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Le tutorat et littéracie universitaire au Maroc: apports, limites et perspectives: le cas de l'ecole normale supérieure de Meknès


par Fatima Ezahrae Bihlal
ENS Meknès  - Master spécialisé en didactique du français et métiers d’éducation et de la formation  2023
  

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Conclusion du chapitre 3 :

Au niveau de ce troisième chapitre, nous avons expliqué les principes théoriques du tutorat, le dispositif pédagogique préconisé par notre travail de recherche. Nous avons essayé de faire le tour d'horizon concernant ce concept, de parler de son histoire, son évolution, d'évoquer un ensemble de définitions marquant sa richesse. Nous avons également cité ses différentes formes et fonctions, ses apports et des limites. Et dans le but d'accentuer davantage sa place dans le champ éducatif, nous avons traité sa présence dans différents contextes académiques et surtout celui de l'université marocaine, pour démontrer encore plus l'idée de base qu'on avait pour l'expérimenter. Ce chapitre était de même le garant de nombreuses conceptions concernant le tuteur. L'attention était centrée aussi sur le tutoré et les conditions fondamentales qui puissent garantir le succès de la formule tutorale. Le tutorat présenté avec ses avantages et ses failles, doit donc inciter les responsables à tenter l'expérience de le mettre en place, avec une pleine conscience que le programme peut être poursuivi, comme il peut être interrompu, et d'insister sur le fait que ce qui prévaut essentiellement c'est l'idée d'essai.

CONCLUSION DE LA PARTIE THEORIQUE :

La partie théorique consacrée à la mise en exergue des concepts clés qui dirigent notre travail de recherche, était articulée tout d'abord autour de l'écrit à l'université, ensuite autour de la littéracie et de la littéracie universitaire, et enfin auprès du tutorat. Cette partie était donc le garant d'une présentation claire de ces concepts qui vont être traités d'une manière concrète au niveau de la pratique.

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PARTIE 2 : PRATIQUE ET EMPIRIQUE

Dans le but de vérifier la pertinence du tutorat, tout d'abord, comme un dispositif d'aide envisagé pour garantir l'accès en littéracie universitaire, essentiellement du côté de l'écrit, pour les étudiants de la première année licence, département du français à l'ENS Meknès, et ensuite, comme une méthode pédagogique permettant l'émergence de l'effet-tuteur, nous avons opté pour une expérience sur terrain, en nous conformant à la méthodologie de la recherche-action qui sera développer davantage dans les parties à venir.

Nous avons usé également deux outils d'investigation pour évaluer le dispositif proposé, dont le questionnaire d'appréciation destiné aux tutorés, et le journal de bord mis à la disposition des tuteurs. La triangulation de ces modalités nous a permis de collecter des données et de discuter des résultats pour arriver à une conclusion vers la fin.

Au niveau de cette partie, nous allons donc présenter la méthodologie de notre recherche, et le cadre systématique utilisé pour résoudre le problème posé, autrement-dit, on va faire référence aux différentes pratiques, techniques et procédures, que nous avons mis en oeuvre concrètement pour répondre à la problématique du départ, pour vérifier l'hypothèse avancée, et pour être en mesure de la confirmer ou de l'infirmer.

CHAPITRE I : METHODOLOGIE DE RECHERCHE ET PRESENTATION DE L'INVESTIGATION

1- Techniques d'enquête :

Comme notre démarche de recherche vise à vérifier, la possibilité d'introduire un tutorat d'accompagnement dans un contexte d'enseignement supérieur au Maroc, pour émerger à la fois, l'effet-tuteur et l'effet-tutoré, nous avons opté pour l'approche qualitative.

Dans ce premier chapitre, nous présenterons donc l'approche adoptée dans notre travail de recherche : l'approche qualitative à travers la mise en place d'une expérimentation qui découle de la recherche-action, et deux autres outils de collecte de données qui sont : le questionnaire d'appréciation et le journal de bord.

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1-1 L'approche qualitative:

Les recherches qualitatives témoignent la richesse, la fiabilité et la pertinence. Dans le cadre de l'approche qualitative, nous avons choisi tout d'abord d'expérimenter le tutorat et de l'appliquer auprès d'un groupe d'étudiants de la première année licence, département du français à l'ENS Meknès, pour vérifier son efficacité et son adéquation avec le développement des littéracies universitaires, notamment en matière de l'écrit. Ensuite, nous avons diffusé un questionnaire d'appréciation destiné aux tutorés participants à l'action tutorale durant un mois d'expérience, comme premier instrument privilégié dans le cadre de l'approche qualitative. Ce questionnaire est constitué d'une diversité de questions, tantôt ouvertes tantôt fermées, dans la mesure où les enquêtés répondaient par « oui », « non », « très utile », « très réussie », « pas du tout réussie », « beaucoup », « pas du tout », « très bien », « bien », « assez bien », « médiocre » etc..., aux questions fermées. Et ils répondent à celles ouvertes, par le biais de leurs expressions personnelles et leurs propres perceptions des choses, comme la fait de dire qu'est-ce que le tutorat pour eux, d'expliquer l'objectif du dispositif, ce qu'ils ont apprécié le plus, les qualités de leur tutrices, ainsi que leurs propositions pour améliorer le tutorat davantage. Enfin, nous avons proposé aux tutrices un journal de bord, pour qu'il soit investi également comme outil à valeur qualitative permettant la vérification de la présence de l'effet-tuteur.

l Les critères de rigueur scientifique :

Satisfaire les critères et les conditions de la scientificité réside le souci de tout chercheur désireux de traiter une problématique spécifique dans le cadre d'un domaine précis. C'est le cas de notre travail de recherche qui porte sur l'efficacité du tutorat dans le développement des littéracies universitaires chez les étudiants de la première année spécialité du français, au niveau duquel on cherche avant tout de respecter l'exactitude scientifique, en tenant compte que les critères de cette exactitude permettant de mettre en évidence la qualité du travail, varient selon la posture épistémologique du chercheur.

Les critères auxquelles on souhaite se conformer sont principalement :

La crédibilité :

Vu qu'on vise surtout le fait de rapporter d'une manière authentique et rigoureuse les faits vécus lors du déroulement de l'expérience du tutorat, en toute justesse et objectivité pour mettre en évidence le bien fondé de notre travail. Pour satisfaire ce critère, nous avons eu recours aux

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retours des sujets concernant la recherche, exprimés au niveau du questionnaire et du journal de bord.

La transférabilité :

Un deuxième critère qui nous semble nécessaire lors de la réalisation de notre travail, est celui de la transférabilité, dans la mesure où les conclusions de notre recherche peuvent avoir du sens dans différents contextes. On vise alors le fait de fournir des analyses riches et des descriptions instructives qui peuvent être réinvesties dans d'autres problématiques et dans d'autres travaux. Au niveau de notre recherche, on a essayé de décrire l'expérience d'une façon approfondie et précise pour que les résultats et le processus suivi soit suffisant et clair pour celui qui veut bien le réutiliser autrement dans son propre milieu.

La fiabilité :

Un troisième critère qui réside important dans toute recherche, est celui associé à la neutralité des données et à la transparence du chercheur. Ce critère est bel est bien la fiabilité, dans lequel « se trouve la lucidité du chercheur à l'égard de ses jugements et la reconnaissance de ceux-ci en tant qu'éléments influençant ses analyses et interprétations (triangulation interne du chercheur) » (Mucchielli, 2009, p.60). Donc, au niveau de toute recherche, le chercheur doit mobiliser des mesures nécessaires pour témoigner le fait que les résultats diffusés dans son travail sont issus des données et non pas de ses propres intérêts, ni de ses motivations personnelles. Pour que notre recherche soit déchargée des préjugés et des représentations, nous avons opté pour le journal de bord et le questionnaire, au niveau desquels figurent les réflexions personnelles des participants.

L'équilibre :

Or les critères méthodologiques cités à l'avance, s'ajoute un critère lié au relationnel, et qui était élaboré par Guba et Lincoln (1989) pour faire référence aux relations existantes entre les chercheurs et le sujet. D'emblée, on site l'équilibre entre les points de vue des différents acteurs de la recherche. Dans cette perspective, notre travail de recherche a pris en compte, les points de vue des tutorés et des tutrices, dans la mesure où ceux des tutorés ont été exprimés par le biais du questionnaire d'appréciation, et ceux des tutrices, à travers le journal de bord. Grace à ceci, les tutrices et les tutorés ont parlé de leur expérience d'une manière équitable, et leurs deux voix ont été donc entendues. D'où, on pourrait vérifier le respect de ce critère.

L'authenticité ontologique :

Le deuxième critère à mentionner est celui de l'authenticité ontologique, qui cherche à démontrer que les sujets ont pu développer leurs connaissances, ainsi que leurs représentations concernant l'objet étudié. Au niveau de notre recherche, les étudiants ont pu penser au tutorat

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pour surmonter leurs difficultés et pour réussir dans le contexte universitaire. On a eu leurs témoignages à travers le questionnaire d'appréciation, qui attestent le fait qu'ils ont pu développer leur compétence scripturale, d'où leur niveau en littéracie universitaire.

1-2 La recherche action :

Comme la visée de notre travail, est principalement de vérifier si le tutorat, comme méthode pédagogique, permettrait l'installation des compétences littéraciques à l'université marocaine, et favorisait l'émergence de l'effet-tuteur, nous avons opté pour une recherche-action, considérée comme un processus de résolution des problèmes particulier. Déjà, Roulet en 1989 a déconseillé le recours aux recherches individuelles isolées et a insisté sur la nécessité de préconiser celles collaboratives, car elles permettent une interprétation judicieuse des résultats par la mise en oeuvre de, la formulation, l'articulation et la validation expérimentale des hypothèses. A son tour, Bazin, à affirmer que :

Il n'y a pas a priori de domaines et de problématiques qui échappent à la recherche-action [dont] la faisabilité n'est pas une question de contenu mais de processus. Elle ne peut émaner que d'acteurs en mouvement, dans la conscience d'un état de recherche. [...]Toute la force de la recherche-action réside dans son potentiel de développement et de transformation. (Bazin, 2003-2007)

Et comme ajustement aux commandements de ces auteurs, nous avons donc choisi la recherche-action, qui répond au besoin d'améliorer des pratiques d'apprentissage, d'enseignement et d'accompagnement grâce à plusieurs expériences permettant l'enrichissement de la théorie.

D'un point de vue historique, le terme « recherche-action » n'est pas récent, il est souvent renvoyé aux années 70, une période dans laquelle les sociétés étaient tourmentées par des transformations d'une grande importance, pour lesquels des générations de professionnels, d'éducation, de santé, et du travail social, cherchaient de nouvelles visions du monde. Elles étaient ambitionnées pour trouver celles qui mettent en place les sciences humaines et sociales. Ces chercheurs vont alors avoir recours à cette démarche collective, pour répondre aux questions de recherche de leur époque comme nous le faisons aujourd'hui. Toujours dans cette perspective historique, on ajoute que la recherche-action a été principalement pilotée au début, par des courants qui s'intéressent à l'analyse de la dynamique du groupe au niveau des entreprises (approche psychosociale), puis, elle va être menée par ceux qui traitent le fonctionnement des groupes dans une perspective d'enseignement et d'apprentissage (sociologie de l'éducation).

Comme première définition, on peut dire que la recherche-action est une manifestation qui sert à réduire l'écart entre les paradigmes scientifiques et la réalité contemporaine, elle se

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trouve au centre des problématiques qui visent le progrès humain et social, dans divers domaines tels que l'éducation, la santé, le travail social etc...Elle peut se définir également comme étant « une expérience délibérée initiée à une échelle restreinte, sur un terrain institutionnel réel, dans une double perspective de généralisation des acquis sur le plan des connaissances et de transformation effective de la réalité sociale » (Ardoino, 1977, p. 26), qui valorise l'autonomie des personnes impliquées puisqu'elle « [...] est une activité de compréhension et d'explication de la praxis des groupes sociaux par eux-mêmes » (Barbier, 1977, p.109).

En fait :

Quand nous parlons de la recherche-action, nous entendons « action-research », c'est-à-dire, une action au niveau réaliste toujours suivie par une réflexion autocritique objective et une évaluation des résultats(...) Nous ne voulons pas d'action sans recherche, ni de recherche sans action » (Kurt Lewin, 1973, p.3), donc nous sommes dans le cadre d'une recherche originale et singulière, qui fait interagir l'explication et la compréhension de la situation, l'implication des acteurs et le temps réel pour « [...] des visées de production d'un savoir, de changement dans l'action et d'éducation. (Jacques Rhéaume, 1982, p.44)

D'ailleurs, le point fort et puissant de la recherche-action est bel est bien son discours, qui repose sur le raisonnement logique et sur l'expérience concrète, pour formuler des réponses aux problèmes sociaux complexes capables de produire un changement radical. Quant à sa richesse, elle découle de la complexité de ses situations, de la délicatesse de ses terrains, et de la multiplicité des sujets qu'elle aborde. Ceci, ne doit pas laisser penser à l'idée que, la recherche-action est une méthode inapplicable et irréalisable. Il faut retenir que sa complexité se manifeste dans la manière à travers laquelle elle considère les situations humaines comme étant des systèmes dynamiques capables d'évoluer, contrairement aux démarches classique d'analyse, qui dissocie les éléments de la situation.

La recherche-action insiste principalement sur l'importance de mettre en place une expérimentation réelle, qui fait appel aux liens approximatifs entre les sujets, afin de garantir une compréhension intégrale. En effet, le point du départ de la recherche-action est avant tout lié, à une sorte d'insatisfaction à l'égard des problèmes pour lesquelles, on souhaite aller plus loin. Concernant l'entrée en recherche-action, elle nécessite tout d'abord, une atmosphère de travail propice aux échanges et aux communications entre les intervenants.

Une autre condition s'avère cruciale pour mettre en pratique la recherche-action, est le fait que les chercheurs et les praticiens réunit en même temps, dans un même endroit, pour le même objectif, doivent partager des valeurs comme : le volontariat, la coopération, la responsabilité sociale et la démocratie participative. Ils doivent donc absolument dépasser l'intérêt individuel isolé pour mobiliser un autre qui sera collectif. Ces intervenants sont invités

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à croiser leurs perceptions et leurs capacités, tout d'abord, pour réagir face aux exigences de la production des connaissances. Ensuite, pour impacter le terrain représentatif des besoins. Et enfin, pour profiter des bienfaits de ce type de recherche qui produit une transformation pour tous.

En ce qui est l'évaluation de La recherche-action, il faut mentionner qu'elle ne peut pas être évaluée comme les autres projets dont la finalité est opérationnelle. Son orientation expérimentale différente, ne peut être examinée qu'à travers des pratiques concrètes.

On peut donc résumer la démarche de la recherche-action, en trois axes majeurs :

1) La production des connaissances scientifiques : « -recherche ».

2) Le changement ou la transformation de la situation-problème : « -action ».

3) Le développement professionnel des chercheurs et des praticiens. En ce qui concerne les raisons qui nous ont poussées à suggérer la recherche-action, sont le

fait qu'elle:

l Se pratique dans « des milieux d'action humaine, comme des milieux de travail ou d'éducation.

l Permet une implication ai niveau de l'action, autrement-dit, elle garantit la présence du chercheur sur le terrain, et le partage des espaces de recherche et de pratique.

l Répond à notre désir de fusionner d'une manière réflexive la recherche et l'action pour mettre en place des relations sociales enrichies. Et à notre envie d'améliorer nos pratiques et nos compétences.

l Relie la recherche et le milieu :

La recherche-action, est une activité de compréhension et d'explication de la praxis du milieu impliqué (...). Elle cherche à aider le milieu impliqué à identifier ses propres problèmes, à en réaliser une analyse critique et à rechercher les solutions correspondantes(...). De son côté, le client (milieu enquêté) ne demeure pas passif, il s'implique dans les différentes étapes du processus de la recherche : diagnostic, action, et évaluation. (Shelton et Laroque, 1981, p.4).

Il est important de mentionner que l'approche adoptée dans la totalité de notre travail de recherche est une approche empirico-inductive, dans la mesure où, on part de l'analyse de l'expérience vers la construction de la théorie. Nous avons tenté de respecté ce principe fondamental de la recherche-action, par le fait d'effectuer dans un premier temps, l'expérience, de recueillir ses données et de les analyser, pour remonter par la suite vers la partie théorique, et la composée en fonction des axes et des éléments qui figurent dans celle pratique.

Notre travail de recherche va donc répondre aux principes de base de la recherche-action par le fait de fixer un problème : les besoins des étudiants de la première année en littéracie

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universitaire du côté de l'écrit. Et la modification du réel par le biais d'une solution ordonnée: le tutorat. En définitive, la recherche-action reste l'approche méthodologique souple, audible et incontournable pour les situations qui visent un changement profond et qui ne peut pas être produit par le biais des approches classiques.

Avant de se projeter davantage dans ce chapitre, il est important de mentionner que l'approche adoptée dans la totalité de notre travail de recherche est une approche empirico-inductive, qui consiste à partir de l'analyse de l'expérience vers la construction de la théorie. Nous avons tenté de respecté ce principe, par le fait d'effectuer dans un premier temps, l'expérience, de recueillir ses données et de les analyser, pour remonter par la suite vers la partie théorique, et la composée en fonction des axes et des éléments de la pratique.

? Les critères de la rigueur scientifique pour la recherche-action :

La recherche-action fait partie du paradigme pragmatico-intérprétatif, interprétatif car elle vise à comprendre le sens que les acteurs donnent à leur réalité, et pragmatique vu que le savoir, comme étant un produit de la recherche a des implications pratiques et concrètes dans la vie professionnelle de ces acteurs. Le rôle de cette recherche-action est donc d'apporter des changements à un milieu professionnel, et pour se faire il est important d'impliquer les acteurs dans la mesure où, ils deviennent des Co chercheurs, comme le souligne Gauthier, qui indique, que la recherche-action est une « modalité de recherche qui rend l'acteur chercheur et qui fait du chercheur un acteur, qui oriente la recherche vers l'action et qui ramène l'action vers des considérations de recherche»( Gauthier, 1984, p.522). Dans la finalité de garantir une amélioration dans la pratique des acteurs, la recherche-action, adopte un processus méthodologique de résolution de problèmes, basé sur la planification, l'observation et la réflexion. A cet ensemble d'éléments, Savoie-Zajc (2001) a mis en exergue d'autres nouveaux critères pour tenir compte des spécifitées de la recherche-action.

Et ce sont ces critères qu'on a essayé de respecter lors de notre recherche :

Le respect des valeurs et des principes démocratiques :

Le critère du respect des valeurs et des principes démocratiques, fait partie du groupe de critères relationnels qui préconisent l'éthique des procédures. Ce critère renvoie à la position du chercheur par rapport aux sujets (les Co chercheurs) et à son travail qui consiste à garantir la qualité des échanges, par exemple, en instaurant un climat de travail qui favorise l'échange, l'interaction et la collaboration. Un environnement qui garantit également les droits des participants, qui leurs donnent la possibilité de s'exprimer librement et qui leurs permettent de prendre des décisions concernant les différentes phases de la recherche. Dans la même veine, on a essayé de satisfaire ce critère lors de notre travail .D'une part à travers la programmation

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d'un dispositif du tutorat qui offre aux participants la liberté d'expression. D'une autre part, par la mise en place d'un questionnaire d'appréciation qui repose sur l'anonymat. Ce critère va être également respecté lors de la description des séances du tutorat, et quant à l'utilisation des exercices d'application, ou des paragraphes que les tutorés ont réalisés. Le point qui porte sur l'échange et la collaboration était également respecté, vu que notre expérience était surtout basée sur l'implication des tutrices et des tutorés, et sur la relation d'aide et de soutien qui était présente tout au long de l'expérience.

Dans le but de vérifier davantage le respect de ce critère, on a suggéré le journal de bord des tutrices, qui contient des informations et des données objectives liées au déroulement des séances, et même on a eu recours aux retours des tutorés produits après les séances hebdomadaires.

La faisabilité :

Toujours dans l'ordre de l'éthique des procédures, le critère de faisabilité renvoie à la pertinence de la recherche-action, soit au niveau de la planification de l'action, ou du choix de l'environnement, qui doivent garantir des résultats satisfaisants, tout en surmontant les différents contraintes et difficultés. Autrement dit, dans la recherche-action, les solutions proposées pour résoudre le problème et modifié l'action, doivent absolument être conformes avec le milieu, puisque ça reste absurde de mettre en place une problématique inappropriée avec le milieu et le contexte, ou de proposer des solutions qui ne pourront pas être mises en oeuvre. L'enjeu réside alors le fait de choisir une problématique appropriée, et d'offrir solutions fidèles et adéquates au milieu. Dans le cadre de notre recherche, on a choisi la problématique des littéracies universitaires conforme avec le milieu des études supérieures, on a également prôné le tutorat pour développer cette littéracie, tout en adaptant ce dispositif avec les particularités du milieu. Sous-titre d'exemple, on a fait appel au tutorat à distance vu l'indisponibilité des salles à l'ENS, vu le fait que les tutrices ne sont pas sur place, et même aussi parce que les tutorés ont un emploi chargé par des séances d'études essentielles, sans oublier la période de l'expérience qui était durant le mois de ramadan. Donc automatiquement la programmation du tutorat était selon les conditions et la faisabilité, dans la mesure où, les séances étaient planifier en fonction des propositions des apprenants (travailler pendant le week-end et le choix des horaires était fait selon leur demande, dans le but d'augmenter un taux de participation élevé, choisir les contenus diffusés en fonction des besoins des apprenants, développer les exercices d'application en conformité avec les cours travaillés). Ce sont toutes des mesures qui doivent se présentent pour répondre au critère de faisabilité.

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L'appropriation :

Le critère d'appropriation insiste sur l'importance d'engager les acteurs et de s'assurer qu'ils poursuivent le processus initié par la recherche. Ce critère renvoi également à l'importance de consolider les connaissances des sujets et la nécessité d'accompagner le développement de leurs pratiques, vu que la finalité de la recherche-action demeure avant tout, la production d'un changement durable et une transformation permanente au niveau de pratiques professionnelles des sujets. Pour associer ce critère avec notre travail, nous avons visé le développement des littéracies universitaires surtout du côté de l'écrit chez les étudiants et les amener à progresser à ce niveau d'une manière immuable durant leur vie personnelle et professionnelle.

La cohérence systémique :

Le critère de la cohérence systémique s'ajoute aux critères méthodologiques et fait référence à la cohérence de la démarche de recherche, ainsi qu'à la rigueur de la collecte et de l'analyse des données et des résultats. On peut dire que cette condition de la recherche-action se rapproche à celle de crédibilité, puisque les deux préconisent les descriptions riches, minutieuses et approfondies du processus. Déjà ce caractère de cohérence systémique est considéré comme étant l'implantation de la recherche-action car il vise la cohérence de la méthodologie avec les objectifs centrés, dans notre cas, le développement des littéracies universitaires doit faire appel à un dispositif capable d'assurer ce développement. Ce dispositif peut être bel et bien le tutorat. On peut résumer cette partie consacrée aux critères propres à la recherche-action par le fait que cette dernière, représente un processus enchevêtré qui implique l'interaction des sujets et le changement de leur action, et qui nécessite le respect de plusieurs critères qui peuvent être résumés sous l'angle de trois composantes majeures, qui sont : le savoir, le pouvoir et le vouloir (Pourtois, Desmet et Humbeeck, 2013) :

l La production d'un savoir valide (les critères de fiabilité, de crédibilité et de transférabilité).

l Le partage du pouvoir au niveau de la recherche à la base du respect et de l'implication de l'autre (le critère d'équilibre et du respect des valeurs et des principes démocratiques).

l Le vouloir d'agir pour instaurer un progrès long termite de la pratique professionnelle (les critères d'authenticité ontologiques, de faisabilité et d'appropriation).

1-3 les instruments de collecte de données : 1-3-1) Le questionnaire :

Les enquêtes de satisfaction ou d'appréciation tiennent une place primordiale dans la gestion de la qualité et de la pertinence d'un programme ou d'un service. Ils sont d'une grande importance également, concernant le fait d'apporter des améliorations aux prestations offertes.

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Le questionnaire d'appréciation qu'on a proposé sera donc l'outil de notre collecte des données concernant la pertinence du tutorat auprès des tutorés.

1-3-2) le journal de bord :

Comme notre recherche tente de s'assurer de la présence de l'effet-tuteur dans la pratique des tutrices, nous avons suggéré le journal de bord comme instrument permettant la collecte des données qui se rapporte à ce phénomène. Ce journal de bord va être le conservateur des propos des tutrices qui relatent leur expérience du tutorat pour mettre en exergue ce qu'elles ont pu tirer de cette action d'aide et d'accompagnement.

2- Expérimentation du tutorat : 2-1 Terrain d'études :

Nous avons mis en pratique notre expérimentation au sein de l'école normale supérieure de Meknès.

2-2 Motivation du choix :

Nous avons opté pour le choix d'ENS Meknès afin de mettre en pratique notre investigation pour les raisons suivantes :

D'une part, le fait que notre encadrante prend en charge des classes de licence dans cet établissement va nous faciliter la réalisation de notre expérience. Et d'une autre part, les tuteurs et les tutorés qui vont participer à titre bénévole dans cette action tutorale sont des étudiants de l'ENS Meknès. Ce choix réside donc logique et pertinent.

2-3 Présentation d'ENS Meknès :

L'Ecole Normale Supérieure de Meknès est un établissement d'enseignement supérieur qui a été créée en 1983. Elle a commencé sa mission éducative à partir de l'année universitaire (1983-1984) avec la création du cycle de formation des professeurs de l'enseignement secondaire de français dans le cadre du Département de Langue française. Par la suite, l'ENS a connu l'instauration d'un autre département est celui de la langue arabe, dans l'année universitaire (1984-1985). D'autres départements vont voir le jour après, plus précisément au cours de la deuxième moitié des années quatre-vingts, et qui sont : les Sciences de l'Education, les Etudes Islamiques et la Traduction. L'Ecole va renforcer davantage son offre de formation par l'ouverture du Département de Philosophie en 1995.

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Depuis sa création et jusqu'à l'année universitaire (2010-2011), l'ENS de Meknès à amener à la consolidation des compétences pédagogiques du personnel de l'enseignement secondaire dans diverses disciplines.

A côté de sa participation à la formation des enseignants spécialisés, l'ENS de Meknès a contribué à l'élaboration et à l'enrichissement des programmes de formation continue au niveau du secteur de l'Education Nationale dans la ville de Meknès et sa région.

Depuis son transfert à l'Université de Moulay Ismail en 2010, en vertu de la loi 08 - 47, l'ENS de Meknès s'est fortement engagée dans le système de formation et de recherche de l'enseignement supérieur en tant qu'établissement à accès régulé. Cet engagement s'est concrétisé par l'instauration des licences professionnelles, des masters et des masters spécialisés en langues, littératures, philosophie et sciences humaines, qui offrent une ouverture sur l'environnement socioculturel.

2-4 Présentation de l'expérience :

Les nouveaux bacheliers quittent leurs établissements d'origine pour entrer dans l'enseignement supérieur, au niveau duquel, ils se trouvent confrontés à un contexte d'études et à un mode de vie diamétralement opposés à ceux du secondaire. On trouve que« Les moins motivés des étudiants, ou les plus fragiles, abandonnent immédiatement parce qu'ils ne peuvent pas vivre dans ce tourment permanent » (Coulon, 1997, p. 147). Devant cette situation et dans le but de garantir une poursuite d'études supérieures réussite, l'objectif réside d'une part la nécessité, de trouver une solution pour atténuer le taux d'abandon au sein de l'université, et d'une autre part, l'importance de suggérer des propositions permettant de garantir l'intégration et l'adaptation des étudiants avec le nouveau contexte. La totalité est alors inscrite dont le but est d'accompagner en vue de favoriser la réussite des étudiants.

Tout au long de leur parcours universitaire, les étudiants en formation à l'enseignement, sont appelés à lire et à produire des écrits variés à plusieurs finalités. En particulier, ils doivent rédiger différents textes, parmi lesquelles on trouve souvent : l'analyse, la synthèse, le résumé, le compte-rendu etc... Et donc pour être en mesure de les réaliser d'une manière appropriée, il est nécessaire que les étudiants reconnaissent les caractéristiques grammaticales et textuelles de ces écrits. Le travail sur ces caractéristiques doit être fait et développé tout au long du cursus universitaire. C'est pour cette raison que nous avons trouvé judicieux de de renforcer cet aspect à travers la mise en place des pratiques et des mesures visant l'accompagnement de l'appropriation des écrits universitaires pour les étudiants ayant besoin. L'enjeu est donc le fait d'administrer des solutions qui assurent le suivi des étudiants de la première année, et qui visent

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également le renforcement de leur engagement vis-à-vis de leurs études, à travers la contribution au développement de leur niveau en écriture, composante majeure de la littéracie universitaire, et élément central pour lutter contre l'abandon dans l'enseignement supérieur. En somme, « envisager des réponses aux abondants permettraient de ne plus les considérer comme des échecs, mais d'envisager au contraire des poursuites aux cursus commencés, pouvait inaugurer de nouvelles modalités de formation ou d'insertion » (Beaupère et Boudesseul, 2009, p .197).

Doter les étudiants d'un certain savoir par rapport aux compétences littéraciques à l'université et leurs permettre de surmonter leurs difficultés en vue d'atteindre une amélioration favorable des apprentissages, est le défi qui nous occupe en tant que chercheurs en domaine de la didactique et de la pédagogie dans une sphère de la discipline du français. Ce défi tire sa valeur essentiellement, de l'attention accordée actuellement à la notion de l'écrit et des littéracies universitaires auprès des professionnels, des chercheurs, et des décideurs du monde éducatif et politique.

On a centré notre préoccupation concernant les littéracies universitaire, du côté de l'écrit vu que, la maitrise du français écrit représente un fardeau pour les primo-entrants qui n'arrivent pas à atteindre un niveau suffisant pour la passation des examens écrits importants pour l'obtention des diplômes. D'où, il nous semble nécessaire d'agir dans le but de développer le niveau de l'enseignement supérieur, à travers le renforcement du niveau de la compétence scripturale, considérée comme étant un critère de la réussite universitaire. Pour répondre à ce besoin littéracique, et comme forme de remédiation possible, nous avons choisi d'introniser « le tutorat », une tentative originale et un dispositif d'expérimentation qui va être placé au centre de notre investigation. Il est important de souligner que ce choix ne peut pas faire l'objet d'une généralisation, car, il revient à chaque université ou à chaque établissement de sélectionner le dispositif conforme aux besoins de ses étudiants. Nous avons opté pour la méthode tutorale, tout en prenant en considération les contraintes et les exigences de l'enseignement supérieur. Le recours au tutorat comme dispositif axé pour faciliter l'entrée à la littéracie universitaire, est d'abord, puisqu'il est une sorte aide efficace qui facilite l'intégration institutionnelle ». Ensuite, car ce dispositif est capable de répondre aux besoins spécifiques des étudiants en matière d'écrit rentable, et de les permettre d'échanger d'interagir, de communiquer, et d'apprendre. Le choix du tutorat était aussi parce qu'il est une expérience anticipée du métier d'enseignement et de l'éducation, qui va aider l'étudiant-tuteur qui souhaite être un futur enseignant, à développer ses compétences et à approfondir ses connaissances, dans cette veine en reprenant alors ce que les anglo-saxons ont l'habitude de dire « qu'enseigner, c'est apprendre pour une seconde fois »,

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donc les séances du tutorat vont être porteuses d'atouts et d'opportunités pour les tuteurs également, qui vont avoir l'opportunité de se familiariser avec les fonctions des enseignants.

L'hypothèse que nous avons fixé pour notre investigation est que, si d'une part, les étudiants universitaires inscrits dans le programme tutoral, ont développé leur niveau en compétence écrite, et d'une autre part, les étudiants-tuteurs ont pu tirer profit de leur fonction d'accompagnement, est que le tutorat comme mesure d'aide mise en place est efficace pour favoriser l'entrée des étudiants en littéracie universitaire et pour émerger l'effet-tuteur.

Notre idée de base, est donc un programme expérimental du tutorat destiné aux étudiants de la première année licence, département du français qui débutent leur cursus avec de sérieux problèmes en écriture. A l'échelle de cette expérimentation, le dispositif pyramidal « le tutorat » fait entrer en lice enseignants, tuteurs et tutorés dans la même synergie.

Pour la mise en place de notre dispositif du tutorat, nous avons eu référence aux propos de Narcy-Combes J-P, qui soulignent l'importance de prendre en considération le contexte de production, et son impact sur la construction du savoir. Dans notre cas, nous étions chanceux car notre objet de recherche est adéquat avec le contexte, dans la mesure où notre encadrante l'a encouragé, vu sa déception face au niveau de ses étudiants en écriture universitaire. Grace à ces paramètres, nous avons eu l'opportunité de travailler avec un groupe d'étudiant d'ENS Meknès dans le dessein de : fournir un accompagnement renforce à ces derniers au niveau des études supérieures qu'ils ont choisi d'entreprendre, réparer leurs lacunes et insuffisances, stimuler leur attention pour qu'ils retrouvent le sens de l'éducation, et finalement, valoriser les ressources humaines volontaires engagées dans ce programme.

2-5 Les objectifs de l'expérimentation :

Vu que tout échec ou blocage momentané peut être rectifié et modifié, notre projet est de mener à bien un dispositif d'encadrement des pratiques d'écriture à l'université, pour un public cible ayant de véritables difficultés en écriture. Pour passer d'un paradigme d'enseignement à celui d'apprentissage, on cherche à:

+ Identifier les besoins des étudiants en termes de littéracie universitaire.

+ Comprendre les origines et les sources des lacunes identifiées.

+Appliquer le tutorat pour doter les apprenants des compétences littéraciques, surtout en matière de l'écrit.

+Vérifier le bienfondé du tutorat pour valider sa pertinence du côté des tuteurs (l'effet-tuteur) et des tutorés (l'effet-tutoré).

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2-6 Echantillon de référence :

Comme il y a peu de recherches et d'expériences par rapport à l'application du tutorat dans le contexte universitaire au Maroc, et vu que notre objectif s'articule autour de l'introduction du tutorat à l'université, nous avons permis à 32 étudiants, de la première cycle licence, de bénéficier de cette action tutorale. Qui va forger cinq fonctions chevauchantes dans une visée éducative: Le diagnostic, la planification de l'action, la réalisation de l'action, la vérification de l'action et l'identification des apprentissages réalisés.

2-7 La description de la mise en place et du déroulement de l'expérimentation (le tutorat):

Au niveau du programme du tutorat proposé pour faire l'expérience, nous avons essayé de respecter les conditions nécessaires pour garantir une implémentation réussite de ce dispositif.

D'emblée, commençant par la période du déroulement du tutorat, qui pour donner les résultats souhaités, ne doit être ni trop tôt, nit trop tard. Nous avons choisi alors, le début du deuxième semestre, vu que c'est une période qui ne sera pas interrompue par les vacances, donc on va éviter les possibles déficits en termes d'apprentissages et on va de même garantir une continuité dans le programme qui favorise davantage sa réussite. Le choix de cette période était également, car elle se situe après les examens du premier semestre, donc les étudiants ont été informés par rapport à leurs résultats, chose qui va leurs permettre de se positionner face à leurs difficultés, afin de trouver des solutions pertinentes pour les surmonter. Ensuite, nous avons estimé que la suggestion de cette période est adéquate avec la forme du tutorat qu'on souhaite appliqué, « le tutorat d'accompagnement » qui consiste à renforcer et à soutenir les étudiants dans leur travail au cours du semestre pour réussir leur examens et valider leur première année à l'université. Par rapport au calendrier du tutorat, les jours et les horaires des sessions, nous avons opté pour des séances programmées à la fin de la semaine, durant les week-ends suite à la demande des tutorés et des tutrices, qui ont préférer cette proposition vu la surcharge de leur emploi du temps. Ces derniers ont trouvé que cette possibilité va leur offrir plus de chance pour participer à ce dispositif :

Tutrice 1 : « On a opté pour des séances durant le week-end et on s'est mis d'accord sur des horaires convenables pour tous les membres du groupe, dans le but de garantir d'avantage leur

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présence. Les tutorés ont choisi de faire la séance à 17h samedi, et de la commencer à 12h dimanche ».

Tutrice 2 : « L'horaire était choisi selon un consentement commun et en prenant en considération la disponibilité des participantes. Les tutorées ont choisi de commencer les séances à 20h ».

Tutrice 3 : « Le choix de l'heure de travail était fait par les tutorées. Nous avons fixé un horaire compatible à tout le monde. On s'est mis d'accord sur le travail durant le week-end à 11h du matin, une heure où toutes les tutorées seront disponibles et beaucoup plus mieux concentrées ». Tutrice 4 : « On a pu fixer tous ensemble les horaires de différentes séances du tutorat, les weekends à 12h30min ».

Tutrice 5 : « L'horaire était choisi selon un consentement commun et en prenant en considération la disponibilité des participantes. Les tutorées ont choisi de commencer les séances à 20h chaque week-ends ».

Il est important de mentionner que les propos des tutrices que nous avons utilisé, étaient sous-forme des enregistrements audio de la première séance de rencontre et de sensibilisation, pour lesquels nous avons effectué un travail de transcription.

Nous avons pensé que suite au choix d'une telle période, les étudiants vont montrer un certain intérêt envers le dispositif proposé, et ils vont choisir la participation au niveau de ce dernier. Concernant la modalité du tutorat choisi, nous avons eu recourt au tutorat à distance, tout d'abord, vu que la majorité des tutrices engagées dans l'action tutorale n'habitent pas à la ville de Meknès. Ensuite, ce choix était également dans le but d'encourager les tutorés à s'inscrire au niveau des sessions proposées, sachant que la majorité à exprimer sa préférence pour le distanciel, vu le programme d'étude chargé et la coïncidence de l'expérience avec le mois sacré du ramadan. Enfin, nous nous sommes trouvés en obligation de se prononcer pour ce mode de diffusion, vu le problème de disponibilité des salles à l'ENS Meknès. Par cette suggestion, nous avons fait preuve d'organisation d'un dispositif à basé sur les ressources disponibles et adapté en fonction des sujets participants.

Ce tutorat à distance va être réalisé à travers le de recours à un outil informatique disponible pour tous les participants. Après leurs poser question, ils ont suggéré la plateforme de messagerie instantanée « WhatsApp ». Les tutrices également étaient d'accord avec ce choix, d'où nous avons préconisé « WhatsApp » pour garantir la participation de la plupart des tutorés, même ceux qui n'ont pas accès à une bonne connexion internet, et pour qui on souhaite offrir la même qualité du service des technologies tels que Zoom ou Teams, mais sans avoir besoin d'un haut débit. Déjà « WhatsApp suscite de plus en plus l'intérêt du corps enseignant comme

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plateforme facilitant la mise en place de situations d'enseignement-apprentissage à distance et la continuité pédagogique » (Bouhnik et Deshen, 2014 ; Dounla, 2022, p.61-73), vu que « c'est un réseau connu par sa gratuité, sa faible consommation de bande passante et sa facilité d'accès sur les dispositifs mobiles favorisent son usage croissant à des fins éducatives » (Dounla, 2022, p.61-73). Et donc, plus la demande et le choix effectué par les tutrices et les tutorés concernant le recours à «WhatsApp » dans une visée éducative, nous avons opté pour cette application grâce à la place importante qu'elle occupe et qui était confirmé par plusieurs spécialistes, qui voient en cette dernière la garant de :

- « Accès facilité aux ressources pédagogiques et communications instantanées entre les personnes enseignantes et étudiantes ; ouverture à l'apprentissage collaboratif en raison de son affordance sociale » (Adjanohoun et Agbanglanon, 2022, p.7-24).

- « Possibilité de créer des communautés virtuelles d'apprentissage, de partage et de Co-construction de connaissances » (Huitt et Monetti, 2017, p.43-65).

- « Facilité de partage de liens vers des contenus disciplinaires et des possibilités de rétroaction immédiate de la part du personnel enseignant » (Bouhnik et Deshen, 2014, p.217-231).

- « Opportunités de tutorat et d'accompagnement des étudiantes et étudiants en ligne » (Dounla, 2022, p.61-73).

- « Ouverture à l'apprentissage hybride intégrant des pratiques formelles et informelles » (Messaoui, 2020, p.14).

On a pu alors utiliser ce réseau social souvent employé dans un contexte social et informel, pour diffuser un contenu éducatif dans un cadre d'apprentissage formel.

Par rapport à l'environnement conçu pour appliquer le tutorat, nous avons mis en place un dispositif orienté vers l'accompagnement des étudiants de la première année, qui met en relation diverses logiques et postures d'intervention : Une posture dialogique, qui repose sur le fait que les savoirs diffusés en cours d'action se font à la base des échanges entre tuteurs et tutorés. Et une posture spéculative, qui consiste à encourager le sentiment d'auto-efficacité et de confiance en soi chez les étudiants, appréciable pour mettre en oeuvre des savoirs et des contenus d'apprentissage. Ce climat de travail, répond aux exigences de l'environnement propice du tutorat, qui repose essentiellement sur la coopération entre les acteurs du dispositif, et sur l'autonomie du tutoré, pour se distinguer des cours d'enseignement magistrales habituels.

De ce qui est les formules proposées aux étudiants universitaires en formation à l'enseignement, elles sont des cours d'approfondissement et d'explication de matière disciplinaire, qui portent principalement sur la reformulation des réponses, les règles

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syntaxiques, lexicales, orthographiques et grammaticales. La planification des séances autour de ces cours était, dans le but de répondre à un élément important de toute formule tutorale, qui est la nécessité de proposer des contenus adéquats avec les besoins des étudiants. Le choix de notre contenu n'était pas donc dû au hasard, au contraire, il résulte de l'observation, l'analyse et la correction des copies du test diagnostic proposé aux étudiants avant le début du tutorat, qui avait pour but le fait d'identifier et de cerner leurs besoins. Ces cours vont conduire les tutorés au respect des normes langagières primordiales, prises en considération chez tous les évaluateurs qui attendent que les apprenants produisent des écrits bien structurés, corrects, cohérents et cohésifs.

A côté des contenus des cours, on va mettre à la disposition des tutorés des tâches porteuses de sens, comme des exercices d'application et des textes orientés vers l'objectif fixé, dans le but de montrer des améliorations notables en matière d'écriture et de témoigner un degré d'essor en termes de littéracie universitaire. Les textes choisis pour mesurer la pertinence du tutorat et pour dégager l'effet-tutoré sont des textes courts et simples qui garantissent un taux de réponse notable et une implication considérable de côté des tutorés.

Les contenus et les exercices vont être communs, mais il revient à chaque tutrice la liberté de préparer ses outils, d'aménager le matériel didactique qui lui semble pertinent et de mobiliser les stratégies et les méthodes efficaces pour transmettre le cours prévu. On insiste toujours sur l'autonomie et l'indépendance. La diffusion de ces contenus de cours, s'effectue au sein des petits groupes de travail. Un choix commode avec le principe qui différencie le tutorat du monitorat, et qui consiste à accompagner un groupe restreint de tutorés. Ce choix répond à une simple équation : moins qu'il y a d'étudiants à aider, plus l'assistance et le soutien produits gagnent du terrain et apportent des bénéfices notables. Cependant, nous n'avons pas pensé à la forme individuelle du tutorat, car au niveau de cette dernière, le tutoré voit en son tuteur, un expert de la discipline, chose qui contribue à un attachement de celui-ci à celui-là. C'est-à-dire, qu'au niveau du tutorat individuel, le tutoré n'arrive pas à agir ou à accomplir la tâche qui lui a été demandée sans la présence de son tuteur, il n'est pas autonome, ni capable pour réaliser son travail. Cet aspect est connu sous l'appellation de « la dépendance au tuteur » (Baudrit, 1997, p.30), au sein des petits groupes un tel risque est moins probable, car le tuteur doit s'occuper de l'ensemble du groupe, doit partager ses interventions et ses idées avec tout le monde, d'où il se trouve moins enclin à rendre une personne inhérente à lui. Sous-titre d'exemple, dans notre cas, la tutrice va travailler avec l'ensemble du groupe dans le but de provoquer chez eux une réflexion optimale vis-à-vis du fonctionnement de la langue, nécessaire pour toute production de textes. Donc, faire appel aux petits groupes de travail, se rapporte à la

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théorie socioconstructiviste qui insiste sur la dimension sociale pour rendre l'apprentissage efficace et puissant, et qui met en avant « l'importance du dialogue et de l'argumentation entre pairs dans la construction des connaissances de l'apprenant. Elle met en pratique les vertus du « peer teaching », du « peer learning », et de la résolution des problèmes.

Il est important de mentionner que les contenus des séances ont été discutés au préalable avec l'enseignante et avec l'ensemble des tutrices, dans le but de mettre en place un cours commun admettant de réduire la marge des fausses routes. Ceci montre, le fait que notre dispositif interpelle l'engagement des acteurs pédagogiques.

Quant à la participation au niveau de ces sessions, elle est à titre volontaire et à libre-accès, pour les tutrices comme pour les tutorés. L'insistance sur le volontariat est une sorte de prise en considération des principes fondamentaux du tutorat, elle présente l'aspect de base de sélection et de recrutement des tutorés, dans la mesure où, c'est l'étudiant qui prend librement la décision de participer au dispositif, c'est lui qui oriente la planification et la réalisation de ses objectifs d'apprentissage, car au niveau de tel dispositif, le tuteur proposait mais n'exigeait rien, il attend toujours que les étudiants lui déclare ce qu'ils veulent faire, ou ce qu'ils souhaitent travaillés davantage.

Le volontariat est également l'origine du choix des tutrices, qui se proposent sans aucune obligation, ni pression pour aider les tutorés et les accompagner. Au sujet des tutrices engagées au sein du tutorat, nous avons pris en considération les critères du choix du bon tuteur, dans la mesure où, les tutrices choisies âgées de 22-23 ans, adoptent une posture de tutrice-étudiante, capable de garantir davantage le progrès des élèves. Un étudiant est donc le plus qualifié pour être le tuteur d'un autre étudiant, vu qu'un tuteur passé par là, peut mieux se mettre à la place du tutoré pour comprendre ses difficultés et proposer des solutions pour l'aider à les paliers. Ce tuteur-étudiant va lui permettre de maintenir des relations avec lui, pour mieux faciliter la tâche de rectification et de régénération des habiletés de cet apprenant en littéracie universitaire. Toujours dans le cadre du choix des tutrices, nous avons cherché à part le paramètre d'âge, des tutrices prêtes à aider l'autre, à l'encourager, à le motiver et à l'accompagner. Nous avons également insisté sur le fait que ces tutrices trouvent absolument l'équilibre entre leurs interventions et celles du tutoré. Pourtant, nous n'avons pas exigé un niveau d'expertise accéléré dans la désignation de ces tutrices, pour leurs permettre de profiter à leur tour du tutorat, d'où la référence à l'idée du « Learning Through Teaching » ou apprendre en enseignant, connue en Europe sous l'appellation d'effet-tuteur.

Il est important de mentionner que les tutrices inscrites dans le programme tutoral, n'ont bénéficié d'aucune formation. Le fait d'opter pour ce choix est tout d'abord, dans le but de se

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conformer aux conditions de choix des tuteurs, qui consistent à engager des tuteurs qui n'ont pas un statut professionnel d'enseignement et d'éducation. Et ensuite, parce que nous avons pensé que doter une personne prête à aider et à accompagner volontairement des étudiants, d'autres connaissances, risque à perdre l'éventuel naturel positif qui existe chez eux. Une formation peut conduire à une sorte de désorientation, de transformation, ou de professionnalisation. C'est pour cette raison, que les compétences, les capacités, ainsi que les habiletés des tuteurs doivent rester en dehors de n'importe quelle formation.

Au nombre de 32, sont donc les étudiants aidés par les tutrices deux fois par semaine, pendant cinq semaines. Les groupes de travail sont constitués de quatre tutorés, pris en charge par une tutrice qui suit le même cursus universitaire que ces derniers.

Les étudiants se présentent donc avec plusieurs besoins et s'adressent à la tutrice pour combler les erreurs récurrentes repérées au niveau du test diagnostique, non noté. (Le test diagnostique, annexe 5) et (la liste des lacunes annexe2).

Le dispositif du tutorat proposé va se dérouler dans une visée éducative et selon cinq fonctions chevauchantes, qui sont : Le diagnostic, la planification de l'action, la réalisation de l'action, la vérification de l'action et l'identification des apprentissages réalisés.

Cette évaluation diagnostique était la première étape du tutorat, envisagée pour repérer les difficultés et les problèmes des étudiants, et prendre les décisions nécessaires permettant la facilitation de l'enseignement et de l'appropriation.

Après le fait de diagnostiquer les besoins des étudiants et avant le début de la diffusion des cours, les tutrices vont être renseignées par rapport au public, à la constitution du groupe, à la répartition des séances et des heures de travail. Elles sont appelées donc à mettre en place leur bonne volonté, leur motivation, leur capacité d'écoute, leur aisance disciplinaire, leur maitrise du contenu et leur expérience personnelle d'étudiante, pour les investir dans le cadre du tutorat d'accompagnement.

Les ateliers du tutorat vont s'étaler sur une durée d'une heure, et vont être diffusées par le canal de l'application de la messagerie instantanée « WhatsApp ».

La première séance du tutorat était consacrée à l'accueil et à la sensibilisation, au niveau de laquelle les tutrices se présentaient devant leurs groupe de tutorés, pour faire connaissance avec eux, pour partager leurs propre expérience estudiantine, pour les convaincre des bienfaits de l'éducation et de l'intérêt d'assister aux cours et de suivre l'enseignant. De même, les tutorés se présentent chacun à son tour, pour faire connaissance avec leur tutrice ainsi que le groupe dans lequel, ils vont suivre les séances du tutorat. Le but central était de créer une certaine proximité et une familiarisation entres les sujets impliqués. Cette discussion sert pareillement à

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expliquer le fonctionnement du tutorat d'accompagnement, à évoquer les informations principales qui se rapportent à ce type à savoir : ses objectifs, son déroulement etc... Et même, c'était l'occasion pour diffuser des mots sur la littéracie universitaire et la place cruciale qu'elle occupe. Après l'intervention des tutrices, les tutorés ont eu le temps pour poser des questions sur les aspects qui leurs semblent flous, et d'avoir plus de clarification de la part des tutrices. En gros, les interrogations formulées ont étaient les suivantes :

Tutoré 1 : « est-ce-que le tutorat va être considéré dans la note générale du semestre ? »

4 Réponse de la tutrice 1 : « non ce tutorat est une sorte d'accompagnement qui ne sera pas noté, mais qui va vous être utile pour que vous puissiez écrire d'une manière correcte davantage, surtout dans vous examens qui seront notés bien évidemment ».

Tutoré 2 : « est-ce que dans les séances du tutorat on peut avoir des informations sur la formation du master ? »

4 Réponse de la tutrice 2 : « bien sûr, dans le cadre du tutorat nous sommes à votre disposition, et on va répondre à toutes vos questions, quelle que soit celles relatives au contenu disciplinaire, ou bien d'autres qui se rapportent aux choix de carrière, aux orientations après la licence, aux modules enseignés dans les prochaines semestres, aux stages et aux projets de fin de formation etc... Il suffit que vous notiez vous questions, auxquelles on va répondre vers la fin de chaque séance ».

Tutoré 3 : « est-ce que je peux rejoindre un autre groupe du tutorat, ou bien je suis obligée de rester dans celui-ci ? »

4 Réponse de la tutrice 3 : « dans le cadre de tutorat rien n'est obligatoire, notre mission est de vous amener à progresser toute en tenant compte de votre liberté. Bien sûr, tu peux changer de groupe si ton emploi du temps est conforme avec celui de l'autre groupe. Vers la fin de la session des questions/réponses, on va voir avec les membres de l'autre groupe, si quelqu'un souhaite te donner sa place et sera d'accord de rejoindre ton groupe sans problème ».

Tutoré 4 : « j'ai des choses à faire ce weekend, pouvez-vous changer l'heure du travail pour moi ? »

4 Réponse de la tutrice 4 : « les heures du travail au niveau du tutorat sont adaptées en fonction de votre choix et de votre disponibilité, on va négocier ceci avec l'ensemble du groupe pour se mettre d'accord sur une heure qui sera convenable pour tout le monde, comme ça tu pourras terminer ton travail sans rater ta séance ».

Les propos des tutrices et des tutorés ont été avancés sous formes des enregistrements audio, dans différents groupes du tutorat au niveau de la première séance de rencontre et de

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sensibilisation, et pour les utiliser d'une manière concrète, nous avons effectué un travail de transcription.

Vers la fin de cette première séance, les tutrices ont demandé à leurs tutorés de formuler un petit mot, dans le but de mesurer leur satisfaction vis-à-vis de l'idée du dispositif et à tel point ils veulent participer à ce dernier.

Cette première rencontre entre les protagonistes du tutorat était donc la clé d'accès à l'expérience, au niveau de laquelle les tutrices ont eu la chance d'encourager les étudiants, de les convaincre des bienfaits du tutorat et de les pousser à participer à ce dispositif. De même, les tutorés ont profité de cette expérience, ils ont eu des réponses à leurs questions grâce au contact avec les anciens étudiants, ils ont pu également lever le voile sur les points ambiguës qu'ils avaient concernant le tutorat et la littéracie universitaire.

Concernant les séances qui suivent, elles vont se dérouler selon trois temps clés : D'abord, les étudiants vont bénéficier d'un cours portant sur l'une de leurs difficultés, qui sera présenté et expliqué par la tutrice. Ce cours va être construit en fonction des interactions des tutorés. Ensuite, ils seront appelés à corriger ces paragraphes collectivement à la base de ce qu'ils ont appris dans le cours, et à échanger leurs points de vue sur ces rédactions dans le but de renforcer davantage l'appropriation. Enfin, au bout de la semaine, c'est-à-dire après les deux séances hebdomadaire, les tutorés sont appelés à faire le récapitulatif de ce qu'ils ont appris, pour annoncer par la suite des prévisions pour la séance à venir. Par la suite, la tutrice va mettre à la disposition de ces tutorés des textes qui contiennent des erreurs liées au contenu des cours qu'ils ont travaillés. Les étudiants doivent corrigés ces textes et les réécrire tout en respectant la correction de la langue. Cet exercice proposé est comme une sorte d'évaluation formative, qui permet à la tutrice d'examiner sa prestation et celle de ces tutorés, dans la finalité de se positionner face au dispositif et de le modifier en cas de besoin. Les réponses des tutorés aux textes figurent dans les annexes (annexe 7).

Grâce à cette démarche préconisée, les étudiants vont construire un « méga outil » (Shneuwly, 1995) permettant le développement de leurs compétences d'écriture à l'université, d'où l'enrichissement de leur niveau en littératie universitaire. Cette façon de faire va leurs accorder de même, des occasions favorables pour qu'ils puissent décrocher une image positive d'eux-mêmes, de leurs méthodes et de leurs pratiques face aux exigences et aux attentes du contexte universitaire.

Il est important de mentionner que la proposition de ce canevas de séance était dans le but de mener à bien son déroulement, pourtant, il est possible par exemple, que les tutrices

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accordent plus de temps à une étape, réduit la durée d'une autre, tout dépend de la demande des tutorés et de leurs activités. Le tutorat qu'on propose réside donc flexible d'utilisation.

Après les séances du tutorat, les tutrices seront appelées à échanger entre elles, les informations, les données, les expériences, ainsi que leurs analyses et perceptions par rapport aux sessions, afin de mettre en lumière l'effet-tuteur, et aussi pour embellir davantage le scénario des séances à venir. Dans cette visée de montrer l'effet-tuteur dans leurs actions, les tutrices notent dès le début de l'expérimentation et jusqu'à sa fin, au niveau d'un journal de bord, leurs traces, leurs témoignages, leurs réflexions, leurs pratiques et leurs actions, dans l'intention de pointer le progrès et le non progrès tout au long de l'expérience. Elles mentionnent également sous forme de paragraphes réflexifs leurs ressentis et leurs acquis après les séances du tutorat, dans une vue informative qui permet de dégager l'effet-tuteur ou bien l'impact du tutorat sur le tuteur-étudiant. (Le modèle vierge du journal de bord, annexe 3) et (l'exemplaire d'un journal de bord de tutrice rempli, annexe 4). Ces journaux de bord des tutrices vont être pareillement utilisés pour recueillir des propositions de remédiations et d'amélioration du dispositif initial.

En ce qui concerne, l'évaluation de l'efficacité du dispositif du tutorat, elle va être du côté des tutorés (l'effet-tutoré), à la base des exercices d'application et des retours qu'ils ont exprimés au niveau du questionnaire d'appréciation. Et du côté des tutrices (l'effet-tuteur), elle va s'appuyer sur l'analyse des journaux de bord.

En définitive, on peut avancer qu'on a essayé de prendre en considération le fait d'aborder le terrain, de l'étudier, et de respecter sa complexité. Nous mentionnons également que la démarche qu'on a suivie, répond aux conditions fondamentales qui font du tutorat une formule pédagogique efficace et qui sont: l'environnement favorable, l'engagement volontaire, l'instruction concentrée des contenus, l'évaluation des apprentissages et les remarques régulières des tuteurs et des tutrices. Et s'intéresse de même, à déclencher le désir d'apprendre par l'éveil de la valeur du défi chez les étudiants, vu que « les élèves sont motivés pour apprendre lorsqu'ils pensent pouvoir réussir des activités qui ont une valeur de défi » (Miller, 2003, p337).

92

CHAPITRE II : RECUEIL, PRESENTATION, ANALYSE DES DONNEES ET DISCUSSION DES RESULTATS

1- L'effet-tutoré : Recueil, présentation et l'analyse du contenu d'exercices proposés aux tutorés, et discussion des résultats

Les dispositifs d'aide et d'accompagnement sont souvent programmés pour rendre service à l'apprenant. Le tutorat comme étant l'un de ces dispositifs vise à son tour le fait d'accompagner les étudiants pour faciliter leur affiliation, ainsi que leur maitrise des normes et des contenus disciplinaires. Au niveau de cette partie, nous allons donc traiter les bénéfices que les tutorés ont tirés de leur expérience du tutorat, tout en analysant leur progrès en termes d'écriture, composante centrale de la littéracie universitaire. Nous allons procéder par une sorte de comparaison entre les réponses des tutorés au test diagnostic proposé avant le tutorat (annexe 6), et celles de leurs exercices d'application durant la période de l'expérimentation (annexe 7). Comme nous l'avons avancé lors de la description du tutorat et de son déroulement, l'évaluation de l'effet-tutoré était faite à la base des exercices d'application (annexe 7), proposés à la fin des séances hebdomadaires, étaient soit des textes avec des questions de compréhension, soit des textes que les tutorés doivent corriger à la base de ce qu'ils ont appris.

Nous allons donc analyser et discuter, les réponses des tutorés concernant ces exercices, tout en tenant compte du progrès en matière de l'écrit, que les tutorés ont pu garantir au fil des séances.

l La première semaine du tutorat : formulation et justification des réponses :

Comme la première séance du tutorat était réservée à la rencontre et à la sensibilisation, la deuxième séance jouera donc l'objet de l'exercice d'application envisagé pour évaluer la prestation et l'apprentissage des tutorés.

En conformité avec le cours « Formulation et justification des réponses », l'exercice suggéré dans ce cas, était un texte extrait de « Histoire d'un voyage en terre du Brésil », de Jean de Lery, avec des questions de compréhension.

Nous allons donc étudier le travail des tutorés concernant : la formulation et la justification des réponses. D'ailleurs, la formulation et la justification des réponses étaient les premières remarques, que nous avons faites lors de la correction du test diagnostic, qui portait sur « La cigale et la fourmi » de Jean de La Fontaine (annexe 1), dans la mesure où, la plupart des résultats ont été mal formulé avec une absence de justification. Le choix de ce cours de nature méthodologique s'avère donc nécessaire.

93

Le tableau ci-dessous, représente une sorte de comparaison entre, les réponses formulées par les tutorés au niveau du test diagnostic (annexe 6), et celles avancées concernant le texte proposé après le travail durant la deuxième séance du tutorat, sur la formulation et la justification des réponses.

Tableau 1: comparaison des réponses S1

Questions du test

diagnostic : « La
cigale et la fourmi, Jean de la Fontaine »

Exemples de

formulation et de

justification des

réponses du test
diagnostic

Questions du texte

d'application :

« Histoire d'un
voyage en terre du Brésil, Jean de Lery »

Exemples de

formulation et de

justification des
réponses d'exercice d'application

Question1 :

Réponse1 : « une

Question1 : Quel est le

Réponse1 : « il s'agit

Définissez le genre

histoire imaginaire

type de ce texte.

d'un texte narratif-

auquel appartient ce

dont le but de

Justifiez votre réponse.

descriptif, puisque le

texte. Justifiez votre

critiquer ».

 

narrateur raconte son

réponse.

Réponse2 : « la

cigale et la fourmi qui nous donne la leçon de vie ».

Réponse 3 : « la
fable, la morale »

Réponse 4 : « la
fable ».

 

aventure avec ses

compagnons ». Réponse2 : « ce texte

est de nature
narrative-descriptive. Cela est justifié par le fait que le narrateur,

narre et décrit son
voyage ».

 
 
 

Réponse3 : « en ce

qui concerne le type de texte, il est narratif, descriptif, parce qu'il raconte et il décrit à la

fois le voyage du
narrateur ».

 
 
 

Réponse

 
 
 

4 : « l'extrait en

question est un texte narratif et descriptif, parmi les indices qui le montre en trouve :

 
 
 

un ensemble de

description et de

narration concernant

son voyage au

 
 
 

Brésil ».

Question2 : Pourquoi

Réponse1 : « les

Question2 : Décrivez

Réponse1 : « la

les initiales des deux

initiales des deux

la nature de la relation

relation entre la

substantifs « Cigale »

substantifs « cigale »

entre la nation des

nation des Margajas

et « Fourmi », sont-

et « fourmi » sont-

Margajas et les

et les portugais est

elles écrites en

majuscule ?

elles écrites en

majuscule car sont-

elles des personnes

principales dans la
fable ».

Portugais, puis avec

les Français.

une relation amicale, par contre elle est très

agressive avec les
français ».

Réponse2 : « à partir du texte, la nation des

 

94

Réponse2 : « la cigale et la fourmi sont écrites elles la

majuscule car elles
sont les noms propres des animaux ».

Réponse3 : « les

initiales des deux
substantifs « cigale »

et « fourmi » sont-

elles écrites en

majuscule car ils sont

les personnages

principale de la
fable ».

 

Margajas et alliée des portugais et ennemie des français ». Réponse3 : « les

Margajas sont les
alliées des portugais et les ennemis des français ».

Réponse4 : « la
relation amicale allie les Margajas et les

portugais, pourtant

cette nation est

l'ennemie des
français ».

 

Réponse4 : « le titre

et les personnages

principaux, ils sont

écrites en
majuscule ».

 
 

Question3 : étudiez la

Réponse1 : « le texte

Question3 : Relevez

Réponse1 : « au

structure de ce texte.

est la fable elle parle

du texte le champ

niveau du champ

 

de la cigale et de la

lexical d'alimentation

lexical d'alimentation

 

fourmi. Le texte est le

laconisme et la
fonction de la fable

est critiquer la
société ».

et de la nourriture.

et de la nourriture, on

trouve des termes
comme : les fruits, la

farine, les
jambons... ».

 

Réponse2 : « ce texte

 

Réponse2 :

 

est la fable écrite en

vers de l'écrivain
Jean de la Fontaine qui a utilisé la cigale et la fourmi comme personnages

principales de

l'histoire, la fourmi

qui travaille toute
l'été pour gagner du grains et la cigale qui est toujours entrain de chanter, et dès que l'hivers est venu, la

 

« concernant le

champ lexical
d'alimentation et de nourriture on trouve des mots comme : la farine, des vivres, des jambons, des fruits, la chaire... ».

Réponse3 : « le

champ lexical

d'alimentation et de la nourriture est présent dans le texte à travers

des mots comme :

 

cigale il n'a pas pu

trouver de quoi
manger, à ce moment là elle a allé chez la fourmi pour lui prêtez

quelques graines

jusqu'à la saison

nouvelle, mais elle

n'a pas donner. La

morale ici est
implicite, elle passer

 

(farine, jambon,

victuailles, fruits...) ».

Réponse4 : « le

champ lexical qui
domine le texte est celui de nourriture et d'alimentation,

représenté par
plusieurs termes tels

 

95

au lecteur d'une

manière indirecte

c'est de « travailler
pour vivre ».

Réponse3 : « l'écrit

en vers on a

allégorique ou
personnification ; des animaux qui parlent ; aussi on a la consisme c'est pour ça ce texte est court et briève.

 

que : « jambon, fruits, farine... ».

 

Ensuite le thème de

cette fable est une

demande de l'aide.

 
 
 

En de plus il y a une morale implicite. Et

finalement, la

fonction de cette

fable c'est une

fonction éducative ».

 
 
 

Réponse4 : « la fable est structurée par des vers écrite par Jean de la Fontaine d'où on a des personnages « la

cigale » et « la

fourmi », la satire,

une moralité à la fin

de cette fable, le

thème utilisé et le

laconisme (bref et

court), sa fonction
éducative (morale) et

explicite d'après la

morale de cette

fable ».

 
 

Question4 : la cigale

Réponse1 : « oui, elle

Question4 : Comment

Réponse1 : « Les

demande-t-elle

alla crier famine chez

les sauvages ont

sauvages ont bien

l'aumône ? Justifiez

votre réponse en

la fourmi sa voisine, la priant de lui prêter

accueils le narrateur et

ses compagnons ?

accueils le narrateur et ses compagnons, ce

relevant des indices du

quelques grains pour

justifiez votre réponse

qui le montre du texte

texte.

substituer jusqu'à la saison nouvelle ». Réponse2 : « l'indice qui montre que la cigale demande-t-elle

l'aumône c'est elle
alla crier famine chez la fourmi sa voisine. La priant de lui prêter quelque grain pour

subsister jusqu'à la
saison nouvelle ».

à partir du texte.

est la phrase

suivante : « pour nous

les offrir et nous

souhaiter les

bienvenue, six

hommes et une
femme ne firent pas

de difficultés à
monter en barque et à venir nous voir dans le bateau ».

Réponse2 : « les

sauvages étaient

 

96

Réponse3 : « non, la cigale demande-t-elle quelque grain pour subsister ».

Réponse4 : « la

cigale demande

l'aumône : « la priant de lui prêter quelque grain pour subsister

jusqu'à la saison
nouvelle ».

 

gentils quand ils ont accueillis le narrateur et ses compagnons, on peut le remarquer à

travers la phrase
suivante : « pour nous

les offrir et nous

souhaiter les

bienvenue, six

hommes et une
femme ne firent pas

de difficultés à
montrer en barque et à venir nous voir dans le bateau ».

 
 
 

Réponse3 : « les

sauvages ont accueilli

le narrateur et ses

compagnons de
manière chaleureuse, dans la mesure où, ils

ont apporté de la

nourriture à ces

derniers, ce qui le
montre dans le texte est bien évidemment

cette phrase : « pour
nous les offrir et nous

souhaiter les

bienvenue, six

hommes et une
femme ne firent pas

de difficultés à
montrer en barque et à venir nous voir dans le bateau ».

 
 
 

Réponse4 :

 
 
 

« l'accueil des

sauvage était

sympathique. La

justification du texte

est la suivante :

 
 
 

« « pour nous les

offrir et nous

souhaiter les

bienvenue, six

hommes et une
femme ne firent pas

de difficultés à
montrer en barque et à venir nous voir dans le bateau ».

Question5 : En vous

Réponse1 : « la

Question5 : Relevez à

Réponse1 : « Les

rappelant la condition

morale prise pour

partir de l'extrait, des

éléments qui

du fabuliste, quelle

cette fable c'est tout

éléments qui

distinguent les

 

97

est, d'après vous, la morale de cette fable ?

Développez votre
réponse.

le monde doit prendre

la responsabilité de
tout ce qu'il a fait et ne jamais perdre le temps »

Réponse2 : « la
morale de cette fable

c'est d'invité le
lecteur de ne pas se

distinguent les

habitants de cette terre des autres ».

habitants de cette

terre des autres sont qu' « ils avaient tous le corps peint en noir. Et les hommes étaient tondus de près sur le devant de la tête ». Réponse2 :

« plusieurs éléments

 

caractérisé par les

 

créent la différence

 

comportements du

 

entre les habitants de

 

cigale (donner une

 

cette terre des autres

 

leçon de vie) et de

 

sont : un corps peint

 

travailler comme la

 

en noir, le fait qu'ils

 

fourmi ».

 

étaient tondus de prés

 

Réponse3 : « la

 

sur le devant de la

 

morale : les gens qui

 

tête, ils portaient une

 

font des efforts et qui

 

pierre verte, la femme

 

travaillent bien vont

 

n'avait pas la lèvre

 

trouver le succès ». Réponse4 : « la fable

 

fendue, à ses oreilles,

si affreusement

 

dit qu'il faut travailler

 

percées qu'on aurait

 

pour réussir ».

 

pu passer le doigt

dans les trous ».

 
 
 

Réponse3 : « les

éléments qui

distinguent les

habitants de cette
terre des autres sont

leur peinture
corporelle noire, leur rasage de tête, leur

pierre verte, leurs

trous d'oreilles et

leurs pendentifs
d'os ».

 
 
 

Réponse4 : « les

habitants de cette
terra avaient le corps peint en noir »

 

Commentaire 1 :

Le cours de « formulation et de justification des réponses », était proposé suite au besoin exprimé au niveau des copies du test diagnostique des tutorés (les copies des tutorés figurent dans les annexes).

Ce cours de type méthodologique est d'une grande importance, car, quel que soit la question, le correcteur attend des étudiants une bonne rédaction des réponses, à travers des phrases claires, correctes, complètes et porteuses de sens. Egalement, la plupart des questions posées

98

Aux examens et aux épreuves exigent le fait d'accompagner la réponse par des justifications afin de la préciser davantage.

Une séance du tutorat était donc réservée pour ce cours. Tout d'abord, le cours à présenter aux tutorés, les types majeurs des réponses à savoir : (les réponses affirmatives et négatives, les réponses courtes, les réponses longues et formulées, les réponses directes et d'autres fermées etc...). La suite du cours était orientée vers, les astuces nécessaires pour formuler efficacement une réponse et qui sont en gros : le fait de bien former une phrase, c'est-à-dire, la commencer régulièrement par une majuscule et la terminer par un point ; utiliser la ponctuation (virgule pour marquer une pause, deux points pour expliquer etc...) ; répondre par la reprise des termes évoqués dans la question, uniquement ceux indispensables à la réponse, comme si la personne qui nous lit ne connais pas la question ; supprimer les marques d'interrogation (l'adverbe d'interrogation, l'inversion du sujet et le point d'interrogation) ; éviter les réponses directes par « car ou parce que », et échapper surtout la copie du texte du support.

Quant à la justification des réponses, une conduite langagière utilisée pour montrer le bien fondé des propos, le cours présenté a articulé les visées de la justification (explicatives et affirmatives), ainsi que les différentes manières qu'un énonciateur peut utiliser pour justifier sa réponse, et qui sont principalement : la justification par relevé d'indice et qui consiste à recopier exactement ce qui figure dans le texte en l'introduisant par des guillemets, et en montrant la ligne dans laquelle il se trouve. Puis, la justification par citation au niveau de laquelle, il faut absolument se référer aux éléments pertinents du texte et les présenter par des formules tels que : (ainsi le narrateur juge, comme l'indique, le montre le narrateur... ».

A la base du tableau présenté ci-dessus et des éléments avancés dans le passage précédent, on peut donc remarquer une progression au niveau des pratiques des tutorés, qui ont fait preuve de bonne assimilation du cours, à travers l'emploi de leurs acquis dans leurs réponses à l'exercice d'application. Ils ont mis en pratique, les astuces et les techniques apprises pour surmonter leurs difficultés, ils sont passés des réponses mal formulées (reprises des marques d'interrogation (les réponses de la quatrième question du test diagnostique par exemple), (réponses sans justifications), (réponses mal structurées), aux réponses correctes et bien exposées.

L'effet-tutoré a donc commencé à apparaitre dès la première semaine du tutorat.

Nous allons vérifier davantage l'émergence de cet effet à travers l'analyse du travail des tutorés dans les autres séances du tutorat.

l La deuxième semaine du tutorat : structure des phrases et déterminants :

99

Nous avons remarqué lors des réponses des étudiants au test diagnostic, que la majorité des tutorés ne respectent pas la structure des phrases en français, et qu'ils utilisent d'une manière inappropriée les déterminants. C'est pour cette raison que les séances de la deuxième semaine du tutorat, ont étaient orientées vers la structure des phrases et les déterminants.

Au bout de ces séances, les étudiants sont censés corriger le texte proposé à la base des éléments acquis durant ces séances. Le texte en question contenait plusieurs fautes et lacunes au niveau de la structure des phrases qui le composait, ainsi qu'une fausse utilisation des déterminants.

Nous allons examiner dans le tableau ci-dessous, les réponses des tutorés au texte proposé :

Tableau 2 : comparaison des réponses S2

Les phrases incorrectes au niveau du texte intitulé (le déplacement en ville n'est pas facile)

Les propositions de correction des tutorés (en termes de déterminants et de structure des phrases)

Se déplacer en ville ce n'est toujours facile

Se déplacer en ville ce n'est pas toujours facile

La grande villes proposent depuis longtemps les moyens de transport, mais des derniers ont aussi leur inconvénients.

Les grandes villes proposent depuis longtemps des moyens de transport, mais ces derniers ont aussi leurs inconvénients.

Un métro est très fréquent à l'heure de pointe, et on se s'y sent toujours en sécurité après quelques heures.

Le métro est très fréquent aux heures de pointe, et on ne s'y sent pas toujours en sécurité après quelques heures.

Un bus est certes très pratiques, très dépendant d'une qualité le trafic. Un taxis sont trop chers pour de utilisation quotidienne.

Le bus est certes très pratique, mais très

dépendant de la qualité du trafic. Les taxis sont trop chers pour une utilisation quotidienne.

De tramway quant à lui, couvre qu'une zone limitée de l'espace urbain.

Le tramway quant à lui, ne couvre qu'une zone très limitée de l'espace urbain.

On peut bien sur prendre mes voitures, mais le embouteillages ou une difficultés pour ce garer sont nombreuses et des heures d'arrivée à se rendez-vous est jamais garantie.

On peut bien sur prendre sa voiture, mais les embouteillages ou les difficultés pour se garer sont nombreuses et l'heure d'arrivée à un rendez-vous n'est jamais garantie.

Depuis les années 2000, on constate mes changement de mentalités. Les médias, leur entreprises, votre municipalités, ces écologistes, invitent de plus en plus un citoyens à utiliser quelles vélo pour circuler dans quel grandes villes, par laquelle, ils peuvent protéger quel environnement.

Depuis les années 2000, on constate un

changement de mentalité. Les médias, les
entreprises, les municipalités, les écologistes invitent de plus en plus les citoyens à utiliser leurs vélos, pour circuler dans les grandes villes,

et par lesquels ils peuvent protéger
l'environnement.

 

Commentaire2 :

Les deux cours de la deuxième semaine du tutorat étaient des cours de syntaxe, proposés suite aux besoins des apprenants, exprimés dans leurs copies du test diagnostic. Nous avons trouvé important de présenter ce type de cours, pour donner aux tutorés les outils nécessaires de la construction correcte des phrases en français, qui réside un aspect fondamental dans le développement de la compétence scripturale.

100

Le cours portait sur la structure des phrases, était organisé selon une certaine hiérarchie, qui part d'abord, de définir la phrase comme étant l'unité de base de l'écrit, de montrer que sa structure n'est pas standard (pouvant aller d'un seul mot, à une composition plus complexe), et de mentionner que la construction des phrases en français est appelée syntaxe et elle doit obéir à des règles bien déterminées et propres à chaque type de phrase (déclarative, interrogative, exclamative et impérative).

Le cours s'est étalé par la suite sur la phrase simple, complexe (coordonnée et juxtaposée) et composée (la proposition subordonnée relative et la proposition subordonnée conjonctive). Pour traiter enfin les deux formes des phrases, à savoir la forme affirmative et négative.

Nous pouvons alors remarquer à travers les données présentées dans le tableau ci-dessus, une progression notable au niveau de la structure des phrases, dans la mesure où, les tutorés ont commencé à soigner la composition des phrases, sous-titre d'exemple, ils arrivent à respecter la négation, à faire la différence entre les phrases simples, complexes et composées etc...

Concernant les déterminants, les tutorés ont pu également exploiter pertinemment ce cours, à travers leur choix rationnel des déterminants à utiliser. Le fait qu'ils réussissent à distinguer entre les articles (définis et indéfinis), les déterminants (possessifs, démonstratifs, relatifs, exclamatifs et interrogatifs), et le cas d'emploi de chacun d'entre eux.

l La troisième semaine du tutorat : l'accord et la nominalisation :

Au niveau de la troisième semaine du tutorat, le choix était fait pour l'accord et la nominalisation. La suggestion de ces deux cours, tout comme les autres, découle des difficultés des étudiants qui figurent sur leurs copies du test diagnostic.

Tout d'abord, l'accord posait un véritable problème pour ces étudiants, surtout l'accord des adjectifs qualificatifs et l'accord du sujet/verbe.

Le tableau ci-dessous, montre une variété des phrases construites par les étudiants, qui accentuent bien évidemment leur besoin relatif à l'accord :

101

Tableau 3: comparaison des réponses S3

Accord des adjectifs qualificatifs

Accord sujet/verbe

« les personnes principales »

« la fable est présenté »

« les initiales des deux substantif »

« les initiales des deux substantifs est écrit en

« le texte a une fonction éducatif »

majuscule »

« les comportement de la cigale »

« nous avons trouvé des personnes qui ne travaille

« Jean de la Fontaine a écrit plusieurs fable »

pas »

« Jean de la Fontaine est un des plus célèbres fabuliste

« les gens doit travailler car il n'y a pas de vie sans

et cette fable à une idée principal »

travail »

« la situation final, la situation initial »

« le titre et l'écrivain de la fable ont très connus »

« un schéma narrative »

« la cigale n'a pas demandée l'aumône, il a demandée

« les personnage principaux »

quelques grains pour subsister »

« la fable raconte de façon plaisant »

« parmi les indices qui montre que ce texte est une

« les personnages du textes sont »

fable »

« on trouve divers type de personnage »

« dans cette fable on trouvons deux personnes

« quelque grains »

principaux »

« on trouve plusieurs forme »

« comme on a deux animaux qui parle »

« des bons affaires »

« les évènements de la fable se déroule pendant

« deux fonctions éducatif divertissante »

l'hivers »

« une relation fictif »

« les gens de la littérature en France ne gagne pas

« les écrits des écrivain »

l'argent de leurs écritures »

 

« Jean de la Fontaine visent à donner des leçons de vie »

 

« une morale est exprimé à la fin de la fable »

 

« la cigale cherche les moyens qui est exactement la nourriture »

 

« la fable il est écrit en vers »

 

« les événements de ce texte se déroule chez la fourmi »

 

« la présence des animaux qui parle »

 

« la cigale et sa voisine la fourmi qui ont dans une forêt »

 

« la cigale a partie chez sa voisine pour chercher du grain »

 

Les besoins des étudiants ont été également au niveau de la nominalisation, dans la mesure où, on a remarqué que ces derniers utilisent d'une manière inappropriée les nominalisations. En gros, nous avons relevé les lacunes qui se répètent d'une façon récurrente sur les copies des étudiants, et qui sont : « le moque, la demandation, le perdre, la nourritation etc... ».

Pour mesurer la progression des tutorés en matière de l'accord et de la nominalisation, nous avons tracé les deux tableaux ci-dessous, dans lesquels nous constaterons les réponses des tutorés quant au texte et aux exercices proposés lors de cette troisième semaine du tutorat :

102

Tableau 4: comparaison des réponses S3 suite

Les phrases incorrectes au niveau du texte intitulé « l'identité numérique »

Les propositions de correction des tutorés (en termes d'accord)

L'identité numérique est l'ensemble des traces

numérique qu'une personnes ou une collectivités laisse sur internet.

L'identité numérique est l'ensemble des traces

numériques qu'une personne ou une collectivité laisse sur internet.

Toutes ces information, laissé au fil des navigation, sont collecté par les moteurs de recherche, comme Google, et sont rendus public.

Toutes ces informations laissées au fil des navigations, sont collectées par les moteurs de recherche comme Google, et sont rendues publics.

Une identité numérique, ou IDN, peut être constitué par : un pseudo, des nom, des image, des vidéos, des adresse IP, des favori, des commentaire etc...

Une identité numérique, ou IDN, peut être constituée par : un pseudo, un nom, des images, des vidéos, des adresses IP, des favoris, des commentaires etc...

Cette identité virtuel se créent par le biais des réseaux

sociaux, comme Facebook, Twitter, ou des
publications sur un blogs, les site web de tous genre construise également une identités, grâce à laquelle l'on peut donc être connu et avoir une présences en lignes. Mais ces donnée, qui se trouve à la portées de

tous, constitue un risques permanentes par les
utilisateur et pour la protections de leur vies privée.

Cette identité virtuelle se crée par le biais des réseaux

sociaux, comme Facebook, Twitter, ou des
publications sur un blog, les sites web de tous les genres construisent également une identité, grâce à laquelle l'on peut donc être connu et avoir une présence en ligne. Mais ces données, qui se trouvent à la portée de tous, constituent un risque permanent par les utilisateurs et pour la protection de leur vie privée.

Même si Google a mis en place un formulaires pour adresser des demande de droits à l'oubli, celui-ci restent très compliquées à remplir. Cependant, la plateforme en ligne Forget.me est un outil gratuites qui permettent de remplir plus facilement, puis d'envoyer des demande de retrait des donné. Dès lors sur l'identités numérique ont aussi étés voté dans le but de protéger les utilisateur.

Même si Google a mis en place un formulaire pour adresser des demandes de droits à l'oubli, celui-ci

reste très compliqué à remplir. Cependant, la
plateforme en ligne Forget.me est un outil gratuit qui permet de remplir plus facilement, puis d'envoyer des

demandes de retrait des données. Dès lors sur
l'identité numérique ont aussi été voté dans le but de protéger les utilisateurs.

 

Tableau 5: comparaison des réponses S3 suite

la phrase verbale

Les réponses des tutorés par la nominalisation

Un ensemble de chercheurs ont découvrent une momie égyptienne sur le chantier d'une grande surface.

la découverte d'une momie égyptienne sur le chantier d'une grande surface.

Un enfant de dix ans a disparu dans les environs de Rabat.

La disparition d'un enfant de dix ans dans les environs de Rabat.

Le musée de la ville a été incendié hier soir.

L'incendie du musée de la ville hier soir.

L'équipe nationale marocaine du football est enfin victorieuse.

La victoire de l'équipe nationale marocaine.

Un bébé panda a été découvert dans une forêt à l'Est de la France.

La découverte d'un bébé panda dans une forêt à l'Est de la France.

Les programmes scolaires ont été modifiés par le ministère.

La modification des programmes scolaires par le ministère.

 

Commentaire3 :

Nous avons consacrée la troisième semaine du tutorat à l'accord de l'adjectif qualificatif (attribut et épithète), tout en exposant des règles générales de l'accord des noms, des nombres, des adjectifs de couleur. La séance était également destinée à l'accord des verbes (avec un sujet singulier et pluriel).

103

Quant à la nominalisation, nous avons réservée toute une séance pour traiter ce moyen qui élargi le vocabulaire, qui garantit une grande quantité d'informations, qui aide à la prise des notes et à la réorganisation et à la reformulation des phrases.

Nous avons donné aux tutorés, les règles à prendre en considération et à suivre, pour effectuer correctement la nominalisation : (l'ajout des suffixes « -eur, -ance, -esse, -erie etc.. », la suppression de la terminaison verbale, la nominalisation sans changement du verbe etc...).

A travers les réponses des étudiants, il est possible d'avancer que les séances de la troisième semaine du tutorat, ont été utiles. D'une part, les tutorés ont pu accorder intelligemment les adjectifs et les verbes, et ont de même nominalisé les phrases d'une manière correcte, tout en mobilisant ce qu'ils ont appris lors des sessions tutorales.

l La quatrième semaine du tutorat :

Quant à la quatrième et la dernière semaine du tutorat, elle a été réservée aux connecteurs logiques et aux modes et temps verbaux. Le fait de préconiser ces cours est dû au manque de cohérence au niveau des réponses des étudiants, qui avançaient une idée sans la liée à une autre, ou bien qui veulent articuler entre deux propositions, mais ils ne savaient pas quel est le connecteur adéquat à être utilisé.

Quant à la conjugaison, elle pose à son tour un grand problème aux étudiants qui ne savent pas quel mode ou quel temps, doivent-ils employés dans leurs phrases.

Nous avons collecté dans le tableau ci-dessus, les erreurs les plus communes des étudiants, en termes de connecteurs logiques et des modes et temps, relevées de leurs copies du test diagnostic bien évidemment :

Tableau 6:comparaison des réponses S4

Les phrases des étudiants, qui expriment leur besoin en termes des connecteurs logiques

Les phrases des étudiants, qui expriment leur besoin en termes des modes et temps

« la cigale a demandé l'aumône à la fourmi grâce à sa

« si la cigale à travailler et n'a pas demandé des grains

faim ».

de la fourmi ».

4 confusion entre « grâce à » et « à cause de ».

4 si + conditionnel.

« la cigale a voulu des grains cependant elle veut

« les événements passés dans l'hivers ».

subsister »

4 le passé composé.

4 emploi du « cependant » au lieu de « car ou parce

« la cigale a demander l'aumône à sa voisine ».

que ».

4 confusion entre le « é » et le « er ».

« les initiales des deux substantifs « Cigale » et

« la cigale rendrais les grains à sa voisine ».

« Fourmi » sont écrits en majuscule, certes, ce sont des

4 confusion entre le futur simple et le conditionnel

animaux principaux dans la fable »

présent.

4 Fausse utilisation de la concession.

 
 

Nous allons comparer maintenant, dans le tableau ci-dessus, l'amélioration du niveau des tutorés quant à ces deux aspects, à travers l'examen de leur réponse au texte de la dernière semaine :

104

Tableau 7: comparaison des réponses S4 suite

Eléments incorrects au niveau du texte

d'application intitulé « le selfie »

Propositions de correction des tutorés (en termes des modes et temps)

Le selfie spectaculaire permettons au sujet d'été exceptionnel en se metté en scène dans des situations exceptionnelles et spectaculaires, mais très risquées.

Le selfie spectaculaire permet au sujet d'être

exceptionnel en se mettant en scène dans des situations exceptionnelles et spectaculaires, mais très risquées

Certains faisons même le buzz avec le « chinning », photographie redoutable de leur double menton en contre plongée, devant les sites touristiques. Des grands déprimés se prendront en selfie, « ce qui permettent aussi d'existerais ».

Certains font même le buzz avec le « chinning », photographie redoutable de leur double menton en contre plongée, devant les sites touristiques. Des grands déprimés se prennent en selfie, « ce qui permet aussi d'exister »

Le « photobomb » eus été un selfie parfois hilarant où l'arrière-plan viennent délivrant un message incongru, à l'insu du photographe créatif, transgressif, militant.

Le « photobomb » est un selfie parfois hilarant où l'arrière-plan vient délivrer un message incongru, à l'insu du photographe créatif, transgressif, militant.

Le tableau suivant représente la progression remarquée au niveau de l'emploi des liens logiques :

Tableau 8: comparaison des réponses S4 suite

Eléments incorrects au niveau du texte

d'application

Propositions de correction des tutorés (en termes de connecteurs logique)

Faire du sport serait bon à cause de la santé : les médecins, les psychologues, les professeurs de sport le disent.

Faire du sport serait bon pour la santé : les médecins, les psychologues, les professeurs de sport le disent.

Tantôt, il serait le remède contre la violence des adolescents, ou bien beaucoup de parents qui ont des enfants un peu trop agressifs se précipitent par les inscrire dans un club de tennis où de foot, et dans les écoles le sport des vu comme la solution miracle contre l'agressivité.

En fait, il serait le remède contre la violence des adolescents, et beaucoup de parents qui ont des enfants un peu trop agressifs se précipitent par les inscrire dans un club de tennis où de foot, et dans les écoles le sport des vu comme la solution miracle contre l'agressivité.

Commentaire4 :

Avoir recours à ces deux cours était nécessaire vu leur importance dans tout type d'écriture, dont l'écriture à l'universitaire. Nous avons insisté dans le cours présenté aux tutorés sur la portée des connecteurs logiques dans la cohérence, la progression et le rapport logique du texte, tout en mentionnant l'ensemble des relations logiques (addition, cause, conséquence, opposition, concession, but, comparaison, reformulation, conclusion, condition, classification, illustration et justification) et leurs différents connecteurs.

Par rapport aux modes et temps, nous avons tenté d'accentuer le rôle du verbe comme étant l'élément essentiel de la phrase, d'indiquer ses modes (personnel « indicatif, impératif, conditionnel et subjonctif »), impersonnel « infinitif, participe et gérondif »), ses temps (simple « présent, imparfait, passé simple, futur simple) composé (passé composé, plus que parfait, futur antérieur, passé antérieur).

105

Nous avons pu vérifier la pertinence des cours présentés à travers les réponses des étudiants aux exercices d'application, dans lesquels, ils ont fait preuve d'une bonne maitrise du contenu diffusé.

2-L'effet-tuteur :

Au niveau des dispositifs d'aide et d'accompagnement, l'attention est souvent accordée aux apprenants. Suite à cette tendance, le tutorat est perçu comme étant une formule de soutien qui vise le progrès du tutoré. Cependant, au sein de ce dispositif, le tuteur qui vient pour travailler et assister son tutoré, peut se développer également de manière constructive grâce à son activité. Le tutorat devient alors, un dispositif qui peut influencer la vie personnelle et professionnelle du tuteur, on parle donc de « l'effet-tuteur ».

Dans notre présente recherche, nous avons tenté de mettre en exergue ce phénomène, pour témoigner le fait que le tuteur peut tirer des bénéfiques à partir de son action et de son intervention dans le cadre du tutorat.

2-1 Présentation du journal de bord et son objectif :

« Le journal de bord est régulièrement mentionné comme un outil primordial des méthodologies qualitatives » (Baribeau, 2005 ; Wacheux, 1996 ; Miles et Huberman, 1994), « [...] constitué de traces écrites, laissées par un chercheur, dont le contenu concerne la narration d'événements[...] des idées, des émotions, des pensées, des décisions, des faits [...] contextualisées (le temps, les personnes, les lieux) [...] dont le but est de se souvenir des évènements, d'établir un dialogue entre les données et le chercheur [...] » (Baribeau, 2005, p. 108 ». Dans le cadre de notre recherche et suite au tutorat expérimenté auprès des étudiants de la première année, département du français, nous avons eu recours au journal de bord pour dégager l'émergence de l'effet-tuteur, chez huit tutrices engagées dans l'action.

2-2 Elaboration du journal de bord :

Comme notre objectif est de vérifier l'effet-tuteur dans l'activité des tutrices, l'architecture du journal de bord proposé vise principalement cette finalité, dans la mesure où, les questions ciblées au niveau de ce dernier reposent surtout sur : l'actions et les pratiques mises en place par les tutrices, ainsi que l'expérience et le vécu de ces dernières dans le cadre du tutorat ou « le dire sur le faire ». Ces questions vont être notre base de référence pour vérifier l'effet-tuteur.

Les caractéristiques du journal de bord suggéré sont principalement :

l

106

Destiné aux tutrices ayant participées dans l'expérience du tutorat.

l Rédigé dans la finalité qu'il soit remplit immédiatement après chaque séance.

l Adapté selon le déroulement des sessions tutorales.

l Anonyme suite à la demande des tutrices, mai pourtant il contient d'autres informations indicatives tels que : (l'âge et le niveau d'études)

Par rapport à la modalité du journal de bord préconisée, nous avons décidé de saisir la version initiale du journal de bord avec Word, puis le mettre à la disposition des tutrices. (Le modèle du journal de bord figure dans les annexes).

2-3 Recueil et analyse des données du journal de bord :

Les journaux de bord des tutrices ont été rédigés après les séances hebdomadaires du tutorat. L'expérience a été prévue pour le mois de Mars, durant laquelle les tutrices volontaires étaient totalement engagées et impliquées au niveau du dispositif. Le tableau ci-dessous relate la période de rédaction des journaux de bord des tutrices, réparti en fonction des séances :

Numéro du

journal de

bord

1

2

3

4

Date des

séances

Séance1 : 04/03/2023 Séance 2 : 05/03/2023

Séance 3 : 11/03/2023 Séance : 4 12/03/2023

Séance 5 : 18/03/2023 Séance 4 : 19/03/2023

Séance 6 : 25/03/2023 Séance 7 : 26/03/2023

 

Notre échantillon composé de ces journaux de bord est un corpus riche sur lequel on va se baser pour extraire les informations et les idées nécessaires à la vérification de l'effet-tuteur. Nous avons analysé et traité les journaux de bord manuellement pour faire une synthèse des extraits convaincants et appropriés avec l'aspect recherché : « l'effet-tuteur ».

- L'implication des tutrices :

Les tutrices volontaires engagées dans le dispositif du tutorat proposé, remplissent systématiquement le journal de bord, directement après la fin de chaque séance. Elles font preuve d'énergie et d'impatience pour décrire leurs vécus et pour parler de leurs expériences. Leur attitude désireuse, montre leurs flammes et leurs envies de remarquer leurs progrès et les bénéfices qu'elles ont pu tirer du réinvestissement et de la transmission de leurs connaissances pour un groupe d'étudiants. D'ailleurs, le fait d'apercevoir leurs développements dans leurs

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pratiques d'accompagnement et l'idée qu'elles vont apprendre également en enseignant était le motif qui a stimulé davantage l'attention et la curiosité des tutrices. Certes, leur première mission est de garantir le progrès de leurs tutorés, mais, le fait d'assister à la récompense de leurs efforts demeure un paramètre de grande importance.

L'implication des tutrices et leur véritable accrochage, nous ont permis en tant qu'observatrice d'adopter une posture directive importante dans le suivi de ce phénomène complexe, dans la mesure où, nous avons eu à notre disposition au bout de chaque semaine, les journaux de bord des tutrices remplis et détaillés, pour qu'on puissent vérifier la progression de l'effet-tuteur au fil des séances. En fait, nous avons, nous même rédigé notre journal de bord vu que nous avons participé également à l'expérience et on souhaite aussi remarquer nos progrès, pour arriver vers la fin à organiser une réflexion concrète et réelle de ce dernier.

- l'analyse de l'évolution de l'effet-tuteur :

Notre investigation est articulée sur un double objectif, l'un relatif à « l'effet-tutoré » et l'autre autour duquel s'articule cette partie, correspond à l'émergence de l'effet-tuteur à travers la mise en place du tutorat universitaire.

Pour tenir compte de ce phénomène et pour valider sa présence au niveau de notre dispositif expérimental, nous allons effectuer l'analyse qualitative des journaux de bord. Dans cette perspective, nous avons choisi de se pencher sur l'essentiel pertinent du corpus, autrement-dit, nous allons trier les données des journaux de bord pour se focaliser uniquement sur celles signifiantes et nécessaires pour formuler des réponses à la question suivante : Les tutrices arrivent-elles à tirer profit de leur activité d'accompagnement dans le cadre du tutorat ?

La réponse à cette question est donc conditionnée par la nature des propos avancés par les tutrices et inscrits au niveau des journaux de bord.

- L'analyse qualitative :

Afin d'analyser qualitativement des données obtenus de l'expérience, nous allons procéder pour un traitement des propos des tutrices et leurs réactions vis-à-vis de leurs activités, pour savoir à tel point le tutorat est utile pour favoriser l'émergence de l'effet-tuteur.

l La première séance du tutorat :

Comme nous avons précisé lors de la description de l'expérience du tutorat, la première séance était consacrée à la rencontre et à la sensibilisation. Au niveau de cette première séance, les tutrices avançaient dans leurs journaux de bord les propos suivants :

Tutrice 1 : « J'ai beaucoup apprécié cette initiative d'accompagnement des étudiants, ce n'est que la première séance, mais je me sens très familiarisée avec les étudiants. J'ai pu capter leur

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attention, à travers l'évocation de mon cursus universitaire, du choix de l'éducation comme domaine d'études, des bienfaits de l'enseignement, et de l'objectif ultime du tutorat d'accompagnement. Approximativement, dans une durée qui ne dépassait pas une heure, j'ai pu avoir la confirmation des étudiants concernant leur participation au tutorat. Au niveau de cette séance, j'ai plutôt senti un renforcement de nature relationnelle ».

Tutrice 2 : « Personnellement, et à partir de la première rencontre avec mes tutorés, j'ai ressenti les ondes positives de cette expérimentation, l'échange avec eux, et comment ils expriment leur gratitude et leur reconnaissance pour l'action me motivent davantage pour tenir à bien ma mission ».

Tutrice 3 : « Je trouve que l'expérience va être utile et instructrice pour les tutorés et même pour nous. De ma part, lors de la première séance, j'ai su que vers la fin de l'action tutorale je vais récolter plusieurs bénéfices, car dès ma première prestation en tant que tutrice, j'ai pu surmonter un problème que j'ai rencontré, et qui était relatif à l'accès d'une tutoré à la session. J'ai donc vite pris la décision de passer de l'appel que j'avais choisi au début pour rendre l'échange actif, aux messages écrits et aux enregistrements vocaux pour que cette étudiante pourra trouver des traces de la séance, quand elle va régler son problème de réseau et accéder à la session. C'était le premier atout que j'ai tiré de ma première séance en tant que tutrice : gérer le problème et adapter la situation en fonction de mon public ».

Tutrice 4 : « Suite à ma première séance en tant que tutrice, j'ai appris à comment changer les représentations des étudiants par rapport à un sujet ou un concept. J'ai pu organiser mes interventions pour répondre à cet objectif, et pour mieux expliquer aux tutorés les bienfaits de ce dispositif et conduire au changement de leur conception de base. Vers la fin de la séance, ma démarche était bénéfique et les étudiantes ont été intéressées par la participation à cette action pédagogique ».

Tutrice 5 : « Personnellement, j'ai trouvé en tant que tutrice, la première séance très motivante. L'engagement, l'interaction et l'échange avec les tutorés était une véritable source d'encouragement, qui m'a impliqué davantage dans l'action et qui m'a poussé à faire mon maximum pour aider ces étudiants désireux pour apprendre et se développer ».

Commentaire 1 :

La première séance du tutorat était la séance dans laquelle les tutrices ont presque eu le même ressenti. Le progrès qu'elles ont pu remarquer de leur première expérience de tutrice était de nature relationnelle et motivationnelle. La plupart d'entre elles, ont insisté sur l'importance de ces aspects dans le maintien de leur activité de suivi et d'accompagnement. Un deuxième progrès a était mentionné également au niveau de cette première séance : la résolution des

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problèmes, à travers lequel les tutrices ont pu développer leur processus mental et cognitif permettant de gérer la situation et de la diriger utilement. L'amélioration des compétences communicatives était le troisième garant de la satisfaction des tutrices au niveau de leur première séance. On peut donc résumer l'effet-tuteur de la première séance du tutorat en trois aspects majeurs : un progrès relationnel et motivationnel, mental et cognitif, et finalement communicative.

l Les séances 2, 3,4 et 5 du tutorat :

Par rapport aux deuxième, troisième, quatrième et cinquième séances du tutorat, les propos s'articulaient cette fois-ci autour du progrès cognitif, vu que les contenus ont été plus formels, sous formes des cours de méthodologie et de syntaxe comme « la formulation et la justification des réponses, la structure de la phrase, l'accord et la nominalisation ». Il est important de rappeler que notre démarche de travail est d'origine qualitative, chose qui nous a poussés à retenir l'essentiel dans les propos des tutrices concernant ces séances, dans le but de mettre la lumière sur l'évolution de l'effet-tuteur au fil des semaines.

Les propos des tutrices par rapport à ces séances ont été présentés comme suit :

Tutrice 1 : « Dans ces séances qui sont formelles et orientées vers des cours permettant le renforcement et la consolidation de la compétence scripturale des étudiants, j'ai pu développer un point qui me posais souvent problème dans mon parcours, quand je présente un exposé ou un travail en classe, est celui d'annoncer l'objet du cours d'une manière créative, au lieu de se contenter juste sur la formule classique : « le cours ou l'exposé d'aujourd'hui portera sur... » Au fil des séances du tutorat, sous-titre d'exemple celle de la formulation et de la justification des réponses, j'ai annoncé un défi avec moi-même, de ne plus aborder mon cours d'une manière traditionnelle. Au niveau de la deuxième séance, j'ai opté pour la question suivante pour commencer mon cours : « Quel genre de film préférez-vous ? ». Cette question à vite capter l'attention des tutorés qui commençaient automatiquement à produire leurs réponses. J'ai enchainé ensuite par une autre question : « Pourquoi aimez-vous ce genre ? », ce jeu de questions/réponses interactif m'a permis de présenter avec fluidité l'intitulé de mon cours : « La formulation et la justification des réponses », d'une manière différente qui implique les tutorés, qui suscite leur curiosité et capte leur attention.

Tutrice 2 : « Tout au long de ces séances du tutorat, j'ai développé une capacité qui repose sur le fait, de ne jamais avancer la réponse au tutoré, mais plutôt de leur donner le temps pour réfléchir, et les outiller pour qu'ils réalisent individuellement le travail. Sous-titre d'exemple, dans la séance de l'accord, j'ai expliqué les règles de l'accord d'une manière détaillée et claire, j'ai formulé des exemples pour concrétiser mon explication, j'ai recueilli d'autres exemples

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cette fois-ci ceux des tutorés dans le but de les impliquer au niveau de la construction des cours. Mais quant au moment où ils doivent appliquer ce qu'ils ont appris, j'occupe moins l'espace didactique pour leur donner plus d'autonomie nécessaire à l'accomplissement de la tâche. Et même lorsqu'ils ne trouvent pas la réponse, j'essaye de la formuler à la base de la rectification de leurs propos. Le plus important pour moi était de les aider et de les orienter pour se responsabiliser ».

Tutrice 3 : « En tant qu'étudiante en master, j'ai toujours entendu parler de l'importance du tissage dans l'apprentissage. Ce que je connaissais par rapport à cet aspect était d'un point de vue théorique. Ma visée était donc de concrétiser ma connaissance par rapport à ce point et les séances du tutorat demeurent le terrain au niveau duquel cette visée sera réalisable. Pour ce faire, j'ai donc procédé toujours avant le début de tout nouveau cours, par un rappel des éléments traités durant les séances précédentes. Grace à cette action pratique, j'ai fini par toucher l'intérêt du tissage dans la construction des savoirs ».

Tutrice 4 : « Durant mon parcours scolaire et universitaire, je n'ai jamais osé sortir de ma zone de confort, sous-titre, quand j'avais des exposés à présenter en licence et même au master avant le tutorat, je me base uniquement sur le contenu que j'ai préparé, et j'évite toutes sorte de prolongement ou d'ouverture du sujet.

De ce fait, quand j'ai entendu parler d'une expérience du tutorat, je n'ai pas hésité à participer dans le but d'aider autrui, mais également de développer ce point qui me pose problème.

Au niveau des séances que j'animais, je me basé sur les expériences des tutorés, sur leurs propositions et leurs perceptions, tout en s'écartant de ma conception isolée.

Au fil des séances, j'ai touché vraiment l'importance d'apprendre à gérer les imprévus, et la nécessité de les prendre toujours en compte lors de la conception du cours ».

Tutrice 5 : « Pendant les séances hebdomadaires du tutorat, j'ai enrichi mes connaissances méthodologiques, syntaxiques et langagières, grâce à la préparation de mes interventions, à l'élaboration et la mise en oeuvre de mon activité, et au réinvestissement de mes acquis en situation. C'est tout un processus et un effort qui ne sert non seulement à doter les tutorés des connaissances dont ils en besoin pour développer leur niveau en écriture, mais également qui permet à la tutrice d'apprendre et de progresser d'une manière notable »

Commentaire 2 :

Au niveau dans lesquelles les tutrices sont censées présenter un cours auprès des tutorés, l'effet-tuteur prend d'autres formes or le social et le relationnel. Cette fois-ci le progrès est souvent de nature cognitive et didactique. Du côté du progrès cognitif, les tutrices sont arrivées à développer davantage leurs savoirs, à enrichir leurs connaissances et à consolider leurs acquis.

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Ces atouts ont donc comme origine les différentes tentatives d'aide des tutrices, plus leur étude approfondie du contenu transmis. Un travail grâce auquel, cette tutrice devient à son tour étudiante active, capable d'améliorer son niveau et de garantir de nouveaux apprentissages.

De ce qui est développement des méthodes et des techniques didactiques de diffusion d'un cours et d'instauration d'un savoir, les tutrices ont pu passer, d'une démarche de travail magistrale, à une autre active basée sur l'interactivité, l'échange mutuel et la créativité. Dans cette perspective, plusieurs ont été les tutrices qui ont fait preuve d'un progrès remarquable au niveau de cet aspect, chose remarquable surtout quand elles ont pris la décision de laisser de côté la procédure magistrale classique, pour adopter une autre formalité orientée vers la construction collaborative du cours et la prise en compte des propositions et d'autonomie des apprenants (la mise en place du cours par le biais du : tissage, des exemples, des questions/réponses etc...). Ces tutrices qui souhaitent intégrer au futur le domaine d'enseignement, sont alors familiarisées avec différentes facettes du métier au niveau du tutorat. Avec le découverte concrète de l'utilisation des méthodes de diffusion du cours et de transmission du savoir, ainsi que leur identification de celles qui impliquent l'apprenant et le rend attentif davantage.

Le tutorat est vu donc conçu comme une sorte de préprofessionnalisation qui permet l'intégration rapide des tutrices dans le corps enseignant et qui vise leur insertion pour découvrir la réalité du métier. Ces bienfaits peuvent être garantis à travers la construction des tutrices de leur répertoire professionnel fondé sur leur activité d'aide et d'accompagnement.

Les séances 6,7 et 8 du tutorat :

Ce sont les dernières séances du tutorat réservées aux « connecteurs logiques » et aux « modes et temps ». Il faut mentionner que c'est au niveau de ces séances, que toutes les tutrices ont vu leurs efforts récompensés et ont pu vraiment remarquer l'avantage que peut tirer celui qui enseigne de son activité.

Les propos saisis concernant ces dernières séances au niveau des journaux de bord des tutrices étaient comme suit :

Tutrice 1 : « J'ai souvent entendu « qu'enseigner est apprendre pour la deuxième fois », et en réalisant mon travail en tant que tutrice, j'ai vécu une expérience profitable, dans la mesure où j'ai pu approfondir mes connaissances et construire mon identité professionnelle à travers les cours que j'ai présenté aux tutorés. J'ai pu de même renforcer mon relationnel grâce l'empathie, au contact et à la proximité que j'avais avec les étudiants »

Tutrice 2 : « Le tutorat a été très bénéfique pour moi à plusieurs niveaux, tels que : la préparation des cours, la gestion du temps et des interactions, le choix des travaux qui visent

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l'enrichissement des connaissances, et le développement d'esprit d'engagement et de responsabilité »

Tutrice 3 : « Mon expérience en tant que tutrice des étudiants de la première année était enrichissante, d'un point de vue cognitif et relationnel. Dans la mesure où, j'ai pu consolider mes acquis, et même j'ai eu de fortes relations sociales avec mes étudiantes grâce à la proximité d'âge. Je suis consciente que mon activité au sein du tutorat va me rendre service de mon futur métier qui nécessite des habiletés comme : la structuration des cours, la gestion de la séance et la motivation, que j'ai pu développer durant ce mois d'expérience ».

Tutrice 4 : « Ma mission en tant que tutrice m'a permis essentiellement de comprendre l'importance d'être patient, et d'accorder aux tutorés le temps dont ils ont besoin pour réfléchir. Au niveau des premières séances, je n'avais pas cette compétence, mais au fil des semaines, j'ai appris à réduire ma prise de parole, à contrôler mes interventions, à laisser à part mes idéaux, à se positionner du côté des tutorés et à ne pas dominer l'échange pour qu'ils puissent profiter davantage. Le tutorat est donc une véritable occasion de préparer le métier d'enseignant et de connaitre le rapport à l'institution.

Tutrice 5 : « Ce que j'ai vraiment gagner du tutorat est de voir la pratique de mes tutorés se développer. Ma source de satisfaction était quand ils parlent positivement de ce qu'ils ont appris, quand ils apprécient la manière dont les contenus ont été harmonisés avec leurs attentes et leurs besoins. Dans mon expérience, c'est donc plus la dimension humaine et sociable qui s'est manifestée ».

Tutrice 6 : « Dans le cadre du tutorat, nombreuses ont été les compétences nécessaires au métier d'enseignants que j'ai pu améliorer : la reformulation, le questionnement, l'échange et l'interaction, la vérification des acquis, la gestion de l'hétérogénéité du groupe, l'encouragement etc...Le développement de cet avant-goût du métier d'enseignant, était possible grâce à la liberté qu'on avait lors de l'élaboration des séquences pédagogiques ».

Commentaire 3 :

Les étudiantes-tutrices jugent leur première expérience du tutorat comme étant bénéfique pour leur projet professionnel. Elles voient en bénévolat une activité fructueuse pour l'enrichissement de leurs connaissances et la consolidation de leurs compétences. Elles considèrent le tutorat, comme une approche indirecte du métier d'enseignant, permettant leur familiarisation avec le monde professionnel. C'est dans le tutorat, qu'elles ont pu identifier leurs forces et leurs faiblesses pour les développer davantage en vue de les mettre en pratique concrètement dans diverses situations d'enseignement/apprentissage. Le tutorat présente pour elles une sorte de prise de recul nécessaire pour se positionner face aux réalités des classes,

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grâce auquel elles ont remet en question leurs conceptions du métier d'enseignant et ont construit de nouvelles aspirations relatives à cette profession.

2-4 Discussion des données de l'expérience : (en termes d'effet-tuteur et d'effet-tutoré) :

A partir de l'expérience du tutorat faite durant un mois, et en examinant la progression des tuteurs et des tutorés, nous avons pu retenir les conclusions suivantes :

l Au niveau de notre dispositif, le tutorat était proactif, c'est-à-dire que se sont surtout les étudiants qui ont un bon niveau qui ont pu profiter davantage. Ce sont donc les étudiants qui ont le moins besoin d'aide, qui étaient assidus et impliqués au niveau du dispositif. Ces étudiants étaient toujours présents pour ne rien rater, ils étaient motivés et ils souhaitent bénéficier de toute formule d'aide.

l Les regards des tutorés et des tuteurs confirment l'importance de l'interaction dans l'apprentissage à l'université.

l La formule tutorale est une expérience équilibrée et constructive qui a marqué la vie personnelle et professionnelle des tuteurs et des tutorés.

l Le tutorat est envisagé comme une sorte de préparation aux fonctions à venir.

l l'effet-tuteur apparu chez les tutrices était surtout de nature cognitive et relationnelle.

l Le tutorat était souple, il permet une rectification immédiate des erreurs et des incompréhensions, car il est « un contexte d'éducation entre pairs à l'intérieur duquel le tutorés observe les réponses correctes présentées par le tuteur » (Madrid, 1998, p.243).

l « Sa spécifité est de mettre en relation à un moment précis et régulièrement, des étudiants avancés avec des étudiants novices dans le cadre de petits groupes de travail où chacun peut s'exprimer. Bien que tous les étudiants qui rencontrent des difficultés ou qui sont susceptibles d'en avoir ne participent pas aux séances, les témoignages des étudiants assidus montrent que le dispositif ne les a pas laissés indifférents et qu'ils en ont retiré des bénéfices » (Annot, 2001, p.384).

l Le tutorat était le garant d'une implication positive et des échanges avantageux entre tutrices et tutorés.

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Chapitre III : Retour sur l'expérimentation et vérification des hypothèses :

1- Le questionnaire d'appréciation : (retours des tutorés)

La description de l'action tutorale, ainsi que l'analyse des exercices réalisés par les tutorés durant un mois d'expérience étaient insuffisantes pour estimer la validité du tutorat et son introduction au niveau de l'enseignement supérieur, pour garantir l'accès aux littéracies universitaires, d'où on a trouvé qu'il est nécessaire d'interroger les participants qui ont été intégré dans ce dispositif pour connaitre leur ressenti vis-à-vis de dernier, vu qu'ils sont les acteurs centraux de l'expérience et leurs avis demeure indispensable. En conséquence, on a proposé un questionnaire d'appréciation ou de satisfaction (annexe 5), dans le but d'utiliser les réponses avancées pour mesurer la pertinence de notre expérience.

1-1 Présentation du questionnaire d'appréciation et son objectif :

Ce questionnaire d'appréciation qui a été nourri de divers travaux liés à l'accompagnement tutoral à l'université, va être doublement utilisé. D'une part, afin de collecter des données par rapport à la qualité du dispositif suggérer et d'une autre part, il va être avantageux pour accueillir des propositions d'amélioration et du perfectionnement du tutorat.

1-2 Elaboration du questionnaire :

Nous avons essayé lors de l'élaboration du questionnaire, de varier les questions proposées

pour qu'elles englobent celle qui portent sur les avantages et les contraintes, et d'autres qui

visent l'enrichissement et la bonification du dispositif initial.

La population interrogée :

Comme notre rechercher porte surtout sur la qualité, et vu que nous voulions optimiser notre

questionnaire, nous avons décidé de le diffusé auprès d'un petit échantillon, englobant le public

cible qui a participé au tutorat, et qui était à nombre de 32 étudiants et étudiantes.

- Le questionnaire été mis à la disposition des étudiants de la première année, département

du français à l'ENS Meknès, qui ont participé à l'action tutorale durant un mois.

- A nombre de 32 sont les tutorés qui ont répandu au questionnaire proposé.

La composition du questionnaire :

Le questionnaire d'appréciation créé, comprend des informations qui portent sur :

- L'objectif du questionnaire.

- L'anonymat et la confidentialité des réponses avancées.

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- Des remerciements pour les personnes qui vont prendre de leur temps et répondre au

questionnaire.

Le questionnaire d'appréciation des tutorés se compose de 16 questions, essentiellement

orientées vers :

- L'expérience du tutoré.

- L'organisation générale du dispositif.

- Les contraintes et les difficultés que les tuteurs ont rencontrées.

- L'accueil, l'accompagnement et la qualité d'encadrement des tutrices.

- Les propositions d'amélioration du dispositif.

Les types des questions :

Ce questionnaire met en exergue divers types de questions :

- Des questions fermées à échelle ordinale (Satisfaisant, Peu satisfaisante, Pas du tout

satisfaisante, Très bien, Bien, Assez bien, Médiocre, Très utile, Assez utile, Peu utile,

Pas du tout utile).

4 Ce genre de questions permet de mesurer d'une manière rapide et efficace le degré de satisfaction des participants.

- Une question fermée dichotomique (Oui, Non).

4 Ce type de question est le plus facile pour garantir un taux de réponse élevé.

- Deux questions fermées multiples (La gestion du temps, la connexion, la disponibilité, la formation, la qualité du travail).

4 Ce type de question permet la simplification des réponses et sert à éviter l'alourdissement de ces dernières.

- Des questions ouvertes, qui interrogent le point de vue des questionnés (propositions d'amélioration, propre perception par rapport au tutorat etc...).

4 Ce type de question permet le recueil des informations qui reposent sur une marge de créativité, qui ne réduisent pas la liberté du questionné, qui ne limitent pas sans imagination, et qui n'influencent pas sa vision par des réponses déterminées.

Il est important de mentionner que le questionnaire a été analysé tout en respectant l'anonymat.

1-3 Recueil, analyse et discussion des données du questionnaire

Notre méthode d'analyse du contenu intrigue l'approche qualitative, pour laquelle nous présenterons les résultats obtenus, ainsi que leur interprétation.

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Question1 :

Toutes les réponses des tutorés concernant ce que représente le tutorat pour eux étaient

principalement :

- Le tutorat est une démarche pour apprendre et se développer.

- Le tutorat est une forme d'aide envisagée pour dépasser les difficultés.

- Le tutorat est le lien entre le tuteur et un apprenant, pour aider ce dernier à atteindre ces

objectifs.

- Le tutorat est une relation formative entre un tuteur qui guide les apprentissages d'un

tutoré et l'aide également.

- Le tutorat est un mode d'accompagnement qui permet à l'étudiant de recevoir une aide

supplémentaire et personnalisée pour améliorer son niveau.

- Le tutorat est un dispositif interactif entre un tuteur compétent et un groupe d'étudiants

dont l'objectif d'améliorer les performances académiques et de favoriser la réussite.

- Le tutorat est une relation d'aide entre un tuteur et un tutoré dont le but de fournir une

assistance aux étudiants pour faire face à leurs besoins.

- Le tutorat est une aide personnalisée qui sert à faciliter les apprentissages et les

transmettre à un tutoré pour l'orienter vers la réussite.

- Le tutorat est un travail d'entraide et de collaboration au niveau duquel les étudiants

s'organisent en groupe pour résoudre la même tâche et afin d'atteindre un objectif

commun.

Question2 :

Les tutorés interrogés associent le mot tutorat essentiellement à :

- Aide et soutien.

- Enseignement et apprentissage.

- Formation et révision.

- Guidage et accompagnement.

- Approfondissement et facilitation.

Commentaire1 :

Les deux premières questions ont été proposées pour vérifier à tel point la première

séance du tutorat, réservée à une sorte de rencontre et de sensibilisation était bénéfique pour les

tutorés. D'ailleurs, cette séance était consacrée à la présentation des tuteurs, qui vont partager

leur expérience d'étudiant pour convaincre les participants des bienfaits de l'éducation et

l'intérêt d'assister aux cours et de suivre l'enseignant, dans le but de les encourager pour

s'inscrire au niveau du tutorat. Cette discussion sert pareillement à l'évocation des informations

117

principales sur le tutorat d'accompagnement, ses objectifs et son déroulement, des mots sur la littéracie universitaire également.

Lors de cette séance, les tutrices ont mentionné que l'objectif primordial derrière l'expérience du tutorat d'accompagnement est de concourir à la réussite universitaire des tutorés, à travers le fait de les doter d'un certain savoir pour qu'ils développent leurs compétences littéraciques à l'université, pour qu'ils dépassent leurs difficultés en écriture, et pour qu'ils intègrent leurs acquis dans différents contextes. Les tutrices ont souligné lors de cette première séance, que le contenu proposé va être sous forme de, cours de remédiation et de mise à niveau en français, permettant de renforcer la compétence scripturale et de la mobiliser au service des apprentissages. Elles ont bien évidemment insisté sur le fait que les participants sont déjà des étudiants universitaires, ayant une expérience scolaire et universitaire importante, et qu'ils possèdent également un éventail de connaissances et des compétences, qu'on cherche à concrétiser et à mettre en pratique ensemble.

Concernant les définitions présentées aux tutorés autour de la notion du tutorat étaient regroupées comme suit :

Le tutorat, est un dispositif d'aide proposé pour faire face aux difficultés des étudiants. Il met en situation, des tuteurs, souvent âgés que les tutorés, ayant un niveau d'études avancé par rapport à ces derniers, pour qu'ils puissent leur fournir le soutien et le suivi adéquats. La nature d'accompagnement dans notre cas est de faciliter l'entrée des étudiants en littéracie universitaire, à travers la consolidation de leur compétence scripturale.

On peut donc déduire à partir des réponses avancées par les enquêtés, que les tutorés ont compris l'objectif du tutorat, sa visée et sa finalité ainsi que son principe fondamental, dont la mesure où ils ont répondu de différentes manière à la question, mais en gardant la même idée de base qui tourne autour de : forme d'aide et d'accompagnement visant le développement des compétences, et la conduite vers la réussite. Alors, on peut avancer que la première séance de rencontre et de sensibilisation était utile pour mettre en évidence le concept du tutorat, pour clarifier davantage son potentiel et pour éviter toutes nuances qui peuvent créer des confusions et des désorientations pour les tutorés.

Question3 :

L'utilité du tutorat selon les participants (figure 1)

- 26 tutorés ont répondu que le tutorat leur était très utile.

- 6 autres ont répondu par assez utile.

- Personne n'a répandu par peu utile ou pas du tout utile.

19% 0%

utilité du tutorat

81%

Très utile

Assez utile

Pas du tout utile

118

Figure 1: utilité du tutorat

Commentaire 2 :

Cette question était posée dans le but de s'assurer de l'utilité du dispositif mit en oeuvre au développement des littéracies universitaires du côté des tutorés ayant participés dans l'action, de voir si la formule proposée était adéquate à leurs attentes et s'ils trouvent vraiment le tutorat intéressant et captivant. Les réponses de la plupart des enquêtés par « très utile », montrent qu'ils ont compris le potentiel du tutorat ainsi que ses bienfaits.

Les tutorés qui ont répandu par « assez utile » expriment également leur conscience quant à la commodité et la convenance du tutorat, mais avec un degré inférieur par rapport à ceux qui le trouve très utile, c'est- à-dire qu'ils estiment que le dispositif doit être amélioré davantage. Cette différence en degré d'utilité peut avoir plusieurs causes, parmi les on trouve : une satisfaction par rapport au contenu diffusé, au volume horaire, à la répartition des séances etc... Question 4 :

Les aspects que les tutorés ont appréciés plus dans le dispositif du tutorat :

Les réponses des tutorés ont été diverses, où chaque participant a réagi selon sa propre expérience. Leurs appréciations peuvent se résumer comme suit :

- les astuces apprises pour développer la compétence scripturale.

- la communication avec la tutrice ainsi que l'interaction et l'échange.

- le progrès et la confiance en soi ressenti.

- La prise de parole, la participation et le partage des idées avec l'ensemble du groupe.

- l'écoute et la patience de la tutrice.

- Le recours au rappel avant le début de chaque nouvelle séance, et le fait de souligner les

points appris et assimilés.

- les leçons présentées sont utiles, résumées et expliquées d'une manière simplifiée.

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- l'occasion de travailler chacun à son propre rythme, le sentiment de motivation et de

confiance qui se dégagent de ces séances.

- La correction des fautes au fur et à mesure et le travail d'un ensemble d'exercices pour

pratiquer les apprentissages.

- Le travail en groupe et la relation d'aide omniprésente entre la tutrice et les tutorés.

- La gentillesse de la tutrice et son empathie envers ses tutorés.

- Le programme du tutorat cible précisément les difficultés des étudiants.

- La manière dont la tutrice anime le cours avec le recours aux exemples et aux

explications détaillées.

Commentaire 3 :

Cette question ouverte était posée dans le but de collecter les points de vue des tutorés,

sans les limiter à des choix prédéterminés. De cette manière, on a pu cerner concrètement les

points positifs qui ont attiré l'attention des participants, qui ont suscité leur intérêt et qui

montrent que le tutorat proposé est réussi. Grace aux réponses des tutorés concernant cette

question, on a pu résumer les aspects positifs du tutorat et les mentionnés ci-dessus.

Question 5 :

L'avis des tutorés par rapport à l'emploi du temps et la répartition des séances du tutorat.

- 30 tutorés ont jugé que la répartition des séances et l'emploi du temps était très réussie.

- Deux autres tutorés ont répandu par bien réussie.

emploi du temps et répartition des séances

6%

94%

Très réussie Bien réussie

Figure 2: emploi du temps et répartition des séances

120

Commentaire 4 :

Le recours à cette question est envisagé pour savoir si les tutorés étaient satisfaits concernant la répartition et l'horaire des séances, et si cette dernière a été adaptée à leur demande. D'ailleurs, la majorité a répondu par « très bien réussie » ou « bien réussie ». Ceci est dû à la première séance du tutorat, au niveau de laquelle chaque tutrice a programmé les séances en tenant compte des préférences des tutorés. Après cette séance, tous les participants ont choisi de travailler pendant les week-ends, pour qu'ils puissent être totalement engagés dans l'action.

La seule différence qui existe réside au niveau de l'heure du travail, dans la mesure où, des groupes ont opté pour les matinées, d'autres pour les après-midi. Ce qui compte est que le choix et l'organisation du tutorat était faite suite à la demande des protagonistes de dispositif.

Question 6 :

L'avis des tutorés concernant l'atmosphère ou le climat du travail :

- Tous les tutorés interrogés ont répandu par « beaucoup », c'est-à-dire qu'ils trouvent que l'atmosphère des séances tutorales était propice au travail et aux apprentissages. Commentaire 5 :

Cette question est indispensable pour mesurer la pertinence du tutorat. Elle était donc posée dans la finalité d'interroger la qualité de l'environnement du travail préconisé durant l'expérience. Pendant les séances du tutorat et vers la fin de chaque session hebdomadaire, les tutrices, ont l'habitude de poser cette question aux tutorés, dans le but de vérifier, si le climat du travail est favorable aux apprentissages ou pas. D'ailleurs, les tutorés dès les premières séances ont mentionné une certaine appréciation concernant l'atmosphère dans laquelle se déroule le tutorat. Ils se sentent acceptés, à l'aise et en sécurité dans un milieu qui suscite un sentiment d'appartenance et d'affiliation. Ils avançaient qu'ils sont satisfaits, et que l'origine de cette satisfaction est dû à la description claire des objectifs et des buts d'apprentissage, à la bonne organisation des séances, à la prise de parole, aux échanges, et aux interventions.

Les participants ont souligné de même leur appréciation vis-à-vis de l'ambiance des séances, qui dégage beaucoup d'énergie positive, de confiance, d'esprit de collaboration, d'aide et de soutien.

Au fil des séances du tutorat, nous avons remarqué que la majorité d'entre eux trouvent dans ce dispositif, un climat favorable aux apprentissages grâce à la capacité de communication des tutrices, qui sont de la même génération que les tutorés, qui arrivent à les comprendre facilement, à s'ajuster pour répondre à leurs attentes, et à être attentives pour prendre en pleine considération leurs propos. Des tutrices, qui pointent le fait de rendre le cours attractif et

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amusant comme une priorité pour capter l'attention des participants, qui viennent toujours au tutorat pour bénéficier des cours différents de l'enseignement habituel auquel ils sont confrontés toute la semaine. Ils viennent chercher l'empathie, la compassion, la compréhension ainsi que le savoir et les connaissances. On peut dans la même perspective, renvoyer l'émergence de cet environnement avantageux et positif au travail en petits groupes, dans la mesure où les étudiants se trouvent familiarisé avec leurs camarades de groupe, ils commencent à avoir l'habitude de travailler ensemble, de se connaitre davantage, surtout pour les tutorés timides, qui ont trouvé cette opportunité majeure pour garantir une intégration et une adaptation avec le milieu universitaire.

Question 7 :

L'avis des tutorés concernant l'organisation du tutorat :

- Tous les tutorés enquêtés avancent que l'organisation du tutorat était « très bien organisée ».

Commentaire 6 :

L'organisation du tutorat était bien réussie, une opinion a été partagée par tous les tutorés ayant participé à l'action. Le premier point qui rend cette organisation aboutie et remarquable, est la communication du programme et la gestion du temps de chaque séance. Par exemple, lors de la séance de rencontre et de sensibilisation, l'heure, la date, le programme, le déroulement, et les temps clés des sessions du tutorat ont étaient fixés, communiqués et confirmés par l'ensemble du groupe. De ce fait, ces aspects ont été respectés durant le mois d'expérience et par les tutrices et par les tutorés. Ensuite, un deuxième point qui a garanti la bonne organisation du tutorat, est la planification à l'avance de chaque séance, pour ne perdre du temps à penser au déroulement de cette dernière à chaque fois, dont, un début réservé au rappel comme une sorte de tissage, par la suite un jeu de questions/réponses pour arriver à l'objectif du cours et le cerner, une autre partie consacrée à la présentation du cours et sa construction basée sur les interactions et l'échange entre tutrice/tutorés, et puis un axe de temps pour appliquer les éléments appris et partir vers une fin de séance destinée aux retours des tutorés concernant le travail réalisé. Ce cheminement était communiqué pour tous les groupes, chose qui rend connu la démarche du travail. Grace à cette façon de faire, l'objectif de chaque séance est atteint, la motivation des tutorés est garantie et la bonne gestion du travail est réussie.

Un autre aspect est considéré rentre dans la bonne organisation du tutorat est bel et bien la communication des rôles de chaque composante intégrée au niveau du dispositif :

Le tutorat : un dispositif qui comporte le contenu, les compétences, les capacités, le travail, la démarche privilégiée et les objectifs visés.

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Le tuteur : un tuteur-étudiant avec une petite différence d'âge que les tutorés, ayant le même parcours universitaire que ces derniers, est choisi pour ses compétences et son niveau, pour rendre service au tutoré, pour l'orienter et pour le guider vers les apprentissages et les connaissances nécessaire lui permettant de surmonter ses difficultés.

Le tutoré : un apprenant ayant des besoins et des difficultés, cherche à les dépasser en vue d'améliorer son niveau et de garantir la réussite de son parcours.

L'annonce au préalable des étapes distinctes du tutorat est également le garant d'une bonne organisation du tutorat. Ces étapes ont été bien évidemment annoncées et communiquées lors de la première séance du tutorat :

La compréhension du tutorat : une sorte d'accompagnement visant la transmission et l'acquisition d'un certain nombre de compétences dont la finalité de réussir le cursus universitaire. Où, un étudiant novice est mis en relation avec un ancien étudiant, plus expérimenté, chargé de l'accueillir, de l'accompagner et de lui transmettre les savoirs nécessaires à son parcours.

La préparation du tutorat : organisation concrète et préparation générale du programme en question.

L'accueil des tutorés : la rencontre et la réunion entre les différents sujets du tutorat est une étape structurée et décisive qui marque la suite du programme.

L'accompagnement des tutorés : la construction d'une relation basée sur la confiance mutuelle, sur la création d'un cadre de bienveillance permettant la préservation du progrès et du développement. Insister sur le fait de garantir aux tutorés une écoute active, une compréhension constante, un accompagnement guidé, une analyse neutre et objective de leurs besoins, et des conseils constructifs. Des tâches certes compliquées mais possibles et qui conduisent à la réussite du dispositif.

Evaluer les tutorés : même si le tuteur n'est pas un enseignant, mais pourtant l'évaluation des tutorés réside nécessaire, pour savoir si la démarche préconisée est porteuse de résultats, et si les participants font preuve d'une certaine progression.

Question 8 :

Les aspects ayant posés problèmes pour les tutorés lors de l'action tutorale :

- 26 tutorés affirment que l'aspect qui leur posé problème est surtout la disponibilité. - 4 autres ont avancé que la connexion était la contrainte rencontrée.

- 2 autres personnes ont mentionné la gestion du temps.

6%

13%

les problèmes rencontrés

81%

la disponibilité

la connexion

la gestion du temps

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Figure 3 : les problèmes rencontrés

Commentaire 7 :

Le fait de citer la disponibilité comme la contrainte la plus rencontrée par les tutorés est normal vu la période de l'expérimentation qui a coïncidée avec le mois du ramadan, d'où les tutorés ont était pris par les séances d'étude à l'université et le jeûne, chose qui rend l'engagement au niveau du dispositif tutoral délicat.

Plusieurs tutorés lors de cette question n'ont pas juste répandu par choisir une proposition, mais ils ont également expliqué leurs choix :

Tutoré 1 : « ce qui m'a posé problème c'est la disponibilité lors du mois du ramadan étant donné que je ne le passe pas chez moi ».

Tutoré 2 : « la chose qui m'a privé des fois à participer au tutorat est la disponibilité, surtout avec les études et ramadan ».

Tutoré 3 : « le fait de passer le ramadan loin de ma famille et en période d'étude, rend le fait de travailler dans le cadre du tutorat difficile ».

Donc, on peut estimer que les tutorés souhaitent la programmation du tutorat pendant une période durant laquelle ils ne seront pas pris par d'autres préoccupations.

Les autres qui ont mentionné les problèmes de connexions, le relie avec des complications associées au réseau, car lors de la conception du tutorat à distance, on a essayé de recourir à un outil informatique qui soit disponible pour tous les participants, même on leurs est posés question par rapport à ce point, et ils ont suggéré la plateforme de messagerie instantanée « WhatsApp », qu'on a préconisée comme canal d'assistance personnalisé pour garantir la participation de la plupart des tutorés.

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Question 9 et 10 :

Quant à l'accompagnement et au suivi des tutrices, les tutorés ont répandu par:

- 22 tutorés ont répandu par « très bien » quant à l'accompagnement et le suivi des

tutrices.

- 10 autres tutorés ont choisi « bien » pour juger cet aspect.

l'accompagnement et le suivi des tutrices

31%

69%

Très bien Bien

Figure 4: accompagnement et suivi des tutrices

Par rapport aux qualités que les tutorés préfèrent chez leurs tutrices, vont être regroupé dans le paragraphe qui suit.

Commentaire 8 :

Dans leurs réponses et même lors des séances du travail du tutorat, les tutorés ne cessent d'avancer leur satisfaction concernant la qualité du suivi offert par les tutrices.

C'était plus au moins le point le plus avantageux pour la plupart des participants, qui ont apprécié le fait de travailler avec une personne de la même génération, une tutrice-étudiante qui vient de vivre la même expérience qu'eux et qui a passé du même chemin que celui des participants. Ils trouvent qu'un tuteur inscrit dans la même filière qu'eux est celui qui peut leurs aider plus, vu qu'un jour, il était dans la même situation, donc il arrive facilement à comprendre leurs angoisses et leurs proposer des solutions également.

D'ailleurs, cette question était très importante au niveau du questionnaire, vu qu'à travers laquelle, on a pu estimer que le fait de choisir un tuteur-étudiant pour travailler avec les tutorés était utile et pertinent.

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Avancé par les tutorés ayant répandu par « très bien » et « bien » le suivi des tutrices occupe donc une place primordiale dans les dispositifs d'accompagnement tels que le tutorat, où l'aide et l'assistance favorisent l'implication du tutoré, suscitent sa motivation et le place au coeur de l'action.

Les enquêtés quand ils ont avancés des réponses par rapport aux qualités des tutrices, ils ont cité des propos comme :

Tutoré 1 : « notre tutrice était très gentille, elle s'intéresse toujours à nous transmettre les informations d'une manière facile. Elle insiste surtout sur notre compréhension du contenu travaillé ».

Tutoré 2 : « elle a la capacité d'expliquer le cours d'une manière simple. J'ai apprécié comment elle nous encourage, nous motive et comment, elle arrive à comprendre nos besoins ». Tutoré 3 : « la tutrice utilisait des explications claires, elle était toujours à l'heure et même elle nous envoyait des messages pour nous rappeler la séance ce qui montre son implication. Elle nous donnait des chances pour poser nos questions, et elle réexplique à chaque fois si on arrive pas à comprendre ».

Tutoré 4 : « j'ai aimé le fait que notre tutrice donne la parole à tout le groupe pour participer ». Tutoré 5 : « notre tutrice était sérieuse, compétente et intelligente ».

Tutoré 6 : « j'apprécie chez ma tutrice sa capacité d'expliquer et d'avoir une relation de confiance avec nous».

Tutoré 7 : « les qualités de ma tutrice sont : sa sympathie et sa motivation».

Tutoré 8 : « la bonne explication surtout car les cours étaient à distance et la communication sont les qualités de ma tutrice ».

Tutoré 9 : « j'ai aimé plusieurs qualités chez ma tutrice, principalement : son enthousiasme ». Tutoré 10 : « j'ai aimé chez ma tutrice, sa disponibilité, sa communication, ainsi que ses efforts fournis ».

Tutoré 11 : « personnellement, j'ai apprécié beaucoup la façon dont laquelle elle explique le cours, elle nous donne plusieurs exemples et détails mais d'une manière simplifiée ».

D'après ces réponses on peut donc déduire les principales qualités d'un bon tuteur : D'emblée, ce qui rend un tutorat réussi est bien évidemment le lien et la relation établie entre le tuteur et le tutoré, développée au fil des séances, et qui vise le fait de garantir un degré de familiarisation entre les sujets inscrits au dispositif. En plus, le tuteur doit se faire comprendre dans ces explications, il doit s'exprimer clairement tout en adoptant la vulgarisation des différentes notions présentées, avec une bonne maitrise du contenu diffusé, ainsi qu'une pertinence au niveau des propos avancés. Egalement, ce tuteur doit avoir une bonne

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communication avec les tutorés, une communication qui transmis au-delà du savoir et des apprentissages, la confiance et l'estime de soi. Ce point peut être atteint, si le tuteur en question est une personne énergique, qui démontre un certain enthousiasme vis-à-vis de son tutoré, déçu et démoralisé peut être par ses notes ou son parcours. Donc, c'est par sa bonne humeur et son esprit positif, que le tuteur peut devenir un modèle de réussite pour le tutoré et arrive à l'inciter à s'impliquer davantage dans sa réussite universitaire.

De même, la bonne écoute s'avère cruciale pour réussir la fonction du tuteur, car la compréhension de la situation et l'identification des besoins des tutorés repose sur le fait d'être ouvert et à l'écoute. Le tuteur doit être curieux et intéressé par l'aide de son tutoré, comme ça ce dernier se voit valorisé et prit en considération, chose qui garantit éventuellement son implication et son engagement. Aussi, le tuteur engagé dans l'action tutorale, doit être flexible, ajusté, polyvalent, et doté d'une faculté d'adaptation, car il se trouve face à différents tutorés, avec divers besoins, et vu la non-existence d'une formule préfaite qu'on peut appliquer à tous sans distinction, cet acteur pédagogique se trouve dans la nécessité de varier ses pratiques et sa démarche pour offrir un soutien personnalisé aux apprenants.

Question 11 et 12 :

L'expérience et le point satisfaisant au niveau du tutorat selon les tutorés :

- La totalité des enquêtés ont jugé leur expérience du tutorat comme étant satisfaisante. Commentaire 9 :

Cette question autour de la satisfaction des tutorés est posée dans une finalité de porter un jugement sur leur ressenti durant l'action tutorale, également, elle permet une inscription dans une logique de régulation qui contribuera vers un pilotage des actions au sein du dispositif. On vise donc le fait de recueillir des données réelles admettant la prise des décisions appropriées et adéquates.

Cette question représente donc pour nous, une opportunité pour décider les suites de cette action, ainsi que son amélioration.

L'étudiant est le principal acteur de l'enseignement supérieur, il est donc le noyau central de l'action tutorale également, c'est autour de lui et à son service que gravitent tous les autres constituants. En fait, l'analyse de la question relative à la satisfaction des tutorés à l'égard du tutorat est importante pour comprendre l'efficacité de ce dispositif, et pour chercher à mieux l'appréhender dans le contexte universitaire.

En effet, tous les participants étaient satisfaits de leur expérience du tutorat, chose qui peut être signalé comme signe de réussite et d'efficacité de ce dispositif.

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Les éléments qui ont suscité la satisfaction des apprenants sont différents et ils varient selon la conception de chaque tutoré, et selon sa propre expérience. Ces aspects de satisfaction sont regroupés comme suit :

- 20 tutorés ont apprécié la relation d'aide omniprésente durant les sessions.

- 5 ont jugé que la formation était le point bénéfique du tutorat.

- 5 autres ont mentionné la qualité du travail.

16%

les points de satisfaction

17%

67%

la relation d'aide la formation la qualité du travail

Figure 5: les points de satisfaction

Le fait que la majorité, soit 20 personnes qui ont cité la relation d'aide omniprésente durant les sessions du tutorat, comme le point le plus apprécié montre que, le premier aspect qui fait la particularité du tutorat était atteint, vu que le tutorat est principalement, une relation d'aide et de soutien entre tuteurs et tutorés dans le but de faciliter l'apprentissage. Donc, les tutorés s'intéressent plus à cette relation qui leur aident à percevoir leurs qualités et leurs besoins, à exprimer leurs idées, leurs points de force et de faiblesse sans jugement, et qui leur offre également l'opportunité de comprendre leur responsabilité face à leurs études, sans les culpabiliser. Cette relation d'aide a dominé tous les groupes du tutorat grâce à la communication entre les intervenants, l'empathie et la surveillance, les encouragements et les motivations, l'écoute active et la patience, plus le respect et la confiance.

Ce qui compte plus pour les tutorés d'après ces réponses est surtout le soutien motivationnel. Et d'ailleurs, c'est ce point qui crée la différence entre l'enseignant et le tuteur, dans la mesure où ce dernier se centre plus sur le fait de cerner et de comprendre les connaissances, les croyances, les attitudes et les comportements de son tutoré pour lui apporter

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l'aide appropriée, et pour s'occuper de son bien-être. C'est pour toutes ces raisons, que la dimension d'aide sociale doit se manifester avant tout, et que le tuteur doit être absolument une personne prête pour rendre service à autrui.

Pour les autres tutorés qui ont répandu à la fois par la formation et la qualité de travail comme étant les atouts majeurs et bienfaits du tutorat, montre que le contenu présenté durant les séances était adéquat avec les besoins des participants, autrement dit que la planification et la programmation du dispositif était réussie et conforme aux attentes des tutorés, car tout enseignement abouti doit s'adapter aux besoins des apprenants et les prennent en considération. Alors, le fait de travailler sur un contenu porteur de sens pour les apprenants, a garanti leur attention et leur implication.

Concernant le point relatif à la qualité du travail, révèle le fait que les tutrices ont pris au sérieux leur mission, dans la proportion où, elles ne travaillent que pour accomplir la tâche qui leur était confère, elles essaient de traiter les points de chaque cours avec soin et attention dans le but d'assurer la compréhension et l'assimilation des tutorés.

Question 13 :

Quelques causes du rejet du tutorat selon les enquêtés :

Peu nombreux ont été les tutorés qui ont répandu à cette question.

Commentaire 10 :

Cette question était placée au niveau du questionnaire pour comprendre les raisons pour lesquelles quelques étudiants inscrits dans le programme tutorale ne participaient pas, ou bien assistaient à quelques séances et abandonnaient d'autres. Cependant, ces étudiants n'ont pas répandu même au questionnaire, les propos qu'on va avancer concernant cette question sont ceux des tutorés qui ont bénéficié du programme, mais qui suggère quelques points comme étant l'origine du rejet. Ces suggestions sont les suivantes :

Tutoré 1 : « il existe des raisons pour lesquelles les gens peuvent rejeter l'expérience du tutorat, ils peuvent avoir des difficultés à établir une relation avec leur tuteur, ils sont mal à l'aise au niveau du groupe »

Tutoré 2 : « les étudiants qui ont rejeté le tutorat peuvent être très timides, ils trouvent du mal à se trouver dans une nouvelle situation, ils ne sont pas capables de participer au tutorat » Tutoré 3 : « quelques étudiants ne peuvent pas suivre les cours à l'université et les cours du tutorat chez eux»

Tutoré 4 : « les gens qui ont rejeté l'expérience du tutorat n'ont pas compris les avantages de cette dernière, parce que s'ils les connaissent ils vont regretter».

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Question 14 :

L'avis des tutorés concernant l'officialisation et la standardisation du tutorat dans les universités marocaines.

Commentaire 11 :

Toutes les réponses avancées par les étudiants-tutorés étaient par « oui », dont le but est de montrer leur accord avec l'idée d'officialiser le tutorat dans les universités marocaines comme nécessité.

Discussion des données du questionnaire :

A l'issu des résultats du questionnaire d'appréciation, nous avons retenu les grandes lignes qui correspondent à notre sujet de recherche :

l Les tutorés voient en le tutorat un dispositif d'aide et de soutien, basé sur le principe d'accompagnement et de collaboration, permettant de faciliter l'apprentissage.

l Les tutorés considèrent le tutorat comme étant une formule pédagogique utile pour développer les littéracies universitaires en termes de l'écrit.

l Les tutorés apprécient dans le tutorat des aspects tels que : la communication, l'interaction, l'échange, la prise de parole, la participation, le partage d'idée, le travail en groupe, la relation d'aide et d'accompagnement des tutrices, l'empathie et la clarté des explications et des cours.

l Les tutorés apprécient l'emploi du temps et la répartition des séances du tutorat.

l Les tutorés ont trouvé que le climat du travail du tutorat est propice aux apprentissages.

l Les problèmes que les tutorés ont trouvés ont été principalement liés à la disponibilité.

l Les tutorés avancent que le tutorat doit être officialisé et standardisé au niveau des universités marocaines.

2- Difficultés rencontrées et propositions d'amélioration du dispositif à partir du questionnaire d'appréciation et des journaux de bord

2-1 Les apports :

Tout au long de notre travail de recherche, nous avons essayé de vérifier d'une part, la pertinence du tutorat en développement des littéracies universitaires des étudiants, du côté de l'écrit, autrement dit, nous avons tenté de s'assurer de l'effet-tutoré, et d'une autre part, de prouver l'émergence de l'effet-tuteur toujours par le biais de ce dispositif.

Les outils de recherche que nous avons utilisée à savoir : l'expérimentation, le questionnaire et le journal de bord, nous ont été utiles pour construire une idée sur la mise en place du tutorat dans les universités. L'expérimentation du tutorat nous a permis de mettre en place concrètement le dispositif et de suivre régulièrement son fonctionnement durant un mois.

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A travers cette expérimentation, nous avons pu examiner le développement des littéracies universitaires des étudiants du côté de l'écrit. Le journal de bord, nous a aidés par la suite, pour dégager l'émergence de l'effet-tuteur et de dire que toutes les tutrices ont tiré bénéfices de leurs pratiques. Le questionnaire, nous a été profitable à son tour, c'est grâce à lui, que nous avons pu conclure que notre dispositif a été apprécié de la part des étudiants-tutorés.

Notre travail de recherche pourrait donc être une piste profitable pour les chercheurs ou les établissements qui souhaitent tester le tutorat, et qui veulent effectuer des recherches concernant les littéracies universitaires. Il serait donc utile pour ceux qui ne pratiquent pas le tutorat, dans la mesure où, il contribuera à la prise de conscience de la nécessité d'incorporer ce dispositif d'aide et d'accompagnement dans les universités et l'utiliser pour faciliter l'apprentissage des étudiants. La totalité de ce travail est donc une invitation aux universités marocaines pour prévoir des dispositifs comme le tutorat et pour réfléchir sur leur officialisation.

2-2 Les difficultés rencontrées :

Les difficultés et les contraintes ont trouvé leur place au niveau de notre dispositif du tutorat, tout comme la plupart des expériences et des investigations. Les principales difficultés que nous avons rencontrées sont principalement :

l Le manque d'interaction de quelques tutorés.

l L'absence de deux groupes durant toute l'expérience.

l Le manque d'implication au niveau des exercices d'application, dans la mesure où, le nombre des tutorés qui réalisent régulièrement ces exercices est diminué, par rapport au nombre des tutorés qui assistent aux sessions tutorales.

l Les difficultés des tutorés sont beaucoup plus grandes d'être surmonter dans quelques semaines, et le tutorat ne peut pas être la méthode miracle permettant la disparition de l'échec universitaire.

2-3 les propositions d'amélioration du dispositif :

Dans le but d'améliorer et de perfectionner le dispositif de base que nous avons proposé, et pour qu'il soit réinvesti de manière efficace davantage, nous avons posé cette question tout d'abord aux tutorés, vu qu'un tel dispositif est généralement conçu pour eux, et par la suite aux tutrices. Nous avons donc trouvé judicieux de collecter leurs suggestions.

Comme réponse à la question « que pouvez-vous proposez pour améliorer davantage le dispositif du tutorat proposé ? », les tutorés à travers le questionnaire d'appréciation, et les

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tuteurs au niveau du journal de bord, ont avancé plusieurs suggestions d'amélioration du dispositif, que nous avons trouvé judicieux de les collecter. Leurs suggestions étaient orientées souvent vers le fait que :

- Le tutorat doit impliquer d'une manière concentrée les différents acteurs pédagogiques (le corps administratif et pédagogique de l'université).

- Le tutorat doit s'inscrire dans un continuum, car les étudiants ont besoin de pratiquer l'écriture tout au long de leur parcours à l'université, et chaque rupture avec cette dernière risque d'engendrer les mêmes blocages et difficultés.

- Le tutorat doit faire appel à une liste de présence obligatoire, et à une sanction des absents.

- Le tutorat doit également laisser aux tutorés le temps pour qu'ils comprennent le potentiel d'un tel dispositif.

- L'administration doit intégrer le tutorat au niveau des emplois du temps avec les autres séances.

- Les universités responsables du tutorat doivent organiser un ensemble de rencontres de sensibilisation sous la supervision des enseignants, dans le but d'accentuer l'importance de ce programme.

- Les tuteurs et les enseignants doivent montrer d'une manière concrète aux tutorés des statistiques, des données, et des résultats qui soulignent l'efficacité et les bénéfices du tutorat, pour qu'ils puissent le prendre en considération.

- L'administration de l'université doit annoncer le tutorat d'une manière officielle à travers l'envoi des emails aux tutorés, la communication par affiches et annonces écrites et sur site web, tout dans le but de légaliser davantage le recours à ce programme.

- Les enseignants et le personnel administratif doivent suivre régulièrement et d'une manière collaborative les tutorés après le programme tutoral proposé.

- Les tuteurs doivent tisser des liens de coopération avec les enseignants, dans le but de se conformer aux attentes de l'institution et aux demandes du public.

- Les enseignants doivent intervenir au niveau des premières séances de rencontre et de sensibilisation afin de capter l'attention et l'implication des tutorés.

- Les concepteurs du tutorat doivent envisager des rencontres entre les nouveaux tutorés et ceux qui ont déjà bénéficiés du dispositif, pour mettre la lumière sur les bienfaits de ce dernier dans la réussite universitaire.

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- Les enseignants ainsi que les anciens étudiants doivent se mettre à la disposition des nouveaux tutorés, pour répondre à leurs questions en cas de doute ou d'incompréhension de la démarche et du fonctionnement du tutorat.

- Les résultats du test diagnostic doivent être communiqués et envoyés à chaque participant. Autrement dit, chaque étudiant, va recevoir avant le début du tutorat, sa copie corrigée et accompagnée par l'avis de l'enseignant ou du chef du département, comme ça il va être conscient plus de l'intérêt de la participation au niveau de l'action tutorale proposée. Ces résultats doivent donc être exploités pour valoriser le tutorat.

- Les tuteurs doivent préparer leurs contenus avec les enseignants, et doivent de même enrichir leurs interventions par les directifs et les orientations de ces professeurs.

- Des certificats de participation doivent être remis aux étudiants-tutorés pour les encourager.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo