II.3.8. Hippopotames au Benin
Dans les zones humides des départements du Mono et du
Couffo situés au Sud-ouest du Bénin, l'extension
incontrôlée des activités anthropiques est devenue un
danger permanent pour la faune sauvage en général et les
hippopotames en particulier. Ainsi, il est devenu impérieux de trouver
des alternatives de conservation intéressantes pour les
communautés riveraines des plans d'eau abritant des hippopotames. Dans
ce cadre, une étude a été conduite en 2002 dans cette
localité. Les hippopotames ont été comptés par
observation directe couplée à la recherche d'indices de
présence (empreintes, beuglements (cris), crottes, pistes de passage,
etc.) comme l'ont préconisé divers auteurs (Ghiglieri, 1983 ;
Tembo, 1987 ; Onyeanusi, 1996 ; Sinsin et Assogbadjo, 2001 ; Assogbadjo et
al., 2004). La méthode de transects linéaires
utilisée par Onyeanusi (1996) et Assogbadjo et al. (2004) a
permis d'étudier les caractéristiques des habitats et
pâturages des hippopotames.
Plusieurs groupes de familles d'hippopotames ont
été notés, allant des solitaires à des groupes de
cinq individus. Cependant, l'effectif des groupes atteint parfois 10
têtes selon les populations riveraines. Ils sont répartis dans des
lacs, mares, étangs, lagunes et fleuves. Au total, 30 hippopotames ont
été directement observés contre un effectif de 45 obtenu
par enquêtes auprès des populations locales. Les hippopotames sont
facilement observables les matins entre 6 h et 8 h, les soirs entre 17 h 30 mn
et 19 h 30 mn (Amoussou et al., 2006).
Les cultures les plus ravagées par les hippopotames
sont le maïs (Zea mays), le manioc (Manihot utilissima),
la patate douce (Ipomea batatas), le coton (Gossypium sp.),
le niébé (Vigna sp.) et la canne à sucre
(Saccharum officinarum) pour la plupart à des fins
alimentaires. Les activités de pêche et la navigation sur l'eau
sont également perturbées par les hippopotames. Les
espèces végétales de la famille des graminées et
des cypéracées sont les plus représentées dans
l'alimentation des hippopotames. Les pâturages naturels des hippopotames
que sont les végétations herbacées des abords
immédiats de leur habitat sont considérablement réduits au
profit des champs, des plantations et des activités
maraîchères.
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II.3.9. Hippopotames au Cameroun
Une étude s'est déroulée de juin à
novembre 2011 et a porté sur « l'étude de la structure,
de la croissance et du régime alimentaire de la population
d'hippopotames au Parc National de la Bénoué et sa
périphérie » par Maha. Les principaux objectifs
étaient de déterminer l'effectif, la densité et la
distribution de la population d'hippopotames au Parc National de la
Bénoué et ses environs, déterminer leur régime
alimentaire, identifier les facteurs qui menacent l'intégrité des
populations d'hippopotames et faire ressortir la perception de l'animal par les
populations riveraines ainsi que les rapports issus de cette cohabitation (tout
le long du fleuve Bénoué). La méthode utilisée pour
évaluer la dynamique de la population d'hippopotames a été
le dénombrement à pied le long d'un cours (Ngog Njé,
1988). Ainsi, une distance totale de 94,5 kilomètres (à vol
d'oiseau) a été parcourue. Une population d'hippopotames de 180
individus a été estimée dans le PNB avec un IKA de 1,90
individu au km. Au total, 17 mares d'hippopotames ont été
observés et la taille moyenne d'un groupe a été
estimée à 5,8 individus; les individus solitaires sont les plus
couramment rencontrés, suivis des groupes binaires, des groupes de 30
individus. En fonction de la taille de groupes d'hippopotames observés,
trois catégories de mares ont été distinguées: les
mares à faible concentration d'hippopotames (l à 10 individus),
les mares à concentration moyenne (11 à 20 individus) et les
mares à forte concentration (21 à 30 individus). Le régime
alimentaire des hippopotames s'est révélé être
très diversifié. Les rapports Hommes/Hippopotames sont surtout
conflictuels. Les hippopotames occasionnent des dégâts aussi bien
matériels qu'humains. Ceux-ci semblent apprécier les cultures de:
maïs, riz, sorgho et arachide. Les riverains tentent de réduire ces
dégâts par la surveillance, le refoulement ou l'appel aux
autorités en charge de la faune (MINFOF).
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