II.1.11. Méthodes directes d'inventaire
Les méthodes directes d'inventaire sont basées
sur le comptage des individus directement observés. Le comptage direct
peut être exécuté au niveau terrestre (marche à pied
ou tout autre moyen de déplacement), ou au niveau aérien
(Bonin et al., 2018).
II.1.13. Piégeage photographique
Selon les nouvelles directives d'inventaires de grands et
moyens mammifères dans les écosystèmes forestiers du
Cameroun, le piégeage photographique est un dispositif permettant de
faire des photographies d'êtres vivants sans intervention humaine,
à travers un déclenchement automatique grâce à des
capteurs de vibrations, de lumière ou des barrières infrarouge et
laser. Les méthodes utilisant les pièges photographiques
permettent de collecter des données en respectant les principes de base
de la méthodologie utilisée (Manet et Herman, 2003).
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II.1.14. Population
Une population est l'ensemble d'individus de la même
espèce vivant dans un espace déterminé et à un
moment donné. Dans le cadre des inventaires par échantillonnage,
la taille des populations représente une valeur estimée (Lexique
forestier, 2017).
II.1.15. Saline
Une saline est une zone marécageuse ou rocheuse
où divers animaux viennent consommer la terre pour en tirer les sels
minéraux essentiels à leur organisme.
II.2. Revue de la littérature
II.2.1. Problématique de la conservation de la
biodiversité au Cameroun
Le grand braconnage des espèces charismatiques reste en
général assez localisé. Mais l'effort de chasse à
des fins monétaires sur des antilopes de forêt reste une constante
inquiétude, et concourt à la disparition de la biomasse majeure
présente en forêt. Delvingt et al. (2002), cités
par Vermeulen et Doucet (2006), démontrent pour de nombreux cas le
manque de durabilité de la chasse villageoise quand elle vise une
monétarisation même partielle. L'ouvrage de Robinson et Bennett
(2000) cité par Vermeulen et Doucet (2006) est également
édifiant sur le sujet : le temps mythique où les populations
locales vivaient en équilibre avec leur environnement semble
définitivement révolu. Il serait donc important, temps soit
très peu de s'intéresser à la problématique de la
conservation de la biodiversité. La pression anthropique sur les
ressources fauniques a rendu le gibier rare dans de nombreuses régions
forestières habitées (Ngandjui, 1998). C'est un problème
d'avenir pour les peuples forestiers si rien n'est fait en faveur de la gestion
rationnelle de ces ressources.
Selon Knick (1990), dans les régions où les
populations animales sont chassées régulièrement et de
manière intensive, les espèces fauniques ne pourront maintenir
des populations viables que si elles disposent de « refuges » non
perturbés par les activités humaines pour se reproduire et
assurer ainsi la pérennité de l'espèce tout en assurant le
repeuplement des zones chassées. Et selon Kunin et Lawton (1996), la
perte d'une espèce représente la perte d'une information.
La recherche du bien-être matériel,
associée à l'augmentation galopante de la population et à
la surexploitation des ressources naturelles par l'homme, a donné lieu
à la destruction de l'environnement, et partant, à celle de la
faune. Cela a entraîné l'extinction de certaines espèces
d'animaux et la perte de la diversité biologique (FAO, 2007).
Une nouvelle approche dans la conservation des ressources
naturelles dans le bassin du Congo est inspirée directement de la vision
américaine de la conservation. L'USAID et l'Union
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Européenne (UE) financent notamment le « Congo
Bassin Forest Partnership » qui est un programme régional
annoncé par les Etats-Unis au sommet mondial pour l'environnement de
2002 et dont l'importance a été réaffirmée au
sommet de Brazzaville par le président de la République
Française. Ce vaste programme axé sur la conservation d'un
réseau d'immenses paysages répartis dans six pays d'Afrique
Centrale, piloté par la France. Soit au total, près de 685.500
km2 (36% du massif forestier d'Afrique Centrale) inclus dans une
stratégie globale annoncée comme « cadre tangible pour une
gestion basée sur des relations humaines fortes entre les intervenants
locaux » (PFBC, 2005), mais surtout conçu pour la conservation
d'espèces animales et végétales nécessitant de
vastes espaces. Vermeulen et Doucet (2006) affirment que partout, les
ressources naturelles (et particulièrement la grande faune)
régressent.
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