II.2.2. Cadre politique des inventaires fauniques
Sur le plan politique, la nouvelle politique forestière
et environnementale définie par la loi N° 94/01 du 20 janvier 1994
portant régime des forêts, de la faune et de la pêche,
enrichie par la loi cadre n°96/006 du 12 août 1996 relative à
la gestion de l'environnement définit les orientations politiques et
stratégiques du Cameroun en matière de gestion de la
biodiversité et s'accorde aux orientations internationales et sous
régionales (MINFOF, 2008). Les principaux axes de ladite gestion
pourraient se résumer en :
- La protection du patrimoine forestier, la participation
à la sauvegarde de l'environnement et la préservation de la
biodiversité à travers la création d'un domaine forestier
permanent ciblant au moins 30% du territoire national ainsi qu'un réseau
national d'aires protégées représentatif des
écosystèmes du pays ;
- L'amélioration de la contribution des ressources
forestières et fauniques à l'économie nationale ;
- L'implication de la population locale dans la gestion
durable des ressources naturelles. L'une des grandes innovations de ces lois
est la reconnaissance du rôle privilégié des populations
dans la gestion durable des ressources biologiques. Ces progrès
réalisés dans le domaine politique et règlementaire pour
le passage de la gestion monolithique et conflictuelle de la faune et des aires
protégées à une gestion participative se sont traduits par
de nombreuses initiatives pilotes qui devront être capitalisées et
consolidées dans le cadre du PSFE. Pour garantir une implication
effective et durable de la population dans la gestion durable des ressources,
les dispositions législatives et règlementaires prévoient
une participation active des populations à tous les niveaux
(accès aux ressources, aux
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retombés économiques et aux prises de
décisions). Cette politique de conservation de la biodiversité
s'accorde avec les orientations internationales, sous régionales et
nationale en la matière. Sur le plan international, elle intègre
notamment les dispositions de :
- La convention de Washington (1973) sur le commerce
international des espèces faunique et de flores menacées
d'extinction (CITES) ;
- La convention sur la diversité biologique
signée en 1992 et ratifiée en 1994 et qui met l'accent sur la
conservation, l'utilisation durable des ressources biologiques et le partage
équitable des bénéfices.
Au plan régional, elle est non seulement en
adéquation avec la déclaration de Yaoundé (1999)
adoptée au sommet des chefs d'Etat d'Afrique centrale sur la
conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers
d'Afrique centrale et le Plan de Convergence de la COMIFAC (2014) pour la
gestion durable des écosystèmes forestiers d'Afrique centrale de
2015 à 2025 mais aussi avec la déclaration de Brazzaville issue
de la conférence internationale sur l'exploitation illégale et le
commerce illicite de la flore et de la faune sauvage en Afrique.
Au plan national, elle participe à travers des
contributions sectorielles à apporter à la réalisation de
la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté.
La politique de gestion durable des ressources
forestières et fauniques est mise en oeuvre à travers une
série de programmes tels que le Plan Nation de Gestion de
l'Environnement (PNGE), le Plan d'Action Forestier Tropical (PAFT) et le
Programme Sectoriel Forêt Environnement (PSFE). Le PSFE, le dernier
né de ces programmes, est aujourd'hui le principal cadre de
référence et d'orientation des actions du Ministère de
l'Environnement, de la Protection de la nature et du Développement
Durable (MINEPDED) et du Ministère des Forêts et de la Faune
(MINFOF). L'objectif du PSFE étant d'assurer la conservation, la gestion
et l'exploitation durable des écosystèmes forestiers en vue de
répondre aux besoins locaux, nationaux, régionaux et mondiaux des
générations présentes et futures.
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