponses S3
suite
la phrase verbale
|
Les réponses des tutorés par la
nominalisation
|
Un ensemble de chercheurs ont découvrent une momie
égyptienne sur le chantier d'une grande surface.
|
la découverte d'une momie égyptienne sur le
chantier d'une grande surface.
|
Un enfant de dix ans a disparu dans les environs de Rabat.
|
La disparition d'un enfant de dix ans dans les environs de
Rabat.
|
Le musée de la ville a été incendié
hier soir.
|
L'incendie du musée de la ville hier soir.
|
L'équipe nationale marocaine du football est enfin
victorieuse.
|
La victoire de l'équipe nationale marocaine.
|
Un bébé panda a été
découvert dans une forêt à l'Est de la France.
|
La découverte d'un bébé panda dans une
forêt à l'Est de la France.
|
Les programmes scolaires ont été
modifiés par le ministère.
|
La modification des programmes scolaires par le
ministère.
|
|
Commentaire3 :
Nous avons consacrée la troisième semaine du
tutorat à l'accord de l'adjectif qualificatif (attribut et
épithète), tout en exposant des règles
générales de l'accord des noms, des nombres, des adjectifs de
couleur. La séance était également destinée
à l'accord des verbes (avec un sujet singulier et pluriel).
103
Quant à la nominalisation, nous avons
réservée toute une séance pour traiter ce moyen qui
élargi le vocabulaire, qui garantit une grande quantité
d'informations, qui aide à la prise des notes et à la
réorganisation et à la reformulation des phrases.
Nous avons donné aux tutorés, les règles
à prendre en considération et à suivre, pour effectuer
correctement la nominalisation : (l'ajout des suffixes « -eur, -ance,
-esse, -erie etc.. », la suppression de la terminaison verbale, la
nominalisation sans changement du verbe etc...).
A travers les réponses des étudiants, il est
possible d'avancer que les séances de la troisième semaine du
tutorat, ont été utiles. D'une part, les tutorés ont pu
accorder intelligemment les adjectifs et les verbes, et ont de même
nominalisé les phrases d'une manière correcte, tout en mobilisant
ce qu'ils ont appris lors des sessions tutorales.
l La quatrième semaine du tutorat :
Quant à la quatrième et la dernière
semaine du tutorat, elle a été réservée aux
connecteurs logiques et aux modes et temps verbaux. Le fait de
préconiser ces cours est dû au manque de cohérence au
niveau des réponses des étudiants, qui avançaient une
idée sans la liée à une autre, ou bien qui veulent
articuler entre deux propositions, mais ils ne savaient pas quel est le
connecteur adéquat à être utilisé.
Quant à la conjugaison, elle pose à son tour un
grand problème aux étudiants qui ne savent pas quel mode ou quel
temps, doivent-ils employés dans leurs phrases.
Nous avons collecté dans le tableau ci-dessus, les
erreurs les plus communes des étudiants, en termes de connecteurs
logiques et des modes et temps, relevées de leurs copies du test
diagnostic bien évidemment :
Tableau 6:comparaison des réponses S4
Les phrases des étudiants, qui expriment leur
besoin en termes des connecteurs logiques
|
Les phrases des étudiants, qui expriment leur
besoin en termes des modes et temps
|
« la cigale a demandé l'aumône à la
fourmi grâce à sa
|
« si la cigale à travailler et n'a pas demandé
des grains
|
faim ».
|
de la fourmi ».
|
4 confusion entre « grâce à » et «
à cause de ».
|
4 si + conditionnel.
|
« la cigale a voulu des grains cependant elle veut
|
« les événements passés dans l'hivers
».
|
subsister »
|
4 le passé composé.
|
4 emploi du « cependant » au lieu de « car ou
parce
|
« la cigale a demander l'aumône à sa voisine
».
|
que ».
|
4 confusion entre le « é » et le « er
».
|
« les initiales des deux substantifs « Cigale »
et
|
« la cigale rendrais les grains à sa voisine
».
|
« Fourmi » sont écrits en majuscule, certes,
ce sont des
|
4 confusion entre le futur simple et le conditionnel
|
animaux principaux dans la fable »
|
présent.
|
4 Fausse utilisation de la concession.
|
|
|
Nous allons comparer maintenant, dans le tableau ci-dessus,
l'amélioration du niveau des tutorés quant à ces deux
aspects, à travers l'examen de leur réponse au texte de la
dernière semaine :
104
Tableau 7: comparaison des réponses S4 suite
Eléments incorrects au niveau du texte
d'application intitulé « le selfie
»
|
Propositions de correction des tutorés (en
termes des modes et temps)
|
Le selfie spectaculaire permettons au sujet
d'été exceptionnel en se metté en scène dans des
situations exceptionnelles et spectaculaires, mais très
risquées.
|
Le selfie spectaculaire permet au sujet d'être
exceptionnel en se mettant en scène dans des situations
exceptionnelles et spectaculaires, mais très risquées
|
Certains faisons même le buzz avec le « chinning
», photographie redoutable de leur double menton en contre plongée,
devant les sites touristiques. Des grands déprimés se prendront
en selfie, « ce qui permettent aussi d'existerais ».
|
Certains font même le buzz avec le « chinning
», photographie redoutable de leur double menton en contre plongée,
devant les sites touristiques. Des grands déprimés se prennent en
selfie, « ce qui permet aussi d'exister »
|
Le « photobomb » eus été un selfie
parfois hilarant où l'arrière-plan viennent délivrant un
message incongru, à l'insu du photographe créatif, transgressif,
militant.
|
Le « photobomb » est un selfie parfois hilarant
où l'arrière-plan vient délivrer un message incongru,
à l'insu du photographe créatif, transgressif, militant.
|
Le tableau suivant représente la progression
remarquée au niveau de l'emploi des liens logiques :
Tableau 8: comparaison des réponses S4 suite
Eléments incorrects au niveau du texte
d'application
|
Propositions de correction des tutorés (en
termes de connecteurs logique)
|
Faire du sport serait bon à cause de la santé :
les médecins, les psychologues, les professeurs de sport le disent.
|
Faire du sport serait bon pour la santé : les
médecins, les psychologues, les professeurs de sport le disent.
|
Tantôt, il serait le remède contre la violence
des adolescents, ou bien beaucoup de parents qui ont des enfants un peu trop
agressifs se précipitent par les inscrire dans un club de tennis
où de foot, et dans les écoles le sport des vu comme la solution
miracle contre l'agressivité.
|
En fait, il serait le remède contre la violence des
adolescents, et beaucoup de parents qui ont des enfants un peu trop agressifs
se précipitent par les inscrire dans un club de tennis où de
foot, et dans les écoles le sport des vu comme la solution miracle
contre l'agressivité.
|
Commentaire4 :
Avoir recours à ces deux cours était
nécessaire vu leur importance dans tout type d'écriture, dont
l'écriture à l'universitaire. Nous avons insisté dans le
cours présenté aux tutorés sur la portée des
connecteurs logiques dans la cohérence, la progression et le rapport
logique du texte, tout en mentionnant l'ensemble des relations logiques
(addition, cause, conséquence, opposition, concession, but, comparaison,
reformulation, conclusion, condition, classification, illustration et
justification) et leurs différents connecteurs.
Par rapport aux modes et temps, nous avons tenté
d'accentuer le rôle du verbe comme étant l'élément
essentiel de la phrase, d'indiquer ses modes (personnel « indicatif,
impératif, conditionnel et subjonctif »), impersonnel «
infinitif, participe et gérondif »), ses temps (simple «
présent, imparfait, passé simple, futur simple) composé
(passé composé, plus que parfait, futur antérieur,
passé antérieur).
105
Nous avons pu vérifier la pertinence des cours
présentés à travers les réponses des
étudiants aux exercices d'application, dans lesquels, ils ont fait
preuve d'une bonne maitrise du contenu diffusé.
2-L'effet-tuteur :
Au niveau des dispositifs d'aide et d'accompagnement,
l'attention est souvent accordée aux apprenants. Suite à cette
tendance, le tutorat est perçu comme étant une formule de soutien
qui vise le progrès du tutoré. Cependant, au sein de ce
dispositif, le tuteur qui vient pour travailler et assister son tutoré,
peut se développer également de manière constructive
grâce à son activité. Le tutorat devient alors, un
dispositif qui peut influencer la vie personnelle et professionnelle du tuteur,
on parle donc de « l'effet-tuteur ».
Dans notre présente recherche, nous avons tenté
de mettre en exergue ce phénomène, pour témoigner le fait
que le tuteur peut tirer des bénéfiques à partir de son
action et de son intervention dans le cadre du tutorat.
2-1 Présentation du journal de bord et son
objectif :
« Le journal de bord est régulièrement
mentionné comme un outil primordial des méthodologies
qualitatives » (Baribeau, 2005 ; Wacheux, 1996 ; Miles et Huberman, 1994),
« [...] constitué de traces écrites, laissées par un
chercheur, dont le contenu concerne la narration
d'événements[...] des idées, des émotions, des
pensées, des décisions, des faits [...] contextualisées
(le temps, les personnes, les lieux) [...] dont le but est de se souvenir des
évènements, d'établir un dialogue entre les données
et le chercheur [...] » (Baribeau, 2005, p. 108 ». Dans le cadre de
notre recherche et suite au tutorat expérimenté auprès des
étudiants de la première année, département du
français, nous avons eu recours au journal de bord pour dégager
l'émergence de l'effet-tuteur, chez huit tutrices engagées dans
l'action.
2-2 Elaboration du journal de bord :
Comme notre objectif est de vérifier l'effet-tuteur
dans l'activité des tutrices, l'architecture du journal de bord
proposé vise principalement cette finalité, dans la mesure
où, les questions ciblées au niveau de ce dernier reposent
surtout sur : l'actions et les pratiques mises en place par les tutrices, ainsi
que l'expérience et le vécu de ces dernières dans le cadre
du tutorat ou « le dire sur le faire ». Ces questions vont être
notre base de référence pour vérifier l'effet-tuteur.
Les caractéristiques du journal de bord
suggéré sont principalement :
l
106
Destiné aux tutrices ayant participées dans
l'expérience du tutorat.
l Rédigé dans la finalité qu'il soit
remplit immédiatement après chaque séance.
l Adapté selon le déroulement des sessions
tutorales.
l Anonyme suite à la demande des tutrices, mai
pourtant il contient d'autres informations indicatives tels que : (l'âge
et le niveau d'études)
Par rapport à la modalité du journal de bord
préconisée, nous avons décidé de saisir la version
initiale du journal de bord avec Word, puis le mettre à la disposition
des tutrices. (Le modèle du journal de bord figure dans les annexes).
2-3 Recueil et analyse des données du journal de
bord :
Les journaux de bord des tutrices ont été
rédigés après les séances hebdomadaires du tutorat.
L'expérience a été prévue pour le mois de Mars,
durant laquelle les tutrices volontaires étaient totalement
engagées et impliquées au niveau du dispositif. Le tableau
ci-dessous relate la période de rédaction des journaux de bord
des tutrices, réparti en fonction des séances :
Numéro du
journal de
bord
|
1
|
2
|
3
|
4
|
Date des
séances
|
Séance1 : 04/03/2023 Séance 2 : 05/03/2023
|
Séance 3 : 11/03/2023 Séance : 4 12/03/2023
|
Séance 5 : 18/03/2023 Séance 4 : 19/03/2023
|
Séance 6 : 25/03/2023 Séance 7 : 26/03/2023
|
|
Notre échantillon composé de ces journaux de
bord est un corpus riche sur lequel on va se baser pour extraire les
informations et les idées nécessaires à la
vérification de l'effet-tuteur. Nous avons analysé et
traité les journaux de bord manuellement pour faire une synthèse
des extraits convaincants et appropriés avec l'aspect recherché :
« l'effet-tuteur ».
- L'implication des tutrices :
Les tutrices volontaires engagées dans le dispositif
du tutorat proposé, remplissent systématiquement le journal de
bord, directement après la fin de chaque séance. Elles font
preuve d'énergie et d'impatience pour décrire leurs vécus
et pour parler de leurs expériences. Leur attitude désireuse,
montre leurs flammes et leurs envies de remarquer leurs progrès et les
bénéfices qu'elles ont pu tirer du réinvestissement et de
la transmission de leurs connaissances pour un groupe d'étudiants.
D'ailleurs, le fait d'apercevoir leurs développements dans leurs
107
pratiques d'accompagnement et l'idée qu'elles vont
apprendre également en enseignant était le motif qui a
stimulé davantage l'attention et la curiosité des tutrices.
Certes, leur première mission est de garantir le progrès de leurs
tutorés, mais, le fait d'assister à la récompense de leurs
efforts demeure un paramètre de grande importance.
L'implication des tutrices et leur véritable
accrochage, nous ont permis en tant qu'observatrice d'adopter une posture
directive importante dans le suivi de ce phénomène complexe, dans
la mesure où, nous avons eu à notre disposition au bout de chaque
semaine, les journaux de bord des tutrices remplis et détaillés,
pour qu'on puissent vérifier la progression de l'effet-tuteur au fil des
séances. En fait, nous avons, nous même rédigé notre
journal de bord vu que nous avons participé également à
l'expérience et on souhaite aussi remarquer nos progrès, pour
arriver vers la fin à organiser une réflexion concrète et
réelle de ce dernier.
- l'analyse de l'évolution de l'effet-tuteur :
Notre investigation est articulée sur un double
objectif, l'un relatif à « l'effet-tutoré » et l'autre
autour duquel s'articule cette partie, correspond à l'émergence
de l'effet-tuteur à travers la mise en place du tutorat
universitaire.
Pour tenir compte de ce phénomène et pour
valider sa présence au niveau de notre dispositif expérimental,
nous allons effectuer l'analyse qualitative des journaux de bord. Dans cette
perspective, nous avons choisi de se pencher sur l'essentiel pertinent du
corpus, autrement-dit, nous allons trier les données des journaux de
bord pour se focaliser uniquement sur celles signifiantes et nécessaires
pour formuler des réponses à la question suivante : Les tutrices
arrivent-elles à tirer profit de leur activité d'accompagnement
dans le cadre du tutorat ?
La réponse à cette question est donc
conditionnée par la nature des propos avancés par les tutrices et
inscrits au niveau des journaux de bord.
- L'analyse qualitative :
Afin d'analyser qualitativement des données obtenus de
l'expérience, nous allons procéder pour un traitement des propos
des tutrices et leurs réactions vis-à-vis de leurs
activités, pour savoir à tel point le tutorat est utile pour
favoriser l'émergence de l'effet-tuteur.
l La première séance du tutorat
:
Comme nous avons précisé lors de la description
de l'expérience du tutorat, la première séance
était consacrée à la rencontre et à la
sensibilisation. Au niveau de cette première séance, les tutrices
avançaient dans leurs journaux de bord les propos suivants :
Tutrice 1 : « J'ai beaucoup apprécié cette
initiative d'accompagnement des étudiants, ce n'est que la
première séance, mais je me sens très familiarisée
avec les étudiants. J'ai pu capter leur
108
attention, à travers l'évocation de mon cursus
universitaire, du choix de l'éducation comme domaine d'études,
des bienfaits de l'enseignement, et de l'objectif ultime du tutorat
d'accompagnement. Approximativement, dans une durée qui ne
dépassait pas une heure, j'ai pu avoir la confirmation des
étudiants concernant leur participation au tutorat. Au niveau de cette
séance, j'ai plutôt senti un renforcement de nature relationnelle
».
Tutrice 2 : « Personnellement, et à partir de la
première rencontre avec mes tutorés, j'ai ressenti les ondes
positives de cette expérimentation, l'échange avec eux, et
comment ils expriment leur gratitude et leur reconnaissance pour l'action me
motivent davantage pour tenir à bien ma mission ».
Tutrice 3 : « Je trouve que l'expérience va
être utile et instructrice pour les tutorés et même pour
nous. De ma part, lors de la première séance, j'ai su que vers la
fin de l'action tutorale je vais récolter plusieurs
bénéfices, car dès ma première prestation en tant
que tutrice, j'ai pu surmonter un problème que j'ai rencontré, et
qui était relatif à l'accès d'une tutoré à
la session. J'ai donc vite pris la décision de passer de l'appel que
j'avais choisi au début pour rendre l'échange actif, aux messages
écrits et aux enregistrements vocaux pour que cette étudiante
pourra trouver des traces de la séance, quand elle va régler son
problème de réseau et accéder à la session.
C'était le premier atout que j'ai tiré de ma première
séance en tant que tutrice : gérer le problème et adapter
la situation en fonction de mon public ».
Tutrice 4 : « Suite à ma première
séance en tant que tutrice, j'ai appris à comment changer les
représentations des étudiants par rapport à un sujet ou un
concept. J'ai pu organiser mes interventions pour répondre à cet
objectif, et pour mieux expliquer aux tutorés les bienfaits de ce
dispositif et conduire au changement de leur conception de base. Vers la fin de
la séance, ma démarche était bénéfique et
les étudiantes ont été intéressées par la
participation à cette action pédagogique ».
Tutrice 5 : « Personnellement, j'ai trouvé en
tant que tutrice, la première séance très motivante.
L'engagement, l'interaction et l'échange avec les tutorés
était une véritable source d'encouragement, qui m'a
impliqué davantage dans l'action et qui m'a poussé à faire
mon maximum pour aider ces étudiants désireux pour apprendre et
se développer ».
Commentaire 1 :
La première séance du tutorat était la
séance dans laquelle les tutrices ont presque eu le même ressenti.
Le progrès qu'elles ont pu remarquer de leur première
expérience de tutrice était de nature relationnelle et
motivationnelle. La plupart d'entre elles, ont insisté sur l'importance
de ces aspects dans le maintien de leur activité de suivi et
d'accompagnement. Un deuxième progrès a était
mentionné également au niveau de cette première
séance : la résolution des
109
problèmes, à travers lequel les tutrices ont pu
développer leur processus mental et cognitif permettant de gérer
la situation et de la diriger utilement. L'amélioration des
compétences communicatives était le troisième garant de la
satisfaction des tutrices au niveau de leur première séance. On
peut donc résumer l'effet-tuteur de la première séance du
tutorat en trois aspects majeurs : un progrès relationnel et
motivationnel, mental et cognitif, et finalement communicative.
l Les séances 2, 3,4 et 5 du tutorat
:
Par rapport aux deuxième, troisième,
quatrième et cinquième séances du tutorat, les propos
s'articulaient cette fois-ci autour du progrès cognitif, vu que les
contenus ont été plus formels, sous formes des cours de
méthodologie et de syntaxe comme « la formulation et la
justification des réponses, la structure de la phrase, l'accord et la
nominalisation ». Il est important de rappeler que notre démarche
de travail est d'origine qualitative, chose qui nous a poussés à
retenir l'essentiel dans les propos des tutrices concernant ces séances,
dans le but de mettre la lumière sur l'évolution de
l'effet-tuteur au fil des semaines.
Les propos des tutrices par rapport à ces
séances ont été présentés comme suit :
Tutrice 1 : « Dans ces séances qui sont formelles
et orientées vers des cours permettant le renforcement et la
consolidation de la compétence scripturale des étudiants, j'ai pu
développer un point qui me posais souvent problème dans mon
parcours, quand je présente un exposé ou un travail en classe,
est celui d'annoncer l'objet du cours d'une manière créative, au
lieu de se contenter juste sur la formule classique : « le cours ou
l'exposé d'aujourd'hui portera sur... » Au fil des séances
du tutorat, sous-titre d'exemple celle de la formulation et de la justification
des réponses, j'ai annoncé un défi avec moi-même, de
ne plus aborder mon cours d'une manière traditionnelle. Au niveau de la
deuxième séance, j'ai opté pour la question suivante pour
commencer mon cours : « Quel genre de film préférez-vous ?
». Cette question à vite capter l'attention des tutorés qui
commençaient automatiquement à produire leurs réponses.
J'ai enchainé ensuite par une autre question : « Pourquoi
aimez-vous ce genre ? », ce jeu de questions/réponses interactif
m'a permis de présenter avec fluidité l'intitulé de mon
cours : « La formulation et la justification des réponses »,
d'une manière différente qui implique les tutorés, qui
suscite leur curiosité et capte leur attention.
Tutrice 2 : « Tout au long de ces séances du
tutorat, j'ai développé une capacité qui repose sur le
fait, de ne jamais avancer la réponse au tutoré, mais
plutôt de leur donner le temps pour réfléchir, et les
outiller pour qu'ils réalisent individuellement le travail. Sous-titre
d'exemple, dans la séance de l'accord, j'ai expliqué les
règles de l'accord d'une manière détaillée et
claire, j'ai formulé des exemples pour concrétiser mon
explication, j'ai recueilli d'autres exemples
110
cette fois-ci ceux des tutorés dans le but de les
impliquer au niveau de la construction des cours. Mais quant au moment
où ils doivent appliquer ce qu'ils ont appris, j'occupe moins l'espace
didactique pour leur donner plus d'autonomie nécessaire à
l'accomplissement de la tâche. Et même lorsqu'ils ne trouvent pas
la réponse, j'essaye de la formuler à la base de la rectification
de leurs propos. Le plus important pour moi était de les aider et de les
orienter pour se responsabiliser ».
Tutrice 3 : « En tant qu'étudiante en master,
j'ai toujours entendu parler de l'importance du tissage dans l'apprentissage.
Ce que je connaissais par rapport à cet aspect était d'un point
de vue théorique. Ma visée était donc de
concrétiser ma connaissance par rapport à ce point et les
séances du tutorat demeurent le terrain au niveau duquel cette
visée sera réalisable. Pour ce faire, j'ai donc
procédé toujours avant le début de tout nouveau cours, par
un rappel des éléments traités durant les séances
précédentes. Grace à cette action pratique, j'ai fini par
toucher l'intérêt du tissage dans la construction des savoirs
».
Tutrice 4 : « Durant mon parcours scolaire et
universitaire, je n'ai jamais osé sortir de ma zone de confort,
sous-titre, quand j'avais des exposés à présenter en
licence et même au master avant le tutorat, je me base uniquement sur le
contenu que j'ai préparé, et j'évite toutes sorte de
prolongement ou d'ouverture du sujet.
De ce fait, quand j'ai entendu parler d'une expérience
du tutorat, je n'ai pas hésité à participer dans le but
d'aider autrui, mais également de développer ce point qui me pose
problème.
Au niveau des séances que j'animais, je me basé
sur les expériences des tutorés, sur leurs propositions et leurs
perceptions, tout en s'écartant de ma conception isolée.
Au fil des séances, j'ai touché vraiment
l'importance d'apprendre à gérer les imprévus, et la
nécessité de les prendre toujours en compte lors de la conception
du cours ».
Tutrice 5 : « Pendant les séances hebdomadaires
du tutorat, j'ai enrichi mes connaissances méthodologiques, syntaxiques
et langagières, grâce à la préparation de mes
interventions, à l'élaboration et la mise en oeuvre de mon
activité, et au réinvestissement de mes acquis en situation.
C'est tout un processus et un effort qui ne sert non seulement à doter
les tutorés des connaissances dont ils en besoin pour développer
leur niveau en écriture, mais également qui permet à la
tutrice d'apprendre et de progresser d'une manière notable »
Commentaire 2 :
Au niveau dans lesquelles les tutrices sont censées
présenter un cours auprès des tutorés, l'effet-tuteur
prend d'autres formes or le social et le relationnel. Cette fois-ci le
progrès est souvent de nature cognitive et didactique. Du
côté du progrès cognitif, les tutrices sont arrivées
à développer davantage leurs savoirs, à enrichir leurs
connaissances et à consolider leurs acquis.
111
Ces atouts ont donc comme origine les différentes
tentatives d'aide des tutrices, plus leur étude approfondie du contenu
transmis. Un travail grâce auquel, cette tutrice devient à son
tour étudiante active, capable d'améliorer son niveau et de
garantir de nouveaux apprentissages.
De ce qui est développement des méthodes et des
techniques didactiques de diffusion d'un cours et d'instauration d'un savoir,
les tutrices ont pu passer, d'une démarche de travail magistrale,
à une autre active basée sur l'interactivité,
l'échange mutuel et la créativité. Dans cette perspective,
plusieurs ont été les tutrices qui ont fait preuve d'un
progrès remarquable au niveau de cet aspect, chose remarquable surtout
quand elles ont pris la décision de laisser de côté la
procédure magistrale classique, pour adopter une autre formalité
orientée vers la construction collaborative du cours et la prise en
compte des propositions et d'autonomie des apprenants (la mise en place du
cours par le biais du : tissage, des exemples, des questions/réponses
etc...). Ces tutrices qui souhaitent intégrer au futur le domaine
d'enseignement, sont alors familiarisées avec différentes
facettes du métier au niveau du tutorat. Avec le découverte
concrète de l'utilisation des méthodes de diffusion du cours et
de transmission du savoir, ainsi que leur identification de celles qui
impliquent l'apprenant et le rend attentif davantage.
Le tutorat est vu donc conçu comme une sorte de
préprofessionnalisation qui permet l'intégration rapide des
tutrices dans le corps enseignant et qui vise leur insertion pour
découvrir la réalité du métier. Ces bienfaits
peuvent être garantis à travers la construction des tutrices de
leur répertoire professionnel fondé sur leur activité
d'aide et d'accompagnement.
Les séances 6,7 et 8 du tutorat :
Ce sont les dernières séances du tutorat
réservées aux « connecteurs logiques » et aux «
modes et temps ». Il faut mentionner que c'est au niveau de ces
séances, que toutes les tutrices ont vu leurs efforts
récompensés et ont pu vraiment remarquer l'avantage que peut
tirer celui qui enseigne de son activité.
Les propos saisis concernant ces dernières
séances au niveau des journaux de bord des tutrices étaient comme
suit :
Tutrice 1 : « J'ai souvent entendu « qu'enseigner
est apprendre pour la deuxième fois », et en réalisant mon
travail en tant que tutrice, j'ai vécu une expérience profitable,
dans la mesure où j'ai pu approfondir mes connaissances et construire
mon identité professionnelle à travers les cours que j'ai
présenté aux tutorés. J'ai pu de même renforcer mon
relationnel grâce l'empathie, au contact et à la proximité
que j'avais avec les étudiants »
Tutrice 2 : « Le tutorat a été très
bénéfique pour moi à plusieurs niveaux, tels que : la
préparation des cours, la gestion du temps et des interactions, le choix
des travaux qui visent
112
l'enrichissement des connaissances, et le développement
d'esprit d'engagement et de responsabilité »
Tutrice 3 : « Mon expérience en tant que tutrice
des étudiants de la première année était
enrichissante, d'un point de vue cognitif et relationnel. Dans la mesure
où, j'ai pu consolider mes acquis, et même j'ai eu de fortes
relations sociales avec mes étudiantes grâce à la
proximité d'âge. Je suis consciente que mon activité au
sein du tutorat va me rendre service de mon futur métier qui
nécessite des habiletés comme : la structuration des cours, la
gestion de la séance et la motivation, que j'ai pu développer
durant ce mois d'expérience ».
Tutrice 4 : « Ma mission en tant que tutrice m'a permis
essentiellement de comprendre l'importance d'être patient, et d'accorder
aux tutorés le temps dont ils ont besoin pour réfléchir.
Au niveau des premières séances, je n'avais pas cette
compétence, mais au fil des semaines, j'ai appris à
réduire ma prise de parole, à contrôler mes interventions,
à laisser à part mes idéaux, à se positionner du
côté des tutorés et à ne pas dominer
l'échange pour qu'ils puissent profiter davantage. Le tutorat est donc
une véritable occasion de préparer le métier d'enseignant
et de connaitre le rapport à l'institution.
Tutrice 5 : « Ce que j'ai vraiment gagner du tutorat est
de voir la pratique de mes tutorés se développer. Ma source de
satisfaction était quand ils parlent positivement de ce qu'ils ont
appris, quand ils apprécient la manière dont les contenus ont
été harmonisés avec leurs attentes et leurs besoins. Dans
mon expérience, c'est donc plus la dimension humaine et sociable qui
s'est manifestée ».
Tutrice 6 : « Dans le cadre du tutorat, nombreuses ont
été les compétences nécessaires au métier
d'enseignants que j'ai pu améliorer : la reformulation, le
questionnement, l'échange et l'interaction, la vérification des
acquis, la gestion de l'hétérogénéité du
groupe, l'encouragement etc...Le développement de cet avant-goût
du métier d'enseignant, était possible grâce à la
liberté qu'on avait lors de l'élaboration des séquences
pédagogiques ».
Commentaire 3 :
Les étudiantes-tutrices jugent leur première
expérience du tutorat comme étant bénéfique pour
leur projet professionnel. Elles voient en bénévolat une
activité fructueuse pour l'enrichissement de leurs connaissances et la
consolidation de leurs compétences. Elles considèrent le tutorat,
comme une approche indirecte du métier d'enseignant, permettant leur
familiarisation avec le monde professionnel. C'est dans le tutorat, qu'elles
ont pu identifier leurs forces et leurs faiblesses pour les développer
davantage en vue de les mettre en pratique concrètement dans diverses
situations d'enseignement/apprentissage. Le tutorat présente pour elles
une sorte de prise de recul nécessaire pour se positionner face aux
réalités des classes,
113
grâce auquel elles ont remet en question leurs
conceptions du métier d'enseignant et ont construit de nouvelles
aspirations relatives à cette profession.
2-4 Discussion des données de l'expérience
: (en termes d'effet-tuteur et d'effet-tutoré) :
A partir de l'expérience du tutorat faite durant un
mois, et en examinant la progression des tuteurs et des tutorés, nous
avons pu retenir les conclusions suivantes :
l Au niveau de notre dispositif, le tutorat était
proactif, c'est-à-dire que se sont surtout les étudiants qui ont
un bon niveau qui ont pu profiter davantage. Ce sont donc les étudiants
qui ont le moins besoin d'aide, qui étaient assidus et impliqués
au niveau du dispositif. Ces étudiants étaient toujours
présents pour ne rien rater, ils étaient motivés et ils
souhaitent bénéficier de toute formule d'aide.
l Les regards des tutorés et des tuteurs confirment
l'importance de l'interaction dans l'apprentissage à
l'université.
l La formule tutorale est une expérience
équilibrée et constructive qui a marqué la vie personnelle
et professionnelle des tuteurs et des tutorés.
l Le tutorat est envisagé comme une sorte de
préparation aux fonctions à venir.
l l'effet-tuteur apparu chez les tutrices était
surtout de nature cognitive et relationnelle.
l Le tutorat était souple, il permet une rectification
immédiate des erreurs et des incompréhensions, car il est «
un contexte d'éducation entre pairs à l'intérieur duquel
le tutorés observe les réponses correctes
présentées par le tuteur » (Madrid, 1998, p.243).
l « Sa spécifité est de mettre en relation
à un moment précis et régulièrement, des
étudiants avancés avec des étudiants novices dans le cadre
de petits groupes de travail où chacun peut s'exprimer. Bien que tous
les étudiants qui rencontrent des difficultés ou qui sont
susceptibles d'en avoir ne participent pas aux séances, les
témoignages des étudiants assidus montrent que le dispositif ne
les a pas laissés indifférents et qu'ils en ont retiré des
bénéfices » (Annot, 2001, p.384).
l Le tutorat était le garant d'une implication
positive et des échanges avantageux entre tutrices et tutorés.
114
Chapitre III : Retour sur l'expérimentation et
vérification des hypothèses :
1- Le questionnaire d'appréciation : (retours des
tutorés)
La description de l'action tutorale, ainsi que l'analyse des
exercices réalisés par les tutorés durant un mois
d'expérience étaient insuffisantes pour estimer la
validité du tutorat et son introduction au niveau de l'enseignement
supérieur, pour garantir l'accès aux littéracies
universitaires, d'où on a trouvé qu'il est nécessaire
d'interroger les participants qui ont été intégré
dans ce dispositif pour connaitre leur ressenti vis-à-vis de dernier, vu
qu'ils sont les acteurs centraux de l'expérience et leurs avis demeure
indispensable. En conséquence, on a proposé un questionnaire
d'appréciation ou de satisfaction (annexe 5), dans le but d'utiliser les
réponses avancées pour mesurer la pertinence de notre
expérience.
1-1 Présentation du questionnaire
d'appréciation et son objectif :
Ce questionnaire d'appréciation qui a été
nourri de divers travaux liés à l'accompagnement tutoral à
l'université, va être doublement utilisé. D'une part, afin
de collecter des données par rapport à la qualité du
dispositif suggérer et d'une autre part, il va être avantageux
pour accueillir des propositions d'amélioration et du perfectionnement
du tutorat.
1-2 Elaboration du questionnaire :
Nous avons essayé lors de l'élaboration du
questionnaire, de varier les questions proposées
pour qu'elles englobent celle qui portent sur les avantages et
les contraintes, et d'autres qui
visent l'enrichissement et la bonification du dispositif
initial.
La population interrogée :
Comme notre rechercher porte surtout sur la qualité, et vu
que nous voulions optimiser notre
questionnaire, nous avons décidé de le
diffusé auprès d'un petit échantillon, englobant le
public
cible qui a participé au tutorat, et qui était
à nombre de 32 étudiants et étudiantes.
- Le questionnaire été mis à la disposition
des étudiants de la première année, département
du français à l'ENS Meknès, qui ont
participé à l'action tutorale durant un mois.
- A nombre de 32 sont les tutorés qui ont répandu
au questionnaire proposé.
La composition du questionnaire :
Le questionnaire d'appréciation créé,
comprend des informations qui portent sur :
- L'objectif du questionnaire.
- L'anonymat et la confidentialité des réponses
avancées.
115
- Des remerciements pour les personnes qui vont prendre de leur
temps et répondre au
questionnaire.
Le questionnaire d'appréciation des tutorés se
compose de 16 questions, essentiellement
orientées vers :
- L'expérience du tutoré.
- L'organisation générale du dispositif.
- Les contraintes et les difficultés que les tuteurs ont
rencontrées.
- L'accueil, l'accompagnement et la qualité d'encadrement
des tutrices.
- Les propositions d'amélioration du dispositif.
Les types des questions :
Ce questionnaire met en exergue divers types de questions :
- Des questions fermées à échelle
ordinale (Satisfaisant, Peu satisfaisante, Pas du tout
satisfaisante, Très bien, Bien, Assez bien,
Médiocre, Très utile, Assez utile, Peu utile,
Pas du tout utile).
4 Ce genre de questions permet de mesurer d'une
manière rapide et efficace le degré de satisfaction des
participants.
- Une question fermée dichotomique (Oui,
Non).
4 Ce type de question est le plus facile pour garantir un taux
de réponse élevé.
- Deux questions fermées multiples
(La gestion du temps, la connexion, la disponibilité, la
formation, la qualité du travail).
4 Ce type de question permet la simplification des
réponses et sert à éviter l'alourdissement de ces
dernières.
- Des questions ouvertes, qui interrogent le
point de vue des questionnés (propositions d'amélioration, propre
perception par rapport au tutorat etc...).
4 Ce type de question permet le recueil des informations qui
reposent sur une marge de créativité, qui ne réduisent pas
la liberté du questionné, qui ne limitent pas sans imagination,
et qui n'influencent pas sa vision par des réponses
déterminées.
Il est important de mentionner que le questionnaire a
été analysé tout en respectant l'anonymat.
1-3 Recueil, analyse et discussion des données du
questionnaire
Notre méthode d'analyse du contenu intrigue l'approche
qualitative, pour laquelle nous présenterons les résultats
obtenus, ainsi que leur interprétation.
116
Question1 :
Toutes les réponses des tutorés concernant ce que
représente le tutorat pour eux étaient
principalement :
- Le tutorat est une démarche pour apprendre et se
développer.
- Le tutorat est une forme d'aide envisagée pour
dépasser les difficultés.
- Le tutorat est le lien entre le tuteur et un apprenant, pour
aider ce dernier à atteindre ces
objectifs.
- Le tutorat est une relation formative entre un tuteur qui guide
les apprentissages d'un
tutoré et l'aide également.
- Le tutorat est un mode d'accompagnement qui permet à
l'étudiant de recevoir une aide
supplémentaire et personnalisée pour
améliorer son niveau.
- Le tutorat est un dispositif interactif entre un tuteur
compétent et un groupe d'étudiants
dont l'objectif d'améliorer les performances
académiques et de favoriser la réussite.
- Le tutorat est une relation d'aide entre un tuteur et un
tutoré dont le but de fournir une
assistance aux étudiants pour faire face à leurs
besoins.
- Le tutorat est une aide personnalisée qui sert à
faciliter les apprentissages et les
transmettre à un tutoré pour l'orienter vers la
réussite.
- Le tutorat est un travail d'entraide et de collaboration au
niveau duquel les étudiants
s'organisent en groupe pour résoudre la même
tâche et afin d'atteindre un objectif
commun.
Question2 :
Les tutorés interrogés associent le mot tutorat
essentiellement à :
- Aide et soutien.
- Enseignement et apprentissage.
- Formation et révision.
- Guidage et accompagnement.
- Approfondissement et facilitation.
Commentaire1 :
Les deux premières questions ont été
proposées pour vérifier à tel point la première
séance du tutorat, réservée à une
sorte de rencontre et de sensibilisation était bénéfique
pour les
tutorés. D'ailleurs, cette séance était
consacrée à la présentation des tuteurs, qui vont
partager
leur expérience d'étudiant pour convaincre les
participants des bienfaits de l'éducation et
l'intérêt d'assister aux cours et de suivre
l'enseignant, dans le but de les encourager pour
s'inscrire au niveau du tutorat. Cette discussion sert
pareillement à l'évocation des informations
117
principales sur le tutorat d'accompagnement, ses objectifs et
son déroulement, des mots sur la littéracie universitaire
également.
Lors de cette séance, les tutrices ont mentionné
que l'objectif primordial derrière l'expérience du tutorat
d'accompagnement est de concourir à la réussite universitaire des
tutorés, à travers le fait de les doter d'un certain savoir pour
qu'ils développent leurs compétences littéraciques
à l'université, pour qu'ils dépassent leurs
difficultés en écriture, et pour qu'ils intègrent leurs
acquis dans différents contextes. Les tutrices ont souligné lors
de cette première séance, que le contenu proposé va
être sous forme de, cours de remédiation et de mise à
niveau en français, permettant de renforcer la compétence
scripturale et de la mobiliser au service des apprentissages. Elles ont bien
évidemment insisté sur le fait que les participants sont
déjà des étudiants universitaires, ayant une
expérience scolaire et universitaire importante, et qu'ils
possèdent également un éventail de connaissances et des
compétences, qu'on cherche à concrétiser et à
mettre en pratique ensemble.
Concernant les définitions présentées aux
tutorés autour de la notion du tutorat étaient regroupées
comme suit :
Le tutorat, est un dispositif d'aide proposé pour faire
face aux difficultés des étudiants. Il met en situation, des
tuteurs, souvent âgés que les tutorés, ayant un niveau
d'études avancé par rapport à ces derniers, pour qu'ils
puissent leur fournir le soutien et le suivi adéquats. La nature
d'accompagnement dans notre cas est de faciliter l'entrée des
étudiants en littéracie universitaire, à travers la
consolidation de leur compétence scripturale.
On peut donc déduire à partir des
réponses avancées par les enquêtés, que les
tutorés ont compris l'objectif du tutorat, sa visée et sa
finalité ainsi que son principe fondamental, dont la mesure où
ils ont répondu de différentes manière à la
question, mais en gardant la même idée de base qui tourne autour
de : forme d'aide et d'accompagnement visant le développement des
compétences, et la conduite vers la réussite. Alors, on peut
avancer que la première séance de rencontre et de sensibilisation
était utile pour mettre en évidence le concept du tutorat, pour
clarifier davantage son potentiel et pour éviter toutes nuances qui
peuvent créer des confusions et des désorientations pour les
tutorés.
Question3 :
L'utilité du tutorat selon les participants (figure
1)
- 26 tutorés ont répondu que le tutorat leur
était très utile.
- 6 autres ont répondu par assez utile.
- Personne n'a répandu par peu utile ou pas du tout
utile.
![](Le-tutorat-et-litteracie-universitaire-au-Maroc-apports-limites-et-perspectives-le-cas-de-lec2.png)
19% 0%
utilité du tutorat
81%
Très utile
Assez utile
Pas du tout utile
118
Figure 1: utilité du tutorat
Commentaire 2 :
Cette question était posée dans le but de
s'assurer de l'utilité du dispositif mit en oeuvre au
développement des littéracies universitaires du côté
des tutorés ayant participés dans l'action, de voir si la formule
proposée était adéquate à leurs attentes et s'ils
trouvent vraiment le tutorat intéressant et captivant. Les
réponses de la plupart des enquêtés par « très
utile », montrent qu'ils ont compris le potentiel du tutorat ainsi que ses
bienfaits.
Les tutorés qui ont répandu par « assez
utile » expriment également leur conscience quant à la
commodité et la convenance du tutorat, mais avec un degré
inférieur par rapport à ceux qui le trouve très utile,
c'est- à-dire qu'ils estiment que le dispositif doit être
amélioré davantage. Cette différence en degré
d'utilité peut avoir plusieurs causes, parmi les on trouve : une
satisfaction par rapport au contenu diffusé, au volume horaire, à
la répartition des séances etc... Question 4
:
Les aspects que les tutorés ont appréciés
plus dans le dispositif du tutorat :
Les réponses des tutorés ont été
diverses, où chaque participant a réagi selon sa propre
expérience. Leurs appréciations peuvent se résumer comme
suit :
- les astuces apprises pour développer la
compétence scripturale.
- la communication avec la tutrice ainsi que l'interaction et
l'échange.
- le progrès et la confiance en soi ressenti.
- La prise de parole, la participation et le partage des
idées avec l'ensemble du groupe.
- l'écoute et la patience de la tutrice.
- Le recours au rappel avant le début de chaque nouvelle
séance, et le fait de souligner les
points appris et assimilés.
- les leçons présentées sont utiles,
résumées et expliquées d'une manière
simplifiée.
119
- l'occasion de travailler chacun à son propre rythme, le
sentiment de motivation et de
confiance qui se dégagent de ces séances.
- La correction des fautes au fur et à mesure et le
travail d'un ensemble d'exercices pour
pratiquer les apprentissages.
- Le travail en groupe et la relation d'aide omniprésente
entre la tutrice et les tutorés.
- La gentillesse de la tutrice et son empathie envers ses
tutorés.
- Le programme du tutorat cible précisément les
difficultés des étudiants.
- La manière dont la tutrice anime le cours avec le
recours aux exemples et aux
explications détaillées.
Commentaire 3 :
Cette question ouverte était posée dans le but de
collecter les points de vue des tutorés,
sans les limiter à des choix
prédéterminés. De cette manière, on a pu cerner
concrètement les
points positifs qui ont attiré l'attention des
participants, qui ont suscité leur intérêt et qui
montrent que le tutorat proposé est réussi. Grace
aux réponses des tutorés concernant cette
question, on a pu résumer les aspects positifs du tutorat
et les mentionnés ci-dessus.
Question 5 :
L'avis des tutorés par rapport à l'emploi du temps
et la répartition des séances du tutorat.
- 30 tutorés ont jugé que la répartition des
séances et l'emploi du temps était très réussie.
- Deux autres tutorés ont répandu par bien
réussie.
![](Le-tutorat-et-litteracie-universitaire-au-Maroc-apports-limites-et-perspectives-le-cas-de-lec3.png)
emploi du temps et répartition des
séances
6%
94%
Très réussie Bien
réussie
Figure 2: emploi du temps et répartition des
séances
120
Commentaire 4 :
Le recours à cette question est envisagé pour
savoir si les tutorés étaient satisfaits concernant la
répartition et l'horaire des séances, et si cette dernière
a été adaptée à leur demande. D'ailleurs, la
majorité a répondu par « très bien réussie
» ou « bien réussie ». Ceci est dû à la
première séance du tutorat, au niveau de laquelle chaque tutrice
a programmé les séances en tenant compte des
préférences des tutorés. Après cette séance,
tous les participants ont choisi de travailler pendant les week-ends, pour
qu'ils puissent être totalement engagés dans l'action.
La seule différence qui existe réside au niveau
de l'heure du travail, dans la mesure où, des groupes ont opté
pour les matinées, d'autres pour les après-midi. Ce qui compte
est que le choix et l'organisation du tutorat était faite suite à
la demande des protagonistes de dispositif.
Question 6 :
L'avis des tutorés concernant l'atmosphère ou le
climat du travail :
- Tous les tutorés interrogés ont répandu
par « beaucoup », c'est-à-dire qu'ils trouvent que
l'atmosphère des séances tutorales était propice au
travail et aux apprentissages. Commentaire 5 :
Cette question est indispensable pour mesurer la pertinence du
tutorat. Elle était donc posée dans la finalité
d'interroger la qualité de l'environnement du travail
préconisé durant l'expérience. Pendant les séances
du tutorat et vers la fin de chaque session hebdomadaire, les tutrices, ont
l'habitude de poser cette question aux tutorés, dans le but de
vérifier, si le climat du travail est favorable aux apprentissages ou
pas. D'ailleurs, les tutorés dès les premières
séances ont mentionné une certaine appréciation concernant
l'atmosphère dans laquelle se déroule le tutorat. Ils se sentent
acceptés, à l'aise et en sécurité dans un milieu
qui suscite un sentiment d'appartenance et d'affiliation. Ils avançaient
qu'ils sont satisfaits, et que l'origine de cette satisfaction est dû
à la description claire des objectifs et des buts d'apprentissage,
à la bonne organisation des séances, à la prise de parole,
aux échanges, et aux interventions.
Les participants ont souligné de même leur
appréciation vis-à-vis de l'ambiance des séances, qui
dégage beaucoup d'énergie positive, de confiance, d'esprit de
collaboration, d'aide et de soutien.
Au fil des séances du tutorat, nous avons
remarqué que la majorité d'entre eux trouvent dans ce dispositif,
un climat favorable aux apprentissages grâce à la capacité
de communication des tutrices, qui sont de la même
génération que les tutorés, qui arrivent à les
comprendre facilement, à s'ajuster pour répondre à leurs
attentes, et à être attentives pour prendre en pleine
considération leurs propos. Des tutrices, qui pointent le fait de rendre
le cours attractif et
121
amusant comme une priorité pour capter l'attention des
participants, qui viennent toujours au tutorat pour bénéficier
des cours différents de l'enseignement habituel auquel ils sont
confrontés toute la semaine. Ils viennent chercher l'empathie, la
compassion, la compréhension ainsi que le savoir et les connaissances.
On peut dans la même perspective, renvoyer l'émergence de cet
environnement avantageux et positif au travail en petits groupes, dans la
mesure où les étudiants se trouvent familiarisé avec leurs
camarades de groupe, ils commencent à avoir l'habitude de travailler
ensemble, de se connaitre davantage, surtout pour les tutorés timides,
qui ont trouvé cette opportunité majeure pour garantir une
intégration et une adaptation avec le milieu universitaire.
Question 7 :
L'avis des tutorés concernant l'organisation du tutorat
:
- Tous les tutorés enquêtés avancent que
l'organisation du tutorat était « très bien organisée
».
Commentaire 6 :
L'organisation du tutorat était bien réussie,
une opinion a été partagée par tous les tutorés
ayant participé à l'action. Le premier point qui rend cette
organisation aboutie et remarquable, est la communication du programme et la
gestion du temps de chaque séance. Par exemple, lors de la séance
de rencontre et de sensibilisation, l'heure, la date, le programme, le
déroulement, et les temps clés des sessions du tutorat ont
étaient fixés, communiqués et confirmés par
l'ensemble du groupe. De ce fait, ces aspects ont été
respectés durant le mois d'expérience et par les tutrices et par
les tutorés. Ensuite, un deuxième point qui a garanti la bonne
organisation du tutorat, est la planification à l'avance de chaque
séance, pour ne perdre du temps à penser au déroulement de
cette dernière à chaque fois, dont, un début
réservé au rappel comme une sorte de tissage, par la suite un jeu
de questions/réponses pour arriver à l'objectif du cours et le
cerner, une autre partie consacrée à la présentation du
cours et sa construction basée sur les interactions et l'échange
entre tutrice/tutorés, et puis un axe de temps pour appliquer les
éléments appris et partir vers une fin de séance
destinée aux retours des tutorés concernant le travail
réalisé. Ce cheminement était communiqué pour tous
les groupes, chose qui rend connu la démarche du travail. Grace à
cette façon de faire, l'objectif de chaque séance est atteint, la
motivation des tutorés est garantie et la bonne gestion du travail est
réussie.
Un autre aspect est considéré rentre dans la
bonne organisation du tutorat est bel et bien la communication des rôles
de chaque composante intégrée au niveau du dispositif :
Le tutorat : un dispositif qui comporte le contenu, les
compétences, les capacités, le travail, la démarche
privilégiée et les objectifs visés.
122
Le tuteur : un tuteur-étudiant avec une petite
différence d'âge que les tutorés, ayant le même
parcours universitaire que ces derniers, est choisi pour ses compétences
et son niveau, pour rendre service au tutoré, pour l'orienter et pour le
guider vers les apprentissages et les connaissances nécessaire lui
permettant de surmonter ses difficultés.
Le tutoré : un apprenant ayant des besoins et des
difficultés, cherche à les dépasser en vue
d'améliorer son niveau et de garantir la réussite de son
parcours.
L'annonce au préalable des étapes distinctes du
tutorat est également le garant d'une bonne organisation du tutorat. Ces
étapes ont été bien évidemment annoncées et
communiquées lors de la première séance du tutorat :
La compréhension du tutorat : une sorte
d'accompagnement visant la transmission et l'acquisition d'un certain nombre de
compétences dont la finalité de réussir le cursus
universitaire. Où, un étudiant novice est mis en relation avec un
ancien étudiant, plus expérimenté, chargé de
l'accueillir, de l'accompagner et de lui transmettre les savoirs
nécessaires à son parcours.
La préparation du tutorat : organisation
concrète et préparation générale du programme en
question.
L'accueil des tutorés : la rencontre et la
réunion entre les différents sujets du tutorat est une
étape structurée et décisive qui marque la suite du
programme.
L'accompagnement des tutorés : la construction
d'une relation basée sur la confiance mutuelle, sur la création
d'un cadre de bienveillance permettant la préservation du progrès
et du développement. Insister sur le fait de garantir aux tutorés
une écoute active, une compréhension constante, un accompagnement
guidé, une analyse neutre et objective de leurs besoins, et des conseils
constructifs. Des tâches certes compliquées mais possibles et qui
conduisent à la réussite du dispositif.
Evaluer les tutorés : même si le tuteur
n'est pas un enseignant, mais pourtant l'évaluation des tutorés
réside nécessaire, pour savoir si la démarche
préconisée est porteuse de résultats, et si les
participants font preuve d'une certaine progression.
Question 8 :
Les aspects ayant posés problèmes pour les
tutorés lors de l'action tutorale :
- 26 tutorés affirment que l'aspect qui leur posé
problème est surtout la disponibilité. - 4 autres ont
avancé que la connexion était la contrainte rencontrée.
- 2 autres personnes ont mentionné la gestion du temps.
![](Le-tutorat-et-litteracie-universitaire-au-Maroc-apports-limites-et-perspectives-le-cas-de-lec4.png)
6%
13%
les problèmes rencontrés
81%
la disponibilité
la connexion
la gestion du temps
123
Figure 3 : les problèmes rencontrés
Commentaire 7 :
Le fait de citer la disponibilité comme la contrainte
la plus rencontrée par les tutorés est normal vu la
période de l'expérimentation qui a coïncidée avec le
mois du ramadan, d'où les tutorés ont était pris par les
séances d'étude à l'université et le jeûne,
chose qui rend l'engagement au niveau du dispositif tutoral délicat.
Plusieurs tutorés lors de cette question n'ont pas
juste répandu par choisir une proposition, mais ils ont également
expliqué leurs choix :
Tutoré 1 : « ce qui m'a posé
problème c'est la disponibilité lors du mois du ramadan
étant donné que je ne le passe pas chez moi ».
Tutoré 2 : « la chose qui m'a privé des
fois à participer au tutorat est la disponibilité, surtout avec
les études et ramadan ».
Tutoré 3 : « le fait de passer le ramadan loin de
ma famille et en période d'étude, rend le fait de travailler dans
le cadre du tutorat difficile ».
Donc, on peut estimer que les tutorés souhaitent la
programmation du tutorat pendant une période durant laquelle ils ne
seront pas pris par d'autres préoccupations.
Les autres qui ont mentionné les problèmes de
connexions, le relie avec des complications associées au réseau,
car lors de la conception du tutorat à distance, on a essayé de
recourir à un outil informatique qui soit disponible pour tous les
participants, même on leurs est posés question par rapport
à ce point, et ils ont suggéré la plateforme de messagerie
instantanée « WhatsApp », qu'on a préconisée
comme canal d'assistance personnalisé pour garantir la participation de
la plupart des tutorés.
124
Question 9 et 10 :
Quant à l'accompagnement et au suivi des tutrices, les
tutorés ont répandu par:
- 22 tutorés ont répandu par « très
bien » quant à l'accompagnement et le suivi des
tutrices.
- 10 autres tutorés ont choisi « bien » pour
juger cet aspect.
![](Le-tutorat-et-litteracie-universitaire-au-Maroc-apports-limites-et-perspectives-le-cas-de-lec5.png)
l'accompagnement et le suivi des
tutrices
31%
69%
Très bien Bien
Figure 4: accompagnement et suivi des tutrices
Par rapport aux qualités que les tutorés
préfèrent chez leurs tutrices, vont être regroupé
dans le paragraphe qui suit.
Commentaire 8 :
Dans leurs réponses et même lors des
séances du travail du tutorat, les tutorés ne cessent d'avancer
leur satisfaction concernant la qualité du suivi offert par les
tutrices.
C'était plus au moins le point le plus avantageux pour
la plupart des participants, qui ont apprécié le fait de
travailler avec une personne de la même génération, une
tutrice-étudiante qui vient de vivre la même expérience
qu'eux et qui a passé du même chemin que celui des participants.
Ils trouvent qu'un tuteur inscrit dans la même filière qu'eux est
celui qui peut leurs aider plus, vu qu'un jour, il était dans la
même situation, donc il arrive facilement à comprendre leurs
angoisses et leurs proposer des solutions également.
D'ailleurs, cette question était très importante
au niveau du questionnaire, vu qu'à travers laquelle, on a pu estimer
que le fait de choisir un tuteur-étudiant pour travailler avec les
tutorés était utile et pertinent.
125
Avancé par les tutorés ayant répandu par
« très bien » et « bien » le suivi des tutrices
occupe donc une place primordiale dans les dispositifs d'accompagnement tels
que le tutorat, où l'aide et l'assistance favorisent l'implication du
tutoré, suscitent sa motivation et le place au coeur de l'action.
Les enquêtés quand ils ont avancés des
réponses par rapport aux qualités des tutrices, ils ont
cité des propos comme :
Tutoré 1 : « notre tutrice était
très gentille, elle s'intéresse toujours à nous
transmettre les informations d'une manière facile. Elle insiste surtout
sur notre compréhension du contenu travaillé ».
Tutoré 2 : « elle a la capacité d'expliquer
le cours d'une manière simple. J'ai apprécié comment elle
nous encourage, nous motive et comment, elle arrive à comprendre nos
besoins ». Tutoré 3 : « la tutrice utilisait des explications
claires, elle était toujours à l'heure et même elle nous
envoyait des messages pour nous rappeler la séance ce qui montre son
implication. Elle nous donnait des chances pour poser nos questions, et elle
réexplique à chaque fois si on arrive pas à comprendre
».
Tutoré 4 : « j'ai aimé le fait que notre
tutrice donne la parole à tout le groupe pour participer ».
Tutoré 5 : « notre tutrice était sérieuse,
compétente et intelligente ».
Tutoré 6 : « j'apprécie chez ma tutrice sa
capacité d'expliquer et d'avoir une relation de confiance avec
nous».
Tutoré 7 : « les qualités de ma tutrice sont :
sa sympathie et sa motivation».
Tutoré 8 : « la bonne explication surtout car les
cours étaient à distance et la communication sont les
qualités de ma tutrice ».
Tutoré 9 : « j'ai aimé plusieurs
qualités chez ma tutrice, principalement : son enthousiasme ».
Tutoré 10 : « j'ai aimé chez ma tutrice, sa
disponibilité, sa communication, ainsi que ses efforts fournis
».
Tutoré 11 : « personnellement, j'ai
apprécié beaucoup la façon dont laquelle elle explique le
cours, elle nous donne plusieurs exemples et détails mais d'une
manière simplifiée ».
D'après ces réponses on peut donc déduire
les principales qualités d'un bon tuteur : D'emblée, ce qui rend
un tutorat réussi est bien évidemment le lien et la relation
établie entre le tuteur et le tutoré, développée au
fil des séances, et qui vise le fait de garantir un degré de
familiarisation entre les sujets inscrits au dispositif. En plus, le tuteur
doit se faire comprendre dans ces explications, il doit s'exprimer clairement
tout en adoptant la vulgarisation des différentes notions
présentées, avec une bonne maitrise du contenu diffusé,
ainsi qu'une pertinence au niveau des propos avancés. Egalement, ce
tuteur doit avoir une bonne
126
communication avec les tutorés, une communication qui
transmis au-delà du savoir et des apprentissages, la confiance et
l'estime de soi. Ce point peut être atteint, si le tuteur en question est
une personne énergique, qui démontre un certain enthousiasme
vis-à-vis de son tutoré, déçu et
démoralisé peut être par ses notes ou son parcours. Donc,
c'est par sa bonne humeur et son esprit positif, que le tuteur peut devenir un
modèle de réussite pour le tutoré et arrive à
l'inciter à s'impliquer davantage dans sa réussite
universitaire.
De même, la bonne écoute s'avère cruciale
pour réussir la fonction du tuteur, car la compréhension de la
situation et l'identification des besoins des tutorés repose sur le fait
d'être ouvert et à l'écoute. Le tuteur doit être
curieux et intéressé par l'aide de son tutoré, comme
ça ce dernier se voit valorisé et prit en considération,
chose qui garantit éventuellement son implication et son engagement.
Aussi, le tuteur engagé dans l'action tutorale, doit être
flexible, ajusté, polyvalent, et doté d'une faculté
d'adaptation, car il se trouve face à différents tutorés,
avec divers besoins, et vu la non-existence d'une formule préfaite qu'on
peut appliquer à tous sans distinction, cet acteur pédagogique se
trouve dans la nécessité de varier ses pratiques et sa
démarche pour offrir un soutien personnalisé aux apprenants.
Question 11 et 12 :
L'expérience et le point satisfaisant au niveau du
tutorat selon les tutorés :
- La totalité des enquêtés ont jugé
leur expérience du tutorat comme étant satisfaisante.
Commentaire 9 :
Cette question autour de la satisfaction des tutorés
est posée dans une finalité de porter un jugement sur leur
ressenti durant l'action tutorale, également, elle permet une
inscription dans une logique de régulation qui contribuera vers un
pilotage des actions au sein du dispositif. On vise donc le fait de recueillir
des données réelles admettant la prise des décisions
appropriées et adéquates.
Cette question représente donc pour nous, une
opportunité pour décider les suites de cette action, ainsi que
son amélioration.
L'étudiant est le principal acteur de l'enseignement
supérieur, il est donc le noyau central de l'action tutorale
également, c'est autour de lui et à son service que gravitent
tous les autres constituants. En fait, l'analyse de la question relative
à la satisfaction des tutorés à l'égard du tutorat
est importante pour comprendre l'efficacité de ce dispositif, et pour
chercher à mieux l'appréhender dans le contexte universitaire.
En effet, tous les participants étaient satisfaits de
leur expérience du tutorat, chose qui peut être signalé
comme signe de réussite et d'efficacité de ce dispositif.
127
Les éléments qui ont suscité la satisfaction
des apprenants sont différents et ils varient selon la conception de
chaque tutoré, et selon sa propre expérience. Ces aspects de
satisfaction sont regroupés comme suit :
- 20 tutorés ont apprécié la relation d'aide
omniprésente durant les sessions.
- 5 ont jugé que la formation était le point
bénéfique du tutorat.
- 5 autres ont mentionné la qualité du travail.
![](Le-tutorat-et-litteracie-universitaire-au-Maroc-apports-limites-et-perspectives-le-cas-de-lec6.png)
16%
les points de satisfaction
17%
67%
la relation d'aide la formation la qualité du travail
Figure 5: les points de satisfaction
Le fait que la majorité, soit 20 personnes qui ont
cité la relation d'aide omniprésente durant les sessions du
tutorat, comme le point le plus apprécié montre que, le premier
aspect qui fait la particularité du tutorat était atteint, vu que
le tutorat est principalement, une relation d'aide et de soutien entre tuteurs
et tutorés dans le but de faciliter l'apprentissage. Donc, les
tutorés s'intéressent plus à cette relation qui leur
aident à percevoir leurs qualités et leurs besoins, à
exprimer leurs idées, leurs points de force et de faiblesse sans
jugement, et qui leur offre également l'opportunité de comprendre
leur responsabilité face à leurs études, sans les
culpabiliser. Cette relation d'aide a dominé tous les groupes du tutorat
grâce à la communication entre les intervenants, l'empathie et la
surveillance, les encouragements et les motivations, l'écoute active et
la patience, plus le respect et la confiance.
Ce qui compte plus pour les tutorés d'après ces
réponses est surtout le soutien motivationnel. Et d'ailleurs, c'est ce
point qui crée la différence entre l'enseignant et le tuteur,
dans la mesure où ce dernier se centre plus sur le fait de cerner et de
comprendre les connaissances, les croyances, les attitudes et les comportements
de son tutoré pour lui apporter
128
l'aide appropriée, et pour s'occuper de son
bien-être. C'est pour toutes ces raisons, que la dimension d'aide sociale
doit se manifester avant tout, et que le tuteur doit être absolument une
personne prête pour rendre service à autrui.
Pour les autres tutorés qui ont répandu à
la fois par la formation et la qualité de travail comme étant les
atouts majeurs et bienfaits du tutorat, montre que le contenu
présenté durant les séances était adéquat
avec les besoins des participants, autrement dit que la planification et la
programmation du dispositif était réussie et conforme aux
attentes des tutorés, car tout enseignement abouti doit s'adapter aux
besoins des apprenants et les prennent en considération. Alors, le fait
de travailler sur un contenu porteur de sens pour les apprenants, a garanti
leur attention et leur implication.
Concernant le point relatif à la qualité du
travail, révèle le fait que les tutrices ont pris au
sérieux leur mission, dans la proportion où, elles ne travaillent
que pour accomplir la tâche qui leur était confère, elles
essaient de traiter les points de chaque cours avec soin et attention dans le
but d'assurer la compréhension et l'assimilation des tutorés.
Question 13 :
Quelques causes du rejet du tutorat selon les
enquêtés :
Peu nombreux ont été les tutorés qui ont
répandu à cette question.
Commentaire 10 :
Cette question était placée au niveau du
questionnaire pour comprendre les raisons pour lesquelles quelques
étudiants inscrits dans le programme tutorale ne participaient pas, ou
bien assistaient à quelques séances et abandonnaient d'autres.
Cependant, ces étudiants n'ont pas répandu même au
questionnaire, les propos qu'on va avancer concernant cette question sont ceux
des tutorés qui ont bénéficié du programme, mais
qui suggère quelques points comme étant l'origine du rejet. Ces
suggestions sont les suivantes :
Tutoré 1 : « il existe des raisons pour lesquelles
les gens peuvent rejeter l'expérience du tutorat, ils peuvent avoir des
difficultés à établir une relation avec leur tuteur, ils
sont mal à l'aise au niveau du groupe »
Tutoré 2 : « les étudiants qui ont
rejeté le tutorat peuvent être très timides, ils trouvent
du mal à se trouver dans une nouvelle situation, ils ne sont pas
capables de participer au tutorat » Tutoré 3 : « quelques
étudiants ne peuvent pas suivre les cours à l'université
et les cours du tutorat chez eux»
Tutoré 4 : « les gens qui ont rejeté
l'expérience du tutorat n'ont pas compris les avantages de cette
dernière, parce que s'ils les connaissent ils vont regretter».
129
Question 14 :
L'avis des tutorés concernant l'officialisation et la
standardisation du tutorat dans les universités marocaines.
Commentaire 11 :
Toutes les réponses avancées par les
étudiants-tutorés étaient par « oui », dont le
but est de montrer leur accord avec l'idée d'officialiser le tutorat
dans les universités marocaines comme nécessité.
Discussion des données du questionnaire
:
A l'issu des résultats du questionnaire
d'appréciation, nous avons retenu les grandes lignes qui correspondent
à notre sujet de recherche :
l Les tutorés voient en le tutorat un dispositif
d'aide et de soutien, basé sur le principe d'accompagnement et de
collaboration, permettant de faciliter l'apprentissage.
l Les tutorés considèrent le tutorat comme
étant une formule pédagogique utile pour développer les
littéracies universitaires en termes de l'écrit.
l Les tutorés apprécient dans le tutorat des
aspects tels que : la communication, l'interaction, l'échange, la prise
de parole, la participation, le partage d'idée, le travail en groupe, la
relation d'aide et d'accompagnement des tutrices, l'empathie et la
clarté des explications et des cours.
l Les tutorés apprécient l'emploi du temps et
la répartition des séances du tutorat.
l Les tutorés ont trouvé que le climat du
travail du tutorat est propice aux apprentissages.
l Les problèmes que les tutorés ont
trouvés ont été principalement liés à la
disponibilité.
l Les tutorés avancent que le tutorat doit être
officialisé et standardisé au niveau des universités
marocaines.
2- Difficultés rencontrées et propositions
d'amélioration du dispositif à partir du questionnaire
d'appréciation et des journaux de bord
2-1 Les apports :
Tout au long de notre travail de recherche, nous avons
essayé de vérifier d'une part, la pertinence du tutorat en
développement des littéracies universitaires des
étudiants, du côté de l'écrit, autrement dit, nous
avons tenté de s'assurer de l'effet-tutoré, et d'une autre part,
de prouver l'émergence de l'effet-tuteur toujours par le biais de ce
dispositif.
Les outils de recherche que nous avons utilisée
à savoir : l'expérimentation, le questionnaire et le journal de
bord, nous ont été utiles pour construire une idée sur la
mise en place du tutorat dans les universités. L'expérimentation
du tutorat nous a permis de mettre en place concrètement le dispositif
et de suivre régulièrement son fonctionnement durant un mois.
130
A travers cette expérimentation, nous avons pu examiner
le développement des littéracies universitaires des
étudiants du côté de l'écrit. Le journal de bord,
nous a aidés par la suite, pour dégager l'émergence de
l'effet-tuteur et de dire que toutes les tutrices ont tiré
bénéfices de leurs pratiques. Le questionnaire, nous a
été profitable à son tour, c'est grâce à lui,
que nous avons pu conclure que notre dispositif a été
apprécié de la part des étudiants-tutorés.
Notre travail de recherche pourrait donc être une piste
profitable pour les chercheurs ou les établissements qui souhaitent
tester le tutorat, et qui veulent effectuer des recherches concernant les
littéracies universitaires. Il serait donc utile pour ceux qui ne
pratiquent pas le tutorat, dans la mesure où, il contribuera à la
prise de conscience de la nécessité d'incorporer ce dispositif
d'aide et d'accompagnement dans les universités et l'utiliser pour
faciliter l'apprentissage des étudiants. La totalité de ce
travail est donc une invitation aux universités marocaines pour
prévoir des dispositifs comme le tutorat et pour réfléchir
sur leur officialisation.
2-2 Les difficultés rencontrées
:
Les difficultés et les contraintes ont trouvé
leur place au niveau de notre dispositif du tutorat, tout comme la plupart des
expériences et des investigations. Les principales difficultés
que nous avons rencontrées sont principalement :
l Le manque d'interaction de quelques tutorés.
l L'absence de deux groupes durant toute l'expérience.
l Le manque d'implication au niveau des exercices
d'application, dans la mesure où, le nombre des tutorés qui
réalisent régulièrement ces exercices est diminué,
par rapport au nombre des tutorés qui assistent aux sessions
tutorales.
l Les difficultés des tutorés sont beaucoup
plus grandes d'être surmonter dans quelques semaines, et le tutorat ne
peut pas être la méthode miracle permettant la disparition de
l'échec universitaire.
2-3 les propositions d'amélioration du dispositif
:
Dans le but d'améliorer et de perfectionner le
dispositif de base que nous avons proposé, et pour qu'il soit
réinvesti de manière efficace davantage, nous avons posé
cette question tout d'abord aux tutorés, vu qu'un tel dispositif est
généralement conçu pour eux, et par la suite aux tutrices.
Nous avons donc trouvé judicieux de collecter leurs suggestions.
Comme réponse à la question « que
pouvez-vous proposez pour améliorer davantage le dispositif du tutorat
proposé ? », les tutorés à travers le questionnaire
d'appréciation, et les
131
tuteurs au niveau du journal de bord, ont avancé
plusieurs suggestions d'amélioration du dispositif, que nous avons
trouvé judicieux de les collecter. Leurs suggestions étaient
orientées souvent vers le fait que :
- Le tutorat doit impliquer d'une manière
concentrée les différents acteurs pédagogiques (le corps
administratif et pédagogique de l'université).
- Le tutorat doit s'inscrire dans un continuum, car les
étudiants ont besoin de pratiquer l'écriture tout au long de leur
parcours à l'université, et chaque rupture avec cette
dernière risque d'engendrer les mêmes blocages et
difficultés.
- Le tutorat doit faire appel à une liste de
présence obligatoire, et à une sanction des absents.
- Le tutorat doit également laisser aux tutorés
le temps pour qu'ils comprennent le potentiel d'un tel dispositif.
- L'administration doit intégrer le tutorat au niveau
des emplois du temps avec les autres séances.
- Les universités responsables du tutorat doivent
organiser un ensemble de rencontres de sensibilisation sous la supervision des
enseignants, dans le but d'accentuer l'importance de ce programme.
- Les tuteurs et les enseignants doivent montrer d'une
manière concrète aux tutorés des statistiques, des
données, et des résultats qui soulignent l'efficacité et
les bénéfices du tutorat, pour qu'ils puissent le prendre en
considération.
- L'administration de l'université doit annoncer le
tutorat d'une manière officielle à travers l'envoi des emails aux
tutorés, la communication par affiches et annonces écrites et sur
site web, tout dans le but de légaliser davantage le recours à ce
programme.
- Les enseignants et le personnel administratif doivent
suivre régulièrement et d'une manière collaborative les
tutorés après le programme tutoral proposé.
- Les tuteurs doivent tisser des liens de coopération
avec les enseignants, dans le but de se conformer aux attentes de l'institution
et aux demandes du public.
- Les enseignants doivent intervenir au niveau des
premières séances de rencontre et de sensibilisation afin de
capter l'attention et l'implication des tutorés.
- Les concepteurs du tutorat doivent envisager des rencontres
entre les nouveaux tutorés et ceux qui ont déjà
bénéficiés du dispositif, pour mettre la lumière
sur les bienfaits de ce dernier dans la réussite universitaire.
132
- Les enseignants ainsi que les anciens étudiants
doivent se mettre à la disposition des nouveaux tutorés, pour
répondre à leurs questions en cas de doute ou
d'incompréhension de la démarche et du fonctionnement du
tutorat.
- Les résultats du test diagnostic doivent être
communiqués et envoyés à chaque participant. Autrement
dit, chaque étudiant, va recevoir avant le début du tutorat, sa
copie corrigée et accompagnée par l'avis de l'enseignant ou du
chef du département, comme ça il va être conscient plus de
l'intérêt de la participation au niveau de l'action tutorale
proposée. Ces résultats doivent donc être exploités
pour valoriser le tutorat.
- Les tuteurs doivent préparer leurs contenus avec les
enseignants, et doivent de même enrichir leurs interventions par les
directifs et les orientations de ces professeurs.
- Des certificats de participation doivent être remis
aux étudiants-tutorés pour les encourager.
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